Si vous êtes amateurs de mangas, vous devez forcément connaître Dragon Quest : La Quête de Daï (Fly de par chez nous), un excellent shonen paru dans les années 90 et qui aura d'ailleurs droit à une nouvelle adaptation en anime très bientôt, la première s'étant promptement arrêtée après avoir simplement couvert les premiers volumes de la série. Quelques années plus tard, ce sera au tour de Dragon Quest : Emblem of Roto, lui aussi d'un très bon niveau et officiant à nouveau dans le genre Shonen, de se pencher sur le cas de cette série de RPG. L'adaptation qui nous intéresse aujourd'hui, bien que liée à celle mentionnée juste avant, est plus récente (2005) et adapte une nouvelle fois la série culte de Square Enix mais cette fois dans un style un peu plus mature.
La série s'est terminée au Japon avec le 34ème tome. 10 tomes sont à ce jour sortis en France et le 11ème est attendu d'ici peu. La critique ici présente ne concerne que le Tome 1.
Bien qu'optant pour une approche plus radicale, le manga débute de façon assez conventionnelle en nous présentant un groupe de voleurs composé de plusieurs individus dont le jeune Aros qui a perdu la mémoire. Le point positif de ce premier tome des Héritiers de l'Emblème est qu'il ne perd pas vraiment de temps même si comme nous le verrons un peu plus tard, il engendre également de la frustration. Ainsi, à la fin du premier volume, Aros redécouvre son passé de prince héritier après avoir retrouvé deux amis d'enfance et ce sur fond de plusieurs affrontements ou passages résolument plus sombres que ce à quoi nous avaient habitué les précédentes adaptations. Le sang gicle par moments et il faut avouer que le ton est intéressant car tranchant (sans mauvais jeu de mots) radicalement avec Daï ou la précédente série de Roto.
Pour autant, la base reste très classique car faisant état de la victoire de trois héros, Arus, Alan et Aster, sur le Roi démon Zoma il y a 25 ans. A la suite de cette victoire, ceci engendra la disparition des sorts magiques, et accessoirement de la Famille Royale, en provoquant le chaos dans le monde entier. C'est dans cette ambiance pour le moins pesante que commence notre histoire dessinée par Kamui Fujiwara déjà à l'oeuvre sur Emblem of Roto. Sur ce point, mentionnons des affrontements dynamiques, très bien découpés et parfaitement lisibles. Un régal.
Nous n'en dirons pas autant du chara design de tous les personnages, Aros étant assez commun tandis que le look de son ami Li demeure plutôt fade. Un détail cependant d'autant que la lecture de ce premier tome s'avère particulièrement agréable malgré la grosse impression de déjà-vu. C'est d'ailleurs l'un des écueils de ce tome qui multiplie les clichés inhérents au genre (l'amnésie du héros, sa lutte intérieure lui intimant de ne pas tuer...) et qui en allant aussi vite, minimise finalement l'empathie pour les personnages qu'on découvre à peine. On suppose que cet état de faits sera néanmoins réglé dans les tomes suivants.
L'absence de magie quant à elle (omniprésente dans les jeux ainsi que les précédentes adaptations) ne gêne pas vraiment d'autant qu'elle est ici minimisée par certaines techniques de Li illustrées par le mangaka comme s'il s'agissait d'attaques magiques. De plus, on retrouve tout ce qui constitue l'univers fantasy à commencer par les créatures et autres démons, les différentes classes de personnages ou bien encore la quête principale du héros.
Un premier tome extrêmement classique donc, mais pas inintéressant pour autant et surtout prometteur pour la suite à venir.