Microsoft et Sony ont tous les deux dévoilé les premières informations et images de la manette qui équipera leur console respective. L’occasion pour nous de comparer les évolutions visibles ou connues, et de faire le point sur les différences de philosophie entre les deux constructeurs.
C’est hier, au milieu de l’après-midi pour les Etats-Unis, en fin de soirée pour nous Européens, que Sony a choisi de dévoiler les premières informations sur sa nouvelle manette : la DualSense. Cette présentation s’accompagne d’un texte assez long, qui détaille particulièrement certains aspects du contrôleur, en laissant d’autres dans le flou. Une annonce inattendue qui fait écho à celle de Microsoft, le 16 Mars dernier, laquelle présentait pour la première fois '''la manette Xbox Series X''' avec là aussi quelques détails et visuels dilués dans une longue interview, en lieu et place d’une véritable fiche technique. Les informations en notre possession sont donc incomplètes, malgré des tendances qui se dessinent avec évidence.
Une évolution plus visuelle chez Sony que chez Microsoft
C’est une robe blanche et noire qui habillera la première version de la DualSense. Une esthétique qui marque surtout l’arrivée de coques bicolores qu’on imagine déjà hautes en couleurs au fil de la génération. Ce premier visuel n’est cependant pas sans rappeler celui dela manette Xbox One S , et d’accessoires sortis par Microsoft sur la deuxième partie de la génération One. Avec l’arrivée du blanc laqué sur la manette de Sony, on imagine évidemment une console qui jouera elle aussi cette carte esthétique.
Côté Microsoft, la présentation s’est faite avec un modèle classique noir mat, une couleur correspondant à celle de la console tout juste annoncée, la Xbox Series X. Au premier regard, on croirait presque voir la Xbox Elite 2 , modèle sorti en fin d’année dernière, sauf qu’ici les gâchettes et boutons de tranche sont aussi sombres que le reste de la manette.
Comme la DualShock 4 l’avait fait avec sa prédécesseure, la DualSense fait visiblement évoluer la prise en main vers quelque chose de plus large, avec moins de vide entre les poignées. La manette gagne en profondeur, alors que les poignées gardent la même longueur et semblent même perdre légèrement en épaisseur. On remarque aussi un arrondi plus marqué et ce qui s’apparente à une double arête à l’intérieur des poignées. Mais c’est principalement la zone de contrôle en façade, avec les boutons d’action, la croix directionnelle et ce qui semble être un pavé tactile, qui profite le plus de l’agrandissement général de la coque.
Microsoft qui prend d’ailleurs le chemin inverse en annonçant une réduction de la taille des poignées pour améliorer la prise en mains de son gamepad pour le jeune public, sans qu’on ne sache encore vraiment dans quelles proportions exactement. La manette, qui fait clairement école en termes d’ergonomie, garde néanmoins des courbes très proches du modèle Xbox One et devrait toujours convaincre joueurs console et PC. Dans cette optique, Microsoft a d’ailleurs mis l’accent sur l’évolution des grips qui texturent différentes parties de la manette : sur les poignées, bien évidemment, mais aussi au niveau des boutons de tranche et des gâchettes. Gâchettes qui profiteront d’une approche facilitée grâce à une réduction de l’arrondi de la coque qui les entoure. On conserve aussi la forme et la largeur des boutons de tranche, ce qui devrait les rendre toujours aussi accessibles, probablement plus que sur la DualSense.
De son côté, Sony a confirmé avoir travaillé sur la forme des gâchettes. Nous remarquons principalement une évolution des boutons de tranche, plus hauts, mais qui semblent garder leur faible largeur en comparaison de ce que propose Microsoft. A noter qu’un grip léger a aussi fait son apparition sur les deux boutons, en remplacement de la surface totalement lisse qui équipe les DualShock 4.
Ils resteront symétriques
C’était un détail des plus attendus, la réponse vient avec les premières photos de la manette : Sony conserve un design symétrique pour ses sticks analogiques, en opposition à ce que proposent Nintendo et Microsoft. Un choix clivant qui fera grincer quelques dents tout en rassurant aussi une bonne partie des joueurs. Pas d’évolution non plus du côté des boutons d’action, qui semblent garder une taille et un espacement tout à fait similaire à ce qui était proposé précédemment. Même la croix directionnelle garde son design avec un pivot caché sous la coque. En apparence, seuls les boutons Create et Option voient leur emplacement largement modifié, alors que le bouton central reprend le logo PlayStation jusque dans sa forme. Peu d’évolution donc sur les contrôles principaux pour le fabricant japonais, et pas d’information sur d’éventuelles palettes sous la coque.
Chez Microsoft, si les sticks analogiques gardent bien évidemment leur placement asymétrique et un chapeau au grip très marqué, comme sur Xbox One, la croix de son côté subit un changement de forme radical avec un format concave, presque en bol. On croirait voir un compromis entre les deux modèles amovibles proposés par la Elite 2. Ce genre d’élément étant assez inédit, il nous tarde de le mettre à l’épreuve des changements rapides de directions ou des quarts de tour.
La guerre des fonctions
Les vibrations semblent être au coeur de la bataille menée par Sony qui parle de sensations haptiques en opposition aux simples vibrations par moteur, avec l’avantage pour les premières d’offrir des ondes mécaniques plus complexes. Le fabricant a donc confirmé que c’est bien ce genre de vibrations que nous ressentirons sous les doigts avec la DualSense, du moins lors d’actions sur les gâchettes. Nous n’avons cependant pas d’informations supplémentaires quant à la présence de vibrations classiques ou haptiques sur le reste de la surface de la manette. Quid des boutons de façade ou des poignées? Nous le saurons plus tard.
Idem avec Microsoft qui n’a pas donné de détails sur cette partie des fonctions. Si le modèle Xbox One avait fait son effet grâce à quatre moteurs de vibrations, dont un dans chaque gâchette, il nous paraît évident que le modèle Xbox Series X devrait offrir a minima le même niveau de service. Cependant, nous nous interrogeons encore sur le type de vibrations que cette manette offrira, à savoir haptique ou non. D’ailleurs, le fabricant a été plutôt avare sur l’ensemble des fonctions de sa manette, peut être parce que celle-ci n’offre rien de vraiment nouveau à part la fonction Share désormais équipée de son propre bouton. Nous ne profiterons probablement pas de gyroscope, ni d’accéléromètre, technologies permettant d’offrir une éventuelle détection des mouvements qui, jusqu’à présent, manque à l’univers Xbox.
Au contraire, Sony a plutôt axé sa présentation sur les possibilités de sa manette, certes sans donner de détails précis, mais avec parfois de gros indices. On sait donc que la DualSense sera compatible avec la réalité virtuelle grâce à son émission lumineuse nécessaire à la capture de mouvements par une caméra. Du coup, on peut en déduire qu’elle possédera logiquement ses propres capteurs de mouvements, comme la DualShock 4. Le fabricant japonais a aussi confirmé l’ajout sur la manette d’un microphone permettant de chatter tout en écoutant le son de la télévision. On imagine aussi, en accord avec les récents brevets déposés par le fabricant, que l’assistance vocale sera de la partie, et peut être même en jeu, avec l’appui d’une IA à même de nous filer un coup de main en cas de galère. Néanmoins, il faut noter que nous n’avons pour l’heure aucun visuel de la prise casque, ni du port data qui l’accompagne, seul le port USB-C étant visible. Son absence de la version finale pourrait être une véritable gêne pour tous ceux qui utilisent un casque filaire classique (NDLR : Apparemment, Sony a confirmé la présence du port casque classique). Microsoft quant à lui confirmé la présence d’un port casque analogique à l’avant, ainsi que la compatibilité de la manette avec les accessoires utilisant son port data.
Batterie ou pas batterie, PC ou pas PC
L’autonomie, point faible notoire de la DualShock 4. Si le communiqué de la DualSense assure que des efforts ont été faits pour que la batterie offre une charge suffisante tout en conservant un poids raisonnable, rien ne dit que cette nouvelle manette dépassera largement la huitaine d’heures de jeu qu’offre le modèle actuel. Microsoft, de son côté, a fait (et argumenté ) le choix du compartiment à piles pour assurer l’autonomie de sa manette en sans-fil. Il faudra donc passer par l’achat de piles rechargeables ou d’une batterie optionnelle pour ne pas avoir à acheter des piles alcalines en masse (et donc passer pour un gros pollueur local). Dans les deux cas, c’est tout de même l’USB-C qui devrait assurer la charge (et peut être la connexion filaire) des manettes.
Reste l’information de la compatibilité, sur laquelle Microsoft a été bien plus généreux en informations, assurant que la nouvelle manette sera compatible Xbox Series, mais aussi Xbox One, PC, iOS et Android grâce à une double connexion propriétaire et Bluetooth. De quoi asseoir l'hégémonie de la gamme en dehors du monde des consoles. De son côté, Sony est resté discret sur cette information, et nous ne savons pas si le pad pourra être utilisé sur PlayStation 4. Il devrait néanmoins conserver la triple connectivité filaire/Bluetooth/sans fil propriétaire de sa prédécesseure.
Qui sortira vainqueur ?
Nous ne les réconcilierons pas, c’est certains. Microsoft et Sony conservent tous les deux une certaine logique dans l’évolution de leur contrôleur, sans que les idées de l’un n’apparaisse chez l’autre. Ainsi, pas de sticks asymétriques chez Sony qui préfère faire évoluer sa manette vers un modèle plus grand, encore plus bardé de fonctions. De son côté, Microsoft tente de réduire la voilure pour un public plus jeune, sans pour autant prendre de grand risque en ajoutant des fonctions qui pourraient être inutiles. S’il est impossible de prédire le devenir de ces deux manettes, tant celui-ci est lié au succès de la console qui les héberge, il nous tarde d’ajouter ces deux modèles à notre comparatif, de voir comment ils se comportent par rapport à leurs ainés et aux désormais nombreux modèles proposés par les fabricants tiers.