La PlayStation 5 se dévoile un peu plus, à travers notamment une conférence donnée en direct par Mark Cerny, l'architecte principal de la console. L’occasion d’en savoir plus sur le processeur et la carte graphique AMD qu’elle intègre, et qui fonctionnent de manière assez particulière.
Sur le papier, peu de choses distinguent la PlayStation 5 de la Xbox Series X, puisque l’on trouve notamment un processeur et une carte graphique AMD à première vue équivalents : architecture Zen 2 pour le premier et RDNA 2 pour la seconde. Cependant, il apparaît que le processeur de la PS5 est un peu moins rapide (3,5 GHz contre 3,8 GHz) et que son GPU intègre moins de “Compute Units” (CUs), qui représentent un ensemble de processeurs dédiés au traitement graphique. La PS5 se dote en effet de 36 CUs contre 52 pour la Xbox Series X, mais la fréquence de fonctionnement est plus élevée chez Sony (2,23 GHz contre 1,825 GHz chez Microsoft). La PlayStation 5 affiche ainsi un indice de puissance de 10,28 Tflops, contre 12 Tflops pour la Xbox Series X.
Sur le papier, encore une fois, la Xbox Series X est donc plus puissante que la PlayStation 5, même si l’écart est faible. Cependant, Mark Cerny a insisté sur un point important durant sa présentation : la fréquence de fonctionnement du CPU et du GPU et, surtout, la consommation électrique, seront bien mieux optimisés que sur la PlayStation 4. Sur l’actuelle console de Sony, la consommation électrique peut ainsi largement varier en fonction de la puissance nécessaire aux CPU et au GPU pour faire tourner correctement le jeu, afin de maintenir un niveau de fréquence égale. Avec la PS5, Sony prend le problème à l’envers : “au lieu de tourner à une fréquence constante et laisser la consommation varier en fonction de la charge du jeu, nous tournons à un niveau de consommation égale et on laisse la fréquence du GPU et du CPU s’adapter”, explique l’architecte. Ce n’est donc pas la température de la puce qui va déterminer la fréquence, mais l’activité nécessaire demandée par le jeu aux composants. Un concept qui peut sembler complexe à comprendre, mais qui semble encourager les développeurs à bien optimiser leurs jeux, afin de maintenir un niveau de performances constantes.
Bien programmé, un titre PS5 peut ainsi tirer pleinement parti de la puce graphique et du processeur, à des fréquences très élevées. Car il faut préciser qu’une fréquence de fonctionnement de 2,23 GHz pour un GPU est très importante. À titre de comparaison, sur PC, une GeForce RTX 2080 Ti peut monter en fréquence “boost” à 1,63 GHz, soit bien moins que ce qu’annonce Sony pour sa PS5. Mark Cerny précise par ailleurs que la console tirera parti de la fonction “Smartshift” d’AMD - déjà disponible sur PC - qui permet de transférer une partie de la consommation électrique nécessaire au CPU vers le GPU, en fonction de la charge demandée à l’un ou à l’autre. Quant au système de refroidissement, il faudra patienter un peu plus pour le découvrir, mais Cerny promet que nous serons “agréablement surpris”.
Du ray-tracing au rendez-vous
Tout ceci reste donc encore très théorique et la présentation de Sony a fait totalement l’impasse sur des démonstrations concrètes en jeu. Même chose concernant le ray-tracing : Mark Cerny a confirmé qu’il sera présent de manière matérielle sur la PS5 - comme c’est aussi le cas chez Microsoft - sans toutefois donner énormément de détails ni montrer d’images. L’architecte a par ailleurs précisé que l’usage du ray-tracing sera tout aussi complet que ce que l’on a actuellement sur PC : “jusqu’où peut-on aller ? Je commence à être plutôt optimiste”, affirme-t-il, “j’ai déjà vu un jeu PS5 qui utilise le ray-tracing sur des scènes complexes, avec un impact modéré sur les performances”. Nous n’en saurons pas beaucoup plus pour le moment.
Une chose est sûre : alors que Microsoft a déjà tout dévoilé, ou presque, de sa future Xbox, la PlayStation 5 a encore beaucoup de secrets à livrer et cette conférence, très technique, était surtout là pour séduire les développeurs. Mais ce qu’il en ressort, pour le moment, c’est que Sony mise sur une puissance brute moins élevée que son concurrent, avec une optimisation accrue, notamment via l'utiilisation de son SSD. Quoi qu’il en soit, les deux machines ont l’air de disposer d’atouts complémentaires et très séduisants.
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