Montré lors de la conférence E3 2019 du constructeur par l’intermédiaire d’une scène cinématique en CGI, CrossFireX a profité du X019 pour s’exposer manu militari dans un trailer “in-engine”. Dans les allées de l’événement londonien, nous ne sommes pas tombés sur des bornes permettant d’essayer le titre, mais sur les développeurs de Smilegate et de Remedy à qui nous avons pu poser quelques questions. Soldat, au rapport.
CrossFireX s'expose pendant le X019
Guerre de l’information
Aussi curieux que cela puisse paraître, CrossFire est un des FPS compétitifs les plus joués dans le monde, principalement grâce à son succès en Asie lors de ces dix dernières années. En arrivant en occident sur Xbox, le studio coréen Smilegate va confronter sa licence à des franchises très installées chez nous comme Call of Duty, Battlefield ou encore Rainbow Six. “Les FPS ont des similarités dans le sens où il y a des armes avec lesquelles on doit tirer sur des adversaires. Ces similitudes permettent aux joueurs de se sentir à l’aise d’une production à une autre, et c’est une bonne chose” nous répond Jin Woo Jung, directeur artistique technique chez Smilegate. Il ajoute : “Nous avons pris de très bons éléments du CrossFire d’origine et nous les avons faits évoluer. Nous avons un jeu unique avec de nouveaux défis pour les joueurs consoles”. Nico Bahary, directeur de production, ne semble pas vraiment se soucier des autres jeux vidéo avec lesquels CrossFireX va automatiquement être comparé lorsqu’il se rendra disponible. “Quand vous créez un jeu, vous essayez de bâtir une expérience engageante capable de rivaliser, entre autres, avec la télé. Nous essayons de capturer le temps libre pour offrir une expérience plaisante” explique Bahary. “Pour nous, être compétitif signifie apporter un produit de haute qualité et nous sommes enjoués par cette relation avec Xbox, qui est notre partenaire dans ce voyage pour apporter notre jeu sur consoles”.
Difficile cependant de glaner des détails sur les réelles nouveautés du titre. Nous savons que le jeu disposera d’une multitude d’options, qu’il est développé sous Unreal Engine 4, et que le moteur physique pourra être utilisé à des fins tactiques. “Concevoir notre titre sur un nouveau moteur nous donne plus de possibilités pour développer de nouvelles mécaniques de jeu qui n’auraient pas été possible auparavant. Cela permet également d’avoir de jolis graphismes et des effets spéciaux spectaculaires sans que cela n’affecte le framerate” déclare le directeur de production. Smilegate compte sûrement sur le fait que sa création sera proposée en free-to-play pour convertir un grand nombre de curieux. Le studio préfère néanmoins rester silencieux pour le moment quant au business model du jeu, et de ses futures microtransactions. Au sujet des modes de jeu et du nombre maximum de joueurs, Nico Bahary préfère ne pas trop s’avancer. “Notre création est en développement, beaucoup de choses peuvent encore changer. Nous ne pouvons pas encore entrer dans les détails. Nous avons de nouvelles expériences de jeu et nous voulons nous assurer que la balance est bonne avant de nous fixer sur le nombre de joueurs maximum” affirme-t-il.
Remedy en embuscade
La grosse nouveauté par rapport au CrossFire d’origine vient de l’ajout d’une campagne solo produite par Remedy. Jin Woo Jung de Smilegate ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à propos du studio finlandais à qui l’on doit Max Payne, Alan Wake, Quantum Break ou encore Control. “Avec le premier Crossfire, nous n’avions pas d’histoire. Qu’est-ce qui se cache derrière ces affrontements que les joueurs organisent ? C’est quelque chose que nous avons toujours voulu faire, et nous avons rencontré Remedy. Je suis fan de ce que fait le studio depuis des années. Ils sont excellents dans la manière de raconter des histoires. C’est un rêve qui se réalise pour nous de les avoir” avoue le directeur artistique technique. “C’est la première fois que nous travaillons pour une franchise appartenant à quelqu’un d’autre” répond Tuukka Taipalvesi, producteur exécutif chez Remedy. Le studio finlandais, peu habitué au genre du FPS, se retrouve face à plusieurs défis. Il doit développer un mode histoire pour un univers qu’il n’a pas créé en piochant dans les détails laissés dans le premier Crossfire. “Ce que nous faisons, c’est de creuser toutes les informations que nous avons à notre disposition sur CrossFire pour construire une timeline et prendre le relais” ajoute Taipalvesi. “Nous sommes connus pour exceller dans la fabrication d’univers et de personnages, et nous apportons ce savoir-faire à une cette franchise. Mais nous ne pouvons pas encore vous dire comment nous le faisons”. Le secret militaire, c’est décidément quelque chose.
“Nous parlerons de la campagne plus en détail l’année prochaine. Nous travaillons dur avec Smilegate et Microsoft pour amener le titre en occident de la bonne manière. Car le jeu est très suivi en asie, mais relativement peu connu ici” déclare-t-il. Le modo solo développé par Remedy est également un bon moyen d’initier les futurs nouveaux joueurs occidentaux à la licence. “Nous disposons de beaucoup de liberté. Parfois, quand vous développez quelque chose pour une licence qui ne vous appartient pas, votre marge de manoeuvre est étroite. Nous n’avons pas eu ce problème avec Smilegate lorsque nous avons imaginé l’histoire et la timeline pour leur titre. C’est une nouvelle manière de raconter une histoire pour Remedy” conclut Taipalvesi.
La bande-annonce CGI de CrossFireX
CrossFireX reste encore assez mystérieux dans tout ce qui touche à son contenu réel et à ses sensations avec un clavier/souris dans les mains (voire un pad). Ce projet qui est confectionné à la fois par un studio coréen, un studio finlandais, et un distributeur américain est prévu sur Xbox One et PC pour 2020. “Nous pouvons nous concentrer sur le fait de faire le meilleur jeu possible pendant que Microsoft s’occupe du soutien et du marketing” enchérit Jin Woo Jung. “Maintenant, je ne demande qu’à voir la réaction des joueurs occidentaux”.