Alors que la PlayStation 5 révèle progressivement ses atours depuis le mois d’avril, le voile se lève sur ses spécificités techniques et même sur quelques nouvelles fonctionnalités qui la concerne, elle ou sa manette. Un mystère demeure toutefois, et non des moindres : quelle sera l’apparence de cette nouvelle machine ? S’il existe autant de possibilités que d’avis sur la question, un seul visuel existe pour le moment, mais malgré son caractère officiel, il est peu probable que celui-ci reflète l’apparence finale de la console.
Nous remontons cet article, initialement sorti le 21 octobre dernier, suite à la publication ce week-end d'une photo (ci-dessous) du présumé devkit, qui correspond au croquis déjà connu et évoqué dans la première version de l'article.
Tout part donc d’un design, le seul réellement connu, dévoilé le 20 août dernier par l’équipe de LetsGoDigital. Celui-ci nous révèle le croquis d’une machine à l’allure étonnante, avec un creux central en forme de V, de nombreuses touches en façade, le tout accompagné d’une mention signalant son designer : Yusuhiro Ootori. Un nom qui évoquera peut-être quelque chose aux plus technophiles d’entre vous, qui l’ont vu se livrer en vidéo à un démontage du tout premier modèle de la PlayStation 4 début novembre 2013, soit une semaine avant les premiers pas de la machine sur le continent américain. Et si une petite erreur semble s’être glissée dans son nom pour l’occasion (puisqu’il s’appelle en réalité Yasuhiro Ootori), il ne s’agissait probablement que d’une erreur anecdotique au regard de la suite des évènements.
Début octobre, c’est une nouvelle fois par le biais de Wired que Sony choisissait de communiquer sur sa future PS5. En marge des quelques annonces sur lesquelles nous sommes déjà revenus en détail se glissait une remarque sur le fameux croquis évoqué plus haut, l’équipe de Wired confirmant alors que le devkit de la console est visuellement très proche du dessin fuité. Une information qui faisait suite aux premiers échos du 20 août, également suivis à l’époque d’un tweet - depuis effacé - d’un employé de Codemasters du nom de Matthew Stott confirmant alors que la machine montrée est un devkit.
D’autres indices laissaient déjà penser qu’il s’agissait plus probablement d’un devkit : un coup d’oeil sur la façade, par exemple, permet de distinguer la présence d’une dizaine de touches ou de ports, un nombre particulièrement important à l’utilité difficilement justifiable pour un joueur lambda… Mais compréhensible pour un devkit, à l’intérêt avant tout professionnel car dédié aux studios de développement. À titre d’exemple, la PS4 Pro a deux ports USB en façade et deux touches dédiées respectivement à l’éjection du disque et l’allumage de la console. De son côté, la Xbox One X dispose de la même proposition, remplaçant seulement un port USB par la touche de synchronisation des manettes. La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain, mais sur ce point, les dernières générations de consoles témoignent davantage d’une volonté de ne pas surcharger la partie frontale des machines en n’y laissant que l’essentiel.
Le devkit, un indice fiable ?
Mais alors, est-ce que la PS5 pourrait réellement avoir la même allure que ce devkit ? Si l’on se fie aux sources du site Gizmodo, les premiers prototypes de la machine auraient été envoyés dès 2018, mais ne ressembleraient pas à celui ici dévoilé qui aurait été envoyé au début de l’été. Un processus classique pour les kits de développement, dont l’apparence visuelle change à mesure que les années passent et que la fiche technique s’affine. Qu’il s’agisse de la PS1, de la PS2 ou de la PS3, les versions plus récentes des devkits avaient d’ailleurs tendance à se rapprocher visuellement du modèle de lancement de la console. En dehors de quelques détails - la couleur pour la PS1, un bloc supplémentaire pour la PS2, un petit écran sur le dessus de la PS3 notamment - les dernières versions des devkits pré-lancement des consoles étaient donc un bon indice sur leur future apparence. Sur cette génération, un coup d’oeil au devkit de la Scorpio (devenue Xbox One X) qui a été officiellement montré par Microsoft dans une vidéo, permet aussi de se rendre compte du peu de différences avec le produit final, uniquement délesté de quelques boutons et de l’écran de façade.
Ce modèle de devkit pourrait donc préfigurer de l’apparence d’une console attendue pour fin 2020, soit à peine plus d’un an après l’envoi du kit aux studios. Mais si les trois premières générations de PlayStation appuient l’argument, la quatrième le démonte : les devkits de la PS4 originale et de la PS4 Pro étaient ainsi très différents visuellement des versions finales des consoles. Le premier ressemble même davantage à un modèle inaugural de kit qu’à une version remise à jour, en témoigne son allure de magnétoscope géant, tandis que le second reprend le même look massif, mais ajoute quelques éléments de façade un peu plus élégants. Ils n’avaient certes pas fuités avant la divulgation du design final des machines citées, mais ils n’auraient quoi qu’il arrive pas permis de dégager la moindre tendance sur l’apparence finale des consoles.
Technique, pratique, élégante… ou les trois
À l’heure de designer une console, de nombreux critères entrent en ligne de compte, rendant l’étape particulièrement complexe. Ils peuvent être techniques avec la nécessité d’assembler correctement tous les composants ou d’offrir une aération suffisante à l’ensemble, par exemple. Mais aussi d’ordre pratique, avec l’idée de proposer un objet compact, adapté à tous les types de salons ou offrant même la possibilité d’être placé à la verticale. Enfin, du point de vue purement cosmétique, le look de la console répond aussi à des questions de mode… Mais également d’habitudes esthétiques et de tendances générales de la marque.
Nintendo varie ses approches sur chaque machine, ce qui ne permet donc pas forcément de dégager une tendance claire, Microsoft a plus souvent privilégié la praticité que l’élégance même si certains de ses modèles ne manquent pas d’allure (nous pensons en particulier à la Xbox 360 Slim ou la One S), là ou Sony opte pour une vraie démarcation depuis quelques générations. Passé le look de la première PlayStation, il a ainsi tenté d’offrir un style singulier à chacune de ses machines : la PlayStation 2 avait son stand vertical et ses blocs asymétriques inspirés du design de la Falcon 030 Microbox, la Playstation 3 sa forme bombée (qui aurait même pu s’accompagner d’une manette en forme de boomerang), et la PlayStation 4 sa façade et son arrière biseauté ainsi que ses liserés de lumière. Si tous les goûts sont dans la nature et que le sujet prête à débat, les trois consoles ne manquaient pas d’élégance et ont au moins su se démarquer de leurs concurrentes avec quelques idées simples leur conférant une identité visuelle très marquée. Le tout sans pour autant se départir d’une certaine sobriété : consoles noires, formes allongées offrant un confort d’intégration dans vos salons ou sous vos télévisions, façades très sobres n’intégrant que les touches fondamentales.
Or, avec son immense creux en forme de V et ses sortes de branchies sur les côtés que l’on imagine liées à l’aération de la machine, le devkit actuel ne fait clairement pas dans la sobriété et propose une ligne visuelle très clivante. Celui-ci ne correspond pas aux attentes d’une marque cherchant à trouver le compromis idéal entre un besoin d’identité visuel marquée d’un côté, et la recherche d’un design suffisamment universel et convenu pour plaire au plus grand nombre de l’autre. S’il est difficile de se prononcer sur la partie technique, du point de vue visuel, voir ce modèle devenir la version finale de la PS5 semble peu crédible. Ergonomiquement parlant, il soulève également quelques questions au regard du creux central, qui suggère que la machine est particulièrement haute et donc peu commode à intégrer dans un salon. Un inconvénient qu’elle partage d’ailleurs avec les devkits de la PS4 et la PS4 Pro, mais qui ne font logiquement pas face à des contraintes visuelles aussi fortes.
Le kit de développement de la PS5 dégage tout de même une tendance intéressante, celle d’offrir une aération importante à la machine : un reproche régulier sur les différents modèles de PS4 qui offraient des solutions limitées en terme d’évacuation d’air. Un point d’amélioration possible pour la PS5 donc, et qui aurait des conséquences directes sur son apparence… Au point d’adopter une formule plus proche de celle de Microsoft, qui offre une place importante à l’aération sur ses machines. Pour le reste, difficile d’anticiper une réelle tendance malgré quelques présences déjà assurées : bien que le passage à l’USB-C ait été officialisé pour les manettes, les consoles devraient garder une connectique USB au regard des enjeux du PS Now, qui exige notamment une compatibilité des manettes PlayStation avec les PC puisque la plateforme est aussi disponible sur ce support. La présence de câbles de chargements USB/USB-C est donc plus probable qu’un double USB-C, comme sur Nintendo Switch. De même, l’existence de la rétrocompatibilité et surtout de la lecture de jeux physique nous assure au moins de la présence d’un mange-disque en façade. Rappeler la présence plus que probable de ces éléments peut sembler superflu, mais l’existence d’un lecteur physique était pourtant loin d’être acquise au regard de la place prise par le dématérialisé et l’émergence du cloud gaming sur cette génération.
Mais ne nous y trompons pas : unique, sobre, pratique, innovante, quelle que soit la direction choisie pour le design de la PlayStation 5, la machine devra avant tout répondre à un besoin bien plus essentiel pour les joueurs, celui de rester l’une des terres d’accueil d’une production vidéoludique que l’on espère toujours aussi riche. Quant à l’écrin qui sera chargé de cette mission, gageons qu’il devrait être dévoilé courant 2020, à l’E3 ou peut-être même avant au regard des déclarations d’Andrew House. Le président de Sony Computer Entertainment regrettait en effet à l’époque de la PS4 de ne pas avoir dévoilé l’apparence de sa machine plus tôt que le salon californien, alors que le design de la manette, les premiers trailers des jeux attendus et l’officialisation de la console avaient eu lieu dès février 2013. Des regrets qu’il conviendra donc peut-être de lever en début d’année prochaine.
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