A l’heure de la montée en puissance des jeux en version numérique, et sans compter les boutiques de codes en ligne, il apparaît indispensable pour un éditeur majeur de proposer un launcher à ses couleurs afin de sortir du lot. Maîtrise de l’environnement, collecte de données facilitée, frein au piratage ou réduction des coûts intermédiaires, les avantages sont nombreux. Les joueurs ne sont d’ailleurs pas en reste avec, pêle mêle, des réductions à tous les étages, des sauvegardes en cloud, des fonctionnalités sociales, etc.

Si le modèle semble donc durablement s’implanter sur nos PC, la multiplication récente des plateformes de distribution oblige les joueurs à une certaines gymnastique pour ne rien rater des exclus des unes et des autres. Nous regroupons dans cet articles les launchers majeurs du moment avec leurs coups spéciaux et jeux exclusifs. Libre à chacun de les adopter ou non, sachant qu’ils sont tous gratuits à utiliser.

Steam, le parrain

Démarrons avec le grand incontournable tout droit venu de chez Valve. Premier à se lancer sur la piste, Steam demeure, 16 ans plus tard, un passage obligé pour beaucoup de jeux sur PC. A la base conçu comme un moyen de garder à jour un certain Counter-Strike sur les machines des joueurs, ainsi qu’un outil anti-piratage et anti-triche, Steam s’est développé au point de monopoliser le marché numérique du jeu sur PC. C’est bien simple, il n’y a encore pas si longtemps, vous deviez sortir votre jeu sur Steam pour espérer pouvoir l’écouler. Preuve en est, des exclu des launchers concurrents ont fini par rejoindre la boutique Steam faute de vente.

La ludothèque Steam est ainsi gargantuesque avec les exclu made in Valve mais aussi des AAA et des titres indés. Une abondance qui ferait presque peur. Le tout saupoudré des désormais légendaires Soldes Steam où les prix sont régulièrement cassés.

Mais si Steam a su durablement s’imposer, c’est en proposant plus que la simple formule launcher/store. Véritable réseau social à part entière, la création de Valve propose des fonctionnalités tout azimut à une communauté active et fidèle. Tout est fait pour que l’utilisateur crée du lien avec les autres joueurs et ne souhaite pas sortir de l’écosystème Steam. Vous pouvez ainsi rejoindre un ami dans une partie, le regarder streamer avec l’outil intégré sans passer par Twitch, échanger sur les forums de discussion, tout en arborant vos badges de gamer assidu, ou encore proposer vos mods pour de nombreux jeux via le Steam Workshop, etc. La plupart de ces fonctionnalités sont même accessibles in game avec un overlay qui s’affiche à la demande, en appuyant sur Maj + Tab. Un outil fort pratique, repris par la majorité de la concurrence. Les joueurs peuvent également noter tous les jeux présents sur la plateforme et laisser un avis écrit. De quoi mesurer le succès d’un titre et la popularité de son éditeur. En effet, il n’est pas rare que des vagues d’avis négatifs déferlent sur une licence lorsque son éditeur offense la communauté PC. Les critiques les plus en vue sont appelés des curateurs et peuvent être suivis pour ne pas rater leur dernier test.

Steam a clairement bénéficié de son statut de précurseur et les nouvelles plateformes doivent faire face à la grogne de joueurs qui avaient jusqu’alors le confort de n’avoir à utiliser d’un seul launcher pour tous leurs jeux. Si ce temps est désormais bel et bien révolu, Steam peut encore compter sur une solide communauté.

• Exclu : Les séries Valve : Half-Life, Dota, Left 4 Dead, Portal, Counter Strike, Team Fortress, etc ainsi que des centaines de titres third party.

• Option payante : Si la plateforme propose des jeux bien évidemment payants, il est également possible d’acheter et vendre des objets in game sur le Marché. Le principe est simple : Trouvez un item dans un jeu multi, comme un pantalon dans PUBG, et il vous est possible de le vendre à n’importe quel autre joueur. A vous de fixer le prix en fonction de l’offre et de la demande sachant que Valve ponctionne une commission sur chaque vente. Le montant récupéré va droit sur votre porte monnaie Steam pour acheter des jeux ou d’autres items in game. Idem pour les cartes Steam, qui se débloquent en jouant.

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Epic Games Store, top 1 sinon rien

Bien malin celui qui avait prédit le succès de l’Epic Game Store il y a encore deux ans ! Sésame pour distribuer les headshot dans Fortnite, la plateforme a connu un succès fulgurant. Grâce au butin faramineux accumulé avec ce véritable phénomène de masse, Epic a pu attaquer frontalement Steam sur plusieurs points afin de rallier à sa cause développeurs et joueurs.

Côté créateurs, Epic promet une ponction moindre sur la recette des ventes par rapport à l’acteur historique. Encore peu fournie, la boutique offre mathématiquement une meilleure exposition. De plus, la plateforme n’hésite pas à mettre la main au porte monnaie pour s’offrir des exclu indés et AAA. En plus de celles-ci, l’Epic Game Store offre depuis décembre dernier des jeux à tire-larigot à tous ses utilisateurs. Une réponse bien audacieuse aux soldes Steam. Dernièrement, on a ainsi pu profiter de pas moins de six jeux Batman pour l’anniversaire du chevalier noir : La série Batman Arkham de Rocksteady et trois jeux LEGO Betman. Epic multiplie ainsi les coups de communication pour attirer à lui les utilisateurs en plus des joueurs de Fortnite. Une stratégie payante ? Difficile à dire pour le moment. Ce qui est certain, c’est la volonté d’Epic d’en découdre avec Steam et capitaliser autant que possible sur l’ère du Battle Royale.

• Exclu : Fortnite, Borderlands 3 et d’autres jeux first et third party

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Origin, challenge everything

Si Epic représente un concurrent de poids face à Steam, n’oublions pas qu’EA a dégainé le premier en 2011 avec Origin. Evolution de l’EA downloader et autres EA Store, Origin est véritablement conçu comme un moyen pour l’éditeur de s’émanciper du rejeton de Gabe Newell avec de nombreuses fonctionnalités communes. Sorti en même temps que Battlefield 3, dont il est une exclu, Origin est désormais l’unique moyen de jouer aux jeux développés et/ou édités par EA sur PC. A l’époque, des titres Electronic Arts avaient même été retirés de Steam. Un tremblement de terre ! Aujourd’hui, le launcher peut compter sur Apex Legends pour rallier de nouveaux joueurs à sa cause.

• Exclu : Les titres EA sortis après Battlefield 3 : Battlefield V, Anthem, FIFA 20, Apex Legends, Les Sims 4, Unravel, A Way Out, etc

• Option payante : Origin est la porte d’entrée au service de jeu par abonnement Origin Access. Un formule Premier à 14,99€ par mois ou 99,99€ par an donne accès à près de 200 jeux et extensions dont les nouveautés EA. Ces dernières sont même jouables en accès anticipé de plusieurs jours. Dans la version Basic, à 3,99€ par mois ou 24,99€ par an, Origin Access ne propose les dernières nouveautés qu’en essai de 10h. Toutes les productions EA ont cependant vocation à rejoindre tôt ou tard la formule Basic. Les deux version octroient également une réduction permanente de 10% sur le Store Origin.

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Uplay, le launcher en monde ouvert

L’éditeur français n’est pas en reste avec sa plateforme maison, qui répond au doux nom de Uplay. Lancé en 2012, il permet de jouer à l’intégralité du catalogue Ubisoft et propose les fonctionnalités sociales classique de tout launcher qui se respecte. Petite spécificité avec une monnaie qui ne se débloque que via certains succès, les défis club, et qui donne droit à quelques cosmétiques in game et des réductions sur le Store. Aucune microtransaction derrière. Vous pouvez ainsi réaliser un défi dans Ghost Recon pour vous payer des voiles flambants neuves dans le dernier Assassin’s Creed. Le fait de posséder un jeu vous donne également droit à certains cosmétiques dans d’autres titres.

Curieusement, Uplay ne possède aucune exclusivité. Tous les titres Ubisoft sont disponibles, en fonction de leur âge, sur Steam, Origin et/ou GOG. En revanche, l’utilisation de Uplay est souvent obligatoire en complément du launcher sur lequel vous possédez le jeu.

• Exclu : Aucune

• Option payante : A l’instar d’EA, Ubisoft propose un service de jeu par abonnement avec Uplay+, inauguré lors du dernier E3. Le principe est simple : pour 14,99€ par mois vous profitez de plus de 100 jeux dont les nouveautés Ubisoft en accès anticipé. Les titres Ubi y sont d’ailleurs proposés en version Ultimate ou Gold avec une farandole de bonus. A noter que Uplay+ est annoncé sur la plateforme de jeu en streamin Stadia.

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GOG Galaxy, le retour des légendes

Rattaché à la plateforme de vente GOG, anciennement Good Old Games, le launcher Galaxy n’est pas obligatoire pour jouer. En effet, les jeux GOG sont vendus sans DRM et peuvent être simplement téléchargés depuis un navigateur web et installés sur votre PC. Le launcher présente cependant l’intérêt principal de garder les titres à jour. A noter que Galaxy 2.0 est actuellement à l'essai via un programme de Beta. Ambitieux, l'objectif est ici de proposer aux joueurs un unique hub pour tous les jeux et amis en ligne. Ainsi, GOG Galaxy permet d'organiser et lancer les jeux GOG mais aussi ceux des autres launchers. Côté social, Galaxy 2.0 vise une liste d'amis unifiée et un chat cross-plateformes. Le tout sur une application open source et non intrusive. Des arguments qui pourraient en convaincre certains, malgré l'absence d'exclu AAA.

Côté ludothèque, GOG est bien connu pour proposer des classiques rétro qui avaient disparu de la circulation. Le catalogue s’est depuis étoffé avec des titres récents et les productions CD Projekt, propriétaire de GOG. Si vous êtes nostalgiques des années 80/90, il y a de quoi faire.

• Exclu : GWENT (launcher Galaxy obligatoire) et des dizaines de titres rétro

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Battle.net Launcher, less is more

Conçu au départ comme une plateforme en ligne multijoueur pour les amateurs de Diablo, Battle.net n’a cessé de s’étoffer au fil des ans pour proposer de nouvelles fonctionnalités et s’intégrer dans tout l’écosystème Blizzard. Ainsi, Battle.net est devenu la porte d’entrée obligée pour qui veut jouer aux licences Warcraft, Diablo, Overwatch, et toutes les productions signées Blizzard. Côté rétro, on se dirigera plutôt chez GOG. En plus des jeux, on retrouve sur Battle.net quelques fonctionnalités sociales et le suivi de l’actu, dont l’Overwatch League.

Après le rapprochement avec Activision, Battle.net a proposé l’achat des premiers jeux non Blizzard. Une petite révolution qui a même vu la sortie exclusive de Destiny 2 PC, passé depuis le 1er octobre sur Steam. Encore lui ! Si le titre de Bungie n’est plus disponible sur B.net depuis cette date, restent les exclusivités Call of Duty Black Ops 4 et le futur Modern Warfare.

• Exclu : Les derniers titres Activision-Blizzard - World of Warcraft, Hearthstone, Overwatch, Diablo III. Call of Duty: Black Ops 4, Call of Duty: Modern Warfare (2019)

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Besthesda.net Launcher, en attendant l’apocalypse

A l’instar de Uplay, le launcher Bethesda, lancé en 2016, entendait vivre aux côtés du géant Steam. On y trouve toute la ludothèque de l’éditeur avec des séries classiques telles que Fallout, Quake ou DOOM. Mais après les exclu temporaires des free to play Quake Champions et Fallout Shelter, Bethesda a attaqué frontalement avec l’exclusivité Fallout 76 en 2018. Las, le titre multi n’a pas rencontré le succès escompté et le launcher maison n’a pas pu faire le plein d’utilisateurs. Il y a cependant fort à parier qu’une prochaine sortie majeure signée Bethesda sera elle aussi exclusive au B.net.

• Exclu : Fallout 76

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Microsoft Store/Xbox, on se console sur PC

Intégré à Windows, le Microsoft Store propose une ribambelle de jeux, applis et films. Côté jeux on y trouve des titres gratuits casual et des AAA comme les dernières productions maisons.

Si vous n’êtes intéressé que par la partie jeu alors direction l’application Xbox pour PC. En phase bêta, cette dernière porte la promesse d’une expérience Xbox sur PC. Avec les titres Play Anywhere, vous pouvez même jouer sur PC et Xbox en achetant le jeu sur un seul store. Plateforme de distribution à part dans notre liste, l’application Xbox pour PC semble servir avant tout l’évangélisation des joueurs au Game Pass et l’unification PC/Xbox.

• Exclu : Les titres édités par Microsoft - Sea of Thieves, Forza Horizon 4, etc. A noter quelques exceptions, comme Gears 5 également disponible sur Steam.

• Option payante : Après la Xbox One, le Xbox Game Pass a désormais sa version PC. En phase bêta, il propose un catalogue de près de 200 jeux accessibles à volonté, dont les exclu Microsoft day one. Moins fourni que son pendant console, le XGP PC est en ce moment au prix de 3,99€ par mois. Le Xbox Game Pass PC est inclus dans le Xbox Game Pass Ultimate, qui comprend également le Xbox Game Pass console et le Xbox Live Gold pour 12,99€ par mois.

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Rockstar Games Launcher, le petit dernier

Sans crier gare, Rockstar s’est jeté dans la mêlée mi septembre avec son Launcher au nom sans équivoque. Remplaçant du Rockstar Social Club que les amateurs de GTA Online connaissent bien, il permet pour le moment de s’offrir quelques titres de l’éditeur ainsi que de la monnaie in game pour GTA Online. Outre la série GTA (curieusement sans le IV), vous pouvez y trouver Bully: Scholarship Edition,L.A. Noire et Max Payne 3. Si vous avez un compte Rockstar Social Club, vos identifiants fonctionnent déjà sur le Games Launcher.

Pour fêter son arrivée, le RGL vous proposait gratuitement GTA San Andreas jusqu'au 9 octobre. Pour la suite, l’éditeur à la ludothèque prestigieuse mais peu fournie offre de nombreux bonus de précommande avec Red Dead Redemption II sur PC. Si le jeu n'est pas une exclu au launcher maison, c'est bien lui qui octroie le plus d'avantages. Pour la petite histoire, Red Dead Redemption II ne sera disponible sur Steam qu'en décembre ! Un vrai coup de semonce envers la plateforme historique.

• Exclu : aucune

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Itch.io et les autres

En lisant cet article vous vous êtes peut-être offusqué de ne pas y trouver votre launcher préféré. En effet, si nous avons couvert ceux proposants des jeux d’éditeurs majeurs, la liste serait encore longue à dérouler pour être exhaustive. Abordons tout de même Itch.io, une plateforme tournée vers la scène indé. Vous y trouverez des expériences atypiques souvent pour quelques euros, voire gratuites. Le tout sans DRM. La communauté de joueurs y est très actives et les développeurs accessibles. On ne peut que vous conseiller d’y faire un tour si vous aimez sortir des sentiers battus.

• Exclu : De nombreux titres indépendants

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Armés de ces liens et de nos présentations, il ne vous reste plus qu’à installer et tester les launchers du moment pour vos jeux PC. S’il est clair que la mainmise de Steam s’érode ces derniers temps, force est de constater que la plateforme de Valve est toujours aussi solide. La concurrence est saine et doit apporter aux joueurs et développeurs tiers des avantages qui n’étaient pas possibles avec la situation de monopole. La numérisation est en marche et ces plateformes sont désormais incontournables dans le paysage vidéoludique PC, qui va certainement connaître une nouvelle révolution avec les abonnements et le jeu en streaming. Reste à trouver du temps pour jouer !