Suite à de nombreuses discussions autour du sujet des loot boxes, la Commission parlementaire initiée par le ministère britannique du numérique, des médias et des sports a rendu ses conclusions, qui tendent vers un appel à considérer ce système comme relevant du domaine des jeux de hasard.
Cette Commission parlementaire avait pour vocation de se pencher sur les questions des technologies dites "immersives", dont celle de la manière dont les loot boxes sont utilisées dans le jeu vidéo. Parmi les échanges durant lesquels divers intervenants venus du secteur du jeu vidéo ont exposé leur point de vue, peut-être vous souvenez-vous des propos de la vice-présidente des affaires juridiques d'EA qui avait comparé les loot boxes à d'innocents "oeufs surprise".
Les conclusions de la Commission ne vont cependant pas dans ce sens, puisqu'elle estime qu'une loot box doit être considérée comme un jeu de hasard, au même titre qu'un jeu comme notre Loto national.
Nous considérons que les loot boxes qui peuvent être achetées avec de l’argent réel et ne révèlent pas leur contenu à l’avance sont similaires aux jeux de hasard qui permettent de remporter de l’argent.
Cette conclusion est accompagnée par la suggestion faite au gouvernement du Royaume-Uni d'appliquer la législation existante aux loot boxes et par un appel à la vigilance adressé aux sociétés qui conçoivent les jeux vidéo, qui "devraient faire en sorte d'éviter les potentielles dérives", ajoutant que "les représentants de l’industrie du jeu avaient délibérément manqué de répondre à leurs questions au sujet des modèles économiques de leurs jeux". La commission a également abordé le sujet de la récente classification de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) concernant les troubles liés au jeu et a déclaré que l’industrie "n’a pas suffisamment pris ses responsabilités au sujet de la compréhension ou de la prévention de ce préjudice". Le rapport indique également que "les décisions politiques et les interventions potentielles de l'industrie sont entravées par un manque de preuves solides, qui découle en partie de la réticence des entreprises à partager leurs données sur les modèles de jeu".
Si le gouvernement britannique suit les recommandations faites par la Commission parlementaire, le Royaume-Uni pourrait se diriger vers un encadrement plus strict, à l'instar d'un pays comme la Belgique qui a notamment interdit les loot boxes sur son territoire. L'objectif annoncé est de s'assurer que "les enfants et les adultes ne soient pas confrontés à des jeux de hasard lorsqu’ils cherchent juste à s’amuser dans un jeu vidéo", comme déclaré par le Ministre de la Justice Belge, Koen Geens.