La nouvelle création de Hideo Kojima, Death Stranding, fait beaucoup parler d'elle. En plus de son univers aussi étrange que torturé, elle s'appuie sur des acteurs reconnus du cinéma (Norman Reedus, Mads Mikkelsen, Léa Seydoux...) et proposera une expérience encore bien mystérieuse. Mais à tout juste deux mois de la sortie, le créateur continue d'entretenir le mystère.
Dans une récente interview publiée par le Financial Time, Hideo Kojima s'est joué du journaliste Leo Lewis en expliquant d'entrée qu'il ne parlerait pas en détails de Death Stranding. Une drôle de façon de communiquer qui va encore plus loin lorsque, pour couper court à la discussion concernant sa dernière création, le développeur de 56 ans explique qu'il ne comprend lui-même pas grand-chose à cette histoire :
Death Stranding... Même maintenant, je ne comprends pas le jeu. Sa vision du monde, son gameplay, tout ça est nouveau. Ma mission est de créer un genre qui n'existe pas à l'heure actuelle et qui prendra tout le monde par surprise. Naturellement, il y a un risque à cela....
Une interview qui commence donc sur les chapeaux de roue avec un Hideo Kojima qui joue la carte de l'ironie. Malheureusement pour les fans de sa prochaine production, le reste de la discussion se concentre sur de nombreux points assez éloignés du jeu vidéo. L'homme explique par exemple qu'après 30 ans dans l'industrie, les lancements de ses jeux ne l'empêchent plus de dormir, il ne fait simplement "plus de rêves". Il revient également sur sa carrière, expliquant qu'il souhaitait à l'origine faire du cinéma pour finalement s'épanouir dans le jeu vidéo. Un chemin opposé à celui d'une bonne partie de ses confrères.
Les gens qui ont commencé à raconter des histoires à travers les jeux, ou abordé cette profession à travers les jeux, font maintenant des films. Je trouve ça fascinant parce que je suis l'opposé : je suis venu pour faire des films et maintenant, je fais des jeux.
Autre point intéressant abordé dans l'interview, la vision qu'avait déjà le papa de Metal Gear à ses débuts. Il explique que si son entrée chez Konami n'était pas idéale pour un amoureux du cinéma, il avait senti le potentiel du jeu vidéo très tôt. C'est notamment Super Mario Bros. qui lui a fait réaliser les possibilités immenses offertes par ce medium.
Si vous tiriez d'un bout à l'autre de l'écran dans Metal Gear, les balles commençaient à disparaître à cause du nombre limité de sprites. En y repensant, Konami n'était pas le meilleur endroit pour quelqu'un comme moi qui voulait faire des films, mais j'avais senti que les jeux avaient un énorme potentiel.
(Super Mario Bros.) était en 2D et tout ce que pouvait faire Mario, c'était courir ou sauter. On se déplaçait juste de la gauche vers la droite. L'objectif était à droite et on se contentait de sauter par-dessus tout ce qui bloquait le chemin. Le truc marquant en revanche, c'était qu'on pouvait y jouer de manière infinie, en se contentant de sauter et de courir. De gauche à droite. Il n'y avait aucune profondeur, juste des tuyaux ici et là, mais on avait vraiment l'impression de vivre une aventure. Même avec ces graphismes et ce son, j'étais convaincu que ça allait être un medium incroyable.
Rappelons que Death Stranding sera disponible le 8 novembre prochain sur PlayStation 4.
Death Stranding : Hideo Kojima nous montre enfin du gameplay ! - gamescom 2019