Il y a un peu plus d’un an, Asus lançait son premier smartphone pensé pour la pratique du jeu vidéo, sous la bannière “ROG”. Un ROG Phone intéressant, très puissant et doté d’accessoires souvent judicieux. Mais, comme souvent avec les premières générations de produits, l’ensemble restait perfectible et il y avait largement matière à s’améliorer. Quelques mois plus tard, Asus officialise l’arrivée du ROG Phone 2 en Europe, après l’avoir réservé dans un premier temps au marché chinois. Nous avons pu le prendre en main pendant près d’une heure.
Avant toute chose, précisons que nous ne sommes pas là pour trancher dans le débat sur l’utilité d’un smartphone “gamer”. Ces smartphones qui misent tout sur la puissance brute peuvent avoir leur intérêt si vous êtes joueur ou joueuse assidu sur mobile, mais cette appellation reste avant tout un terme marketing pour désigner des terminaux très haut de gamme, vendus à prix fort. Ceci étant dit, il faut reconnaître à Asus la volonté de se démarquer de la concurrence, en allant au-delà de la simple fiche technique. Sur le premier modèle, le constructeur taïwanais avait en effet proposé toute une gamme d'accessoires dédiés au jeu : manette encastrable, second écran, dock sans fil pour jouer sur la TV, et même un système de ventilation externe.
Pour cette seconde itération du ROG Phone, Asus garde cette recette : nous avons d’un côté un smartphone équipé de ce qui se fait de mieux en matière de composants mobiles et de l’autre un ensemble d’accessoires pour en exploiter tout le potentiel. Le ROG Phone 2 se dote ainsi d’un confortable écran 120 Hz de 6,59 pouces en AMOLED, pour une définition de 2340x1080 pixels (Full HD+). Le choix du 120 Hz paraît le plus judicieux, cette fréquence d’affichage ayant déjà fait ses preuves sur certains moniteurs ou sur la dernière version de l’iPad Pro. Au-delà de l'intérêt en jeu, le 120 Hz devrait apporter une belle fluidité dans la navigation des menus Android ou sur le Web. L’AMOLED, quant à lui, permet entre autres de profiter d’un taux de contraste très élevé. En revanche, côté design, cet écran ne recouvre pas la totalité du châssis, comme c’est le cas désormais sur la plupart des smartphones haut de gamme. Cela évite certes l'encoche ou le poinçon dans l’écran pour y caler la caméra frontale, mais ajoute un petit côté “daté” à l’appareil.
Pas spécialement gracieux, mais agréable à prendre en main, le ROG Phone 2 mise davantage sur ce qu’il y a à l’intérieur. C’est en effet l’un des premiers smartphones du marché à intégrer un SoC Qualcomm Snapdragon 855 Plus, gravé en 7 nm. Une puce très puissante qui culmine à 2,96 GHz et qui s’accompagne d’un GPU Adreno 640. Asus avance des performances graphiques supérieures de 15 % par rapport au premier ROG Phone. Largement de quoi faire tourner correctement Candy Crush ou, plus sérieusement, les derniers jeux d’action en 3D du moment. D’autant plus que s’ajoutent 12 Go de mémoire vive et, au choix, 512 ou 1 To de stockage. Exit, en revanche, le port microSD, ce qui n’est pas vraiment gênant étant donné la taille de la mémoire interne. Enfin, Asus ajoute à son nouveau smartphone une large batterie de 6000 mAh, qui se recharge à hauteur de 66% en 1 heure. À titre de comparaison, la batterie du récent Galaxy Note 10+, à l’écran légèrement plus grand, est de 4300 mAh.
Côté photo, le ROG Phone 2 devrait proposer une qualité sensiblement identique à celle du Zenfone 6, puisque nous avons affaire aux mêmes capteurs : un de 48 mégapixels et un de 13 mégapixels à l’arrière, et un autre de 24 mégapixels à l’avant. Ils sont tous fabriqués par Sony.
Des accessoires loin d’être accessoires
Une fiche technique en béton, donc, mais qui ne permet pas vraiment de démarquer le produit par rapport à ses concurrents sur la même gamme de prix. Afin de réellement justifier son label “ROG”, le smartphone a d’autres atouts : tout d’abord, la présence de deux “gâchettes virtuelles” vibrantes sur la tranche, qui font alors office de bouton “L”’ et “R” lorsque vous jouez en mode paysage. Une fonction déjà présente sur le premier ROG Phone, mais à priori ici améliorée, notamment du côté de la latence. Ajoutons également la présence dans la boîte d’un petit ventilateur à caler à l’arrière, censé limiter la chauffe et diffuser de l’air frais sur les doigts, en mode paysage, et vous obtenez deux arguments en faveur de l’orientation “gaming” du produit.
Mais revenons sur ces fameux accessoires, proposés bien entendu en option. Rien de nouveau par rapport au précédent modèle, mais l’on note tout de même tout un tas d’améliorations. La manette a ainsi été entièrement revue et s’inspire très largement du concept de la Nintendo Switch. Baptisé ROG Kunaï, ce pad inédit peut se séparer en deux parties distinctes, qui vont alors s’enficher de part et d’autre du smartphone. Tout y est : deux sticks analogiques cliquables, deux gâchettes et deux boutons de tranches.
Il peut donc s’utiliser comme un pad classique, en Bluetooth ou comme une extension du ROG Phone 2, qui devient alors une console portable au format Switch. Malheureusement, l’ergonomie de l’ensemble nous a semblé perfectible, quelle que soit la configuration choisie, la faute à des arêtes très anguleuses et des gâchettes bien trop raides… À voir sur le long terme, mais ce n’est sans doute pas ce ROG Kunaï qui va concurrencer les meilleures manettes du marché.
Évoquons également le TwinView Dock, qui permet de profiter d’un second écran tactile. Asus avance par exemple la possibilité de jouer sur l’écran du bas et de streamer sa partie sur l’écran du haut, ou alors d’afficher diverses informations déportées (carte, inventaire…) dans les jeux compatibles (à priori uniquement Free Fire Battelgrounds, un clone de PUBG). Là encore, le design de l’accessoire a été revu par rapport au premier modèle. Bien plus léger, il semble plus ergonomique, mais nous n’avons pas eu l’occasion de véritablement juger de son intérêt. Enfin, le dock “WiGig” se connecte à une TV et permet d'y transmettre l’image du smartphone, offrant ainsi la possibilité de jouer sur un grand écran.
Smartphone, console de salon, console portable… Le ROG Phone 2 se rêve tout cela à la fois. Difficile, en moins d’une heure, de juger de l’intérêt de tous ses accessoires, mais il est revanche à peu près certain que nous avons affaire à l’un des smartphones les plus puissants de l’année. De notre côté nous sommes à deux doigts de conclure par le poncif “sans maitrise, la puissance n’est rien”, et nous n’allons d’ailleurs pas nous gêner. Précisons, enfin, que le smartphone sera disponible à la vente en France à partir de mi-septembre, mais peut d’ores et déjà être précommandé sur le site d’Asus. Il est proposé en deux versions : '512 Go de stockage, pour 899 euros ou 1 To pour 1199 euros.