Spécifications | |
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Compatibilité | Windows 10, Windows 8.1, Windows 7 |
Type | H.O.T.A.S Joystick + Throttle |
Palonnier | Non |
Retour de force et vibrations | Non |
Axes du Joystick | X, Y, Z |
Poids | 1,5 kg au total |
Connexion | Filaire USB |
Prix (moyen, 03/2019) | 149 € |
Dans l’espace, personne ne vous entend crier … même si c’est de joie, aux commandes de votre vaisseau spatial, alors que vous venez juste de réussir cette mission qui vous tenait tête depuis des heures. Il faut dire qu’avec un HOTAS du niveau du X52 Pro sous les mains, on a du mal à ne pas succomber à l'excitation du pilotage extrême, et ce même si l’objet n’est pas tout jeune.
Petit rappel des faits. En septembre 2016, alors que le vaisseau Mad Catz venait de s'échouer sur une plage, faute de liquidités, nous apprenions qu'il vendait sa marque Saitek à Logitech. L’équipementier Suisse mettait alors la main sur toute une panoplie d’accessoires dédiés à la simulation agricole, aérienne ou spatiale. Et dans cette dernière catégorie, ce sont les modèles X52, X52 Pro et X56 qui ont vu leur label changer pour rejoindre la gamme Logitech G, sans véritable modification au niveau hardware ou software. Le Système 3M X52 Pro que nous avons aujourd’hui est donc bien le X52 Pro d’antan, un ensemble comprenant un joystick et une manette des gaz pour jouer sur Windows. Un système qui malgré son grand âge, a encore pas mal de choses à dire.
Et ça commence évidemment dès le déballage puisque le X52 PRO est beau, du genre à décrocher la mâchoire de n’importe quel pilote en herbe. Deux accessoires indépendants, un pour chaque main, reliés l’un à l’autre par un câble DIN d’1m50. Deux socles sur lesquels on trouve tous les éléments d’un vrai HOTAS, avec à gauche une grande manette des gaz, ses nombreux boutons, son écran LCD, et à droite un large joystick avec ses boutons en finition métal. Niveau finition d’ailleurs, seule la légèreté trahit l’appartenance au monde du jeu vidéo quand les plastiques, les plaques métalliques et les différents axes multiplient les matières et les textures avec brio. La poussière s’y loge sans être trop visible et reste facilement délogeable, quand les traces de doigts se montrent plutôt discrètes, la plupart des surfaces étant à tendance mate.
Et si, comme nous vous le disions, chaque élément se montre étonnamment léger, la stabilité reste de mise avec deux possibilités : les ventouses fournies, efficaces mais peu esthétiques, ou la fixation par vis, prévue directement sur les deux châssis. Dans le premier cas on profite d’un système rapide à mettre en place, sans nécessité d’outil, et qui donne des résultats plutôt convaincants, supérieurs en tout cas à ce que nous avons constaté avec le Thrustmaster T-Flight HOTAS. Dans le second cas, la fixation amène bien évidemment une rigidité absolue et permet au X52 Pro de s’accrocher à la plupart des cockpits et supports dédiés aux simulateurs de vol, la contrainte étant l’utilisation de vis et la nécessité de percer si le support n’est pas prévu pour. Enfin, si le jeu sans aucune des deux solutions reste possible, avec les bases à plat sur le bureau, c’est évidemment au détriment de la stabilité. A déconseiller si on ne veut pas perdre grandement au niveau des sensations et de la concentration.
A y regarder en détail, le joystick du X52 Pro ressemble fort à celui du X52 de base, et ce même si le choix des couleurs est radicalement différent. Côté dimensions en tout cas, c’est exactement la même chose. On a en effet une base de 17 x 17 cm, au centre de laquelle le joystick culmine à 29 cm. Exclusivement dédié à la main droite de par sa forme asymétrique, il lui offre une position très confortable, et particulièrement adaptée aux longues sessions de jeu. Ainsi, sur le côté droit, on trouve une petite plateforme pour poser sa main, de la paume jusqu’à l’extrémité du petit doigt, réglable en hauteur pour s’adapter à toutes les tailles de main. Réglage qui ne prend que quelques secondes et se réalise sans outil, pour un résultat très convaincant. Et dans le cas où vous n’apprécieriez pas ce petit support, son réglage le plus bas devrait presque le faire oublier. Presque car on y trouve tout de même un bouton en forme de gâchette, à activer avec le petit doigt, ce qui demande un peu d’entraînement avant de devenir efficace.
Le Joystick permet le contrôle de 3 axes, avec une résistance et un retour au centre assurés par deux ressorts autour de la tige métallique. Un système basé sur un plateau parabolique permet de lisser la résistance et d’offrir des mouvements fluides sur la totalité de l’angle, pourtant élevé, qu’il permet. En plus des bascules avant/arrière, on a donc aussi une rotation autour de l’axe pour contrôler le lacet, avec verrouillage par simple déplacement d’une tirette, sans outil. On regrettera simplement la souplesse du joystick sur cette rotation quand le verrouillage est activé ce qui, combiné à l’absence de verrouillage logiciel, peut amener de petites imprécisions lors de la manipulation des deux autres axes. Pour le reste, nous sommes face à un joystick de type moderne, c’est à dire plus adapté aux simulations spatiales qu’au vol aérien. Sa résistance sans réglage prévu par le constructeur (et même si la bidouille permet de contourner ce problème), très légère et permettant des mouvements vraiment rapides et précis, se montre assez éloignée de que les pilotes d’avions recherchent.
Au niveau des fonctions qu’il offre à la main droite, le X52 Pro ne manque pas de ressources. Evidemment, on y trouve l’inévitable gâchette à l’index, très agréable à manipuler avec sa profondeur d’action proche de 10mm et son ressort rapide que l’on gèrera soit en clic simple soit en axe au niveau logiciel. Sous le pouce, on trouve une croix creuse à 4 directions, utilisable facilement et combinée à une autre croix directionnelle, en chapeau chinois, large et tombant immédiatement sous le doigt. De quoi vraiment gérer les différents menus et sélections à faire en vol, sans passer par le clavier. A droite, les deux boutons A et B peinent à convaincre de par leur toucher et leur épaisseur, un peu gênant pour les déplacements du pouce. On leur préfère largement le bouton C, à gauche, dont la discrétion n’empêche pas la facilité d’utilisation. Il reste enfin un dernier bouton dans cette zone, caché sous une trappe de sécurité, généralement attribué à l’utilisation de l’arme secondaire comme les bombes ou les missiles. Son épaisseur et son toucher reste identique à ceux des boutons A et B, sans que, de par sa position centrale et son enfoncement, cela ne pose le moindre problème d’utilisation.
A cela s’ajoutent 3 interrupteurs à bascule, directement sur la base, offrant 6 contrôles supplémentaires avec indicateur lumineux, de T1 à T6, mais aussi les deux molettes du joystick, l’une fictive et purement esthétique (dommage) à gauche, l’autre réellement fonctionnelle mais limitée à trois positions pour l’activation de 3 “modes”, servant de profils via la gestion logicielle. Une LED accompagne cette molette et nous trouvons d’ailleurs à cet endroit le seul véritable point de déception au niveau de la finition, le cache de la LED se présentant avec un jeu conséquent au niveau de sa fixation. Rien de bien grave, dans l’ensemble nous sommes bien face à un modèle précis, complet et très agréable à utiliser.
Si la main droite est assez gâtée avec cet ensemble, la main gauche n’est pas en reste. La commande des gaz se présente avec la même base que le joystick, le même système de fixation par ventouse ou vis, et offre un sacré nombre de commandes et d’options en plus de la gestion de la connexion en USB avec l’ordinateur. Commençons justement avec cette manette des gaz, large de 16 cm, sur laquelle la main vient confortablement se poser, et qui propose sur le côté gauche une molette de réglage de la résistance. Avec une amplitude de près de 70° sur un arc de 7 cm, sa précision se montre excellente, surtout avec la résistance au-dessus de 50%, mais on regrettera l'absence de point central, comme le propose le T. Flight Hotas, et qui aurait été bien utile dans Elite Dangerous ou tout autre jeu où l’accélération est gérée vers l’avant comme vers l’arrière. On apprécie néanmoins la légère butée finale qui augmente la résistance à l’approche des valeurs minimale et maximale, et évite qu’on les quitte par inadvertance.
Si les trois derniers doigts de la main ne sont pas sollicités par le moindre bouton, alors qu’un palonnier aurait été le bienvenu, les contrôles offerts à l’index et au pouce sont nombreux et demandent une bonne connaissance de leur positionnement et une certaine habitude pour être utilisés efficacement. Ainsi, sous le pouce, un joystick analogique fait office de souris, reconnue sous windows sans driver, quand un petit bouton à ses côté permet d’actionner le clic de ladite souris. La précision n’est pas vraiment au rendez-vous et on peut se retrouver avec un curseur qui se déplace tout seul malgré sa position centrale, mais cette petite fonction permet néanmoins de ne jamais quitter les mains du HOTAS, même dans les menus prévus pour le clavier/souris. A droite de cette fonction, on trouve une molette en cône, avec 3 positions marquées, pour une rotation d’environ 120°, avec en son centre un bouton sérigraphié “i”. Le toucher de l’ensemble n’est pas des plus agréables, mais la fonction reste accessible et facilement manipulable en jeu. Juste au-dessus, le bouton D, sec et réactif, reste la touche qui sera probablement la plus sollicitée de la zone. A ses côtés, un fader de deux centimètres permet d’offrir un réglage progressif supplémentaire, sans marquage sur sa course.
A l’arrière, l’index profite d’une croix directionnelle, plutôt imprécise de par sa forme comme sa position, trop éloignée du point de confort de ce doigt. A ses côtés, une molette à rotation infinie, légèrement crantée, offre un système de défilement, lié à la souris ou non d’ailleurs. Enfin sur le dessus, on trouve une large molette à 3 positions, trop résistante pour être pratique, mais qu’on manipulera autant avec l’index qu’avec le pouce. En son centre, le bouton le plus mal placé qui soit, sérigraphié “E”. Au final, si on regrette quelques errances au niveau de l’ergonomie, fort est de constater que cette commande des gaz offre quasiment tout le nécessaire pour le vol avec une ribambelle de commandes, certes plus ou moins efficaces, mais qui restent tout de même suffisamment accessibles en jeu pour qu’avec l’habitude, on s’y adapte sans grande difficulté.
Le X52 Pro a beau ne pas être dans sa première jeunesse, il ne manque pas d’apporter son lot d’innovation dans le monde de la simulation. En effet, la base de la commande des gaz offre aussi un espace de contrôle avec écran LCD rétroéclairé pour l’affichage d’informations, ainsi que deux molettes et deux boutons supplémentaires. La sérigraphie de ces derniers implique qu’on les utilisera plus particulièrement pour le changement de mode (profil), ou pour l’enchaînement des programmes de vols, preuve que si le joystick se montre plus particulièrement adapté au vol spatial, la commande des gaz lorgne aussi du côté de l’aérien. Mais ici, tout est paramétrable, des informations affichées au mapping des boutons, grâce au logiciel de configuration fourni par Logitech … ou plutôt par Saitek.
Parce qu’il y a un monde entre ce que propose le fabricant pour ses souris, ses claviers, ses casques, et le logiciel que nous avons sous les yeux, visiblement développé par Saitek et à peine retouché aux couleurs de Logitech. Et le résultat c’est que malgré une belle liste de fonctions, de possibilités, l’ensemble est d’une ergonomie plus que discutable. Certes, le logiciel pointe sur une fonction dès qu’on la manipule, ce qui rend la recherche de paramètre plus rapide, mais pour le reste, c’est un peu un retour aux années 90 avec une page de réglages qui ressemble à un tableau Excel, dénuée d’explications contextuelles, et imposant même un ascenseur horizontal puisque la fenêtre est à la fois trop petite et non redimensionnable. Le système de gestion des profils est archaïque, et même la manipulation des fonctions, entre mapping et réglage de sensibilité, se montre assez indigne de ce que la marque sait faire. En clair, le compte n’y est pas au niveau logiciel et même si les possibilités sont bien là, nombreux seront les joueurs à n’utiliser finalement qu’un seul profil de base, à défaut de s’y retrouver dans ce joyeux bazar.
Et au final, peu importe, la plupart des jeux étant déjà parfaitement configurés pour fonctionner avec la gamme de Logitech. On attaque Elite : Dangerous sans se soucier de la configuration des boutons, et ça fonctionne. On passe à Ace Combat 7, idem. La plupart des titres auxquels nous avons joué n’ont demandé au pire qu’un petit tour par le menu pour inverser un axe ou échanger deux boutons. Les sensations sont excellentes, la précision est vraiment au rendez-vous, et si on excepte quelques errances d’ergonomie citées plus haut, la plupart des fonctions tombent naturellement sous les doigts. Ce qui manque le plus, c’est la présence d’un palonnier à main gauche, pour éviter d’utiliser l’axe Z du joystick et gagner en précision, ainsi qu’un retour haptique via une résistance active ou une vibration. Pour tout le reste, le X52 Pro est à la hauteur de nos attentes, et surtout largement en phase avec son prix. Vendu à l’heure actuelle à moins de 150€, il se place comme un accessoire au rapport qualité/prix très attractif. Le genre d’investissement qu’on ne regrette absolument pas une fois en vol.
Points forts
- Un ensemble complet et de belle facture
- Le confort global, très agréable
- Un joystick épais et réglable en hauteur
- Le stick 3 axes avec verrouillage de l’axe Z
- La gâchette et le bouton fire, très immersifs
- Une manette des gaz réglable en résistance
- Il y a des commandes partout
- Le changement de mode à la volée
Points faibles
- Le logiciel, vraiment en retard
- Quelques boutons mal placés
- Il manque le réglage de zone morte de la souris
- Le joystick très spécialisé “vol spatial”
- Pas de commande de palonnier à main gauche
Le X52 Pro est un incontournable de la simulation spatiale. Il offre de nombreuses commandes, une belle ergonomie, un véritable confort de jeu, dans un écrin qui respire la qualité. Dommage qu’il lui manque le palonnier sur la commande des gaz, et un véritable logiciel digne de ce nom, comme Logitech sait pourtant les faire.