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Depuis plus d'une décennie, EVE Online fait figure de référence parmi les MMORPG. S'inscrivant dans le genre sandbox, la création du studio islandais CCP est un véritable bac à sable, où les joueurs vont construire leur propre destinée en s'établissant dans un univers virtuel. Ce tableau d'excellence va cependant se confronter à la réalité d'un jeu aussi riche qu'hostile.
Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine au point d'en perdre le chemin de retour, l'humanité allait poursuivre ses velléités combatives et étancher sa soif intarissable de richesse. Des milliers de systèmes stellaires ne suffirent pas à combler l'appétit de l'Homme, prédestiné à enrichir indéfiniment son tableau de chasse et son compte bancaire. Aujourd'hui encore, des joueurs déboussolés tentent de rejoindre cet univers hostile nommé New Eden, poursuivant les promesses du genre sandbox élaborées par un savant service marketing.
Pour la petite histoire, le studio CCP n'en est pas à son premier coup d'essai afin de proposer un tutoriel pour EVE Online, réalisant à chaque fois que les abandons dès les premières minutes sont (trop) nombreux. Ainsi, les développeurs cherchent encore la bonne formule pour rendre plus accessible EVE Online
Les premières opportunités (et déconvenues)
Dans la foulée de la création d'un personnage dont l'utilité est encore à définir, je me retrouve directement dans l'espace aux commandes d'un vaisseau. Un nouveau système d'opportunités va me permettre d'acquérir les bases de la survie dans un univers hostile, à commencer par la maîtrise du clic pour pointer la direction adéquate, ou un ciblage assuré pour saisir la commande souhaitée et ainsi mouvoir mon vaisseau spatial.
L'absence d'un pilotage intuitif pour le vaisseau fait partie des premières déconvenues du joueur. Ce gameplay ancien et rigide permet pourtant d'aligner en jeu des centaines - voire des milliers - de joueurs et ainsi faire honneur à l'acronyme MMORPG, en étant bien aidé par une astuce technique ralentissant le temps en jeu si nécessaire. La vétusté du gameplay sollicitera cependant des réflexes éclairs, plus particulièrement dans les affrontements entre joueurs.
Au fil des opportunités, j'entrevois cependant les carrières envisageables dans EVE Online, qu'il s'agisse de casser des cailloux en tant que mineur, d'exploser d'autres vaisseaux ou de débusquer la bonne affaire en épluchant les ordres de vente en tant que marchand. Comme dirait un certain Larousse, entrevoir signifie voir confusément, indistinctement, quelqu'un ou quelque chose. Au final, j'entrevois donc l'immensité du vide intersidéral d'un jeu supposé exceptionnel qui ne va pas me prendre en main, à des années-lumière des productions actuelles. Il n'y aucune quête principale à suivre en guise de fil rouge, pas de début ni de fin et encore moins de juste milieu d'une aventure prédestinée. Je suis devant le Sahara avec une pelle et un seau en plastique. Bref, je suis paumé.
Le but du jeu
L'essentiel est en fait de réaliser que je vais devoir définir mes propres attentes par rapport à EVE Online, simple cadre vidéoludique proposant quelques outils afin de bâtir son propre château de sable. Le genre sandbox offre bien des libertés, s'arrêtant net là où commencent celles des autres joueurs, subtilité que l'on apprend plus tard dans EVE Online. En attendant de définir ses objectifs, ce MMORPG n'est qu'une coquille vide dont l'intérêt est fortement limité. L'exigence déconcertante d'EVE Online est la principale difficulté pour s'y établir, cachant pourtant bien des richesses.
En m'appuyant sur l'expérience d'autres joueurs, je vais donc tenter de découvrir les richesses d'EVE Online, mais aussi les limites de ce jeu encore aujourd'hui unique. L'ouverture des hostilités sera immédiate en rejoignant le Factional Warfare, conflit permanent entre les milices des quatre principales factions de New Eden. Cela sera néanmoins une autre histoire, à moins de s'arrêter une nouvelle fois à l'introduction d'EVE Online.