Avec sa nouvelle série 40, le constructeur NVIDIA a indéniablement frappé fort. La GeForce RTX 4090 est aujourd’hui un monstre de puissance que personne ne peut toucher, quand la RTX 4080 s’est placée comme le chouchou des joueurs et créateurs exigeants. De la première vague, la RTX 4070 Ti est celle qui nous a tapé à l’œil, mais il faut aussi souligner l’évidence : rares sont les foyers pouvant se permettre de dépenser 900 euros dans une “simple” carte graphique.

C’est ici qu’entre en jeu la GeForce RTX 4070 classique. Lancée à 659 euros (MSRP) avec de nombreuses références partenaires au même prix, notamment la MSI Ventus 3X que nous testons ici, elle peut être considérée comme la première carte graphique de série 40 que les gens normaux pourront vraiment se payer. Mais offre-t-elle assez de puissance et de nouveautés pour justifier un nouvel investissement ?

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Caractéristiques de la MSI GeForce RTX 4070 Ventus 3X

Conditions de test de la GeForce RTX 4070

Notre machine de test de référence pour la RTX 4070 est la suivante :

• Processeur : AMD Ryzen 5 3600
• Carte mère : ASRock B450M Steel Legend
• RAM : G.Skill RipJaws 5 16 Go DDR4-3200
• Alimentation : CoolerMaster 550W Gold
• SSD : WD Blue SN550 1 To

Nous nous éloignons ici de nos nouvelles grosses machines utilisées dans le cadre de nos tests précédents pour une raison simple : il s’agit ici de la configuration type d’une personne ayant investi 1200 euros au début du confinement. C’est après tout auprès des consommateurs possédant toujours des séries 2000 ou des générations précédentes que cette RTX 4070 cherche à être la plus pertinente, et c’est donc ce que nous avons décidé de tester.

Nos jeux de référence :

• Cyberpunk 2077
• Microsoft Flight Simulator
• Marvel’s Spider-Man : Miles Morales
• Portal with RTX (NvRemixBridge)
• Shadow of the Tomb Raider
• Valorant

Cyberpunk 2077 est tout simplement le Crysis de notre génération. De son côté, Flight Simulator a presque le même statut, à ceci près qu’il est aussi un jeu faisant énormément appel au processeur. Miles Morales et son monde ouvert est un bon représentant du jeu typique de la génération actuelle, même si celui-ci a aussi besoin d’un processeur puissant. Portal with RTX est un cas intéressant à analyser, puisque ses performances se reposent presque intégralement sur le ray-tracing. Shadow of the Tomb Raider est notre jeu de la génération précédente, tandis que Valorant représente le jeu compétitif peu gourmand.

Nos mesures de performance en 1440p

NVIDIA met en avant sa RTX 4070 comme la carte permettant de profiter du 1440p à plus de 100 FPS dans la majeure partie des cas, tout en poussant les potards à fond bien sûr. Et nos premières mesures montrent effectivement que sorti du cas Cyberpunk 2077, qui à environ 88 FPS de moyenne n’est pas si éloigné de cette vérité, toutes les expériences suivent sur cette configuration.

On soulignera par exemple un Microsoft Flight Simulator qui atteint facilement les 116 FPS de moyenne grâce au DLSS 3, ou encore Miles Morales qui arrive à 111 FPS. Même en l’absence de la génération d’images du DLSS 3, Shadow of the Tomb Raider nous offre 115 FPS de moyenne. Et Valorant nous délivrera toutes les frames qu’il faut pour profiter des hauts taux de rafraîchissement des derniers écrans gamers.

Promesse tenue, mais l’image n’est pas encore tout à fait complète. En comparant, toujours sur la même machine, avec la RTX 2060, on peut facilement observer à quel point la formule de NVIDIA s’est bonifiée en deux générations. Même sans parler du DLSS3, un point sur lequel nous reviendrons plus tard, c’est en analysant Portal with RTX (NvRemixBridge dans notre tableau) que l’on peut constater l’évolution folle des cœurs RT de troisième génération fournis par la RTX 4070. Nous passons d’un jeu injouable à 16 FPS à un titre ultra fluide et superbe à 153 FPS.

L’apport du DLSS 3 reste une évidence incontestable. Si pour certains, la génération d’images par intelligence artificielle relève de la “tricherie”, on ne peut pas ignorer le fait que ces mêmes critiques avaient été levées lors de la sortie de la technologie DLSS, ou même lors de la sortie de la PS4 Pro, avant d’être facilement balayées à l’usage. Aujourd’hui, selon les chiffres fournis par NVIDIA, 79% des joueurs activent le DLSS quand 83% d’entre eux utilisent le ray-tracing. Ce qui était auparavant un pari de la marque s’est transformé en évidence pour les joueurs : le DLSS 3 n’en est que la continuité.

Nos mesures de performance en 4K

Si la carte se focalise principalement sur le 1440p à 100 FPS et plus, il serait tout de même dommage de s’y limiter. La génération 40 est celle qui doit facilement passer la 4K de nos jours, même sur des tranches tarifaires beaucoup plus accessibles. Auquel cas, la RTX 4070 doit être capable de jouer confortablement à nos titres de test.

Et c’est fort heureusement le cas. Malgré son statut de jeu vorace, Cyberpunk 2077 atteint presque les 60 FPS en moyenne sans aucun sacrifice graphique, avec tout de même des chutes vers les 40 FPS qui le gardent tout à fait jouable. Il en va de même pour Miles Morales et Flight Simulator, dont les performances restent aux alentours des 100 FPS sur cette grande définition. L’un dans l’autre, les sacrifices sont notables, mais tout à fait acceptables pour n’importe quel joueur souhaitant profiter de la 4K.

Reste un cas que l’on analysera dans quelques paragraphes : Shadow of the Tomb Raider. Celui-ci souligne parfaitement l’existence d’un goulet d’étranglement sur cette configuration.

En usages créatifs

L’intérêt de cette nouvelle génération 40 est également évident dans des suites créatives. Dans le cadre du logiciel Blender par exemple, un outil important pour la création 3D, la RTX 4070 est capable de réaliser 3004 samples de Monster under the bed à la minute, contre 940 dans l’exemple de la RTX 2060. Les modèles de carte graphique ne sont évidemment pas les mêmes, mais cette différence de x3 à x6 sur certains modèles souligne tout de même l’évolution de l’accélération CUDA des outils de la sorte.

Le plus intéressant est tout de même à observer du côté de la vidéo. Nous avons prix le cas d’une émission vidéo de 1 heure et 11 minutes environ, que nous encodons en H264 en 1080p à 60 FPS. Toujours sur notre configuration de test, la RTX 2060 s’en sortait en 11 minutes et 5 secondes. La RTX 4070 retire presque deux pleines minutes à ce temps d’encodage en terminant en 9 minutes et 18 secondes.

Mais plus important encore, la RTX 4070 apporte avec elle un cœur dédié à l’encodage de l’AV1, ce nouveau codec qui sera au cœur des améliorations des flux de YouTube et Twitch dans l’année. La même vidéo est encodée en AV1 en 16 minutes et 50 secondes, mais le nouveau standard permet surtout de passer son poids à 4,5 Go contre 11 Go précédemment. Sans perte de qualité. Les créateurs de contenu vont définitivement devoir se pencher sur cette question, et la RTX 4070 se place dans une tranche favorable aux petits entrepreneurs du web.

Des mesures à recontextualiser

Reste un point que nous n’avons pas abordé dans ce test : le goulet d’étranglement. Sachez que si nos mesures de la RTX 4070 vous ont déjà alléché, la GeForce RTX 4070 n’est pas capable de fournir l’intégralité de sa puissance sur cette configuration. À titre d’informations, les chiffres généralement fiables fournis par NVIDIA passent Miles Morales à 155 FPS de moyenne ou encore Cyberpunk 2077 à 105 FPS.

Il y a de multiples raisons à cela. Le CPU limite d’une part les performances de la RTX 4070, particulièrement sur des titres qui en ont le plus besoin comme Miles Morales ou Flight Simulator. On peut aussi souligner le fait que notre carte-mère n’a qu’un port PCIe 3.0 et non 4.0 comme c’est aujourd’hui la norme. Notre RAM est évidemment en DDR4, et non DDR5. Même notre stockage en gen 3 plutôt que 4 influence ces résultats, le temps de rendu vidéo comprenant également l’enregistrement sur le disque. Bref : si elle a été achetée il y a “que” 3 ans maintenant, cette configuration a vieilli car de nouvelles normes sont apparues et ont été démocratisées par la suite.

Nous comparons également une RTX 2060, et non 2070, à cette nouvelle génération. La RTX 4070 développe pourtant sensiblement la même puissance qu’une 3080 de la génération précédente, et se veut être plutôt comparée à celle-ci ou la RTX 3070 Ti. Surtout en mettant en perspective son prix de lancement de 659 euros, qui est légèrement plus élevé que la 3070 Ti (619 euros) en son temps et bien plus élevé que la RTX 3070 (519 euros). Elle reste cependant moins chère que la RTX 3080 (719 euros), bien que cela paraisse être la moindre des choses.

Les apports de la RTX 4070

Il est donc important de voir, toujours dans ce contexte de mise à jour, ce que réclame et ce qu’apporte cette carte graphique. Et sur ce point, la RTX 4070 est en date le GPU le plus intéressant de NVIDIA sur le marché. Sa consommation d’abord : à 200W de TGP, elle peut remplacer toutes cartes des générations 2000 et précédentes sur n’importe quelle configuration sans réclamer de changer d’alimentation. Preuve en est qu’ici, notre alimentation de 550W suit le mouvement sans souci. Et en prime, elle ne demande qu’un connecteur 8 pins classique, loin des remous qu’a provoqué l’intégration du nouveau connecteur 12 pins sur les 4070 Ti et plus.

En termes de format aussi, nous profitons sur cette carte, la Founders Edition et la majorité des références vendues au prix MSRP d’un vrai format deux slots. Auquel cas, acheter cette carte ne vous réclame pas non plus de changer de boîtier. Si vous possédez un châssis dans un format plus contenu, c’est une énorme force. La Founders Edition n’est pas beaucoup plus longue que n’importe quelle autre carte de la génération 20 qui plus est. Et sur la chauffe, les nouvelles puces de série 40 sont largement plus optimisées : nous avons mesuré une chauffe maximale à 71°C pour la RTX 4070 Ventus 3X de MSI contre 81°C pour la RTX 2060 dans les mêmes conditions.

Ses apports sont même plus conséquents que vous ne l’imaginez. Il y a bien sûr le DLSS 3, qui permet grâce à la technologie Frame Generation de doubler le nombre de FPS dont vous profitez en jeu. Il y a les cœurs RT de troisième génération, bien loin du “proof of concept” qu’ils étaient sur les 2060 et 2070 et au cœur de la prochaine vague de jeux qui vont l’activer globalement (et pas uniquement sur un élément comme les ombres ou les reflets, comme c’est souvent le cas aujourd’hui). La RTX 4070 est prête à accueillir cette révolution.

Mais au-delà même de cela, il y a le fait que les générations 20 et précédentes ne profitaient pas du Resizable BAR, qui offre la possibilité au processeur de transférer des fichiers de n’importe quelle taille à partir de la VRAM. Une technologie qui sera au centre des gains de performance des prochaines années pour les jeux visant la 4K. Il en va de même pour l’AV1, dont l’encodage sera primordial en 2023 pour les créateurs du web. Et on peut même y ajouter d’autres bonus : amélioration de la latence avec NVIDIA Reflex, accélération des rendus IA, upscaling des vidéos avec RTX Video Super Resolution…

Autant d’arguments qui soulignent une vraie différence générationnelle sur laquelle il est aujourd’hui important de se pencher. La mise à jour paraît évidente, et les personnes qui ont investi sur une configuration équivalente à notre référence auront tout intérêt à commencer par ce nouveau GPU, avant d’aller mettre à jour dans 2/3 ans leurs carte mère, processeur et RAM. Pour la majorité des consommateurs, la RTX 4070 est tout simplement la bonne upgrade sur laquelle investir sans devoir se ruiner outre mesure. Du moins, en attendant que l’on puisse se pencher sur la RTX 4060 à venir…

Conclusion

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