Présenté comme un smartphone original et tendance par son constructeur, le Nothing Phone (1) est arrivé entre nos mains perplexes pour un test. Alors, que vaut réellement ce smartphone 5G qui clignote généreusement ? Après l’avoir eu en main, nous avons une réponse.
Lorsque Nothing, la nouvelle entreprise de Carl Pei, co-créateur de OnePlus, a annoncé travailler sur un smartphone Android au concept original, nous avons été intrigués. Puis, au fil des fuites d’informations, nous avons commencé à être perplexes. L’officialisation du Nothing Phone (1) nous a ensuite motivés à nous demander si la présence de plusieurs centaines de LED avait réellement un intérêt pour un terminal qui affiche des spécifications de milieu de gamme.
Pour trouver les réponses à nos questions, la seule véritable solution était de tester le smartphone. C’est ce que nous avons fait : voici notre verdict.
Nothing Phone (1) : la fiche technique
La fiche technique Nothing Phone (1) est essentielle pour cerner l’offre de ce smartphone. Cependant, elle ne prend pas en compte le système Glyph qui est au cœur de la proposition. Nous en parlons plus en détail dans notre test.
Nothing Phone (1) | |
Taille d'écran | 6,55 pouces |
Type d'écran | OLED |
Définition d'écran | 2400 x 1080 pixels |
Taux de rafraichissement | 120 Hz |
SoC | Qualcomm Snapdragon 778G+ |
Mémoire vive | 8/12 Go |
Stockage | 128/256 Go |
Batterie | 4500 mAh |
Charge rapide | 45W en filaire / 15W sans fil |
Connectivité | 5G / WiFi 6 / BT 5.3 |
Capteurs photo principaux | 50 Mpx + 12 Mpx |
Capteur photo secondaire | 8 Mpx |
Étanchéité | Non (IP53) |
Dimensions | 193,5 x 75,8 x 8,3 mm |
Poids | 193,5 grammes |
Prix | 469€ |
Prise en main : un smartphone surprenant
La première surprise avec le Nothing Phone (1) est son nom étrange. La seconde est son design. La troisième viendra plus tard. Pour le moment, arrêtons-nous sur le rendu esthétique du terminal, qui est clairement un ovni dans le monde des smartphones Android.
Si l’on parle d’Android, c’est parce que de loin, le Nothing Phone (1) ressemble pas mal à un iPhone avec ses angles très arrondis et une conception plutôt épaisse, de 8,3 mm. Pour ce qui est de la largeur (75,8 mm) et de la hauteur (159,2 mm), on reste dans la moyenne du marché. Mais le fait que le terminal soit très épais sur les côtés, et doté d’un imposant contour métallique, n’est clairement pas sans rappeler l’iPhone.
Cependant, il suffit de retourner l’appareil pour constater que l’on ne se trouve pas face à un terminal conçu par la firme de Cupertino. La coque arrière de l’appareil est transparente et elle permet d’apercevoir certains des composants nécessaires à son fonctionnement, mais aussi de curieux symboles plus clairs. Spoiler : c’est là que se cachent près de 900 LEDs qui activent le système Glyphe de l’appareil.
Il est important de préciser que nous avons eu le modèle noir en test. Clairement, ce n’est pas sur celui-ci que l’on aperçoit le plus clairement l’intérieur du terminal : l’aspect « vitré » du Nothing Phone (1) est plus perceptible sur sa version blanche. Mais le design du smartphone ne passe clairement pas inaperçu. Le poids de 193,5 grammes reste correct. Par ailleurs, il est important de préciser que le smartphone n'est pas étanche : son indice IP53 le rend seulement résistant à la pluie.
Un écran OLED de qualité
Le Nothing Phone (1) est équipé d’un écran OLED de 6,55 pouces, dont le taux de rafraîchissement monte jusqu’à 120 Hz. Il est possible soit de le bloquer à 60 Hz, soit de lui permettre de monter jusqu’à 120 Hz. C’est cette seconde option qui est activée par défaut.
L’écran du terminal est fluide et suffisamment lumineux pour permettre une utilisation confortable au soleil. Sa définition Full HD+ est associée à un PPP de 402, ce qui est synonyme d’une bonne précision. Quant aux couleurs, elles sont réglées par défaut en mode « Alive », ce qui les sature très légèrement. Nous avons basculé sur le mode « Standard » en cours de test, pour voir si les couleurs étaient plus naturelles. La différence est vraiment minime.
En résumé, le Nothing Phone (1) embarque une dalle OLED qui ne révolutionne pas le genre, mais qui s’inscrit dans une proposition très honnête pour un terminal de milieu de gamme.
Des performances de milieu de gamme
Équipé d’un SoC Qualcomm Snapdragon 778G+ 5G, le Nothing Phone (1) s’inscrit, une nouvelle fois, dans une proposition de milieu de gamme. Ce processeur se retrouve notamment au sein de la gamme Honor 70, mais aussi dans les Motorola Edge 30. Le terminal est également doté de 8 ou 12 Go de mémoire vive LPDDR5 en fonction du modèle choisi.
Les benchmarks donnent des résultats que l’on peut qualifier de moyens. Il est important de préciser que Nothing a été accusé en juillet de permettre à Nothing OS de « tricher » avec certains benchmarks, en vue d’afficher des résultats éloignés de la réalité. Cependant, les résultats semblent correspondre à ce que l'on est en droit d'attendre avec une telle configuration.
Nous nous sommes donc employés à utiliser activement le terminal dans des situations réelles pour vérifier si les performances étaient là. Nous n’avons pas relevé de problèmes particuliers en jouant à des titres comme Genshin Impact, Call of Duty Mobile ou encore Diablo Immortal. Le Nothing Phone (1) chauffe, par ailleurs, relativement peu en cours de partie.
Dans les autres usages, le smartphone s'avère convaincant. Nous nous en sommes servi pour regarder des vidéos sur Netflix et pour utiliser les applications du quotidien sans difficulté. Il fait ce que l’on attend d’un smartphone à moins de 500 euros.
Nothing OS, une interface minimaliste
Alors que Nothing a longtemps annoncé son premier smartphone sous Android 11, le Nothing Phone (1) est finalement sorti sous Android 12. Mais, très clairement, l’OS de Google est loin d’être la vedette ici. La star du terminal se nomme Nothing OS : il s’agit de la surcouche logicielle développée par l’entreprise.
Nothing a mis un point d’honneur à développer une interface minimaliste. La date et l’heure qui s’affichent en pointillé sur l’écran d’accueil de l’appareil sont là pour symboliser ce point. Les menus sont également sobres : on y trouve les fonctions essentielles d’Android 12, avec un affichage que l’on pourrait presque qualifier d’austère.
Seuls quelques menus mettent en avant les objectifs de Nothing. Parmi eux, on trouve celui des « Fonctionnalités expérimentales » qui se résume actuellement à connecter le smartphone à une Tesla. Autant dire que l’utilité est limitée. Plus intéressante, l’interface de Glyph mérite qu’on lui consacre un vaste paragraphe.
Quid de la proposition lumineuse du Nothing Phone (1) ?
Glyph nous permet d’entrer dans le vif du sujet et de répondre à la question qui est sur toutes les lèvres quand on prend le Nothing Phone (1) en main : les 900 diodes lumineuses qui équipent son dos ont-elles une utilité réelle ? Si on ne veut pas tourner autour du pot, il est possible de répondre immédiatement non à cette question. Mais comme nous sommes un peu sérieux, nous allons justifier pourquoi nous considérons que cette proposition de Nothing tient essentiellement du gadget.
Tout d’abord, les centaines de LED qui équipent le terminal ne sont pas activées par défaut ou, tout du moins, elles le sont d’une manière limitée. On peut les utiliser de différentes façons :
- Pour disposer d’une sonnerie lumineuse,
- Pour disposer de notifications lumineuses,
- Pour afficher un indicateur de niveau de charge lorsque le smartphone est branché pour se recharger,
- Pour confirmer que le mode silencieux est activé,
- C’est tout.
Le Nothing Phone (1) donne accès à une dizaine de sonneries différentes qu’il est possible d’activer de manière sonore, sonore et lumineuse, ou simplement lumineuse.
On pourrait croire que l’activation d’une sonnerie lumineuse est une bonne idée pour profiter d’un smartphone silencieux qui signale tout de même efficacement les appels. Mais cela induit que vous avez constamment le terminal sous les yeux et que celui-ci est positionné avec l’écran face à la table ou au bureau, ce qui est loin d’être naturel. Résultat, on manque plus d’appels qu’en positionnant l’écran face visible.
Quant aux notifications, si vous avez tendance à recevoir beaucoup de mails, de SMS ou de messages instantanés, l’allumage régulier du smartphone est un peu irritant. La sensation d’avoir un sapin de Noël sur la table n’est pas vraiment agréable. On peut éventuellement trouver l’affichage du niveau de chargement sympathique, mais on ne peut que regretter que la fonction ne soit pas prise en charge avec le chargement sans fil.
Il est regrettable que l’on ne puisse pas allumer l’arrière du smartphone pour s’éclairer façon lampe torche. Il aurait aussi été sympathique de pouvoir utiliser toute cette source de lumière pour optimiser l’éclairage des photos. Pour ces deux fonctions, on trouve un « simple » flash, comme sur n’importe quel smartphone.
En résumé, on ne peut pas dire que cette fonctionnalité pourtant très différenciante du Nothing Phone (1) nous a réellement séduits sur la durée. Certes, il y a un petit effet waouh, mais il a tendance à durer fort peu de temps, et c’est bien dommage !
Que vaut le Nothing Phone (1) pour la photo ?
En ce qui concerne sa partie photo, le Nothing Phone (1) joue la carte de la sobriété en embarquant deux capteurs à l’arrière :
- Un capteur principal de 50 mégapixels,
- Un capteur ultra grand-angle de 50 mégapixels.
Il s’agit d’une proposition convenable pour un smartphone 5G de milieu de gamme, qui parvient à offrir des clichés très corrects en journée. Le piqué n’est pas toujours optimal, mais les amateurs de prises de vue peuvent facilement y trouver leur compte.
De nuit, l’appareil est capable de proposer des photos optimisées grâce à un algorithme performant… Lorsqu’il fonctionne. Car pour obtenir un résultat convaincant, il faut tenir la pose plus de 5 secondes, ce qui peut s’avérer compliqué lorsque le sujet est en mouvement. Même lorsque l’on parvient à rester stable, la photo floue n’est pas loin ! Par ailleurs, c’est dans ce mode que nous avons rencontré le plus de bugs, avec des clichés tout simplement massacrés par le logiciel de Nothing OS.
En ce qui concerne les selfies, on profite d’un capteur de 16 mégapixels qui tient ses promesses et délivre un joli piqué. Un bon point !
Une autonomie confortable pour une charge lente
Le Nothing Phone (1) est équipé d’une batterie d’une capacité typique de 4500 mAh. Une proposition honnête pour un smartphone de milieu de gamme, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un modèle d’une puissance folle. Cela permet au terminal de bénéficier d’une autonomie généreuse, qui dépasse largement les 24 heures dans le cadre d’une utilisation standard. L’utilisation des LED n’a pas tendance à réduire son autonomie. En revanche, si vous jouez beaucoup, attendez-vous à devoir le recharger en fin de journée, voire en milieu d’après-midi si vous êtes adepte de jeux gourmands : dans le cadre d’une utilisation intensive, il a tenu un peu moins de 15 heures.
Pour ce qui est de la recharge, le Nothing Phone (1) est compatible avec la charge rapide filaire jusqu’à 33 W. Mauvaise nouvelle, aucun chargeur n’est fourni dans la boîte. Nous avons utilisé un chargeur d’une autre marque permettant de monter jusqu’à 33W, et il nous a fallu 1h40 pour passer de 0 à 100% de batterie : c’est lent !
Enfin, petit plus que l’on ne trouve que très rapidement sur les smartphones de milieu de gamme, ce modèle est compatible avec une charge sans fil 15 W. Vous pouvez aussi utiliser une charge inversée de 5W, par exemple pour recharger vos écouteurs Nothing Ear (1).
Conclusion
Points forts
- Un design original
- Un écran de qualité
- Des photos correctes de jour
- L'interface Nothing OS
Points faibles
- Des LED très gadget
- Des photos limitées la nuit
- Pas d'étanchéité
- Une charge pas si rapide
Note de la rédaction
Si l’on aborde le Nothing Phone (1) comme un smartphone 5G de milieu de gamme standard, on se retrouve face à un terminal Android qui tient la route, proposé à un tarif que l’on peut qualifier d’abordable. Et c’est sans doute comme ça qu’il faut le prendre, plutôt que comme un smartphone cherchant à innover avec sa proposition lumineuse. Cette dernière tient, au mieux, du gadget que l’on a envie de désactiver au bout de quelques jours d’utilisation, tant il n’apporte rien de bien intéressant. En résumé, si le Nothing Phone (1) est un smartphone satisfaisant dans l’ensemble, il n’a, en revanche, rien de bien révolutionnaire.