Décidément, Poco n’en finit plus de faire les yeux doux aux gamers de tous bords. Au printemps, la firme chinoise nous avait déjà agréablement surpris avec son F4 GT , un smartphone gaming réussi et complet proposé à 599 euros. Pour l’été, le constructeur n’en démord pas et annonce conjointement deux autres mobiles pensés pour les joueurs, le X4 GT, que nous sommes en train de tester, et le X4, notre larron du jour. Pour ce dernier, Poco compresse encore plus son positionnement tarifaire puisque le smartphone est proposé en deux configurations : un modèle de 6/128 Go pour 399 euros et un autre à 449 euros pour 8/256 Go. 

Pour y parvenir, Poco a dû se résoudre à faire quelques concessions techniques, notamment en comparaison avec celle du X4 GT. Au détriment d’une expérience multimédia au rabais ? La réponse dans notre test complet. 

Poco F4 : la fiche technique

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Un prise en main d’une sobriété élégante

Alors que la mode, autant sur le milieu que sur le haut de gamme, est plutôt à la rondeur, le F4 arbore des lignes plutôt rectangulaires. Lors d’une première prise en main, on s’aperçoit immédiatement qu’il est également légèrement plus large que la majorité de ses confrères, à savoir 163,2 x 75,95 x 7,7 mm, mais cela ne gêne en rien la préhension du smartphone à deux, comme à une main. D’autant que son poids de 195 grammes est relativement contenu et bien réparti. 

À l’arrière, Poco fait dans la sobriété élégante. Un dos en plastique brillant aux allures noires ou grises selon les reflets de lumière, qui ne retient que peu les traces de doigts, ainsi qu’un module photo sur deux niveaux d’épaisseur. Agencés en triangle, les trois modules sont délimités par un cercle minimaliste prenant place dans un long rectangle, un tout qui est plutôt agréable à l'œil. Pour le reste, Poco se veut classique, mais complet. Sur le bord droit se trouvent les boutons de volume et un bouton de verrouillage, qui fait également office de lecteur d’empreintes. Sur la tranche inférieure, on retrouve un port port USB-C et un emplacement pour accueillir deux carte SIM, ainsi qu’un des deux haut-parleurs. Le second venant se loger sur la tranche supérieure.

Bien évidemment, ce Poco F4 est 5G et embarque le Bluetooth 5.2, du Gorilla Glass 5 pour assurer sa protection et une étrange norme IP53. Autrement dit, il résistera à quelques menues éclaboussures, mais il ne sera en aucun cas capable de piquer une tête, aussi rapide soit-elle. Enfin, si la sobriété du noir ne vous sied pas, sachez que le smartphone est également disponible en deux autres couleurs, argent et vert

Écran : une dalle immersive et bien calibrée

En matière d’écran Poco met souvent le paquet et pour notre plus grand bonheur ce F4 ne déroge pas à la règle. La dalle AMOLED de 6,67 pouces FHD+ (2400 x 1080 pixels) occupe environ 86% de la face avant. Ce n’est pas l’écran le plus bordeless du milieu de gamme, mais en pratique ce n’est pas du tout choquant.

L’ensemble de nos activités s’apprécie avec une bonne immersion, bien aidé par des couleurs lumineuses et chatoyantes. En effet, dans son mode par défaut, le « Intense », l’écran est extrêmement bien calibré, les couleurs sont vives sans saturation. Si vous préférez des couleurs plus froides, il suffit de passer en mode « Couleur originale » ou au contraire de renforcer encore plus le trait en passant sur le mode « Saturé ». Il est même possible d’aller encore plus loin, soit en choisissant entre un espace de couleurs sRGB ou DCI-P3, soit en réglant tout comme un(e) grand(e) manuellement. Franchement, ces nombreuses possibilités de calibrage sont appréciables et il sera possible de varier les plaisirs selon vos différentes activités (jeux, streaming vidéo, réseaux sociaux…).

Pour la fluidité et la sensibilité, rien à redire non plus grâce à un taux d’échantillonnage tactile de 360 Hz et un taux de rafraîchissement de 120 Hz. Attention, ce dernier n’est cependant pas adaptatif, il faudra donc veiller à l’activer pour jouer et à le faire redescendre un peu sur terre lors d’activités plus basiques pour économiser votre batterie. Au niveau des certifications, rien ne manque également à l’appel : Dolby Vision, HDR10+ et Eye Care display SGS.

Performances : un bon soldat qui sait garder la tête tiède 

Plus onéreux, le F4 GT peut se payer le luxe de tourner sous Snapdragon 8 Gen 1, le Poco F4 lui, positionnement tarifaire oblige, doit se serrer un peu la ceinture. Pas jusqu'à l’étouffement non plus, puisque notre smartphone du jour embarque 6 ou 8 Go  LPDDR5 de mémoire vive, ainsi qu’un Snapdragon 870. Un processeur, rappelons-le, gravé en 7 nm et qui peut monter jusqu’à 3,2 GHz. Lancé début 2021, ce SoC n’est, certes, pas le plus récent, mais il reste puissant. Véloce pour toutes les activités de divertissement, le F4 se trouve également, comme il le promet, à l’aise pour du jeux 3D.

Sur la plupart des jeux récents, il affiche sans aucun problème ses 30 FPS avec une expérience optimale. Pour les jeux les plus gourmands, il est évidemment capable de passer en 60 FPS. Il tiendra alors à peu près la route dans la majorité des cas, mais il sera sujet à quelques ralentissements. Ils seront encore plus fréquents, si le mobile affiche moins de 30% de batterie.

Pour du gaming mobile modéré, nous le recommandons les yeux fermés, pour un usage plus intensif, au-delà d'une heure et demie par jour, il pourra peut-être un peu vous frustrer sur la durée. Surtout si vous ne faites qu’écumer les jeux les plus gourmands du Play Store. Il faudra alors plutôt vous orienter vers un Realme GT Neo 3 ou vers le F4 GT, plus chers mais plus à l’aise grâce à leurs mémoires vives plus puissantes de 12 Go. Par contre, contrairement à ces deux-là, le F4 maîtrise très bien sa chauffe, même après une heure de plaisir vidéoludique, il ne dépasse jamais le tiède. Un excellent point. 

Une interface complète et sans surprise 

Le Poco F4 tourne sous la dernière version d’Android, la 12, épaulé par le soft MiUI 13. Très proche de ce qu’on retrouve sur les mobiles de Xiaomi, cette surchouche est raffinée et intuitive. La navigation dans les menus est agréable et la personnalisation poussée. Les volets de raccourcis et de contenus sont bien lisibles et bien agencés avec une esthétique qui rappelle quelque peu le centre de contrôle des iPhones. 

Un dernier mot sur la partie audio. Sur le papier, nous avons deux haut-parleurs, un en haut et un en bas. Hélas, ils n’ont pas du tout la même puissance. Celui du haut ne sert que de soutien au haut-parleur situé sur le bas. C’est vraiment dommage car du coup la spatialisation, et donc l’immersion en jeu, en prend un coup. C’est doublement dommage, car le haut parleur du bas délivre un volume sonore appréciable et sans distorsion. La plage dynamique est correcte, sans être exceptionnelle, et le son grésille peu, même à forte puissance. Si Poco avait glissé le même haut-parleur en haut, l’expérience aurait été vraiment convaincante, alors qu’ici, elle n’est que moyenne. Triplement dommage. 

Appareil photo : ce n’est pas son plus grand atout

Comme ses nombreux confrères orientés gaming, le F4 n’est pas le plus apte à proposer une expérience photo aboutie. Sa configuration se présente ainsi : 

• Un module principal de 64 mégapixels ouvrant à F/1,79 
• Un module ultra grand-angle de 8 mégapixels à 119° ouvrant à F/2,2 .
• Et un module macro de 2 mégapixels ouvrant à F/2,4. 
• À l’avant, un capteur  de 20 mégapixels ouvrant à F/2,45.

La journée, le smartphone réalise des clichés corrects. Par endroit, l’image manque tout de même de piqué et le traitement algorithmique de la colorimétrie manque parfois de cohérence, notamment sur les bleus et les jaunes.

Il arrive cependant pour sa défense à plutôt bien gérer les différents taux de contrastes.Le piqué est encore plus brouillon avec l’ultra grand-angle qui peine également à bien maîtriser la colorimétrie par endroits, notamment sur le ciel. 

En fin de journée, bizarrement, le F4 s’en sort presque mieux. En utilisant le mode « Nuit », la surexposition de la scène équilibre presque le manque de cohérence globale du capteur. Anecdotique, le mode macro ne semble là que pour faire gonfler le nombre de capteurs tant ses résultats sont flous et erratiques. Enfin, le capteur avant est certainement le plus maîtrisé. Le piqué est intéressant, le lissage contenu et la gestion des lumières globalement bonne. Tout comme le mode portrait qui fait efficacement son boulot de détourage.

Autonomie : dans la moyenne pour son prix

Avec sa batterie de 4500 mAh, le F4 est endurant sans pour autant être un marathonien. Lors d’un usage modéré, il a tenu un peu moins d'une journée et demie. Pendant ce laps de temps, nous avons pu surfer allègrement, assouvir notre soif de réseaux sociaux et de musique et même utiliser un peu Netflix. En ajoutant des longues sessions de jeux, trois fois 45 minutes, son autonomie ne dépassera pas une longue journée. Et encore, nous avons dû jouer sur le taux de rafraîchissement manuellement afin de ne pas le décharger trop vite. Sur ce segment de prix, quelques modèles font bien mieux, de nombreux font comme lui et une poignée font pire.   = Charge rapide : il manquera rarement de jus  =

Comme pour se faire pardonner d’une autonomie tout juste moyenne, Poco livre son smartphone avec un puissant bloc de 67 W capable de recharger le F4 de 0 à 100 % en 37 minutes. Pour récupérer la moitié, nous avons chronométré environ 16 minutes.

Il n’est pas aussi rapide que son grand frère, le F4 GT, mais il ne nous déçoit pas sur ce point. Pour ne pas faire de jaloux, Poco ne propose pas de chargement sans-fil, comme pour son F4 GT. 

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