Avant le Steam Deck, il y avait AYANEO. Le constructeur chinois répond à Valve avec la nouvelle Ayaneo Next, qui se veut tout aussi puissante… Mais bien moins cheap.
Sommaire
- Caractéristiques de l’AYANEO Next
- Où se procurer l'Ayaneo Next ?
- Design et ergonomie : le confort est total
- Écran : que la lumière fut
- Logiciel : jamais aucun problème de compatibilité
- Performances : de Zen 2 à Zen 3
- Autonomie : sans surprise
Certains considèrent le Steam Deck de Valve comme une énorme révolution. Mais ceux qui suivent les constructeurs chinois depuis quelques années le savent : le concept existe depuis quelques temps maintenant, et Valve l’a surtout légitimé. Après les premiers pas de GPD, Ayaneo s’est élancé avec un premier produit qui a convaincu de nombreux utilisateurs. Avec sa nouvelle Ayaneo Next, il raffine ses idées et son image pour tenter de lutter contre le Steam Deck… et le fait avec brio.
Caractéristiques de l’AYANEO Next
Taille d'écran | 8 pouces |
Type d'écran | IPS LCD |
Définition d'écran | 1280 x 800 pixels |
Taux de rafraîchissement | 60 Hz |
Processeur | AMD Ryzen 7 5800U |
Carte graphique | Vega 8 2000 MHz |
Mémoire vive | 16 Go LPDDR4X 4266 MHz (M.2) |
Stockage | 2 To SSD PCIe 4.0 |
Connectique | 2 USB-C, 1 combo jack |
Dimensions | 26,7 x 11,2 x 3 cm |
Poids | 713 grammes |
Notez que la configuration finale de l’appareil utilisera un Ryzen 7 5825U.
Où se procurer l'Ayaneo Next ?
Pour le moment, le seul moyen d'acquérir l'Ayaneo Next est d'aller sur la page Indiegogo du projet . La console peut alors être reservée pour 1335$ (version 16 Go de RAM + 1 To de stockage), pour une livraison prévue en mai 2022. A noter qu'Ayaneo a aussi une page sur Amazon, mais la Next n'est pas encore disponible.
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Design et ergonomie : le confort est total
Contrairement au Steam Deck, l’Ayaneo Next cherche avant tout à s’inspirer des manettes traditionnelles. Le format du “PC console portable” est donc bien moins éloigné de ses pairs, et se place plutôt en termes de tailles sur un segment de Nintendo Switch légèrement plus grande et surtout beaucoup plus épaisse. N’oublions pas que tout ça accueille une configuration d’ordinateur portable, après tout. Mais avec son poids de 713 grammes, on est tout de même assez éloigné de la transportabilité d’une console Nintendo, même si le constructeur prévoit a minima de fournir une sacoche de transport pour chaque achat.
Cependant, l’Ayaneo Next a une prise en main excellente. On est vraiment dans les canons d’une manette ordinaire, notamment grâce à ses deux petites zones rebondies à l’arrière qui aident à reposer confortablement ses mains en pleine partie. C’est d’ailleurs toujours au dos que l’on retrouve le ventilateur principal de la console, qui amène l’air frais à la console. Le châssis de la machine même, que vous pouvez retrouver en plusieurs coloris, est fait d’un plastique épais et agrippant qui respire la qualité.
Côté boutons et joysticks, on est là encore sur du traditionnel, avec des touches plein format qui ont un rebond et une résistance excellents, à l’égal des manettes Xbox. La croix est d’excellente facture, avec une bonne résistance et un dôme bien défini pour assurer des diagonales propres. Les gâchettes R2/L2 analogiques et les joysticks utilisent qui plus est un système d’aimants qui ne subira pas de dégradation dans le temps. La promesse d’Ayaneo ? Une absence totale de drift. La solidité de la configuration tend à nous mettre en confiance sur cette promesse.
Pas de touchpad par contre, mais bien une configuration manette. On retrouve en bas à gauche de la face avant les touches Affichage et Menu de Xbox, tandis qu’à droite se trouvent deux boutons dédiés à l’Ayaneo Next. Le premier est la touche qui permet de lancer l’AYASpace, dont on reparlera partie logiciel, et un second raccourci qui est personnalisable. Par défaut, il permet de revenir sur le bureau en un clic et de faire Ctrl+Alt+Suppr sur un appui long.
La tranche supérieure accueille de gauche à droite le bouton de démarrage, qui fait également office de capteur d’empreintes, les touches de volume, une prise combo jack, un port USB-C (charge et données) ainsi que la grille d’aération qui expulse l’air chaud. En bas, on retrouve deux grilles haut-parleurs de part et d’autres d’un second port USB-C, là encore utilisable pour les données comme la charge. Que vous soyez de la team chargeur en haut ou de la team chargeur en bas, vous serez comblés.
Prendre l’Ayaneo Next en main donne immédiatement la sensation d’avoir un produit très haut de gamme, malgré sa coque plastique. On sent la solidité de l’ensemble, le souci du détail dans chacune des décisions prises par le constructeur, l’envie de cocher toutes les attentes des joueurs. Si l’absence de pavés tactiles rend la console peu utile pour jouer à des RTS, elle empêche aussi l’aspect un brin monstrueux et “gadget” que peut avoir le Steam Deck. L’Ayaneo Next n’a d’ailleurs pas oublié d’intégrer un gyroscope et un moteur de vibration réglage, qui est de très bonne qualité.
Écran : que la lumière fut
L’Ayaneo Next propose la même diagonale et la même définition que le Steam Deck, à savoir un écran de 7 pouces IPS LCD en définition 1280x800 pixels et au ratio 16:10. On l’a vu sur la console de Valve, il s’agit d’un bon entre deux permettant de profiter de nombreux types de jeu avec aise. Mais contrairement au constructeur américain qui a dû faire des choix par économie, il est plus difficile de justifier les larges bordures de l’écran tactile sur l’Ayaneo Next. Reste que sur le design noir de notre appareil de test, elles sont loin d’être dérangeantes.
L’écran est cependant loin de nous décevoir. Sa luminosité maximale à 568 cd/m² est loin devant le Steam Deck à 400 cd/m², garantissant une lisibilité totale même en plein soleil. Sa température de couleur à 6010K est également très bonne, avec un Delta E20 moyen mesuré à 1,84. L’écran tire un peu vers les verts, et ne couvre le spectre sRGB qu’à 87,5%, mais il reste excellent pour les jeux vidéo.
Nous avons trouvé deux gros problèmes sur l’écran de l’Ayaneo Next cependant. Tout d’abord, son contraste de 750:1 qui est très bas pour un écran IPS LCD de la sorte. Et de l’autre, un brin de light bleed sur les coins inférieurs et supérieurs gauche sur notre modèle de test. Mais voilà… C’est un modèle de test. Aujourd’hui, l’Ayaneo Next n’est pas officiellement disponible pour les acheteurs, et le constructeur nous a transmis un modèle de préproduction qui n’a pas encore passé toutes les validations de qualité prévues.
Le problème du light bleed est connu du constructeur, qui nous a assuré qu’il était désormais corrigé, à temps pour les futurs acheteurs. Quant au ratio de contraste, il provient des noirs qui restent illuminés à 0,76cd/m² : ces problèmes pourraient être corrigés en même temps que le light bleed, après avoir tout simplement retouché le rétroéclairage de l’appareil, bien que mon interlocuteur n’ait pas pu me le garantir. Au vu des autres qualités de l’écran, il serait plus qu’étonnant que les modèles véritablement vendus par le constructeur rencontrent ces problèmes.
En tout cas, même sur une unité de pré-production comme celle que nous avons, l’écran a su nous convaincre.
Logiciel : jamais aucun problème de compatibilité
Contrairement au Steam Deck, l’Ayaneo Next profite directement de Windows 11. De ce fait, il n’a absolument aucun des potentiels soucis de compatibilité que peut rencontrer la machine de Valve. Pas besoin de traduire le code Windows en code Linux lorsque l’on est une machine Windows, tout simplement. Mais l’OS de Microsoft n’est pas non plus parfaitement optimisé pour une utilisation à la manette, ce que tente de corriger Ayaneo en proposant le logiciel AYASpace.
Voyez AYASpace comme un lanceur d’applications tout autant que le configurateur de votre appareil. Celui-ci se lance par défaut en plein écran dès l’ouverture de votre session Windows, et vous permet de retrouver la quasi intégralité des jeux installés sur votre machine pour les lancer en quelques clics. Vous pouvez lier vos comptes Steam et Xbox (Epic Games arrive) directement au lanceur d’applications pour faciliter la tâche, ou ajouter vos .exe librement. L’interface, uniquement en anglais, n’est pas aussi graphiquement travaillée que Steam OS 3.0, mais reste très lisible et facile à utiliser.
Vous pouvez également grâce à celle-ci configurer précisément le comportement de votre Ayaneo Next. Il s’agit ici de gérer la courbe de puissance de vos ventilateurs, le TDP maximum utilisé par votre machine (20/15/11/5W) ou encore la définition de l’écran. Lorsqu’AYASpace est lancé en arrière-plan, un appui sur la touche dédiée à l’avant vous permet de retrouver l’AYAQuickTool, qui vous offre ces mêmes réglages en surimpression de l’application active sur le moment. L’AYASpace peut demander un petit temps d’adaptation, et réclame d’être un minimum curieux pour ne pas passer à côté de ses paramètres les plus intéressants. Cependant, une fois que vous vous y êtes fait, elle est extrêmement simple à utiliser.
Sans ça, on retrouve tout simplement Windows 11 dans sa forme la plus pure. Le constructeur n’a pas même cherché à y installer des applications publicitaires ; tout est lié à l’AYASpace. Mettre à jour vos drivers est aussi d’une grande simplicité, puisque tout se fait via Windows Update ou via l’AYASpace. Le logiciel permet également de naviguer sur l’OS en contrôlant la souris et le clic via les joysticks et les boutons, mais l’écran tactile fait qu’on a plutôt tendance à utiliser nos doigts.
Tout peut être activé ou désactivé à loisir. Aussi, si vous voulez dire adieu à l’AYASpace et utiliser par exemple le mode Big Picture de Steam : libre à vous. La liberté de configuration est totale, et Ayaneo ne force pas l’utilisation de sa propre plateforme. Par exemple, à l’usage, j’ai préféré ne pas lier mes comptes à l’Ayaspace et plutôt passer par les lanceurs officiels, en attendant d’installer Playnite pour centraliser le tout.
Performances : de Zen 2 à Zen 3
Là encore, le fait que nous ayons accès à un produit en pré-production fait qu’il y a une petite différence avec notre configuration et celle à laquelle vous aurez accès. Notre Ayaneo Next est équipé de l’APU AMD Ryzen 7 5800U, tandis que les consoles qui seront vendues aux utilisateurs utiliseront le Ryzen 7 5825U. Le second a une fréquence d’horloge légèrement plus élevée, mais la différence entre les deux est infime. Le constructeur m’a expliqué qu’il n’avait du stock de 5825U que pour sa production finale, et a donc préféré réserver ces puces aux acheteurs pendant qu’il faisait ses tests sur le 5800U. Là encore, c’est tout à fait louable.
On trouve ici un GPU Vega 8 à 2000 MHz, et de 16 à 32 Go de RAM LPDDR4X à 4266 MHz. Pas de DDR5 comme le Steam Deck donc, mais la toute dernière architecture Zen 3 plutôt que Zen 2. Pour les comparer brièvement : l’Ayaneo Next a un CPU légèrement plus performant, quand le Steam Deck a un GPU légèrement plus puissant. Le premier utilise une puce commune, quand le dernier a créé une puce spéciale pour sa console. Ce dernier point peut être un avantage : les mises à jour des drivers sont très simples à réaliser pour l’Ayaneo Next, qui est tout simplement dans le même bain que tout le monde.
Pas non plus besoin de passer par une couche de traduction et perdre quelques frames, ou ne pas pouvoir lancer certains jeux. Windows oblige, tout est nativement supporté. Nous avons pu lancer Tunic via le Game Pass aux graphismes max à 60 FPS, Genshin Impact en Moyen à 60 FPS, Lost Ark en Moyen à 60 FPS, Cyberpunk 2077 en Elevé à 30 FPS ou encore Shadow of the Tomb Raider à 30 FPS. Pour ces deux derniers, la compatibilité avec le FSR d’AMD est un plus indéniable pour optimiser toujours plus sa configuration.
La règle est finalement assez claire sur cette configuration en 800p : si vous jouez à un jeu 3D gourmand et moderne, vous pourrez gratter des graphismes élevés à 30 FPS ou baisser vos réglages en moyen pour atteindre les 60 FPS. Pour les jeux indépendants modernes, mais plus modestes, le 60 FPS est garanti. Tout comme pour les jeux plus compétitifs, comme Rocket League. Si booster le TDP à 20W peut vous offrir quelques frames supplémentaires, le mode 15W est généralement suffisant pour retrouver les mêmes performances tout en conservant un minimum l’autonomie de l’appareil.
La chauffe de l’appareil est qui plus est parfaitement maîtrisée. Sur un usage classique, le ventilateur se fait rarement entendre, et lorsqu’il est utilisé par les applications, il reste assez discret pour ne pas représenter une nuisance sonore impardonnable. En plein stress test, l’Ayaneo Next n’est jamais inconfortable au toucher, ses zones chaudes étant bien éloignées des zones de préhension de l’appareil. On ne monte qui plus est qu’à 44°C en sortie même du circuit de refroidissement, ce qui est loin d’être inquiétant. Le système est vraiment bien pensé.
Autonomie : sans surprise
L’Ayaneo Next s’équipe d’une batterie de 47Wh qui n’offre aucune surprise. Tant de puissance réclame de l’énergie, c’est un fait. Dans cet ordre d’idée, le PC console offre entre 2 et 6 heures d'autonomie, voire 8 heures en tirant sur la corde, selon votre activité. Là encore, tout dépend du jeu que vous lancez : un Cyberpunk 2077 suçotera en 2 heures votre batterie comme l’on dévore une pastèque en plein soleil. Un Tunik sera plus modéré et vous laissera jouer 4 heures. Un jeu 2D comme Final Fantasy 6 Pixel Remaster laissera en paix la console pendant bien 6 heures, voire 8 heures si vous jouez avec la luminosité au plus bas en désactivant le Wi-Fi et le Bluetooth.
C’est dans les carcans de ce qu’on attend de ce format de produit. Le Steam Deck fait exactement pareil, tout comme le tout premier modèle de Nintendo Switch lorsque l’on jouait à The Legend of Zelda Breath of the Wild à sa sortie. Choqué ? Non. Déçu ? Non plus. Tant que le Lithium-ion ne sera pas supplanté par une nouvelle technologie de batterie, on peine à imaginer un résultat différent.
Ayaneo a au moins le bon goût de fournir une charge 65W à l’appareil, ce qui lui permet d’être rechargée pleinement en 1h30 à peine. Le chargeur fourni inclut même un second port USB A de 5W, pour pouvoir brancher un second appareil en même temps. Une petite touche supplémentaire appréciée.
Conclusion
Points forts
- Format ultra confortable
- Très bonnes performances
- Aucune limite de jeux
- Chauffe superbement maîtrisée
- Ecran très lumineux
Points faibles
- Pas de miracle sur l’autonomie
- Contraste limité sur notre appareil de pre-prod
Note de la rédaction
L’AYANEO Next fait la sensation d’avoir trouvé le modèle Premium du Steam Deck. Son coût s’en ressent, mais son usage est si confortable et sa proposition si alléchante qu’il est difficile de bouder son plaisir. Pour qui a peur de Linux et a les moyens de se faire plaisir, son écran très lumineux, son énorme capacité de stockage par défaut et son ergonomie sont les trois grands critères qui la font sortir du lot à puissance sensiblement égale. Si le constructeur règle bien ses petits problèmes d’écran trouvés sur cette version de pré-production, on a là l’un des plus grands rivaux du Steam Deck.