La nuit noire comme la célèbre forêt d'age of empire II, je cherchais à tâtons mes clés, maugréant contre cette règle qui s'applique quand tu cherches quelque chose que tu ne trouves jamais.
Mon objectif atteint, un simple bouton faisait déployer les portes de mon portail. Un dernier coup d’œil dans cette rue déserte pour remarquer au loin les lampadaires d’où jaillissait une lumière blanchâtre que les moustiques avaient pris possession qui donnait l'impression d'une ruche bourdonnante.
Enfin rentré, j'allume les lumières en me réfugiant dans le frigo situé non loin de là pour me désaltérer. Une rapide circonspection pour voir l'heure affiché sur le four qui indiquait 1h34, bien assez pour que je batte des paupières et pour que mon sommeil commence à appesantir mes pas qui devenait de plus en plus lourd...
Il ne me restait qu'à soulager la vessie et me brosser les dents et je me réfugierai dans ce lit qui me faisait rêver éveillé retrouver les bras de Morphée.
A la simple pensée de ceci, un bâillement long et fort vint accompagner cette état de grâce, les bras s'étirant et la mine grimaçante quand la porte de la salle de bain s'entrouvrit, me faisant sortir de ma turpitude, Un regain d'activité soudain qui maintenait mon cerveau en état de marche comme une décharge électrique.
Pensant simplement à un courant d'air, j'ouvris précautionneusement la porte avant de me dire qu'il fallait en avoir le cœur net, claquant la porte d'un mouvement de bras qui ne laissait guère plus de place au silence avec ce que j'avais en face, un sursaut de stupéfaction suivit d'un frissonnement parcourait mon corps de long en large : Un homme debout devant ma porte, massif avec une chemise à carreau se tenait la devant moi, chemise qui laissait entrevoir un ventre pansu, un jean troué et décrotté qui laissait néanmoins entrevoir ses bottines d'une propreté impeccable. Une sueur froide m'envahissait quand je parvenait enfin à contempler son regard jaune perçant qui venait achever son côté inquiétant, laissant ressortir ses yeux prunelles qui me fixait avec sérénité. J’eus à peine le temps de voir qu'un hachoir se tenait dans sa main droite, rouge sang de peu de temps, mais qui semble avoir été essuyé par la façon dont elle restait accroché à la lame comme une sangsue, et surtout sans dégoutter.
Par réflexe, je ferme la porte m'attendant à ce qu'il entre, le cœur qui pouvait exploser à tout moment, j'aurais tout aussi bien pu crier mais aucun son ne parvenait à se modéliser à l'air libre.
Constatant au bout de plusieurs minutes que rien ne se passait, aucun bruit de pas, ni de tentative de forcer la serrure, je pris mon courage à deux mains non sans avoir pris l'objet le plus tranchant que je pouvais avoir sous la main, à savoir un ciseau à peine tranchant mais avec un peu de chance, je serai assez rapide pour lui asséner un coup fatal à la carotide et massif ou pas, c'en serait finit de lui.
En ouvrant la porte, j'avais imaginé le scénario avec tellement de méthode que j’apprêtais déjà à lancer mon coup quand je me suis rendus compte qu'il avait disparu, je regardait par terre si un indice m'échappait : rien, c'était une fausse alerte, sûrement une hallucination du à la fatigue, rien de plus. De toute façon il n'y a que dans les séries Z de films d'horreur qu'un cliché aussi éhonté puisse fonctionner. Rien, RIEN de tout cela n'était vrai, rien qu'une farce de mon cerveau qui se croyait déjà en plein rêve, ou plutôt cauchemars à la façon dont il s'est déroulé. M'essuyant le front qui perlait de goutte froide, je me dirigeait vers les escaliers qui se déployait en spiral vers l'étage tout en essayant de me rassurer sur ce qui s'était passé, j'avais beau me dire que ce n'était qu'une illusion, je regardait autour de moi à chaque pas, vérifiant bien que ce n'était rien.
Le soucis, c'est que j'étais pas au bout de mes peines : au moment de monter ces foutus escaliers, j'effectuais un coup d’œil rapide pour voir qu'une ombre massive se tenait dans le salon qui se trouvait dans l'autre pièce plongé dans l'obscurité me regardant attentivement de ses yeux jaunes rond, ne laissant distinguer rien d'autre que cette entité informe qui me dévisageait du regard. Mon cœur palpitait à nouveau de plus belle, des picotements parcouraient mon dos, je courus à pleine charge vers l'étage qui me paraissait tellement lointain à présent. Une présence rendait la tension palpable derrière moi quand je me retournais, rien. Bien sur, j'aurais pu en avoir le cœur net en allant vérifier dans cette maudite pièce mais j'avais trop peur, c'était pas rationnel ce que je voyais là et j'avais beau penser ce que ferait une autre personne à ma place, je finissais toujours par me dire qu'il aurait eu la trouille comme moi. Le seul moyen ou je me retrouverai en sécurité, dans ma zone de confort, ce serait dans ma chambre et me rappelant cela, je pressais encore plus le pas pour finalement me retrouver dans cette foutu piaule, la chambre de mon colloque à côté, la porte fermé comme à son habitude.
J'hésitais à aller le voir mais plus je me persuadait que ce serait la solution à faire, plus j'arrivais à la conclusion que ce ne pouvait être possible, qu'il se foutrait de ma gueule de surcroît si je lui racontais ça et que ce n'était pas vrais. trop fatigué pensais-je, me rassurant en me blottissant dans mes couvertures.
Néanmoins je gardais une part de doute malgré toute la volonté du monde à me persuader du contraire et je n'en trouvais le sommeil que par intermittence, alternant cauchemars et éveil ou je scrutais autour de moi si rien d'anormal, même un bruit réveillait ma suspicion, peut-être que ce gars existait vraiment et qu'il avait tué mon pote! ou peut-être tout simplement que c'est qu'un mauvais tour de mon cerveau.
Mon appréhension n'était finalement pas fondé puisque lorsque je me réveillais le lendemain, un bien grand mot tant il fut troublé n'ayant jamais pu vraiment trouver le sommeil, et ou il aura fallu attendre que le soleil se lève comme un garant de ma sécurité pour que mes yeux se ferment sans appréhension, mont pote se trouvait à l'endroit ou j'avais eu ma deuxième hallucination avec le mec qui me regardait, son bol de céréale et la télé allumé.
Il me héla et me dit :
-"Mec fait gaffe la prochaine fois laisse pas la porte d'entrée ouverte comme ça, il se passe des trucs chelou dans le quartier en ce moment..."
-"Ah ouais, de quel genre?"
-"Du genre que les flics sont venues ce matin, des voisins ont été tuées cette nuit."
Un frisson me parcourait, rien que de penser que ce qui m'est arrivé puisse s'être passé... Quoique non c'est pas logique, pourquoi il ne m'aurait pas tué, pourquoi laisser cette maison-ci intacte ?
En même temps que je pensais, mon pote finissait en même temps de parler,ne laissant distinguer que les mots "glauque", "atroce" et "on à eu de la chance"
Voyant mon silence prostré, il reprit :
-"Il parait qu'il fait le tour des maisons et que s’il trouve pas un mec à son goût, il tue, en tout cas c'est ce que m'ont dit les flics y a aucune corrélation entre les différents meurtres qu'il commet, juste une signature sur le thorax des victimes avec trois traits plus petits les uns que les autres, ils en savent pas plus."
-"Mais du coup il tue au hasard comme ça ?"
-"C'est ça...t'imagines s'il était chez nous, c'est flippant comme situation ... "
Cela ne faisais plus guère de doute, ce sentiment m'avais quitté à partir de cet instant.
-"J'imagine bien, très bien même..."