La définition du régime parlementaire est un sujet de controverse car il existe plusieurs types de régimes parlementaires dont le fonctionnement diffère sensiblement. Mais il est quelques éléments indiscutables pour caractériser le régime parlementaire : c’est un régime de séparation souple des pouvoirs et de collaboration entre les pouvoirs. La présence d’une séparation des pouvoirs permet de distinguer le régime parlementaire des régimes autoritaires (qui sont fondés sur la confusion des pouvoirs) ; mais la séparation est souple et non rigide ou stricte comme en régime présidentiel [1]
La tradition parlementaire présente deux caractère principaux : d’abord, c’est la tradition dominante en France. Formée de 1814 à 1848 dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle, elle est réapparue de 1875 à 1940 avec la troisième République, puis de 1946 à 1958 sous la quatrième République. Ensuite, la tradition parlementaire ne doit rien à la Révolution française. Elle s’est formée sous deux monarchies (Restauration et monarchie de Juillet), et les constituants de 1875 ont adopté le parlementarisme parce qu’il leur semblait le régime le plus proche de la monarchie constitutionnelle. Ceci explique d’ailleurs la réserve – voire pour certains la franche hostilité – des républicains de tradition jacobine lors de l’adoption de la constitution de la troisième République. Ceci explique également la déformation rapide du régime lorsque ses leviers passeront aux mains des républicains. Le régime parlementaire fut en effet interprété et pratiqué dans l’optique révolutionnaire qui consistait à affirmer la primauté du législatif et par conséquent à déséquilibrer les rapports entre l’exécutif et le législatif. Certes la réaction en faveur de l’exécutif sera sensible dans les dernières années de la troisième République et sous la quatrième République. Mais le système des partis politiques, ajoutant ses effets à ceux des vieilles conceptions révolutionnaires, n’a pas permis de restaurer l’autorité de l’exécutif.