La remise en cause de la position centrale de l’Organisation mondiale du commerce dans la coordination des échanges mondiaux est une pente dangereuse, qui risque d’aboutir à la primauté de la loi du plus fort, au pire moment.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) fait face à une crise existentielle. Depuis sa création, en janvier 1995, l’institution a accompagné une expansion inédite du commerce international, en fluidifiant les échanges grâce à la baisse des barrières douanières et à la convergence des normes entre les pays. L’adhésion de la Chine à l’organisation en 2001 a spectaculairement accéléré ce processus de mondialisation, qui promettait à tous davantage de prospérité économique et de stabilité géopolitique.
Mais, en quelques années, la machine s’est grippée. Crise financière de 2008, mobilisations politiques contre la désindustrialisation dans les pays développés, montée du souverainisme, contestation de l’hégémonie de la puissance américaine par la Chine et enfin fragilisation des chaînes d’approvisionnement provoquée par la pandémie de Covid-19 : les motifs de remise en cause de la mondialisation se sont multipliés, menaçant l’OMC d’obsolescence.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/28/le-declin-de-l-omc-une-menace-pour-la-stabilite-mondiale_6155881_3232.html