Nietzsche critique la métaphysique, en tant qu'"autre monde" qui revient à nier ce monde-ci par manque de force vitale. Cependant, il explique la vie par "la volonté de puissance". Or, qu'est-ce que la volonté de puissance comme explication des forces agissantes dans le monde, sinon une vision métaphysique ???
De ce que j'ai compris c'est l'objection que formule Heidegger, comment un esprit aussi pointu que Nietzsche n'a pas pu anticiper cette critique ? Vous savez s'il y a déjà répondu ?
Personne n'a d'avis là dessus ?
Or, qu'est-ce que la volonté de puissance comme explication des forces agissantes dans le monde, sinon une vision métaphysique ???
Complétement. C'est même pour ça qu'il appartient, en compagnie de Schopenhauer, Kierkegaard, Husserl ou encore Heidegger, à la catégorie des penseurs réactionnaires irrationalistes. C'est à dire tous ces penseurs qui, au lieu d'expliquer les choses par elles-mêmes sans addition étrangère, se réfugient dans une mystique conceptuelle métaphysique (la volonté, la puissance, l'intuition, le vitalisme, l'oubli de l'être, etc.) pour décréter le monde inconnaissable, inaccessible à la raison.
Avec eux, le réel ne s'explique plus par le réel, la nature par la nature, mais par une surnature située en dehors de toutes possibilités a priori de la connaissance (l'espace, le temps, le sujet de la connaissance, les catégories logiques).
Le 21 octobre 2024 à 13:09:09 :
Or, qu'est-ce que la volonté de puissance comme explication des forces agissantes dans le monde, sinon une vision métaphysique ???
Complétement. C'est même pour ça qu'il appartient, en compagnie de Schopenhauer, Kierkegaard, Husserl ou encore Heidegger, à la catégorie des penseurs réactionnaires irrationalistes. C'est à dire tous ces penseurs qui, au lieu d'expliquer les choses par elles-mêmes sans addition étrangère, se réfugient dans une mystique conceptuelle métaphysique (la volonté, la puissance, l'intuition, le vitalisme, l'oubli de l'être, etc.) pour décréter le monde inconnaissable, inaccessible à la raison.
Avec eux, le réel ne s'explique plus par le réel, la nature par la nature, mais par une surnature située en dehors de toutes possibilités a priori de la connaissance (l'espace, le temps, le sujet de la connaissance, les catégories logiques).
C'est très intéressant. Mais du coup c'est une faillite profonde de son projet philsophique qui consistait à détruire la métaphysique non ?
Le 22 octobre 2024 à 18:36:49 :
Le 21 octobre 2024 à 13:09:09 :
Or, qu'est-ce que la volonté de puissance comme explication des forces agissantes dans le monde, sinon une vision métaphysique ???
Complétement. C'est même pour ça qu'il appartient, en compagnie de Schopenhauer, Kierkegaard, Husserl ou encore Heidegger, à la catégorie des penseurs réactionnaires irrationalistes. C'est à dire tous ces penseurs qui, au lieu d'expliquer les choses par elles-mêmes sans addition étrangère, se réfugient dans une mystique conceptuelle métaphysique (la volonté, la puissance, l'intuition, le vitalisme, l'oubli de l'être, etc.) pour décréter le monde inconnaissable, inaccessible à la raison.
Avec eux, le réel ne s'explique plus par le réel, la nature par la nature, mais par une surnature située en dehors de toutes possibilités a priori de la connaissance (l'espace, le temps, le sujet de la connaissance, les catégories logiques).C'est très intéressant. Mais du coup c'est une faillite profonde de son projet philsophique qui consistait à détruire la métaphysique non ?
Oui. A la toute fin, juste avant de basculer définitivement dans la folie, il le confessera dans une saillie dithyrambique à l'égard de Wagner et du christianisme en guise de repentance.
Le 21 octobre 2024 à 13:09:09 :
Or, qu'est-ce que la volonté de puissance comme explication des forces agissantes dans le monde, sinon une vision métaphysique ???
Complétement. C'est même pour ça qu'il appartient, en compagnie de Schopenhauer, Kierkegaard, Husserl ou encore Heidegger, à la catégorie des penseurs réactionnaires irrationalistes. C'est à dire tous ces penseurs qui, au lieu d'expliquer les choses par elles-mêmes sans addition étrangère, se réfugient dans une mystique conceptuelle métaphysique (la volonté, la puissance, l'intuition, le vitalisme, l'oubli de l'être, etc.) pour décréter le monde inconnaissable, inaccessible à la raison.
Avec eux, le réel ne s'explique plus par le réel, la nature par la nature, mais par une surnature située en dehors de toutes possibilités a priori de la connaissance (l'espace, le temps, le sujet de la connaissance, les catégories logiques).
Tu ne peux pas mettre Schopi et Nietzsche dans le même panier quand tu sais que le projet nietzschéen se propose de détruire cette mystification de la Volonté derrière ses Représentations en mettant en scène des luttes de forces actives et réactives qui produisent une certaine quantité et qualité de volonté de puissance, la volonté de puissance c'est une concept qui est sous nos yeux, qui ne décrit pas quelque chose de caché qu'on ne verrait pas, c'est une description certes singulière mais pas nécessairement métaphysique, une pierre dans son être recèle une part de volonté de puissance qui se montre déjà dans l'expérimentation qu'on en fait, sa résistance, sa force propre à se mouvoir, sa stabilité moléculaire, etc... La volonté de puissance c'est pas quelque chose caché derrière les représentations, inconnaissable, c'est un outil pour qualifier les étants et les forces qui les agissent.
Pour comprendre à ton topic, on peut résumer la volonté de puissance ainsi : Si une chose recèle par sa nature une certaine puissance d'être, alors quelle volonté ou quelle direction peut-elle prendre ? Pour prendre un exemple un caillou ne peut pas bouger, ne peut pas voler, ne peut pas penser, cependant il peut résister, il peut s'effriter, il peut détruire d'autres objets, à partir de cette puissance propre de l'étant en question, qu'elle sera sa direction dans l'être, évidemment avec un caillou il va juste se tenir là au repos, mais si tu ajoutes un autre être à côté qui recèle plus de puissance propre comme un humain, ce dernier peut se servir du caillou avant de se diriger dans l'existence, d'être soit actif (donc d'augmenter sa nature propre, sa puissance propre) soit d'être réactif (donc de diminuer sa puissance propre de s'affaiblir), comme tu le vois ça ne décrit pas quelque chose en dehors de l'être, la Volonté de Puissance c'est presque une boussole pour mesurer notre existence, notre vie.
Le 23 octobre 2024 à 20:04:20 :
Le 21 octobre 2024 à 13:09:09 :
Or, qu'est-ce que la volonté de puissance comme explication des forces agissantes dans le monde, sinon une vision métaphysique ???
Complétement. C'est même pour ça qu'il appartient, en compagnie de Schopenhauer, Kierkegaard, Husserl ou encore Heidegger, à la catégorie des penseurs réactionnaires irrationalistes. C'est à dire tous ces penseurs qui, au lieu d'expliquer les choses par elles-mêmes sans addition étrangère, se réfugient dans une mystique conceptuelle métaphysique (la volonté, la puissance, l'intuition, le vitalisme, l'oubli de l'être, etc.) pour décréter le monde inconnaissable, inaccessible à la raison.
Avec eux, le réel ne s'explique plus par le réel, la nature par la nature, mais par une surnature située en dehors de toutes possibilités a priori de la connaissance (l'espace, le temps, le sujet de la connaissance, les catégories logiques).Tu ne peux pas mettre Schopi et Nietzsche dans le même panier quand tu sais que le projet nietzschéen se propose de détruire cette mystification de la Volonté derrière ses Représentations en mettant en scène des luttes de forces actives et réactives qui produisent une certaine quantité et qualité de volonté de puissance, la volonté de puissance c'est une concept qui est sous nos yeux, qui ne décrit pas quelque chose de caché qu'on ne verrait pas, c'est une description certes singulière mais pas nécessairement métaphysique, une pierre dans son être recèle une part de volonté de puissance qui se montre déjà dans l'expérimentation qu'on en fait, sa résistance, sa force propre à se mouvoir, sa stabilité moléculaire, etc... La volonté de puissance c'est pas quelque chose caché derrière les représentations, inconnaissable, c'est un outil pour qualifier les étants et les forces qui les agissent.
Je peux mettre Schopenhauer et Nietzsche "dans le même panier" pour la bonne raison que tous deux imposent leurs concepts de volonté ou de puissance face à la rationalité pour la remplacer par leurs métaphysiques réactionnaires et irrationalistes. Et pour le vérifier, on peut faire une rapide analyse de ta rhétorique ici...
Premièrement, "vouloir détruire (...) ses représentations en mettant scène des luttes etc." demeure en soi toujours une représentation... Il n'y a donc pas destruction des dites représentations, mais une simple substitution...
Deuxièmement, la volonté de puissance chez Nietzsche est un concept métaphysique irrationnel qui se rattache d'abord et avant tout à la vie et aux instincts, et donc à une supposée dynamique vitale et créatrice. Chacun pourra donc juger à l'aulne de cette information essentielle, du choix malheureux que tu as fait pour imager tes représentations, et de ton niveau de compréhension du concept en question...
Troisièmement, quand Nietzsche se cache derrière la forme allégorique pour déployer ses concepts, c'est justement pour éviter de s'empêtrer dans des descriptions mécanistes aussi grossières que celles que tu fais là. (Au passage, une pierre dans son être est un corps mort et inerte, en conséquence, elle ne se meut pas d'elle-même, ne résiste pas d'elle-même, et ne fait rien d'elle-même de ce que tu énumères).
Quatrièmement, il est toujours amusant de voir ses admirateurs essayer de le défendre à base de rationalité apollinienne, quand on sait ce que ce dernier en pensait...
Enfin cinquièmement, la volonté de puissance chez Nietzsche ne joue pas en définitive d'autre rôle que celui d'une sorte d'intelligence design. C'est à dire d'une puissance métaphysique à laquelle tout serait subordonné, et qui aurait le pouvoir de faire de ceux élus s'y conformant, des dieux de l'Olympe... Elle relève donc de la croyance, et non d'un véritable savoir démontré et démontrable.
Personnellement je trouve ça dommage que Nietzsche n'ai pas assumé ce penchant métaphysique, il aurait pu garder toute sa doctrine de rendre à l'homme sa part de divin en la faisant surgir d'une métaphysique (chemin qu'il esquisse dans l'Origine de la Tragédie), il aurait donc s'agit de transformer la métaphysique et non de tenter de la détruire.
Le 23 octobre 2024 à 12:36:57 :
Le 22 octobre 2024 à 18:36:49 :
Le 21 octobre 2024 à 13:09:09 :
Or, qu'est-ce que la volonté de puissance comme explication des forces agissantes dans le monde, sinon une vision métaphysique ???
Complétement. C'est même pour ça qu'il appartient, en compagnie de Schopenhauer, Kierkegaard, Husserl ou encore Heidegger, à la catégorie des penseurs réactionnaires irrationalistes. C'est à dire tous ces penseurs qui, au lieu d'expliquer les choses par elles-mêmes sans addition étrangère, se réfugient dans une mystique conceptuelle métaphysique (la volonté, la puissance, l'intuition, le vitalisme, l'oubli de l'être, etc.) pour décréter le monde inconnaissable, inaccessible à la raison.
Avec eux, le réel ne s'explique plus par le réel, la nature par la nature, mais par une surnature située en dehors de toutes possibilités a priori de la connaissance (l'espace, le temps, le sujet de la connaissance, les catégories logiques).C'est très intéressant. Mais du coup c'est une faillite profonde de son projet philsophique qui consistait à détruire la métaphysique non ?
Oui. A la toute fin, juste avant de basculer définitivement dans la folie, il le confessera dans une saillie dithyrambique à l'égard de Wagner et du christianisme en guise de repentance.
Source du texte stp ?
Le 26 octobre 2024 à 15:20:13 :
Personnellement je trouve ça dommage que Nietzsche n'ai pas assumé ce penchant métaphysique, il aurait pu garder toute sa doctrine de rendre à l'homme sa part de divin en la faisant surgir d'une métaphysique (chemin qu'il esquisse dans l'Origine de la Tragédie), il aurait donc s'agit de transformer la métaphysique et non de tenter de la détruire.
Cela aurait été contradictoire avec sa prétention à en finir avec les arrières mondes.
Source du texte stp ?
Ses fragments posthumes.
Source du texte stp ?
Ses fragments posthumes.
Mouais, il faut quand même énormément extrapoler pour y voir un renoncement à toute sa philosophie et un aveu d'échec de son projet par rapport à la métaphysique hein, je ne vois pas comment tu déduis ça du texte qui ne dit pas ça du tout
Le 27 octobre 2024 à 03:53:31 :
Source du texte stp ?
Ses fragments posthumes.
Mouais, il faut quand même énormément extrapoler pour y voir un renoncement à toute sa philosophie et un aveu d'échec de son projet par rapport à la métaphysique hein, je ne vois pas comment tu déduis ça du texte qui ne dit pas ça du tout
C'est simple : quelques temps auparavant il s'acharnait encore contre Wagner comme il l'avait fait lors des dix années précédentes, et notamment sur son Parsifal sans même jamais l'avoir écouté...
Confesser cela, après tout ce qu'il avait pu dire sur Wagner et le Christianisme, cela se nomme en philosophie un déjugé. Il reconnait non seulement que les réponses chrétiennes surpassent les solutions qu'il tenait prêtes, mais qu'elles lui parlent enfin des problèmes qui l'inquiétaient depuis de nombreuses années...
Comme Platon avant lui, il se déjuge. Ce qui le rend donc bien plus grand que la plupart de ceux qui s'en réclament sans même avoir compris cela.
Nous sommes quelques mois avant son effondrement turinois, et sa bascule définitive dans la folie. Après si vous ne comprenez pas les enjeux philosophiques présents ici, je ne peux rien de plus pour vous.
Le 27 octobre 2024 à 11:50:26 :
Le 27 octobre 2024 à 03:53:31 :
Source du texte stp ?
Ses fragments posthumes.
Mouais, il faut quand même énormément extrapoler pour y voir un renoncement à toute sa philosophie et un aveu d'échec de son projet par rapport à la métaphysique hein, je ne vois pas comment tu déduis ça du texte qui ne dit pas ça du tout
C'est simple : quelques temps auparavant il s'acharnait encore contre Wagner comme il l'avait fait lors des dix années précédentes, et notamment sur son Parsifal sans même jamais l'avoir écouté...
Confesser cela, après tout ce qu'il avait pu dire sur Wagner et le Christianisme, cela se nomme en philosophie un déjugé. Il reconnait non seulement que les réponses chrétiennes surpassent les solutions qu'il tenait prêtes, mais qu'elles lui parlent enfin des problèmes qui l'inquiétaient depuis de nombreuses années...
Comme Platon avant lui, il se déjuge. Ce qui le rend donc bien plus grand que la plupart de ceux qui s'en réclament sans même avoir compris cela.
Nous sommes quelques mois avant son effondrement turinois, et sa bascule définitive dans la folie. Après si vous ne comprenez pas les enjeux philosophiques présents ici, je ne peux rien de plus pour vous.
En quoi Platon c'est déjugé selon toi ?
Finir sur une remarque toxique comme ça ça montre que tu es fébrile dans tes arguments
Le 31 octobre 2024 à 23:16:58 :
Le 27 octobre 2024 à 11:50:26 :
Le 27 octobre 2024 à 03:53:31 :
Source du texte stp ?
Ses fragments posthumes.
Mouais, il faut quand même énormément extrapoler pour y voir un renoncement à toute sa philosophie et un aveu d'échec de son projet par rapport à la métaphysique hein, je ne vois pas comment tu déduis ça du texte qui ne dit pas ça du tout
C'est simple : quelques temps auparavant il s'acharnait encore contre Wagner comme il l'avait fait lors des dix années précédentes, et notamment sur son Parsifal sans même jamais l'avoir écouté...
Confesser cela, après tout ce qu'il avait pu dire sur Wagner et le Christianisme, cela se nomme en philosophie un déjugé. Il reconnait non seulement que les réponses chrétiennes surpassent les solutions qu'il tenait prêtes, mais qu'elles lui parlent enfin des problèmes qui l'inquiétaient depuis de nombreuses années...
Comme Platon avant lui, il se déjuge. Ce qui le rend donc bien plus grand que la plupart de ceux qui s'en réclament sans même avoir compris cela.
Nous sommes quelques mois avant son effondrement turinois, et sa bascule définitive dans la folie. Après si vous ne comprenez pas les enjeux philosophiques présents ici, je ne peux rien de plus pour vous.En quoi Platon c'est déjugé selon toi ?
Finir sur une remarque toxique comme ça ça montre que tu es fébrile dans tes arguments
Lisez le Parménide, et l'ensemble des objections qu'il formule lui-même contre son propre système ontologique. Ce qui l'amène alors en partie à se déjuger. Ou comparez aussi l’État parfait qu'il prônait dans la République, avant de l'abandonner dans les Lois, pour lui préférer finalement un mixte entre la monarchie et la démocratie...
Et pourquoi devenir aussi désagréable ? Se déjuger n'est pas, en philosophie, quelque chose de péjoratif, contrairement à ce que vous semblez croire... Cela témoigne au contraire qu'il y a chez ces penseurs un véritable cheminement philosophique vers la sagesse, comme c'est le cas en science pour approcher la vérité.
Et enfin, s'il y a fébrilité quelque part, elle se trouve plutôt de votre coté quand vous réclamez d'abord des sources que l'on vous donne bien aimablement, mais que vous commentez avec suffisance et insolence sans même les avoir comprises. Ce n'est pas avec cette disposition d'esprit que vous ferez des progrès en philosophie.
Je suis assez déçu qu'aucun amateur de Nietzsche ne vienne contredire cette objection de Heidegger, elle est si imparable que ça ??? Mais comment Nietzsche lui-même n'y a-t-il pas pensé, avec l'intelligence et la logique qu'il avait, ça me dépasse ???? Une fois qu'on le voit ça paraît tellement évident