La souffrance grève la vie sensible, qu'elle soit animale ou humaine. La technologie peut la réduire drastiquement, voire l'abolir. A-t-on dès lors un devoir moral d'aller jusqu'à une refonte radicale du vivant pour abolir la souffrance ? De quel droit prétend-on au contraire qu'il serait légitime de laisser les êtres souffrir alors que l'on a les moyens d'éviter cela ?
Je ne détaille volontairement par les arguments car ils sont explicités dans cette vidéo très stimulante que je vous conseille de regarder avant de répondre.
https://youtu.be/QrRw560A_eY
Il n'y a ni morale ni non-morale. Ni éthique ni non-éthique.
Je ne vois donc aucune raison de supprimer la souffrance
alors que l'on a les moyens d'éviter cela ?
Non
Pour éradiquer la souffrance il faudrait éradiquer la vie, la souffrance fait parti de la vie et dés la naissance ça commence.
dans un monde sans souffrance on peut tout faire a tout le monde
tout faire y compris elaborer des sacrifices pour satan en forme de fete
ou des enfants se font violer ,des peres se font emasculer , des animaux sodomiser, des femmes exciser
et dans ce monde sans souffrance les flammes engouffrent des gens qui rigolent
et dans ce monde sans souffrance personne ne pleur le mal
et dans ce monde sans souffrance la vie s'evanouit sans se plaindre, sans crier
Pas interessé.
Un homme qui n'a pas connu la souffrance ce n'est pas un homme.
Un monde sans souffrance ce n'est pas notre monde.
Voici cinq objections ou questions que je propose.
1. Sur le rapport entre créativité et souffrance. Que ce soit les émotions, en particulier intenses qui stimulent la création n'implique pas que la joie et la tristesse conduisent aux mêmes types de création et de créativité. Il n'est donc pas évident que la préservation de la seule joie comme émotion stimulatrice de la creativité ne serait pas une perte pour la créativité globale.
2. Il me semble que le point de Nietzsche est mal considéré. Il ne s'agit pas pour lui de faire de la douleur ou du malheur un moyen nécessaire à la créativité. Ce qu'il dit, c'est que le rapport à la douleur et son degré d'acception ne dépend pas du quantum objectif de douleur mais de la dynamique vitale du sujet. Nietzsche n'évalue pas la vie à partir de la souffrance et du plaisir, mais il évalue ces derniers à partir de la vie. C'est-à-dire que ce qui importe n'est pas la douleur en tant que telle mais l'attitude à son égard. Selon Nietzsche, une vie ascendante, dont la puissance s'exprime dans un déploiement croissant sera capable d'intégrer la souffrance sans y succomber, voire en y prenant plaisir. On peut penser au cas du sportif qui exulte en dépassant ses limites quitte à souffrir, ou du musicien qui a mal aux mains à force de jouer mais qui continue malgré tout tant il aspire à la maîtrise de ce qu'il joue. C'est là le sens de la phrase "ce qui ne tue pas rend plus fort". Mais elle ne doit pas être comprise comme universelle au sens où elle s'appliquerait à tout individu. Elle s'applique aux individus dont la vie est ascendante. À l'inverse, (et c'est ce que les études citées montrent), un individu dont le déploiement vital est plutôt descendant supportera d'autant moins les souffrances qui le briseront un peu plus. L'abolition de la souffrance devient donc un problème relatif à un type de vie. Ceux (sans doute minoritaires) dont la vie est suffisamment puissante pour intégrer la plupart des souffrances rencontrées n'ont nul intérêt à une telle abolition, d'autant plus si la souffrance et la capacité à s'y confronter et la dépasser est pour eux un moteur. Ceux (sans doute minoritaires) dont la vie est faible ou descendante ont en revanche intérêt à cette abolition de la souffrance, ils vont donc tenter d'imposer par la morale (la souffrance est mal, il la faut abolir) une organisation du monde contraire à celle dans laquelle se déploient ceux dont la vie est puissante.
Vue sous cette angle, l'abolition de la souffrance ne va pas de soi, et la souffrance n'est pas mauvaise en soi. On pourrait soutenir (et c'est sans doute la perspective nietzschéenne) que plutôt qu'éradiquer la souffrance mieux vaut-il transformer le rapport que nous avons à elle, nous y rendre insensible (indifférent) voire nous rendre suffisamment puissant pour la supporter.
3. Une objection conservatrice. Partant du principe que la réalité est toujours plus complexe et riche que l'idée que nous en avons (ne serait-ce que parce que les idées que nous en avons en sont des abstractions, des idéalisations, des modèles réducteurs quoique fonctionnels), vouloir transformer radicalement la réalité au nom d'un projet théorique c'est prendre le risque que ce projet conduise à pire que ce qu'il prétend corriger. Aussi belle que soit l'intention du projet, sa simplicité (en tant qu'idée) ne peut épuiser la complexité du réel dont fait partie son application. La bonté seule de l'idée ne suffit à garantir l'innocuité de sa réalisation. Le totalitarisme communiste fût un bel exemple : au nom d'une utopie abstraite et rationnellement justifiée, les pires abominations furent commises.
En ce sens, l'attitude conservatrice s'oppose par principe à tout changement radical, considérant qu'aussi imparfait que soit notre monde il ne revêt pas moins un ordre et un équilibre pérennisés au fil du temps et que son bouleversement radical au nom d'un "mieux" hypothétique est beaucoup plus risqué. L'idée, au fond, est que "continuer à faire comme on fait" est un savoir plus précis est plus juste de ce qui sera bon qu'un projet théorique de transformation radicale. Car l'habitude a traversé le temps en intégrant les contraintes de la réalité et en se raffinant, se flexibilisant à leur rencontre, tandis que la théorie n'a rencontré que des objections intellectuelles qui n'impliquent pas l'épreuve de la réalité. Si l'avenir est incertain, il faut donc en ce sens préférer conserver les manières traditionnelles de faire plutôt que de les bouleverser au nom d'un projet théorique radical. (Je précise que cette objection n'est pas un refus du progrès ou des améliorations, mais simplement le cadre dans lequel celles-ci doivent s'inscrire. C'est seulement l'aspect total et radical du changement qui est mis en cause.)
4. Sur la nécessité de la douleur pour la capacité d'empathie. C'est dommage que le point ne soit pas plus développé. Je n'ai pas pris le temps de consulter précisément la littérature mais je suis très étonné que l'empathie soit aussi radicalement découplée de la capacité à ressentir la douleur que présenté dans la vidéo. En va-t-il ainsi pour la pitié ? À un niveau plus général que le seul fait de pouvoir avoir de l'empathie sans ressentir la souffrance, quel sens y aurait-il encore aux concepts de souffrance et de malheurs une fois ceux-ci abolis ? Le fait de s'opposer à eux n'a de sens que pour autant qu'ils ont une certaine consistance. La lutte contre la souffrance présuppose la réalité vécue de la souffrance. Que vaut un tel projet dès que la souffrance n'existe plus ?
5. Quid du lien entre la souffrance et le pouvoir ? Conquérir le pouvoir (quel qu'il soit), l'exercer et s'y maintenir serait-il possible sans capacité à éprouver la douleur ? Une humanité débarrassée de toute sensation désagréable aurait-elle la force de s'organiser et de se prémunir des risques d'attaques d'autres espèces, de catastrophes, voire d'humains entre eux ? En clair, n'y a-t-il pas un lien essentiel entre la force et la capacité à endurer la souffrance ? L'humanité indolore ne se laisserait-elle pas passivement décliner sans la capacité à être stimulée par des désagréments qu'elle doit surmonter ? Qu'est-ce qui la pousserait à anticiper le danger sans la peur ?
Le pouvoir supplante le devoir, ça s'appelle la réalité
La souffrance physique est une nécessaire à notre survie, alors que la souffrance psychologique n'est que la conséquence de notre complexité et du chaos de la vie.
Pour abolir la souffrance psychologique, il faudrait juste abrutir l'humanité et l'enfermer dans un environnement parfaitement sous contrôle.
Le 03 avril 2021 à 18:40:33 easter-egg-jvc a écrit :
La souffrance physique est une nécessaire à notre survie, alors que la souffrance psychologique n'est que la conséquence de notre complexité et du chaos de la vie.Pour abolir la souffrance psychologique, il faudrait juste abrutir l'humanité et l'enfermer dans un environnement parfaitement sous contrôle.
La souffrance physique est psychologique, et inversement
Si tu souffres trop psychologiquement ton corps te fera également mal, on appelle ça psychosomatiser, le corps et l'esprit font un, le cerveau fait partit du corps
Et elle est également une nécessité a la survie, la dépression étant par exemple une anesthésie que ton cerveau opère pour diminuer ta souffrance, ainsi tu ne ressens plus l'envie et moins la douleur, pour éviter le suicide
Le 03 avril 2021 à 18:44:46 Balavo919 a écrit :
Le 03 avril 2021 à 18:40:33 easter-egg-jvc a écrit :
La souffrance physique est une nécessaire à notre survie, alors que la souffrance psychologique n'est que la conséquence de notre complexité et du chaos de la vie.Pour abolir la souffrance psychologique, il faudrait juste abrutir l'humanité et l'enfermer dans un environnement parfaitement sous contrôle.
La souffrance physique est psychologique, et inversement
Si tu souffres trop psychologiquement ton corps te fera également mal, on appelle ça psychosomatiser, le corps et l'esprit font un, le cerveau fait partit du corps
Et elle est également une nécessité a la survie, la dépression étant par exemple une anesthésie que ton cerveau opère pour diminuer ta souffrance, ainsi tu ne ressens plus l'envie et moins la douleur, pour éviter le suicide
Je suis pas trop d'accord gros. La souffrance à force elle te pousse à être dépressif et les états dépressifs te pousse à souffrir et c'est cette souffrance perpétuelle qui te donne l'envie de te suicider. qui a envie de vivre une vie faite que de souffrance physique ?
La dépression comme son nom l'indique c'est quand tu as reçu trop de pression
C'est un mécanisme naturel de survie, car tout ce qui monte doit redescendre
Mais c'est bien une anesthésie vu que tu ne ressens plus grand chose, c'est ton organisme qui se met en hibernation pour survivre à toute la souffrance accumulée un peu comme une hibernation pour survivre au froid
Ça te sépare donc de la mort, c'est comme si tu glissais d'une falaise et arrêtait de bouger pour ralentir ta chute, tu es tétanisé, tu ne fais rien, mais c'est pour ne pas mourir
Le 03 avril 2021 à 12:50:17 :
La souffrance grève la vie sensible, qu'elle soit animale ou humaine. La technologie peut la réduire drastiquement, voire l'abolir. A-t-on dès lors un devoir moral d'aller jusqu'à une refonte radicale du vivant pour abolir la souffrance ? De quel droit prétend-on au contraire qu'il serait légitime de laisser les êtres souffrir alors que l'on a les moyens d'éviter cela ?Je ne détaille volontairement par les arguments car ils sont explicités dans cette vidéo très stimulante que je vous conseille de regarder avant de répondre.
https://youtu.be/QrRw560A_eY
Il est IMPOSSIBLE d'abolir la souffrance.
C'est à celui qui souffre d'en décider. Et en vérité si parfois il y consent c'est par amour pour nous, pour nous y élever.
"Le progrès est l'injustice que chaque génération commet à l'égard de celle qui l'a précèdé" Emil Cioran.
Le 14 avril 2021 à 21:07:51 :
"Le progrès est l'injustice que chaque génération commet à l'égard de celle qui l'a précèdé" Emil Cioran.
le progres c'est pas ca idiot - Tenta .
Le 14 avril 2021 à 21:31:59 :
Le 14 avril 2021 à 21:07:51 :
"Le progrès est l'injustice que chaque génération commet à l'égard de celle qui l'a précèdé" Emil Cioran.le progres c'est pas ca idiot - Tenta .
Oh et puis tu sais quoi, nique ta mère toi.
Il faut abolir la souffrance.
Être libre, c'est aimer autrui.
le fameux "je souffre donc je suis..."