La métaphysique porte sur ce qui va au delà de la physique Quelques grandes questions métaphysiques sont « Est-ce que Dieu existe ? ou « Est-ce que je suis libre ? ». La Renaissance a vu l’apparition de la science moderne et notamment de l’empirisme moderne. Dans cette lignée, David Hume a soutenu que la métaphysique doit être rejetée. Pour lui, la métaphysique dépasse le champ de l’expérience humaine. Or, d’un point de vue empiriste, c’est l’expérience qui permet la connaissance.
A la suite de Hume, Emmanuel Kant s’est demandé si la métaphysique pouvait être une science. Il s’est demandé si on pouvait donner aux questions métaphysiques des réponses véhiculant un assentiment universel et durable. Son objectif était principalement de sauver Dieu et le libre-arbitre.
Kant a principalement traité ce problème dans deux ouvrages : La critique de la raison pure et Prolégomènes à toute métaphysique future. Je vais présenter ici son développement en me basant principalement sur les Prolégomènes à toute métaphysique future qui est l’ouvrage le plus accessible. Le vocabulaire kantien étant un peu compliqué, je ne vais pas totalement le reprendre.
Résumé
Kant identifie un type de connaissance qui ne dépendrait pas de l’expérience, mais qui nous permettrait de construire par synthèse de nouvelles connaissances (jugements synthétiques a priori). Ce type de connaissance comprendrait la métaphysique. Emmanuel Kant montre que nos jugements synthétiques a priori sont le pur produit de certaines de nos facultés mentales :
La sensibilité et l’entendement ne nous permettent pas de capturer les choses en soi (noumènes) qui existent réellement. Ces deux facultés agissent des prismes qui nous font représenter les choses en soi d’une certaine manière. Ce sont ces représentations (phénomènes) dont nous faisons l’expérience au quotidien. Nos connaissances ne portent donc pas sur les choses en soi, mais sur les représentations que mon esprit créée. Les phénomènes eux-mêmes ne nous permettent pas de déduire grand chose sur ce que sont les choses en soi, si ce n’est qu’il y a quelque chose qui produit les phénomènes que je perçois. Kant montre que la raison qui a seulement un rôle unificateur a tendance à outrepasser son domaine et à prendre les idées régulatrices pour des choses en soi, alors que ce sont seulement des mécanismes mentaux.
La conclusion de Kant est que la métaphysique classique comme science n’est pas possible. La raison ne peut pas produire de connaissance, car les objets métaphysiques (Dieu, l’âme, le libre-arbitre) sont hors de portée de l’expérience. En appliquant la distinction noumènes/phénomènes, Kant clarifie différents problèmes métaphysiques. Cette clarification et cette catégorisation de nos facultés mentales est une forme de métaphysique critique et c’est pour Kant la seule manière de sauver la métaphysique en la limitant à cette critique de la raison.
Si la distinction entre les choses en soi (noumènes) et nos représentation de celles-ci (phénomènes) n’est pas neuve en philosophie, Kant traite pour la première fois de ce problème de manière méthodique. Il analyse et catégorise nos facultés mentales et montre que nous avons différents mécanismes cognitifs qui sont à l’oeuvre. Il délimite alors le champ de nos facultés mentales et délimite en même temps le domaine de la métaphysique.
Plan
1. Les connaissances métaphysiques sont nécessairement des connaissances a priori
Les connaissances sont pour Kant des formes de jugement (ou des propositions). Un jugement c’est un rapport entre un sujet et un prédicat. Par exemple, dans la proposition « Macron est le président de la République » le sujet est « Macron » et le prédicat est « président de la République ».
Les connaissances scientifiques proviennent de sources empiriques qui font référence au monde physique. Une connaissance scientifique est une connaissance dite a posteriori (issue de l’expérience). Exemple : « Le soleil se lève à l’Est ».
Kant définit les connaissances a priori comme les connaissances qui sont indépendantes de l’expérience sensible. Les connaissances mathématiques comme « 7 + 5 = 12 » sont des exemples de connaissances a priori. Elles sont indépendantes de l’expérience et des sens. Elles découlent uniquement de ce qu’on appelle communément la raison.
Par définition, la métaphysique va au-delà du champ de la physique. S’il y a des connaissances métaphysiques, elles sont nécessairement a priori.
2. Les connaissances métaphysiques sont nécessairement des jugements synthétiques a priori
Au sein des connaissances a priori, Kant distingue deux types de propositions :
Les connaissances géométriques sont selon Kant des exemples de jugements synthétiques a priori. Quand je démontre le théorème de Pythagore, j’obtiens une connaissance (A² + B² = C²) qui n’était pas incluse dans les éléments de départ. Ce n’est qu’après avoir fait la démonstration que je comprends que A² + B² = C², car C² n’est pas inclus dans « A² + B² ». A côté des mathématiques, Kant considère aussi que certaines connaissances physiques (la physique pure) sont des jugements synthétiques a priori. Exemples : « la substance demeure et persiste » ou « tout ce qui arrive est toujours déterminé antérieurement par une cause suivant des lois constantes ».
Les connaissances métaphysiques sont pour Kant des jugements synthétiques a priori. Quand je soutiens « Tous les êtres humains ont une âme », je ne me situe pas dans le champ de la physique ce qui en fait un jugement a priori (indépendant de l’expérience) et le prédicat « âme » n’est pas inclus dans le sujet « être humain » ce qui en fait un jugement synthétique.
Parmi les jugements synthétiques a priori, il y a donc la mathématique pure, la physique pure et la métaphysique. Pour savoir si les jugements métaphysiques peuvent relever de la connaissance, Kant va répondre aux questions suivantes :
3. Comment une mathématique pure est-elle possible ?
Les jugements mathématiques étant synthétiques et a priori, ils ne peuvent provenir de l’expérience. Si ce n’est pas quelque chose d’externe comme l’expérience qui me permet d’affirmer que « 7 + 5 = 12 », alors c’est quelque chose d’interne. C’est ce que Kant appelle l’intuition pure. Il y a une intuition pure qui me permet d’appréhender certains concepts et de les relier dans un jugement synthétique.
Il y a donc quelque chose dans mon esprit (intuition pure) qui me permet d’appréhender des concepts mathématiques comme des nombres ou des formes géométriques. Cette intuition pure est innée, ce n’est pas quelque chose qui est issu de l’expérience. Kant soutient que cette intuition pure relève d’une faculté qu’il appelle la sensibilité. Cette faculté se traduit sous deux formes différentes dans le cas des mathématiques. Il y a une intuition pure de l’espace qui me permet de penser les objets géométriques et il y a une intuition du temps qui me permet de penser les nombres.
Pour Kant, l’espace et le temps ne sont pas des choses en soi, c’est-à-dire des choses qui existent dans le monde. Ce sont des mécanismes mentaux chez les êtres humains qui déterminent la manière dont les choses nous apparaissent. Dans le cas des mathématiques, nos jugements sont le pur produit de l’application de ces intuitions à des concepts. Dans le cas de nos perceptions sensorielles, celles-ci passent également par le prisme de nos intuitions du temps et de l’espace. Ces mécanismes mentaux déterminent alors la manière dont on perçoit les choses.
Emmanuel Kant fait ici une révolution copernicienne. Avant lui, l’espace et le temps étaient considérés comme des propriétés de l’univers : « J’observe par l’expérience sensorielle des objets du fait de propriétés de l’univers (espace, temps) ». Kant renverse la situation en nous disant que l’espace et le temps ne sont pas des propriétés de l’univers, mais des mécanismes mentaux dans notre esprit qui déterminent la manière dont on voit les objets de l’univers. Si demain je porte tout le temps des lunettes de soleil, je ne vais pas percevoir le monde de la même manière. L’intuition du temps et de l’espace sont des sortes de lunettes de soleil qui conditionnent nos contenus mentaux. Les illusions d’optique nous donnent des exemples de l’effet de notre cognition sur notre perception du monde. Par exemple, je peux percevoir le cube de Necker de deux manières différentes https://fr.wikipedia.org/wiki/Cube_de_Necker
Les objets mathématiques sont donc le produit des intuitions pures de l’espace et du temps. En utilisant ces mécanismes mentaux sans faire référence à l’expérience, il nous est possible de produire des connaissances comme le théorème de Pythagore. On a alors un premier exemple de jugements synthétiques a priori avec les mathématiques et nos intuitions pures de l’espace et du temps.
4. Comment une physique pure est-elle possible ?
La physique et la science en général traitent de sujets comme l’inertie, le mouvement, les particules etc. Pour Kant, quand j’observe le monde j’ai des jugements de perception. Ce sont des jugements subjectifs qui peuvent se transformer en jugements d’expérience qui sont eux objectifs. Le passage de l’un à l’autre se fait notamment par de l’usage de notre '’entendement'' qui transforme les données brutes de l’expérience en jugements.
Selon Emmanuel Kant, nos connaissances scientifiques combinent des expériences sensibles à des concepts purs innés, qu’il appelle catégories, situés dans notre esprit. Ces catégories nous permettent de produire des jugements. Kant identifie 12 concepts purs (causalité, négation…). On a vu plus haut que nos intuitions du temps de l’espace nous permettent d’avoir une expérience sensorielle. Les concepts purs situés dans notre esprit nous permettent eux d’ordonner et de penser notre expérience sensible.
On sait avec Kant que la mathématique pure est le produit de nos intuitions pures de l’espace et du temps sans la moindre expérience sensorielle. De la même manière, la physique pure de Kant c’est le produit des 12 concepts purs identifiés par Kant sans la moindre expérience sensorielle. La physique pure est alors constituée de jugements tels que « la substance demeure et persiste » ou « tout ce qui arrive est toujours déterminé antérieurement par une cause suivant des lois constantes ». Ce sont pour Kant des jugements synthétiques a priori.
Notre perception du monde se fait alors pour Kant en deux étapes :
Nos intuitions (temps, espace) et concepts purs (catégories) façonnent donc la manière dont on perçoit le monde. Nous ne percevons pas les choses en soi (ce qui existe réellement dans le monde), car notre esprit nous en donne une représentation à travers les prismes de nos intuitions et concepts purs. Dans le cas de la causalité (concept pur), Kant ne nous dit pas que celle-ci existe réellement. Ce qu’il dit, c’est que notre esprit applique automatiquement le principe de causalité aux apparences.
5. Comment une métaphysique en général est-elle possible ?
Notre sensibilité (intuitions pures de l’espace et du temps) produit des données brutes et notre entendement (par ses catégories) ordonne ces données afin de produire des expériences ou des jugements. A côté de ces deux facultés mentales, il y en a une autre que Kant appelle la raison. La raison permet notamment d’ordonner nos expériences et jugements entre eux.
La raison dont Kant parle est une faculté mentale qui ne joue pas de rôle dans la constitution de notre expérience. La raison ne fait que manipuler des contenus mentaux qui peuvent être ou non issus de l’expérience. La raison vise l’unification et l’ordonnancement de nos contenus mentaux.
Quand la raison recherche l’unification de nos expériences, elle utilise des Idées qui ne dépendent pas de l’expérience. Ce sont des idées dans notre esprit qui jouent le rôle de régulateurs. Elles sont produites par notre raison lorsque celle-ci recherche l’unification de nos expériences et de nos jugements. Kant identifie 3 grandes Idées :
Ces différentes Idées ne sont pas suggérées par notre expérience ou des objets du monde. Elles ne peuvent pas être testées par l’expérience, en cela elles font partie de la métaphysique qui traite de ce qui va au-delà de la physique. Ce sont des produits de notre raison qui permettent d’unifier nos jugements et nos expériences qui sont produits par notre sensibilité (intuitions pures de l’espace et du temps) et notre entendement (catégories). Ces Idées nous montrent comment notre esprit fonctionne, mais pas comment le monde est.
Kant montre que la raison a tendance à s’aventurer au-delà de son domaine. Sa critique de la raison pure a pour objectif de délimiter le champ de la raison. Notre raison a tendance à prendre l’idée régulatrice (l’âme, le commencement du monde, Dieu) pour un objet de notre expérience. Or, l’expérience relève du domaine de la sensibilité (intuitions du temps et de l’espace) et de notre entendement (catégories). Pour Kant, certains problèmes métaphysiques (antinomies) émergent alors de cette prétention de la raison à vouloir dire des choses relatives à l’expérience.
Kant clarifie ainsi le problème de l’incompatibilité du libre arbitre avec le déterminisme. Le déterminisme se réfère à notre représentation du monde par le prisme de notre entendement (catégories). Le libre arbitre se situe lui au niveau de la chose en soi. Le conflit vient de la prétention de la raison à aller sur le champ de l’entendement, alors qu’elle n’est pas justifiée à le faire. On ne peut rien dire des choses en soi, on peut juste dire :
Les distinctions noumènes/phénomènes et entendement/raison permettent ainsi de clarifier différents problèmes métaphysiques mêmes si elles ne permettent pas de connaître la chose en soi.
6. Comment une métaphysique comme science est-elle possible ?
Les facultés mentales que sont la sensibilité et l’entendement nous donnent accès à des représentations du monde sensible (phénomènes), mais pas aux choses en soi (noumènes). La raison nous fournit des idées régulatrices qui ordonnent nos contenus mentaux, mais elle ne nous permet pas non plus d’atteindre les choses en soi.
La métaphysique existe donc comme une disposition de la raison humaine, mais cette faculté mentale ne peut pas produire de connaissances car elle ne peut pas atteindre les choses qui dépassent l’expérience. La métaphysique comprise dans son sens classique n’est donc pas possible comme science.
Plutôt que d’essayer de tourner la raison vers l’extérieur et produire des débats dépourvus de sens, Kant nous dit qu’il faut tourner notre raison vers l’intérieur. Notre raison nous permet d’analyser comment fonctionne notre esprit et de catégoriser ses différentes facultés (intuitions, catégories, Idées). La métaphysique comprise dans ce sens (une sorte de métaphysique critique) serait donc la construction de connaissances a priori à propos de notre esprit. C’est ce que fait Kant de manière plus détaillée dans la Critique de la raison pure.
Références
Comment les mathématiques sont-elles apparues ? Il a bien fallu apprendre à compter des objets réels à un moment donné, pour le commerce, l'échange ou que sais-je, avant de les formaliser en symboles mathématiques.
Avant cela, les hommes ne savaient pas compter, à l'instar d'autres animaux ou d'un bébé actuel qui, s'il n'apprend jamais à compter, ne saura jamais compter.
Donc j'ai du mal à voir comment on peut dire que c'est une connaissance innée, alors qu'elle est clairement acquise au cours de l'évolution pour l'espèce en général et au cours de l'éducation pour l'individu d'aujourd'hui
J'ai pas de source mais je me souviens de mon prof de maths qui avait dit qu'une personne isolée avait créé son propre système mathématique fonctionnel.
De là on peut supposer que les maths viennent du potentiel du cerveau.
Imagine une personne qui n'a appris aucune forme de langage, ni naturel, ni mathématique. Comment pourrait-elle créer quelque chose à partir de rien ?
J'ai mal préciser, elle n'avait pas accès à la documentation mathématique.
Le 19 mars 2018 à 23:00:52 matrisKK a écrit :
Comment les mathématiques sont-elles apparues ? Il a bien fallu apprendre à compter des objets réels à un moment donné, pour le commerce, l'échange ou que sais-je, avant de les formaliser en symboles mathématiques.Avant cela, les hommes ne savaient pas compter, à l'instar d'autres animaux ou d'un bébé actuel qui, s'il n'apprend jamais à compter, ne saura jamais compter.
Donc j'ai du mal à voir comment on peut dire que c'est une connaissance innée, alors qu'elle est clairement acquise au cours de l'évolution pour l'espèce en général et au cours de l'éducation pour l'individu d'aujourd'hui
On sait que les bébés ont une intuition des quantités. Tu peux regarder pas mal de travaux de Dehaene sur ce sujet : https://www.college-de-france.fr/media/stanislas-dehaene/UPL6381902559673621842_SDehaene_cours_5_20170320.pdf
Conclusions: Les mathématiques font appel à un réseau bien différent de celui des aires du langage
- Les aires du langage ne sont activées que de façon transitoire, pendant l’écoute des phrases mathématiques et non-mathématiques.
- L’activation se déplace ensuite vers des réseaux distincts, selon que l’on parle de mathématiques ou de connaissances sémantiques générales.
- La réflexion mathématique recycle des régions impliquées dans le calcul et la représentation des nombres.
- Ces régions sont également dans la représentation de l’espace, du temps, de la logique, des probabilités… Le nombre n’est pas le seul fondement des mathématiques.
- La relation entre langage et mathématique ne semble pas dépendre du domaine des mathématiques.
- Nos résultats chez l’adulte n’excluent pas une contribution transitoire des aires du langage dans l’acquisition des concepts mathématiques chez l’enfant
Je me garde bien de plaquer les concepts de Kant sur les dernières recherches en sciences cognitives, mais je pense que sa démarche générale (l'esprit n'est pas une table rase, nous avons des mécanismes cognitifs qui conditionnent nos représentations mentales, nous n'avons des connaissances qu'à propos de ces représentations).
En faisant une recherche sur Google, on trouve d'ailleurs un article de Dehaene qui se revendique de Kant : http://www.cell.com/trends/cognitive-sciences/pdf/S1364-6613(10)00216-0.pdf
The articles in this special issue all support this point of view: from grid cells to number neurons, the richness and variety of mechanisms by which animals and humans, including infants, can represent the dimensions of space, time and number is bewildering and suggests evolutionary processes and neural mechanisms by which Kantian intuitions might universally arise
Dehaene, Stanislas, and Elizabeth M. Brannon. "Space, time, and number: A Kantian research program." Trends in cognitive sciences 14.12 (2010): 517-519.
J'aimerais bien ton avis sur ce livre l'auteur : https://www.amazon.fr/Dieu-existe-philosophiques-Frédéric-Guillaud/dp/220409904X
Il s'attaque, entre autres, au cas Kant.
Le 12 mai 2018 à 04:22:19 Samubina a écrit :
J'aimerais bien ton avis sur ce livre l'auteur : https://www.amazon.fr/Dieu-existe-philosophiques-Frédéric-Guillaud/dp/220409904X
Il s'attaque, entre autres, au cas Kant.
Je l'ai pas sous la main, mais ça a l'air intéressant. Je pense que JvcElbatej2 doit le connaître, il verra peut-être ton message et te donnera son avis.
Le 12 mai 2018 à 10:58:35 toto_au_bistro a écrit :
Le 12 mai 2018 à 04:22:19 Samubina a écrit :
J'aimerais bien ton avis sur ce livre l'auteur : https://www.amazon.fr/Dieu-existe-philosophiques-Frédéric-Guillaud/dp/220409904X
Il s'attaque, entre autres, au cas Kant.Je l'ai pas sous la main, mais ça a l'air intéressant. Je pense que JvcElbatej2 doit le connaître, il verra peut-être ton message et te donnera son avis.
JvcElbatej est déjà acquis à la cause, c'est ton avis qui m'intéresserait. Dommage.
Est ce que Dieu existe ?
C'est de l'existence des choses que proviennent les pensées, si on peut écrire Dieu c'est qu'il existe
Est on libre ?
La liberté ne se définit que par l'enfermement, pour être libre de marcher il faut être enfermé dans un corps et sur un sol
merci l'ami… je suis en train de le lire, et ton billet va m'être d'une grande utilité !!!
Le 12 mai 2018 à 17:35:45 BALAVO_O a écrit :
Est ce que Dieu existe ?C'est de l'existence des choses que proviennent les pensées, si on peut écrire Dieu c'est qu'il existe
Est on libre ?
La liberté ne se définit que par l'enfermement, pour être libre de marcher il faut être enfermé dans un corps et sur un sol
tu confonds "être libre de" et "être capable de".
Tu es libre de gravir l’Himalaya à poil et sans équipement. Tu n'en es pas capable.
Tu es libre d'épouser Jessica Alba et d'être président de la république. Pas sur que tu en sois capable.
Tu n'es pas libre d'assassiner ton voisin. Tu en es peut-être capable.
Les deux sont indépendants (mais pas opposés : tu es libre ET capable de manger une pomme, ce me semble).
et tu peux donc être libre de plein de chose sans être en prison.
La méditation de type orientale est pour tenter de toucher à la métaphysique. Bien qu'ils prennent comme base un fondement rationnel et pas irrationnel. Ce type de méditation touche à ce qu'on appelle le "suprarationnel". C'est en fait, ne pas réfléchir, ne pas calculer, ne pas catégoriser car dès qu'on fait cela, on discrimine, on revient, on redescend, on retombe dans le rationnel. Or, si on veut toucher à la méta-physique, on doit dépasser cela.
Maintenant, je me poserai à vie la question de savoir la véracité de la métaphysique puisqu'elle va "dans le rien".
C'est aussi pour ça que le silence reste de mise car dès qu'on veut exprimer une expérience (soi-disant) méta-physique. On doit expliquer avec des mots, on recatégorise, on rediscrimine, on ne fait plus que de la physique classique.
Dans le cas de la causalité (concept pur), Kant ne nous dit pas que celle-ci existe réellement. Ce qu’il dit, c’est que notre esprit applique automatiquement le principe de causalité aux apparences.
John Stuart Mill propose une expérience de pensée pour contredire cette position :
Supposons (ce qu'on peut parfaitement imaginer) que l'ordre présent de l'univers soit détruit et remplacé par un chaos où les événements se succèdent sans règle et où le passé ne soit plus une garantie de l'avenir. Si, par miracle, un être humain échappait à la destruction pour être témoin de ce changement, il est certain qu'il ne croirait bientôt plus à aucune uniformité [causalité], l'uniformité ayant elle-même cessé. On voit par là que la croyance à l'uniformité n'est pas un instinct, ou que cet instinct, si c'en est un, peut, comme tous les autres, être dominé par une connaissance acquise.
John Stuart Mill. Système de logique déductive et inductive. Livre 3, Chapitre 21, Section 1. 1843
L'expérience de l'absence de causalité peut me faire abandonner le principe de causalité, donc ce principe ne peut pas être inné et n'est donc pas un concept pur.
Le 14 août 2018 à 02:22:39 bubuche87 a écrit :
Le 12 mai 2018 à 17:35:45 BALAVO_O a écrit :
Est ce que Dieu existe ?C'est de l'existence des choses que proviennent les pensées, si on peut écrire Dieu c'est qu'il existe
Est on libre ?
La liberté ne se définit que par l'enfermement, pour être libre de marcher il faut être enfermé dans un corps et sur un sol
tu confonds "être libre de" et "être capable de".
Tu es libre de gravir l’Himalaya à poil et sans équipement. Tu n'en es pas capable.
Tu es libre d'épouser Jessica Alba et d'être président de la république. Pas sur que tu en sois capable.
Tu n'es pas libre d'assassiner ton voisin. Tu en es peut-être capable.Les deux sont indépendants (mais pas opposés : tu es libre ET capable de manger une pomme, ce me semble).
et tu peux donc être libre de plein de chose sans être en prison.
Peu importe si quelqu'un en est capable c'est que j'en suis capable
Le 12 janvier 2019 à 14:26:44 Elina- a écrit :
La connaissance est soit de nature empirique, soit de nature rationnelle.Je n'ai lu que le début pour l'instant. Et donc pour Kant, si j'ai bien compris, la métaphysique est un "sous-domaine" faisant partie de la raison?
Pas en langage kantien. Pour Kant, la raison (Idées transcendantales) est ce qui nous permet d’ordonner et d’unifier nos différents jugements par des idées régulatrices. L’idée régulatrice de l’unité du sujet pensant (« je ») me permet par exemple d’avoir une continuité psychologique dans ma perception du monde.
La métaphysique relève Kant des jugements synthétiques a priori.
J'avais pas vu ce topic
Le 19 mars 2018 à 23:39:
jean-doctrine a écrit :J'ai pas de source mais je me souviens de mon prof de maths qui avait dit qu'une personne isolée avait créé son propre système mathématique fonctionnel.
De là on peut supposer que les maths viennent du potentiel du cerveau.
Ce serait pas ce mathématicien Indien, Ramanujan ?
( https://fr.wikipedia.org/wiki/Srinivasa_Ramanujan )
Certes, il était autodidacte, mais il avait quand même des manuels de maths, donc, il n'a pas tout sorti de son chapeau et réinventé ; et puis ça voudrait plutôt dire que la logique reste la même quelque soit le cerveau, et qu'on fait avec les mêmes *briques* de base de la réalité, même si on parvient ensuite à interpréter le monde de manières différentes - je crois…