Dans le lointain souvenir de mon enfance, les échos de la connaissance résonnaient comme des promesses d'ascension sociale et intellectuelle. Je me souviens du fervent désir de m'élever au-dessus de ma condition de plébien, condition qui semblait être une sentence immuable.
La quête de la connaissance était une aventure, semée d'embûches. Les bibliothèques étaient nos havres, nos sanctuaires. Mais le temps a effacé la poussière des vieux livres, les a remplacés par des écrans froids et impersonnels. La connaissance s'est dématérialisée, s'est enfermée dans des silos numériques, souvent hors de portée pour ceux de ma condition.
Au fur et à mesure que le monde avançait, il semblait que les repères moraux et spirituels se dissolvaient dans le tourbillon de la modernité. Les valeurs ancestrales qui nous guidaient autrefois semblaient s'estomper, laissant place à une moralité relative, flexible, souvent manipulée par des mains invisibles. La boussole morale qui autrefois nous guidait semblait perdre son nord.
Et puis il y a eu la perte progressive de l'identité de mon pays, submergé par les vagues de la mondialisation. Les traditions, les coutumes, les voix des anciens semblaient s'évanouir dans le tumulte du progrès incessant. Mon pays, naguère fier de son héritage, semblait devenir un écho lointain de ce qu'il était autrefois.
L'identité se diluait dans un océan de conformité, l'unicité des cultures cédait la place à un amalgame indifférencié. La disparition progressive de ce qui nous rendait uniques était un spectacle douloureux à observer.
Dans le silencieux crépuscule de mes jours, je regarde en arrière et je pleure la perte de ce qui était. La connaissance, la moralité, et l'identité semblent être devenues des monnaies de faible valeur dans le marché bruyant de la modernité. Et moi, un plébien, je reste là, un témoin silencieux de l'érosion du passé, cherchant un sens dans le chaos du présent, espérant un futur où l'éclat de la vérité, de la moralité et de l'identité ressurgirait des cendres de l'oubli.