Bonsoir les kheys j'ai fini un poème, vous pouvez me dire ce que vous en pensez, j'ai personne à qui demander un avis ?
L’Orchestre
Dans le parc, opéra enchanté mais sans toit,
Par son rideau pendu au-dessus de l'eau pure,
Le saule attend qu'au banc je m'abaisse et m'assois
Pour me dévoiler l'air de la quiète nature.Guidé par le soleil, j'aperçois cet autre arbre,
Chef d'orchestre impassible aux baguettes par cent,
Qui étend sur sa troupe endormie dans le marbre
Ses milliers de doigts d'or agiles et puissants.La mesure battue au sein du sycomore
Confère à la fontaine un rythme pour l'archet
Et ce violon blanc décoche un trait sonore
Dans l'eau où le ténor fait danser les rochers.Aux canards dont l'ample aile est de l'air la cymbale,
Au roulement discret des mots des promeneurs
Qui couvre l'assemblée d'une grave chorale,
Le souffle d'une basse offre corps et teneur :C'est le vent qui renait, roule, berce, et balaie,
Perce le coffre clôt par les burles fatales,
Au bourgeon juste éclot, au nez et au palais,
Il apporte pollen, parfum, perles, pétales.Cependant droit au creux de mon oreille en fête,
Lancinante, perçante ainsi qu'un mauvais rêve,
Une vieillarde aigrie, bourgeoise insatisfaite,
Bourdonne, geint, se plaint, et mon plaisir achève.Ah ! En effet hélas pullule tant de foule
Quand tinte au sein des bals quelque fin musicien :
Foulques de Hamelin se fondant dans le moule,
Philistins au balcon avec les béotiens !Agacé du rappel que l'être humain existe,
Je racle d'un regard l'assistance à côté
Mais la course des yeux comme contre du schiste
Se brise de stupeur face à une beauté :Une femme apparait dans un sublime faste ;
La parapet rouillé où son buste s'appuie
Donne aux atours rayés l'identique contraste
Qu'évoque un diamant qui brille au fond d'un puit.Elle emplit du concert l'abysse de ses yeux
Dans lesquels le son plonge et infuse d'iambes
Tout son corps qui apporte à ses gracieuses jambes
La danse d'une épeire au bout d'un fil soyeux.Je la dévore à vue si bien que mon regard
Est le fardeau d'Atlas sur ses frêles épaules :
Elle se tourne alors puis me voit sous mon saule,
Puis d'un sourire - éclat ! - me foudroie tout hagard.Son visage amusé se penche d'indolence.
Confus, je baisse l'œil, mais en le remontant,
La voilà envolée, elle brille d'absence !
Je la cherche endeuillé, ne trouve qu'un néant :L'orchestre s'était mu en un lieu silencieux,
Dans l'infime seconde où je l'ai admirée
Une heure avait coulé, vidé de son les cieux,
D'elle n'avait laissé que sa soie déchirée.À peine récoltée qu'un souffle de Carnyx
Confère au parc un toit, balaie ma satiété.
Il m'enjoint de laisser ce lieu sacré à Nyx
Et me rappelle hélas à notre société.
Merci beaucoup
C'est super bien fait, bravo !
J'aime beaucoup aussi, particulièrement la cinquième strophe qui est géniale.
Merci pour vos bons retours les kheys
Hésitez pas les autres
Je l'avais déjà lu ton poème Gus. L'est un peu trop long selon moi relativement à l'intérêt de ses strophes.Tu pourrais condenser un peu il me semble. Je suis vraiment pas plus touché que ça au demeurant, mais je comprends que ça puisse plaire.
Si tu veux faire un tour sur le serv: https://discord.gg/AD3x9SpUNC
Je trouve ça bien mais définitivement tu peux l'améliorer
Tu as l'art de briser le rythme.
Un début contemplatif, un entracte pessimiste, puis une fin ardente qui vient violemment consumer le lieu de naissance de l'intuition première du poème.
6/10, tu as tout juste la note de passage.