Un chapitre tous les six mois.
Un chapitre par mois SVP
Le 16 juillet 2023 à 14:19:48 :
Un chapitre tous les six mois.
Un chapitre par mois SVP
Merci pour le message.
La suite bientôt !
La grandeur interne de l'insecte scintillant de mille dégoûts
Une heure plus tard, ils se trouvèrent tous les quatre debout devant un immense bar d’acajou agrémenté d’angles arrondis. Comme convenu, quarante flûtes à champagne d’une contenance de 5 cl chacune remplies illogiquement de Whisky étaient disposées en rang comme des petits soldats avant la bataille.
-Tout est arrangé Tab ? Demanda Ed avec un petit claquement de langue impatient.
-Tout est arrangé Boss.
Gillette regardait Gordy confuse se sentant même inexplicablement un peu coupable
Ed Trite s'adressa à la petite assemblée avec une certaine verve hâbleuse
-Écoutez, mes chers amis, commença-t-il d’une voix officielle. Nous allons enfin savoir si notre Gordy est capable de boire tous les verres posés sur ce magnifique bar. Boire sans s’écrouler, je répète bien sans s’écrouler comme un sac de charbon. Il y a ma superbe voiture anglaise comme récompense. Ok ?
Gordy avala sa salive. Même si le manager était encore dans la force de la quarantaine, quelque chose d’indiciblement érodé émanait de sa personne. Il n’aimait pas boire d’habitude, mais il fallait qu’il boive maintenant, son honneur et une altière automobile étaient en jeu.
Déjà auréolé dessous les bras, il retira lentement sa veste et défit sa ceinture malgré les protestations de Gillette.
-C’est limpide. Répondit Gordy après ça, Je vais avoir une sacrée migraine mais après tout qu’importe, le jeu en vaut la chandelle.
-Tout le monde adore rigoler. dit perfidement Ed Trite.
Gillette au comble de l’inquiétude, intervint.
-Ne faites pas cela Monsieur Horf, il faudrait avoir renoncé à sa dignité pour accepter ce pari stupide ! Pourquoi se préoccuper de ce défi biscornu ? Croyez-vous avoir décroché un grand rôle dans un spectacle de Broadway ?
Tandis que Gillette tentait de raisonner le manager, Tab observait le gigantesque lustre qui frétillait à une hauteur de trois mètres juste au-dessus de Gordy. Chose étrange, le gorille eut à cet instant une parfaite compréhension du drame qui se jouait devant ses yeux. Il éprouvait pour le manager plutôt une amertume qu'une peine réelle aussi, d’un air faussement accablé il poussa un court gémissement.
-Gordy, je regrette mon vieux, je ne fais qu’exécuter les ordres.
-T’inquiète Tab souffla Gordy concentré en s’accrochant à la veste du barman improvisé.
-Allez mon cher manager, en avant, ma nouvelle attachée de presse vous regarde, vous pouvez commencer.
(à suivre...)
vite la suite !
Le 08 août 2023 à 18:01:29 :
vite la suite !
D'accord, mais auparavant je vais ajouter une histoire passionnante sur mon topic intitulé [Humour] Love, love, love, l'O.V.N.I !
La grandeur interne de l'insecte scintillant de mille dégoûts
Gordy vida nerveusement ses premiers drinks avec la régularité d’un automate. Au bout de dix, il s’essuya maladroitement le visage du revers de la main. Si le manager était d'un naturel parfois emporté, il possédait par contre une qualité qui faisait défaut à bon nombre de ses semblables : la pugnacité.
Aussi, plus vraiment lucide, le gros manager descendit quand même d’autres glass avec la raideur d’un chevalier devant sa souveraine. Peu après, il voulut dans un élan superbe monter sur le piano pour s’accrocher au lustre, Tab le retint prestement.
Courageusement, Gordy riant comme un enfant continua de boire comme un trou. Des gouttes de sueur par dizaines roulaient sur son large front, franchissaient avec allégresse la barrière de ses sourcils pour dégringoler doucement le long de son nez au bout affaissé. En vidant son dix-septième whisky, les yeux du chauve avaient cette lueur trouble de l’ivresse. Il se mit alors sans qu'on lui demande à divaguer dans la langue de Goethe.
-Onkel...onkel....onkel... mein lieber onkel...
Comme de bien entendu, il désira aussi chanter.
-Écoutez donc celle-là !
De sa voix de stentor, le manager entonna un refrain de régiment américain au vocabulaire particulièrement fleuri. Gillette rougit tandis que Ed Trite éclata de rire, un petit rire grinçant, fort déplaisant à entendre.
L' homme définitivement saoul offrait un triste spectacle. Maintenant la sueur ruisselait en cascade de son visage, il avait chaud, tellement chaud.
On était proche du rideau final. Sentant une soif inextinguible, Gordon Horf voulut jusqu’à la fin des temps tremper ses lèvres dans une sorte de liqueur dont il avait oublié le nom.
Au vingt-huitième verre, Gordy, les deux mains agitées de petits tremblements incoercibles, chancelait comme s’il avait reçu un coup de poing violent à l’estomac.
Un éclair passa dans les grands yeux bleus de Gillette. Telle une petite fille, elle passa sa main sur sa bouche. De son côté, le chanteur subjugué par l’attraction levait prématurément les bras au ciel en petit vainqueur de salon.
- Affaire sûre ! Mon cadeau d'anniversaire avant l'heure !
C’était la fin. Gordy bégaya une longue tirade se croyant sûrement à Buckingham Palace.
-Je… je l’ai dit de vive voix à l’amiral Stonebraker : nous ne dis...posons pas de moyens suffisants pour empêcher un dé...barquement japonais et comme nous n’avons plus de totortor...pilles, nous devons aller en chercher à Corregigigidor...
Que pouvait sa volonté contre un corps alourdi par un trop plein d’alcool ? Il fit un suprême effort pour reprendre le dessus mais hélas, il s’écroula face contre terre ivre mort sans que Tab puisse cette fois-ci le retenir car ce dernier, légèrement en retrait, était en train d’engloutir un Banana Split avec délectation.
(à suivre...)
Lisez !
La grandeur interne de l'insecte scintillant de mille dégoûts
Sous le coup de l’émotion, Gillette se mit à pleurer comme une fontaine. Une larme émancipée roula alors sur sa joue droite, dégringola doucement sur son menton sublime pour finir de manière négligeable on ne sait où. Pour l'heure, sa destinée semblait un établissement de nuit dépourvu de flonflons tape-à-l’œil.
-A-t-il eut une syncope ? questionna-t-elle les mains tremblantes.
-En tout cas, il a l’air mal fichu affirma Tab en léchant sa cuillère.
D’un bond, Ed Trite s’accroupit près du pauvre Gordy puis écouta un instant.
Au grand soulagement de tous, Gordy ronflait comme un ours du Dakota du Nord. On pouvait respirer.
Le crooner compta sur ses doigts : 8… 9… 10 ! Abandon par K.O ! J’ai gagné mon pari !
Vous deux, aidez moi maintenant à le mettre sur le canapé. C’est qu’il a pris une bonne cuite ce lourdaud !
Le chanteur déploya un vaste mouchoir et épongea le visage de son manager
-Ce drôle de zig va dormir une heure ou deux, ne vous en faites pas, tout ira bien pour lui, il s’en remettra, c’est un dur. Brusquement, il s’adressa d’un ton sec à la jeune femme qui rougit mortellement gênée. Elle fixa le plancher d'un regard obstiné pendant le discours du Boss.
-Mademoiselle Rush, cette folle matinée et son aboutissement auront au moins servi à quelque chose. Vous voyez, personne, je dis bien personne ne peut me résister ! Alors à l’avenir, puisque nous allons travailler ensemble, vous suivrez mes instructions à la lettre sans faire de vague. capice ? Sachez que je voulais avant tout être le premier artiste américain à engager un attaché de presse femme ou agent de publicité selon mon humeur du jour… Rendez-vous donc demain même heure, même endroit, nous parlerons entre autres de ma future tournée en Californie . En sortant Mademoiselle, voyez une secrétaire de l'agence pour les papiers.
Gillette accepta docilement d’un signe de tête, trop chamboulée pour parler. Sur le pas de la porte, elle eut comme une vague hésitation puis s'engagea dans le couloir sans se retourner.
( à suivre...)
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La grandeur interne de l'insecte scintillant de mille dégoûts
C'est l'après-midi de ce même jour que Gillette après un rapide déjeuner se retira dans son hôtel pour faire la sieste mais auparavant, comme il faisait une chaleur bolivienne, elle enleva ses vêtements pour se retrouver comme le lendemain de sa naissance... presque nue.
Lasse mais apaisée, elle s'endormit.
Le réveil fut pénible.
-Me voilà chouette, grommela-t-elle. Maintenant que j'ai une vision nette de la situation, je me demande si j'ai bien fait d'accepter ce travail... bah... il me semble pourtant que je prends mes décisions avec sagacité et que j'agis avec toute la circonspection nécessaire. Il faut que je besogne un peu plus posément et adroitement à l'évolution de mes ambitions pour faire en sorte que l'on me porte une considération croissante mais c'est vrai, les raisons de s'irriter ne peuvent pas toujours disparaître. Je peux toujours atténuer leurs effets si je me charge de patience, d'optimisme et
pour cela, je fais confiance à ma finesse d'esprit.
C'est alors qu'elle se rappela les papiers qu'elle avait signés la veille poussée par la volonté de quitter au plus vite l'agence publicitaire Bard-Campbell.
-Je...je suis engagée... je n'en reviens toujours pas...
Une impression de lassitude se dégagea de sa personne. Gillette sentit que ce job ne pouvait lui apporter qu’une multitude de désagréments.
En entrant dans la salle de bain, elle s'aperçut que le carrelage était sale et que le savon laissé dans le lavabo sous le robinet qui gouttait, avait la taille d'une noix. Décidément, elle valait mieux que ça. Gillette sortit le tube d'aspirine de l'armoire à pharmacie et en avala un comprimé.
La vie en société crée des obligations et la propreté est la principale d'entre elles aussi,
la jeune femme prit donc un bain relaxant, se lava les cheveux et les releva sur le haut de sa tête en un chignon qu'elle appelait sa sombre couronne royale puis se maquilla. Elle eut juste le temps de mettre une robe rouge très classique (mettant en valeur ses formes) que l'on frappa à la porte.
(à suivre...)