Ce texte n'est pas de moi mais reflète à 100% ce que j'ai vécu
L'effet tunnel
Dans ce pays, les tunnels ne laissent personne indifférent, au point que c’est
un tunnel que les Suisses ont mis sur leur premier billet de banque.
Signature des grandes villes, les tunnels du métro de Moscou, profonds,
inexpugnables, impeccables, ceux du métro de New York, bordéliques,
efficaces, bruyants, ceux du métro de Paris, compliqués, omniprésents,
langagiers, ceux de Rome, de Madrid, de Beijing reflètent bien souvent les
caractéristiques de la ville, de la civilisation qui les a percés.
Un tunnel c’est évidemment le moyen de passer de l’autre côté. Les Alpes
suisses en sont quadrillées. Les habitants des pays qui gardaient jadis les
cols, et aujourd’hui gèrent le trafic, ont toujours un lien particulier pour ces
ouvrages.
Les accidents qui s’y produisent, rares mais toujours très graves,
s’étalent dans la presse.
Il y a d’autres tunnels, qu’on voit moins souvent. Des tunnels qui mènent
à l’autre versant de la réalité. Ceux du CERN, en rond, qui rassemblent
comme des moutons les particules élémentaires de l’univers. Installations
colossales et souterraines, souvent décriées, mal comprises, mais où le
monde de demain se forge, parfois par hasard.
L’un de ces hasards, c’est l’invention de l’imagerie nucléaire des cancers. Je
me suis retrouvé, le 25 novembre 2024, dans le tunnel d’un scanner nucléaire à
positrons, qui cherchait à savoir si une tumeur récemment découverte sur une
glande surrénale allait me tuer à brève échéance. Autant dire que ce tunnel-
là peut s’effondrer sans crier gare.
Après une injection de fluor radioactif, j’ai glissé dans la pénombre laiteuse,
avalé par un capot de plastique couleur crème derrière lequel tournaient à
toute vitesse des appareils de captage et des flux de données.
On a pris 6747
clichés de mon enveloppe corporelle ; on m’a coupé en rondelles numériques
; on m’a fait passer tout l’alphabet grec par les entrailles. Puis je suis ressorti.
Une dame en blouse blanche est venue me dire « c’est bénin », comme on
annonce le sexe d’un nouveau-né.
Je viens de vivre une renaissance.
Une renaissance, et une reconnaissance de ce que la physique a fait pour
moi ce jour-là, et de ce que la vie a de lumineux en cet automne, de l’autre
côté du tunnel.
Je suis aussi passé par un de ces tunnels plusieurs fois j'en ai même des DVD que je n'ai jamais regardé.
Prends bien soin de toi mon petit Suisse.
J'ai eu du mal a cliquer sur le topic effet tunnel croyant que t'allais parler de cette mouvance sur les EMI dont les "patients" et des "spécialistes" témoignent sur ce qu'est la mort pour attirer l'attention des peureux
Tu es surement passé toi aussi par un tunnel pour naitre, c'est pas agréable je pense ce couloir pour passer du cocon climatisé dans tous les sens du terme au monde .
Mais tu es en forme
Ça rend claustrophobe ce truc.
Sinon, on en avait plein des fantasmes sur les tunnels de survie en Suisse, dans ma cour d'école, on croyait que les montagnes étaient en gruyère, et que toute la population pouvait s'y réfugier, s'armer, et résister à tout type de guerre et de catastrophe, on voyait un peu les Suisses comme des surhommes, en fait.
C'est une vision qui date des années 60. On voyait les tunnels s'enfoncer presque au cœur de la Terre. C'est que ça creuse loin la tête d'un enfant entre une heure d'arthmétique et une heure de géographie.
Oh putain, tu prends le bon côté du tunnel ?
Dur en fait.
Que du bonheur NoeufNoeuf et heureusement !
Je suis très heureuse pour toi et je me doute de ton soulagement