Chères sœurs, chers frères,
Jeuxvideo.com est l'antichambre de la vie réelle. Bien sûr, certains y viennent pour le plaisir, pour échanger autour de leur passe-temps ou de leur passion, il s'agit d'un site consacré aux jeux vidéos après tout. Mais d'autres y recherchent une fraternité qu'ils ne sont pas parvenus à obtenir dans la vie réelle. Pour certains d'entre nous, ce site et ses forums, représentent une étape sur la route de l'épanouissement social qu'ils n'ont pas réussi à franchir. Par simple timidité ou dans les cas plus sérieux à cause d'une pathologie sociale, ils ont préféré la sécurité procurée par l'écran d'ordinateur à la terreur que leur inspire les membres de leur propre espèce. Mais d'autres auront déjà expérimenté les désillusions de la vie réelle, auront été confrontés à la pression adaptative qu'elle nous impose et se seront montrés incapables de renier ce qu'ils sont fondamentalement.
La nature aime la diversité mais l'homme l'abhorre au plus haut point. La différence représente une menace aux yeux de la majorité car la majorité est composée d'êtres influençables dont la personnalité est si peu affirmée qu'elle n'a guère résisté à l'uniformisation induite par la socialisation. Bien sûr la tolérance est promue à l'égard des différences les plus évidentes, les plus ostentatoires sans mauvais jeux de mot. Tolérance à l'égard des différentes ethnies, des différentes cultures, des différentes religions ou des différentes orientations sexuelles. Mais pour certains, la différence prend une forme plus subtile et en même temps plus profonde. Qu'en est-il de ceux qui ne parviennent à s'inscrire dans aucune culture, pas même celle du pays qui les a vu naître ? De ceux qui se sont forgés leur propre système de valeur, leur propre spiritualité ? De ceux dont la différence rebute tellement qu'elle les prive de vie sexuelle et affective.
Je croyais être unique, conséquence d'un narcissisme de survie pour supporter l'image de moi qui m'était renvoyée. J'avais tort. Nous ne sommes certes pas en tous points identiques. Certains s’asphyxient dans la haine tandis que d'autres n'éprouvent qu'une mélancolie chronique. Nos motifs précis de frustration, de désespoir ou de colère diffèrent en fonction de nos histoires personnelles. Certains d'entre nous auront eu la chance d'être bien nés, d'autres ne connaîtront toute leur vie que la pauvreté. Certains auront vu leur intégration sociale entravée par leur apparence tandis que d'autres bénéficient d'un physique qui ne laisse rien transparaître de leur isolement personnel. Enfin il y a ceux qui sont déscolarisés et vivent au crochets de leurs parents ou de l’État mais d'autres ont bel et bien réussi leur vie professionnelle... et uniquement professionnelle. Car aussi haut qu'ils se soient hissés, ils n'auront jamais pu se défaire de cette nature de paria qui leur colle à la peau. En dépit de nos différences, une chose nous unit. Nous avons tous en commun de ne pas nous sentir à notre place. Non pas dans notre famille, à notre travail ou au sein notre cercle de fréquentations. Mais dans le monde tout entier tel qu'il est aujourd'hui, au sein de cette espèce à laquelle notre génome nous associe contre notre gré. En ce sens nous sommes des paria.
J'ai fini par comprendre que ce sentiment aussi simple soit-il est ce qui caractérise le mieux les gens comme nous. Couleur de peau, religion, orientation sexuelle : autant de différences superficielles dont la compréhension et l'acceptation mutuelle n'est entravée que par la bêtise humaine. Notre différence à nous est de ne pas disposer du socle de socialisation fondamental nécessaire à la compréhension d'autrui et par autrui. Une incompatibilité avec l'altérité qui nous a poussé et nous repousse encore et toujours à trouver refuge sur internet. Pourtant notre génome ne ment pas : nous sommes des homo sapiens bien que nous ne nous trouvions aucun point commun avec les autres spécimens. Nous appartenons à une espèce sociale et aussi misanthrope que certains d'entre nous se proclament, jamais ils n'ont pu totalement renoncer au désir d'une chaleur humaine réconfortante. Le bonheur nous semble exclut non pas en raison de ce qui nous arrive dans la vie mais de ce que nous sommes. Un déterminisme absolu qui ne saurait être brisé qu'à condition que nous nous regroupions, que nous nous unissions. Car si nous sommes seuls c'est parce que nous sommes rares et donc dispersés.
En créant ce premier lieu de rassemblement, et j'espère que d'autres viendront, je souhaite nous permettre de trouver une solution commune à nos détresses personnelles. Ici, nous pourrons nous apporter mutuellement tout ce que le commun des mortels nous refuse : amitié, affection, amour, reconnaissance, écoute, sollicitude... Toi qui songe à commettre l'irréparable, fut-ce à ta propre encontre ou à l'encontre d'autrui, renonce à cette idée morbide l'espace d'un instant. Tu seras libre d'y céder si nous échouons à t'aider. Mais essaie d'abord ma solution, pour quelques temps au moins.
Si tu te reconnais dans cette description, si toi aussi tu te sens paria alors clame le à haute voix, hurle-le de sortent que tes voisins l'entendent. Déchire le silence oppressant de la nuit qui ne t'a que trop longtemps rappelé la souffrance de la différence. Pousse ce cri primal, symbole de ta renaissance en tant que paria affirmé et fier de ce qu'il est. Abandonne ton état civil, il ne te définit pas. Ce nom appartient à la vie réelle dans laquelle tu n'es pas parvenu à trouver ta place. Ton pseudo en revanche est l'identité sous laquelle tu t'épanouiras en compagnie de tes semblables. Et n'oublie jamais qu'on ne devient pas paria, on naît ainsi. Nous sommes un peuple, nous sommes une race. Et ensemble, nous pouvons modifier la sémantique de ce mot qui nous caractérise le mieux. Ensemble nous pouvons donner un sens positif au mot “paria” et l'empreindre de fierté.
Mon nom est Rtas et je suis un paria.
Dat pavée
J'ai du me tromper sur ce site, il ne regroupe que des gens heureux et biens dans leur peau.
Avant d'avoir lu, cimer chef
J'ai tout lu mais nous ne sommes pas tous malheureux, certains sont là uniquement pour se détendre en profitant au passage pour cracher sur la gueule des gens sans se sentir coupable de leurs injures.
Bel initiative tout de même
J'ai tout lu mais nous ne sommes pas tous malheureux, certains sont là uniquement pour se détendre en profitant au passage pour cracher sur la gueule des gens sans se sentir coupable de leurs injures.
Je le sais et je ne m'adresse qu'à une minorité de ce forum.
up
Si vous ne savez pas quoi dire pour commencer, je vous propose de vous présenter : situation professionnelle et sociale, raisons de votre incapacité ou de votre refus volontaire d'intégration.
up
up
Je ne me sens pas concerné mais je te up, l'ami. Puisse le Seigneur te guider afin que tes problèmes ne soient plus!
Merde, je suis démasqué.
Merci
Mais il n'est pas question de MES problèmes. J'ai mis du temps à le comprendre mais je sais aujourd'hui que nous sommes nombreux à être dans la même situation.
De plus, je pense que tu n'as pas compris le fond de mon message. Mes problèmes et ceux de mes semblables seront toujours. Ils sont structurels et non conjoncturels.
Akashi, n'hésite pas à nous en dire davantage sur toi.
Quelle est ta situation sociale, professionnelle ? Quels sont les principaux éléments qui te rendent incompatibles avec ceux que nous prendrons coutume d'appeler "les autres" ?
up
Le 15 octobre 2015 à 01:02:58 RtasVadumee a écrit :
Chères sœurs, chers frères,Jeuxvideo.com est l'antichambre de la vie réelle. Bien sûr, certains y viennent pour le plaisir, pour échanger autour de leur passe-temps ou de leur passion, il s'agit d'un site consacré aux jeux vidéos après tout. Mais d'autres y recherchent une fraternité qu'ils ne sont pas parvenus à obtenir dans la vie réelle. Pour certains d'entre nous, ce site et ses forums, représentent une étape sur la route de l'épanouissement social qu'ils n'ont pas réussi à franchir. Par simple timidité ou dans les cas plus sérieux à cause d'une pathologie sociale, ils ont préféré la sécurité procurée par l'écran d'ordinateur à la terreur que leur inspire les membres de leur propre espèce. Mais d'autres auront déjà expérimenté les désillusions de la vie réelle, auront été confrontés à la pression adaptative qu'elle nous impose et se seront montrés incapables de renier ce qu'ils sont fondamentalement.
La nature aime la diversité mais l'homme l'abhorre au plus haut point. La différence représente une menace aux yeux de la majorité car la majorité est composée d'êtres influençables dont la personnalité est si peu affirmée qu'elle n'a guère résisté à l'uniformisation induite par la socialisation. Bien sûr la tolérance est promue à l'égard des différences les plus évidentes, les plus ostentatoires sans mauvais jeux de mot. Tolérance à l'égard des différentes ethnies, des différentes cultures, des différentes religions ou des différentes orientations sexuelles. Mais pour certains, la différence prend une forme plus subtile et en même temps plus profonde. Qu'en est-il de ceux qui ne parviennent à s'inscrire dans aucune culture, pas même celle du pays qui les a vu naître ? De ceux qui se sont forgés leur propre système de valeur, leur propre spiritualité ? De ceux dont la différence rebute tellement qu'elle les prive de vie sexuelle et affective.
Je croyais être unique, conséquence d'un narcissisme de survie pour supporter l'image de moi qui m'était renvoyée. J'avais tort. Nous ne sommes certes pas en tous points identiques. Certains s’asphyxient dans la haine tandis que d'autres n'éprouvent qu'une mélancolie chronique. Nos motifs précis de frustration, de désespoir ou de colère diffèrent en fonction de nos histoires personnelles. Certains d'entre nous auront eu la chance d'être bien nés, d'autres ne connaîtront toute leur vie que la pauvreté. Certains auront vu leur intégration sociale entravée par leur apparence tandis que d'autres bénéficient d'un physique qui ne laisse rien transparaître de leur isolement personnel. Enfin il y a ceux qui sont déscolarisés et vivent au crochets de leurs parents ou de l’État mais d'autres ont bel et bien réussi leur vie professionnelle... et uniquement professionnelle. Car aussi haut qu'ils se soient hissés, ils n'auront jamais pu se défaire de cette nature de paria qui leur colle à la peau. En dépit de nos différences, une chose nous unit. Nous avons tous en commun de ne pas nous sentir à notre place. Non pas dans notre famille, à notre travail ou au sein notre cercle de fréquentations. Mais dans le monde tout entier tel qu'il est aujourd'hui, au sein de cette espèce à laquelle notre génome nous associe contre notre gré. En ce sens nous sommes des paria.
Les passages que j'ai souligné m'ont beaucoup interpellé, j'aime rencontrer des gens qui parlent la même langue que moi, ça me réconforte.
Je suis étudiant, je viens de passer 3 ans a errer dans les études supp sans grand succès et j'entame une nouvelle formation sans savoir si réellement l'épanouissement se trouve au bout. J'ai même de gros doute, j'me débrouillerai surement pour me bricoler une petite place au sein du système mais peu de chance qu'elle me rende heureux. Le bonheur est une quête que je n'abandonnerai pas, mais que j'effectue avec mélancolie, avec la volonté de ne pas finir asphyxier par la haine naissante qui tente de me maîtriser.
Désolé, ça fait kikoo dark attitude mais j'aime bien m'exprimer comme ça quand il est tard... Ça vient tout seul.
Note : Désolé pour le double post.
Et socialement, tu as ou as eu des amis ?
On dirait que n'as tout simplement pas trouvé ta voie professionnelle.
up
Le 22 octobre 2015 à 13:18:23 RtasVadumee a écrit :
Et socialement, tu as ou as eu des amis ?On dirait que n'as tout simplement pas trouvé ta voie professionnelle.
Ouai j'ai toujours réussi a me faire des amis partout où je suis allé, ou plutôt des potes, je suis très apprécié même si moi j'apprécie pas forcément les gens, en principe je suis proche d'un petit groupe de 2-3 personnes à la fois et c'est tout. Mais ça c'était pendant mes études jusqu'à maintenant. Now me reste plutôt des contacts, mes meilleurs potes avec qui je continue à parler mais c'tout. Je vois plus personne ou très rarement genre 2 fois par mois je vois un groupe de potes.
Niveau pro, sous la pression du marché de l'emploi je croule sous l'anxiété de pas y trouver ma place. Etant de loin la personne la plus improductive du monde dans une société où la compétitivité prime sur tout. Je pense que je vais aux devants de grandes galère.