Synopsis :
Noga, harpiste israélienne de l'Orchestre municipal d'Arnhem, aux Pays-Bas, s'apprête à jouer en soliste le Concerto pour flûte et harpe de Mozart, le couronnement de sa carrière. Il lui faut y renoncer lorsque son frère Honi la supplie de revenir à Jérusalem pour occuper le vieil appartement familial afin qu'il ne soit pas récupéré par ses propriétaires avides durant l'absence de leur mère, partie vivre dans une maison de retraite de Tel-Aviv. Lorsque Noga s'installe, son frère lui déniche des rôles de figurante. Elle se prend au jeu, passe de rôle en rôle, libre de toute attache, curieuse de renouer avec un pays et des compatriotes oubliés dans son confortable exil néerlandais. Elle découvre un quartier métamorphosé par les juifs orthodoxes, retrouve un ancien voisin religieux, fait la connaissance d'Eléazar, inspecteur de police à la retraite, éternel figurant du cinéma local, soupirant paternel et platonique. Et voilà que soudain, son passé la rattrape en la personne d'Ourya, son ex-mari...
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Mon avis :
J'ai découvert ce bouquin par hasard dans un appartement en voyage en Grèce, bouquin traduit en français qui plus est. J'avais personnellement besoin (sans m'en rendre compte sur le moment) de lire quelque chose d'israélien (compte tenu du contexte actuel de guerre), tout en craignant l'aspect potentiellement politisé qui pourrait s'en dégager.
Il s'agit d'un bouquin en réalité très peu politisé, même si l'influence des orthodoxes dans certains quartiers de Jérusalem y est décrite (de manière pessimiste). J'ai lu par ailleurs que l'écrivain était plus ou moins engagé, simplement ce bouquin parle plutôt d'une femme, et de manière connexe de sa famille.
Il y a peu d'éléments narratifs exaltants dans le bouquin, qui se contente de suivre quelques mois de la vie d'une femme, qui retourne en Israël pour aider sa mère et son frère ponctuellement, et qui se retrouve quelque part figurante, dans les différents sens du terme (au propre avec son rôle de figurante à la volée, et au figuré dans le sens où elle ne vit pas vraiment sa vie mais se contente de la survoler).
Un élément symbolique fort arrivera néanmoins à la fin du bouquin, indiquant plus ou moins qu'elle quitte dorénavant son rôle de figurante. C'est très symbolique et je ne suis même pas sûr qu'on puisse y déceler un propos particulier (ou alors en sous-sous-texte), mais c'est plutôt puissant.
Même s'il se passe peu de choses "surprenantes" et qu'il n'y a que peu d'action, le bouquin est bien raconté, de manière élégante, avec des personnages intéressants. C'est une tranche de vie, pour un public qui aime des récits plutôt "matures" (ce n'est pas compliqué à lire par contre, et tant mieux).
Je n'ai pu m'empêcher de penser à une adaptation cinématographique de ce bouquin qui pourrait le sublimer. Il faudrait faire un film dans le style de Wong Kar Wai (In the mood for love), ça aurait un certain cachet.
(l'auteur est connu pour d'autres bouquins, mais c'était pas mal de commencer par hasard par celui-ci)
(7,5/10)
Message édité le 17 juillet 2024 à 17:19:36 par linkdupasse