Eh, dites !
Vous connaissez la comptine ?
J'me souviens de Sétanta, sacré gaillard,
Si costaud qu'il mettait en pétard,
Braillards autant que pétochards.
Les gens tremblaient en l'voyant
Avec ses bras impressionnants,
Attirant bien des regards méchants.
À son seul ami, son fidèle destrier,
Sétanta à Sainglend était lié.
Mais nul autre, de lui se souciait.
Pourquoi ? Oh, pourquoi Sétanta ?
Longtemps, Dub Sainglend désespéra.
Puis enfin, il comprit tout cela.
« Prenez les armes, engagez-vous,
Car un guerrier toujours se dévoue,
Et jamais ses amitiés ne se dénouent. »
Sétanta prit donc les armes,
Mais le peuple sonna l'alarme,
Toujours insensible à son charme.
Pourquoi ? Oh, pourquoi, Sétanta ?
Longtemps, Dub Sainglend désespéra.
Puis enfin, il comprit tout cela.
« Travaille les dons reçus des dieux,
Bouclier, épée ou même épieu,
Ainsi auras-tu les amis que tu veux. »
Sétanta était sans égal l'arme à la main,
Mais seul il demeura jusqu'à la fin.
Aucun ami il ne se fit, à son grand chagrin.
Pourquoi ? Oh, pourquoi, Sétanta ?
Longtemps, Dub Sainglend désespéra.
Puis enfin, il comprit tout cela.
« Apprends à manier une autre épée,
Que les méchants soient châtiés !
Est-ce ainsi que se noue l'amitié ? »
Sétanta attaqua seul l'ennemi,
Un millier d'armes venant à lui,
Avec Sainglend surmonta l'ordalie.
Terrassant ses ennemis un par un,
Jusqu'à en voir finalement la fin,
Il ne céda pas un pouce de terrain.
« Ayant obéi aux ordres donnés,
Des amis je vais enfin attirer. »
Sétanta rentra chez lui, et là,
Il vit qu'on ne l'attendait pas.
Hors la maison, désespéré, il pleura.
Quand on le vit, ce ne fut que cris,
insultes, mensonges et vilenies.
Les gens n'avaient pour lui que mépris.
Pourquoi ? Oh, pourquoi Sétanta ?
Longtemps, Dub Sainglend désespéra.
Puis enfin, il comprit tout cela.
« Craignent-ils que tu sois maudit ?
Va au diable et disparais dans l'oubli.
C'est là qu'on se fait les meilleurs amis. »
Que devint le féroce Sétanta ?
Avait-il tant péché que ça,
Pour que son nom on oublia ?
Pour le monde d'en bas il partit,
Où une lance légendaire le soumit,
À une reine sombre par lui éblouie.
Pleure, Sétanta, pleure.
L'acier n'offre nul réconfort,
Ni aux faibles ni aux forts.
Tu n'as pas d'amis, que des morts.
Voilà ce qu'on obtient en réunissant tous les extraits de la comptine chantée par les enfants. J'ai tout rassemblé pour voir si elle pouvait annoncer quelque chose à propos de la suite de la série, mais en fait il semble que ce n'est que l'histoire de Sétanta (plus connu sous le nom de Cú Chulainn) et de son destrier Dub Sainglend.