Salut à vous deux, geekfrvideos et ovdark,
Je réactive un peu la conversation, en espérant que vous serez de nouveau disposés à en discuter.
Je viens de finir Rime, j'ai fait un seul run pour l'instant (le 2ème est prévu d'ici peu car il est important à mon sens pour profiter pleinement du jeu), il me manque le dernier trou de serrure, 2-3 jouets, des tenues et quelques fragments. Bien évidemment, je fus stupéfait de cette fin que je n'avais pas vu venir, comme beaucoup de joueurs. Que d'émotions, de poésie et de pureté malgré la dominante tragique. Une bien belle expérience de jeu.
Forcément, la fin fait cogiter sur la signification et la symbolique de toute l'aventure qu'on a vécue. On a envie de comprendre le rôle et la place de chaque élément dans la narration.
Je viens échanger avec vous là-dessus car vous avez je pense les 2 explications les plus plausibles que j'ai vues. Pour information, personnellement, j'avais interprété les choses de la même façon que geefrvideo. Pour moi, les développeurs ont voulu matérialiser et illustrer le cheminement de l'état d'esprit du père faisant le deuil de son fils, et ce en utilisant l'univers imaginaire qu'avait le garçon de son vivant, comme tout enfant qui se respecte. Toutes ces embûches, tous ces mécanismes à débloquer, ces labyrinthes dont on doit sortir, représentent pour moi la complexité à passer les différentes étapes d'un deuil pour finalement en arriver à l'acceptation, fin je dirais la plus optimiste qu'on puisse envisager (si on reste à la colère, à l'espoir d'un miracle ou à la déprime, c'est la folie ou le suicide qui guette ...).
Concernant ta vision ovdark, qui est également très intéressante, j'aurais quelques questions :
- Prenons par exemple l'étape de la colère : pour toi, qui est en colère et pourquoi ?
- L'enfant qui meurt de chagrin, n'est-ce pas un peu "gros" comme mort ? Une simple balade en bateau avec son père qui tourne au cauchemar me paraissait plus envisageable et "réaliste" ...
- Le rôle de la mère : n'est-elle pas simplement là pour appuyer la dimension tragique de l'histoire ? Un père veuf vivant seul avec son enfant qu'il finit par perdre lui-aussi. Les fresques sont là pour illustrer la déjà triste petite enfance du garçon dont la mère tombe malade.
- Chose importante qui m'interpelle dans ta version : tu dis finalement que c'est l'enfant qui vit son propre deuil. Comment peut-on vivre son propre deuil ? A la rigueur qu'il vive sa mort, je te dis oui pourquoi pas, mais faire le deuil de soi, n'est-ce pas compliqué ? ^^ A mon sens, ça peut difficilement être lui-même qui est dans le refus, la colère, le marchandage, la déprime puis l'acceptation de sa mort. Ca ne peut qu'être quelqu'un d'autre qui ressente cela vis-à-vis de lui. Je pense que le jeu se place bien après la mort de l'enfant et non avant ou pendant.
Bon je m'arrête là, je suis sûr que ce pavé va déjà donner lieu à des réactions et questions ... ou pas selon votre choix bien sûr !
En tout cas, merci pour vos deux interprétations. Comme quoi le jeu vidéo peut vraiment amener à réfléchir et à ouvrir des sujets qui tiennent la route.
Bonne fin de semaine et au plaisir de vous lire.
Vidéoludiquement, Alex.