Salutations, apprentis sorciers
Oui une fan-fiction sur l'univers de J.K. Rowling comme c'est original
Mais c'est aussi devenu chose rare aujourd'hui paradoxalement
J'ai moi-même l'impression de me téléporter dans le JVC de 2010 en ouvrant ce topic
J'avais initialement commencé cette fic ici-même il y a deux ans, et avec l'arrivée prochaine du jeu, je me suis motivé à la reprendre depuis le début, en améliorant et développant certaines choses. J'en profite donc pour la (re)poster au cas où certaines personnes seraient intéressées par un petit peu de lecture.
A noter qu'il s'agit d'un récit totalement inédit prenant place dans une chronologie parallèle à celle de Harry Potter, c'est-à-dire que vous ne retrouverez aucun personnage de cette saga littéraire dans le récit. En revanche, les lieux, les sortilèges et autres nombreux aspects du monde magique imaginé par J.K. Rowling seront bien évidemment repris. Je procède ainsi afin de ne pas entacher l'œuvre d'origine et me permettre un peu plus de libertés sur certaines choses.
Les thèmes vont essentiellement se rapprocher de ceux abordés dans La Coupe de Feu, mais il y aura aussi certains éléments piochés depuis L'Ordre du Phoenix et Les Reliques de la Mort. Je reste assez vague pour pas trop en dévoiler.
Autre chose : je ne suis pas un parfait incollable sur cet univers, donc il est possible que les plus hardis d'entre vous puissent repérer de temps à autres quelques petites erreurs. En tout cas s'il y en a, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Tout type de retour, conseil, avis ou autre est bon prendre naturellement.
Bonne lecture.
CHAPITRE PREMIER - UN SEPTIÈME DÉPART
Le moteur à vapeur du Poudlard Express commençait à gronder, ici, dans l’enceinte secrète de la gare londonienne de King’s Cross. De voluptueux nuages d’un gris tamisé s’échappaient continuellement de la cheminée de sa locomotive écarlate pour aller embrasser la marquise quelques mètres plus haut.
Nous étions le 1er septembre et il était bientôt onze heures du matin. Le quai surélevé de la voie 9 3/4 était noir de monde et tous accouraient ci et là dans un tumulte croissant, bien que suffisamment contrôlé par les quelques agents chargés de la sécurité de la station. Pour Tom, ainsi que le reste des jeunes apprentis sorciers, il était enfin temps de dire au revoir à sa famille et de partir s’installer confortablement avec ses camarades et proches amis à l’intérieur de l’un des nombreux compartiments du train, dans lequel ses bagages et autres affaires importantes y étaient déjà entreposés.
Comme chaque année, Elizabeth, sa mère, essaya tant bien que mal de retenir les quelques larmes qui perlaient une à une sur ses pâles pommettes. Elle était si ravissante en ce jour de rentrée, comme tous les jours d’ailleurs. C’était bien certainement une femme qui prenait soin de son apparence. Elle fourra discrètement l’un de ses petits mouchoirs dans une poche de son manteau en laine avant de tomber presque instinctivement dans les bras de son enfant. C’était devenu comme un rituel pour eux. Un rituel qui ne s’éternisera plus cependant, car aujourd’hui, il s’agissait de la dernière rentrée à Poudlard pour Tom. Le jeune homme enroula à son tour ses bras autour de sa mère et ferma les yeux.
Un septième départ, un dernier au revoir. Une ultime année à l’école des sorciers.
Plusieurs pensées, mélangées à de nombreux souvenirs, se bousculèrent dans la tête du jeune sorcier à cet instant. Un étrange sentiment, mélange de tristesse et de nostalgie, le frappa de manière inattendue. Alors que l’embrassade lui semblait être plus longue encore que celle des précédentes années, des images circulèrent dans son esprit, lui montrant en quelques fractions de seconde tous ces moments forts qu’il avait vécu ces six dernières années. Bientôt, des voix familières vinrent s’inviter dans ses visions : celles de ses parents dans un premier temps, puis celles de ses cousins, de ses amis, de ses professeurs. Il avait l’impression de revivre une partie de sa vie, mais de manière accélérée. Il assistait à nouveau à toutes ces rencontres, ces bêtises d’enfance et d’adolescence, ces épreuves et autres moments de peine, mais aussi de gloire qu’il avait vécu jusqu’alors.
Après de longues secondes de silence, Tom mit fin à l’étreinte en se décollant délicatement du corps de sa mère. Il ouvrit à nouveau ses yeux et peina également à cacher ses émotions.
Son regard se tourna ensuite lentement vers celui de son père, William, qui se tenait juste derrière son épouse. A moitié caché par d’épaisses volutes de fumée, son imposante stature se dévoila progressivement. Un large sourire affectif semblait se dessiner sur son visage. Un sourire que Tom rendit automatiquement tandis que son père venait à son tour l’étreindre, brièvement, mais avec force. En se retirant, William hocha la tête en fixant son fils des yeux, sans dire un mot. C’était comme s’il voulait lui assurer qu’il allait être à la hauteur cette année, et qu’il ne s’inquiétait pas pour lui.
Le petit frère de Tom, Samuel, suivait la même démarche et venait à peine d’en terminer avec Elizabeth.
Ayant trois ans de moins que son aîné, Sam s’apprêtait quant à lui à rentrer en quatrième année. Au fond de lui-même, Tom l’enviait grandement. Mais ce dernier savait que s’il lui disait ça ouvertement, Sam ne le comprendrait pas. Pourtant, il lui restait encore tellement de choses à découvrir, à apprendre, à vivre. Tom aurait tant aimé pouvoir rester encore quelques années à Poudlard, car, malgré certains défauts que l’on pouvait attribuer à cette école et à la scolarité de manière générale, il aimait être là-bas, et il y avait définitivement passé les meilleurs moments de son existence. Cependant, une part de lui savait pertinemment que rester à l’école indéfiniment n’était qu’un rêve bien trop futile. Étant donné qu’il avait atteint l’âge majeur, il lui fallait désormais penser à son avenir, à ce qu’il voulait faire plus tard, dans le si vaste monde des adultes. Heureusement pour lui, les ambitions ne lui manquaient pas. Et ces dernières avaient déjà commencé à germer dans sa tête vers la fin de sa cinquième année.
En effet, Tom s’était très rapidement découvert au cours de sa scolarité une passion folle pour le sport, et, bien évidemment, pour le Quidditch en particulier. D’ailleurs, cette discipline l’obstinait tellement qu’il était prêt à tout pour faire partie de l’équipe officielle de Serdaigle, sa propre maison. Sa détermination avait finalement payé en troisième année, durant laquelle il avait pu obtenir l’un des trois postes de poursuiveur. Dès lors, il n’avait pas arrêté de s’entraîner, de s’exercer et de s’améliorer. Il lui arrivait même de délaisser certaines matières pour se concentrer davantage sur le Quidditch. C’en était devenue une maladie, une addiction. Il commençait déjà à se dire à l’époque qu’il avait définitivement trouvé sa voie. Ainsi, par le biais de grands efforts et d’un esprit d’équipe remarquable, lui et ses partenaires remportèrent cette année-là pour la première fois la Coupe de Quidditch des Quatre Maisons, considérée comme le Graal pour tous les élèves amateurs du sport au sein de l’école.
L’année suivante, son équipe avait malheureusement subit de nombreux chamboulements, avec notamment le départ de certains joueurs - dont leur capitaine - qui avaient terminé leur scolarité, et la grave blessure de leur gardien, qui était presque imbattable dans quasiment tous les matchs. La quatrième année était de fait une année de transition, durant laquelle Tom et ses camarades avaient passé la majeure partie de leur temps à reconstruire une équipe aussi solide que la précédente. Ils n’avaient donc pas remporté la Coupe pour une deuxième fois d’affilé.
Cependant, la cinquième année fut leur plus glorieuse : ils avaient remporté les trois matchs de l’année et battu à plate couture leurs adversaires sur des scores fleuves. Le titre de champion leur était donc bien évidemment revenu cette année. Ils étaient devenus irrésistibles, la meilleure équipe sur tous les plans. C’est à ce moment-là que Tom eut pleinement envisagé d’organiser sa future vie professionnelle autour de ce sport. Il pensait au départ simplement devenir journaliste sportif et travailler dans la presse spécialisée, mais beaucoup de ses proches l’avaient poussé à voir plus grand, en particulier ses parents qui rêvaient de le voir intégrer, à l’avenir, l’équipe nationale d’Angleterre et ainsi participer à de grandes compétitions.
C’est alors avec cet état d’esprit et cette ambition qu’il avait entamé sa sixième année, en ayant un seul objectif en tête : remporter pour la troisième fois la Coupe de Quidditch et ainsi augmenter son palmarès, dans le but de séduire ses futurs recruteurs. Malheureusement, les équipes des autres maisons étaient parvenus entre-temps à rehausser leur niveau de jeu afin de pouvoir à nouveau rivaliser avec Serdaigle, et la compétition fut plus difficile que prévue. Malgré tous leurs efforts - qui coûtèrent d’ailleurs à Tom une pénible séparation avec sa petite-amie, Eloise Davenport, qu’il fréquentait depuis sa quatrième année - les aigles bleus furent finalement vaincus de peu par l’équipe de Serpentard, qui s’était classée première avec seulement vingt points de plus que Serdaigle.
L’année précédente s’était donc conclue sur une note très amère. Au sein de l’équipe, tous étaient frustrés, voire agacés. Leur extrême confiance leur avait mené à sous-estimer aveuglement leurs adversaires, et c’est ce qui a en partie causé leur défaite. C’est pourquoi, avant de se quitter en toute fin d’année, Tom et ses coéquipiers s’étaient promis de prendre leur revanche lors de la prochaine et dernière compétition.
Alors que Sam venait de quitter les bras de son père, Tom lui fit un bref signe de la tête, indiquant qu’il était désormais temps de partir. Le cadet vint timidement se placer à ses côtés tout en lançant un dernier regard vers leurs parents, qui levèrent leurs mains en guise d’ultime au revoir. Tom plaça alors sa main derrière le dos de son frère avant de l’emmener avec lui vers l’une des nombreuses portes du train.
A quelques pas se trouvaient leurs cousins, Abigail, Wesley et Rebecca, accompagnés de leurs parents Richard et Margareth - ou Maggie - Rowner. Cette dernière était la sœur aînée d’Elisabeth. En remarquant Wesley, Sam retrouva le sourire et se précipita immédiatement vers lui pour lui dire bonjour. Wes était son meilleur ami, lui aussi rentrait en quatrième année. Abigail, que l’on surnommait Gale occasionnellement, était la plus jeune et rentrait en troisième année. Enfin, Rebecca avait le même âge que Tom et s’apprêtait donc elle aussi à passer sa dernière année à Poudlard. Tous faisaient parti de la maison Serdaigle, sans exception. D’ailleurs Rebecca en était la préfète-en-chef.
Alors que Tom s’apprêtait à suivre la démarche de son frère, il entendit derrière lui - malgré le brouhaha de la foule - une puissante voix qui lui était drôlement familière :
« Tom Bronks, te voilà mon salaud ! »
Il souffla du nez et rit brièvement avant de se retourner. C’était bien évidemment Mark, son ami de toujours, celui avec qui il avait passé le plus de temps durant toute sa scolarité et avec qui il avait fait les quatre cents coups. Son acolyte, son camarade mais aussi son coéquipier protecteur et batteur dans l’équipe de Quidditch. Il se tenait là, devant lui, droit comme un piquet, les bras écartés et un sourire presque moqueur qui lui montait jusqu’aux oreilles.
« Mark Myers ! répliqua Tom sur le même ton, ça me fait plaisir de revoir ta sale tronche. »
Je me disais bien que j’avais déjà lu ça
Oui, après un des changements majeurs que j'ai fait c'est au niveau du point de vue narratif, j'ai switch entre POV interne à la 1ere personne et POV externe à la 3e personne (comme dans les livres finalement, plus ou moins). En me relisant je trouvais que c'était bien plus agréable, et ça permet plus de libertés pour écrire.
Surtout qu'avant je m'emmêlais un peu trop les pinceaux au niveaux des temps, j'arrivais pas à me décider si je devais faire du présent ou du passé
Là c'est déjà un peu plus clair dans ma tête
Oui ça se voit clairement que t’as progressé niveau écriture et c’est assez cool, j’espère que cette fois ci tu la continueras, ça serait cool
Au moins il y a plus de monde sur le forum et ça va ne faire qu’augmenter dans les semaines a venir
C'est vrai que ça fait plaisir de voir un peu d'activité. L'un des atouts de la sortie d'un tel jeu, c'est que ça permet aux fans de cet univers de se regrouper et d'échanger dans un seul et même endroit.
Oui ça se voit clairement que t’as progressé niveau écriture et c’est assez cool, j’espère que cette fois ci tu la continueras, ça serait cool
J'espère aussi. Pour le moment je me contente de retravailler les chapitres que j'avais déjà posté, mais j'ai déjà le squelette de l'histoire (et une fin) de planifié
Je me permets de up
J'ai pas mal avancé sur la "remasterisation" des chapitres existants, il me tarde de pouvoir enfin continuer celui sur lequel je m'étais arrêté il y a deux ans. D'ailleurs je commence à me rappeler l'une des raisons de pourquoi j'avais momentanément arrêté. Satanés chapitres de transitions, décidemment les plus coriaces terminer.
Courage khey ! Peut être que d’ici la sortie du jeu t’aurais fini cette fic
Hehe, le mois de février va très vite arriver je pense, je ne sais pas si je vais avoir le temps de la terminer avant la sortie du jeu. Tout dépendra de ma motivation je suppose. Il y a tellement de choses que j'aimerais couvrir. Si je devais faire une estimation à la pelle, je dirais que la fic pourrait durer une petite quarantaine de chapitres.
CHAPITRE 2 - COMPARTIMENT D
Mark guidait fièrement Tom à travers les différents compartiments du train. Nombreux étaient ceux qui avaient déjà pris place sur les sièges et dans les cabines. Les deux amis étaient parmi les derniers à monter à bord. Cependant, Mark semblait confiant et plein d’assurance. Il avait l’air de savoir où aller, comme s’il avait réservé des places à leurs noms.
Sur leur chemin, ils rencontrèrent Joshua Hartfield, leur préfet-en-chef. Du même âge, c’était un jeune homme plutôt grand et frêle. Il avait des cheveux clairs bouclés qui retombaient presque au niveau de ses yeux gris. Selon Tom, il n’y avait pas meilleur représentant de la maison Serdaigle que Josh : il était intelligent, courtois, honnête, réfléchi. Même s’ils ne se côtoyaient pas énormément, le jeune poursuiveur voyait en lui une personne de confiance qui prenait à cœur son rôle. Alors que Josh semblait se diriger vers la tête du train, où l’attendait les préfets et préfets-en-chef des autres maisons, Tom et Mark échangèrent avec lui une rapide poignée de main avant de reprendre leur propre route.
En poussant la porte menant vers un compartiment adjacent, Mark se fit soudainement surprendre par sa petite-amie, Wendy Bloomberg, une élève de Poufsouffle. Celle-ci s’agrippa sauvagement à son cou et lui déposa un long baiser sur les lèvres afin de marquer leurs retrouvailles. C’était une mince fille aux courts cheveux blonds. Elle paraissait si minuscule face à l’imposant mètre quatre-vingt-dix du batteur. Tom fronça les sourcils et prit un air moqueur :
« Bon, mademoiselle Bloomberg ce n’est pas tout ça, mais j’aimerais bien que vous me rendiez mon ami s’il vous plait ! On est plutôt pressé. »
Les deux se retournèrent vers lui en grimaçant avant d’esquisser un léger sourire. Wendy enlaça Tom en riant avant de finalement libérer le passage. Assis non-loin se trouvait son petit frère, Todd, qui avait le même âge que Sam et rentrait donc lui aussi en quatrième année. Tom et Mark lui firent un bref signe de la tête qu’il ignora volontairement. Mark ricana un moment avant d’entraîner à nouveau Tom avec lui vers l’arrière du train.
Avant d’entrer dans un compartiment à cabines, ce dernier put repérer ci et là quelques visages familiers. Il y avait entre autres Isaac Owsley, le petit malin de leur maison sur qui l’on pouvait toujours compter, et Eugene Lombard, véritable tête d’ampoule bien souvent désagréable tellement il pouvait la ramener sans que l’on ne lui demande quoi que ce soit dans un premier temps. C’était d’ailleurs le seul de chez Serdaigle à avoir obtenu la mention Optimal dans plus de dix BUSE en fin de cinquième année.
Une fois à l’intérieur du compartiment à cabines, Mark indiqua qu’il ne restait plus beaucoup de chemin à parcourir. Tom remarqua que le couloir était presque aussi étroit que dans les autres wagons, ne laissant presque de la place que pour la largeur d’une seule personne. La vendeuse de friandises avait quant à elle déjà entamé son premier aller-retour dans le train avec son chariot. Non s’en soucier, celle-ci obligea les deux camarades à se réfugier dans l’une des cabines pour la laisser passer.
Ces derniers tombèrent alors nez-à-nez avec Robert Galloway, le capitaine de l’équipe de Quidditch de Poufsouffle, accompagné des frères Wilcox, jumeaux batteurs peu bavards réputés pour leur brutalité pendant les rencontres. Tom pouvait en être témoin personnellement. Cela faisait d’ailleurs un moment qu’il avait arrêté de compter le nombre de Cognards que les frères lui avaient balancé à la figure. La rivalité qu’imposait la compétition était telle qu’ils ne s’étaient jamais tous vraiment appréciés, même si Tom trouvait que ces types étaient de toute façon presque aussi arrogants et détestables que ceux de Serpentard. Il avait donc très peu d’estime envers eux.
Le temps que la sorcière exécutât son passage dans le couloir, un silence peu confortable s’était installé dans la cabine. Mark essaya tant bien que mal de détendre l’atmosphère :
« Ça roule, les mecs ? »
Bien évidemment, aucune réponse ne sortit de leur bouche. Ils gardaient cette espèce de regard vide et agissaient comme si Tom et Mark n’étaient pas là. Les rivaux Poufsouffle étaient tous les trois assis dans la même position : le dos légèrement courbé, les jambes impeccablement pliées à la verticale sur lesquelles reposaient leurs coudes, et les doigts de leurs mains croisés. Une fois le champ libre à l’extérieur de la cabine, Mark et Tom s’empressèrent de sortir dans le but de mettre fin à cette situation qui commençait à devenir un peu trop embarrassante. Pas commode ces bonhommes, avait l’air de penser Mark en mordant ses lèvres et haussant les sourcils.
Soudainement, une légère secousse indiqua aux jeunes hommes que le train venait tout juste de démarrer. Tom ouvrit instinctivement la première fenêtre disponible à proximité et observa méticuleusement les quelques familles encore présentes sur le quai. Il balaya chaque individu du regard mais ne parvint à trouver ses propres parents. Étaient-ils déjà partis ? Peut-être. Impatient, Mark lui empêcha d’en être certain et l’invita à le suivre de plus belle. Tom jeta néanmoins un dernier et vif coup d’œil vers l’extérieur tout en refermant la fenêtre avant de finalement se remettre en route.
Enfin arrivé au fond du couloir, Mark montra l’écriteau au-dessus de la porte du prochain wagon :
« On y est, annonça-t-il en souriant, compartiment D. »
Alors que Tom s’apprêtait à rentrer avec lui, il remarqua du coin de l’œil la présence de son ex-petite-amie, Eloise, derrière la vitre de la cabine située juste à côté d’eux. Elle était là, assise, en train de discuter et de rigoler avec son amie de longue date Carol Haynes. Tom avait pensé à elle tout l’été, la scène de leur séparation lui hantait parfois l’esprit. Il se rendit compte qu’elle lui manquait et à quel point il avait définitivement été stupide l’année dernière. Le Quidditch était si important pour lui qu’il avait involontairement provoqué ce sentiment d’abandon chez elle. Et quand il avait dû choisir entre sa passion et son amour, il n’avait pensé qu’à lui-même et s’était davantage concentré sur le sport. Aujourd’hui, il ne lui restait plus que des regrets, mais il savait que jamais il ne pourrait revenir en arrière. Désormais, il essayait tant bien que mal d’oublier tout ça et de passer à autre chose. Il détourna du regard lorsqu’elle le surprit en train de l’épier.
Mark poussa la porte du compartiment D et laissa Tom passer en premier. Il la referma aussitôt derrière eux avant de s’adresser aux personnes présentes dans le wagon, levant sa voix d’une manière théâtrale :
« Votre attention s’il vous plaît ! Regardez ce que je vous ramène là : un Tom Bronks bien menu, pour le plaisir de vos yeux ! »
Tous se retournèrent et se levèrent en l’acclamant et en tapant des pieds sur le sol. C’était bien évidemment le reste de ses coéquipiers de Quidditch, et ils avaient visiblement bien l’air d’être en forme ce matin !
Adam Parker, son capitaine, lui aussi poursuiveur, fut le premier à venir lui serrer la main.
« Content de te revoir, cap’ ! lui dit Tom en posant sa main sur son épaule.
- Moi aussi, je suis rassuré de voir que notre meilleur buteur soit bel et bien présent et en bonne santé. »
Alors qu’il venait à peine de s’écarter, la haute Rachel Greer vint à son tour accueillir Tom dans ses bras avec force. Elle occupait le troisième et dernier poste de poursuiveur dans l’équipe. Elle avait toujours cette impressionnante carrure d’athlète. Tom remarqua que ses longs cheveux bruns étaient coiffés en queue de cheval, comme si elle était déjà prête pour la compétition à venir. C’était une fille qui avait un fort caractère et qui savait se faire entendre. Si Adam portait le brassard de capitaine, c’était bien pour son habilité à trouver les bonnes stratégies pour chaque match et à diriger la formation. En revanche, quand il s’agissait de motiver les troupes, c’était sur Rachel qu’il leur fallait le plus souvent compter. Elle avait en outre elle aussi un petit frère, Eli, qui rentrait en troisième année.
Ce fut ensuite au tour de Caleb Dawson de venir l’accueillir. Il était le second batteur de l’équipe. C’était peut-être le plus réservé d’entre eux, mais une fois sur le terrain, il était diablement efficace. Vint ensuite Tobias Nielson - que l’on surnommait Tobey - leur gardien charismatique qui savait très bien divertir le public malgré son poste, de par ses arrêts bien souvent spectaculaires qu’il avait l’habitude de sortir lors de situations pourtant désespérées.
Enfin, il ne restait plus que la taquine Alice Miller, leur attrapeuse, douée et très agile. Toute souriante, elle vint enlacer Tom avant de déposer un léger bisou sur sa joue droite. En se retirant, elle rejeta presque machinalement sa longue mèche rebelle blonde derrière l’une de ses oreilles.
Après quelques courtes secondes durant lesquelles chacun de ses partenaires le dévisageait, Mark le prit férocement sous son coude :
« Alors, j’espère que l’on ne t’a pas trop manqué depuis tout ce temps, hein ? dit-il en se moquant. Prêt pour une dernière année ?
- Et comment que je suis prêt, lui répondit Tom avec assurance. »
C est vraiment sympa, on attend la suite avec impatience !
Merci, la suite devrait arriver dans le même rythme, j'ai encore un peu d'avance sur quelques chapitres.
J'ai aussi commencé à rédiger un petit appendice, histoire de s'y retrouver au niveau des personnages et des relations entre eux. Une fois qu'il sera suffisamment complet, peut-être que je l'ajouterais à la fin de chaque chapitre sous une balise (et le mettrais à jour progressivement au fil de l'intrigue). Je pense que ça pourrait faciliter la lecture.
Ettttt mais vraiment force à toi ! Je me régale avec ces deux premiers chapitres ! J’ai vraiment hâte de lire la suite ! En espérant que tu la poste bientôt
En tout cas c’est vraiment propre et on a envie d’en savoir plus
Merci ça fait plaisir
Franchement bravo, ça démarre bien. J'aime beaucoup. Juste un petit bémol, c'est le nombre de personnage cité. Rien que dans le chapitre 2 on a l'équipe complète de Quidditch plus les petits frères de machin, la copine de bidule. Je ne sais pas si tu comptes tous les exploiter d'une manière ou d'une autre. Mais il y en a trop, encore plus pour une fan fiction.
Je ne dis vraiment pas ça méchamment, c'est juste un conseil. J'écris également et je prépare aussi une fan fiction Harry Potter (dans un genre complètement différent cela dit) du coup je me permets un petit conseil amical
Merci pour le retour ! Oui pour le nombre de personnages je conçois tout à fait que ça peut paraître un peu lourd, surtout sur ces deux premiers chapitres. Le fait est que je n'avais pas vraiment trouvé de meilleur moyen pour les introduire, il fallait que je les inclus assez rapidement pour planter les relations et le contexte et faire avancer l'intrigue. Mais ouais c'est la raison pour laquelle je considérais poster un appendice plus tard étant donné le nombre de personnages.
Et dis toi que de base je voulais en introduire davantage, mais j'ai finis par retravailler mes textes pour me concentrer sur les personnages les plus importants du début de l'intrigue.
Je compte tous les exploiter oui, même si évidemment certains auront un rôle plus important que d'autres (en particulier les coéquipiers de Tom).
En tout cas les prochains chapitres seront déjà bien plus digestes de ce côté là. D'autres personnages importants sont prévus, mais ils arriveront plus tard et plus progressivement.
J'écris également et je prépare aussi une fan fiction Harry Potter (dans un genre complètement différent cela dit)
Chouette ça, je te souhaites bon courage du coup !
CHAPITRE 3 - LES FLÈCHES D'APPLEBY
Une partie de son front était collée à la fenêtre presque gelée du train. Tom avait dû s’assoupir quelques minutes alors qu’il contemplait le soleil en train de se coucher progressivement et gracieusement à l’ouest, derrière les sommets des Pennines définissant l’horizon. Ils devaient sûrement traverser en ce moment-même la frontière entre l’Angleterre et l’Écosse. La gare de Pré-au-Lard n’était plus très loin, désormais. Tom avait l’impression que le voyage s’était passé plus rapidement encore que les fois précédentes.
Pendant une bonne moitié du trajet, lui et ses coéquipiers n’avaient fait que de parler de leurs vacances. Entre autres, Mark était parti se perdre pendant un peu plus d’un mois avec sa famille dans le pays de Galles tandis qu’Alice était partie en compagnie de sa mère visiter la ville de Paris, capitale de la France, mais aussi, paraît-il, de la mode, de la gastronomie, de l’architecture et de l’amour romantique. Connaissant selon lui assez bien son caractère, Tom s’était demandé si Alice s’y était vraiment plu là-bas. Peut-être se trompait-il, ou alors ne la connaissait-il pas aussi bien que cela en fin de compte. Lui de son côté n’avait pas beaucoup bougé cet été. En effet, ses parents travaillaient ensemble au Ministère de la Magie - au sein du Département des accidents et catastrophes magiques - et leurs dernières obligations les avaient empêchés de partir en vacances ailleurs dans le pays ou à l’étranger.
En décollant son visage de la vitre, Tom se surprit en train de bailler. Après avoir machinalement frotté ses yeux fatigués, il décida d’observer minutieusement l’environnement qui l’entourait au sein du wagon tout en restant assis à sa place.
Situés à deux ou trois tables en face de lui et sur la rangée opposée à la sienne, Adam et Tobey étaient tous les deux concentrés sur leur jeu d’échecs version sorciers. Tom ne parvenait pas vraiment à voir lequel des deux était en train de gagner, même si le léger sourire en coin de son capitaine pouvait lui indiquer que ce dernier était actuellement dans une bonne posture. Tout juste derrière lui se trouvait Alice, seule elle aussi, la tête plongée à l’intérieur de ses bras. Elle devait très certainement être en train de dormir. Enfin, Caleb était assis plus loin, dans l’un des quatre recoins du compartiment. Tom remarqua que ce dernier était en train de feuilleter le numéro du jour de la Gazette du sorcier. Mark et Rachel, quant à eux, s’étaient absentés il y a quelques minutes pour aller acheter quelques friandises à la dame du chariot, qui avait interrompu ses allers et retours.
Après quelques douloureux étirements suivis de longues secondes à rester éveiller sans rien faire, Tom décida finalement de se lever pour aller rejoindre Caleb et lui tenir compagnie.
« Alors, quelles nouvelles aujourd’hui ? lui demanda-t-il en pointant du doigt son journal tout en s’asseyant confortablement en face de lui.
- Bah, souffla Cal, tu le sais très bien, le même blabla habituel à l’occasion de la rentrée des élèves de Poudlard. La moitié du numéro d’aujourd’hui ne parle que de ça, je n’ai pas vraiment relevé quelque-chose en particulier.
- Et côté sport, ça dit quoi ? La Ligue de Quidditch devrait normalement bientôt débuter, ils ont annoncé les affiches de la première journée ?
- Attends que je vérifie, dit-il calmement en cherchant la rubrique dédiée aux sports. Non, pas encore apparemment. (Il se frotta le menton avant de reprendre) Vivement la reprise en tout cas, on n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent cet été.
- Ça, c’est sûr ! Par contre ça va être la folie l’été prochain avec la nouvelle édition de la Coupe du Monde.
- Ouais, et ça commencera pile au moment où l’on aura terminé nos études ! Dès que les billets seront disponibles, je suis certain que mon père s’arrachera pour réserver des places pour les matchs de l’Angleterre.
- En espérant qu’on aille loin cette fois-ci, répliqua Tom en soupirant, parce que ce n’était pas fameux lors de la précédente édition.
- C’est parce que l’équipe était en pleine reconstruction à l’époque, souviens-toi. Je suis plutôt confiant personnellement, d’ailleurs je nous vois bien atteindre le carré final.
- Tu m’as l’air bien sûr de toi, dis donc.
- Eh bien, il faut dire que je me base un peu sur notre propre parcours. On était exactement dans le même cas qu’eux auparavant, et cela ne nous a pas empêché de rouler sur tout le monde en cinquième année !
- M’ouais, ça se tient. Mais là tu compares de pauvres petites équipes scolaires à des sélections nationales ! Ce n’est pas vraiment la même chose, se moqua Tom.
- Dans le fond, ça revient au même, s’entêta Cal, c’est juste l’échelle qui change, c’est tout.
- Le verdict dans un peu plus d’un an je suppose, marmonna Tom après quelques secondes de silence, pour l’heure, mieux vaut se concentrer sur la Ligue. »
Une boîte de Chocogrenouilles atterrit soudainement devant lui sur la table, ce qui le fit légèrement sursauter. Tom lança un regard interrogatif en direction de Cal, qui reçut aussitôt une Baguette réglisse en pleine figure. En se retournant, Tom aperçut Rachel traînant un sac rempli de friandises derrière Mark qui, quant à lui, s’esclaffait.
« Paf ! cria-t-il, dans le mille !
- Tu aurais pu me prévenir avant de lancer, je l’aurais gobé en plein air ton bonbon, plaisanta Cal dans le but de ne pas se faire ridiculiser davantage.
- Euh… les gars, s’inquiéta Tom en observant en détails le sac que portait Rachel, vous êtes au courant qu’on arrive bientôt ? Vous comptez sérieusement vous enfiler tout ça avant d’arriver ?
- Bien sûr, seulement si vous comptez nous aider, rétorqua Rachel en vidant le reste des friandises sur la table. »
Tom haussa les épaules, se rendant compte qu’il n’avait pas vraiment le choix. Qu’il en soit ainsi, pensa-t-il en souriant. Il prit alors une poignée de dragées surprises tandis que Rachel s’installa à sa gauche et que Mark prit place à côté de Cal, en lui subtilisant au passage la Gazette du sorcier. Il passa rapidement en revue la rubrique sportive avant de replier avec vigueur le papier du journal.
« Alors les gars, vous supportez quel club cette année ? demanda-t-il en se frottant les mains.
- Tu supportes qui toi, déjà ? interrogea Cal.
- Les Frelons de Wimbourne, affirma-t-il fièrement. »
Quel drôle de nom pour une équipe quand même, pensa Tom. D’après ce que l’on racontait, au dix-septième siècle, un batteur de l’équipe aurait aperçu parmi les branches d'un arbre situé en bordure de terrain un nid de guêpes. Il l’aurait alors projeté d'un coup de batte sur l'un des attrapeurs de l’équipe adverse, qui dut se retirer du match après avoir été victime de terribles piqûres. L'équipe aurait après cela remporté la victoire et donc adopté l'emblème de la guêpe en plus du surnom de « Frelons » de Wimbourne. Depuis, leurs supporters - surnommés les Piqueurs - avaient pour coutume d'émettre un bourdonnement sonore pour troubler la concentration des poursuiveurs adverses lors des pénaltys.
« Je suis toujours pour le club de Flaquemare, intervint à son tour Rachel »
Fondé en 1163, il s’agissait de la plus ancienne équipe de la Ligue britannique et irlandaise. C’était aussi le club anglais le plus titré, avec vingt-deux Coupes de la Ligue et deux Coupes d’Europe. Rachel idolâtrait Jocelyn Wadcock, une ancienne poursuiveuse de l’équipe, car elle détenait depuis 1931 le record du plus grand nombre de buts marqués en une saison.
« Je n’ai pas vraiment de club favori, continua Cal, mais j’apprécie pas mal les Faucons de Falmouth.
- Ah ouais ? s’étonna Mark, ils sont pourtant réputés pour leur brutalité. D’ailleurs il me semble que leur devise est un truc du genre… Remportons la victoire, mais si nous ne pouvons gagner…
- …il y a aura quelques crânes fêlés, compléta son camarade batteur. De quoi bien effrayer les joueurs adverses, c’est sûr.
- Je verrais bien les frères Wilcox là-bas, ils se sentiraient comme à la maison, plaisanta Tom tout en se rappelant de mauvais souvenirs.
- Surtout que ce ne serait pas la première fois que l’équipe engagerait des frères jumeaux comme batteurs, reprit Mark, car il y avait les frères Kevin et Karl Broadmoor qui jouaient entre 1958 et 1969. Ils ont d’ailleurs largement contribué à la réputation du club.
- Et toi, alors ? demanda Rachel à Tom après un bref silence, tu supportes qui ?
- Je soutiens la plupart des clubs anglais comme toujours, répondit-il, mais si je devais en choisir un en particulier, ce serait les Flèches d’Appleby. Petite anecdote pour vous d’ailleurs : sachez que mon grand-père a assisté, en 1932, au fameux match de Coupe d’Europe contre les Vautours de Vrasta, qui étaient les champions en titre à l’époque. D’après lui, la rencontre avait duré seize jours sous une pluie et un brouillard d’une rare intensité, mais à la fin, les Flèches l’avaient finalement emporté.
- Dément, s’exclama Mark alors qu’il avalait un Fondant du Chaudron, je tuerais pour voir un tel match. »
CHAPITRE 4 - DÉBARQUEMENT PRÉCIPITÉ
« Alice, réveille-toi ! Cria Tom dans les oreilles de sa camarade tout en la secouant dans tous les sens, le train a pris feu ! On est à l’arrêt, dépêche-toi il faut qu’on y aille !
- Que… quoi ? se demanda-t-elle, encore à moitié endormie.
- Pour l’amour du ciel, lève-toi ! Tout le monde est déjà sorti, sauf nous !
- Que se passe-t-il ? lui questionna-t-elle alors qu’elle commençait à paniquer.
- Le train a pris feu, répéta Tom, il faut qu’on se bouge ! Allez, grouille-toi !
- Oh, merde ! cria-t-elle en se rendant pleinement compte, enfin, de l’urgence de la situation. »
Elle s’agrippa à lui tout en se levant avec une certaine difficulté, probablement due à cause du réveil un peu trop brutal qu’elle venait d’endurer. En la protégeant de ses bras, Tom la guida de son mieux à travers l’épaisse nappe de fumée qui avait envahie le wagon. Cette dernière était si dense qu’elle les empêchait de voir correctement ce qu’il y avait devant eux. Tom ne pouvait seulement discerner que quelques formes très abstraites du mobilier de leur compartiment. Faisant de son mieux pour éviter les obstacles sur leur route, il parvint finalement à trouver une porte menant vers l’extérieur.
« On y est presque, dit-il sereinement dans le but de rassurer Alice, toujours cramponné à lui. »
Il saisit la poignée de la porte à l’aide de sa main gauche puis fit un bref mouvement avec celle-ci afin de l’ouvrir. Il ne lui restait plus qu’à l’enfoncer en donnant un grand coup d’épaule et ils étaient enfin sorti. Il s’exécuta donc, tout en veillant à ne pas faire de mal à Alice.
Une fois ceci fait, ils posèrent pieds sur une surface anormalement surélevée et assez dure. D’ailleurs, Alice faillit en perdre l’équilibre, pensant peut-être à atterrir un peu plus bas et sur une surface un peu plus molle, probablement de la terre, ou quelque-chose qui s’en rapprochait. Non, la surface du sol sur laquelle ils se tenaient était au contraire parfaitement plane, et grise comme de la roche. Ils s’avancèrent de quelques pas afin de s’éloigner du train. Alice releva la tête et remarqua l’imposante façade de pierre qui se trouvait devant eux. En se détachant délicatement de l’emprise de Tom, elle scruta une pancarte en bois suspendue à environ un mètre au-dessus d’eux. Tom l’observa à son tour et la lit dans sa tête : lieu de repos exclusivement réservé aux chauffeurs et mécaniciens.
Alice grimaça un moment puis fusilla Tom du regard en fronçant les sourcils :
« Mais… dit-elle, confuse, on est à la gare de Pré-au-Lard ? »
Tom n’eut pas même le temps d’acquiescer qu’elle se retourna vivement et posa ses yeux sur le train pour la première fois depuis qu’ils en étaient sortis. Ce dernier était en fait complètement intact, rien de plus ordinaire. Pas un seul signe d’incendie, aucune odeur de brûlé. La fumée qui était présente dans leur wagon s’était quant à elle déjà dissipée.
Alice lança un nouveau regard vers Tom, plus troublée que jamais. Aucun mot ne semblait vouloir - ou pouvoir - sortir de sa bouche. Tom commença à lui sourire, puis, progressivement, à se moquer d’elle ouvertement.
« Je t’ai bien eu, hein ? lança-t-il finalement en lui plaquant sa main sur l’une de ses épaules. »
Les yeux d’Alice gonflèrent et sa bouche fut désormais entrouverte. Elle semblait d’abord choquée, puis, après quelques secondes, rassurée. Elle ne quitta pas Tom des yeux pendant un long moment, mais elle restait néanmoins toujours là, en face de lui, immobile et muette. Il lui fallait probablement encore un peu de temps pour se rendre compte pleinement de la supercherie. Elle se retourna momentanément vers le Poudlard Express pour vérifier définitivement que tout allait bien, puis croisa à nouveau le regard de Tom. Ses lèvres commencèrent à dessiner un léger rictus, mais elle s’empêcha de rire.
Soudainement, elle se débarrassa de la main de son camarade - qui était encore posée sur son épaule - puis le frappa au niveau du torse avec une force surprenante.
« Espèce de… dit-elle avant de finalement se couper alors que Tom continuait, de son côté, à se moquer malgré la douleur inattendue que lui avait provoquée son coup de poing. »
Elle finit par sourire, puis rigoler brièvement en voyant Tom grimacer.
Ils avaient toujours été très complice, tous les deux. La relation qu’ils entretenaient depuis qu’ils se connaissaient était pour le moins particulière : ils avaient sans cesse tendance à se taquiner, à se lancer des pics, à se faire des mauvaises blagues. C’était leur manière à eux de montrer qu’ils s’appréciaient l’un et l’autre. C’était comme s’ils jouaient à un jeu sans fin. D’ailleurs à chaque fois que Tom était avec elle, il avait l’impression de retrouver un caractère d’enfant, de retrouver cette oisiveté et naïveté d’antan. Bien sûr, il partageait des moments similaires avec Mark - ce dernier étant lui aussi un déconneur de première - mais au fur et à mesure des années, sa relation avec lui avait plutôt mûri, tandis qu’avec Alice, pratiquement rien n’avait changé.
« Attends une minute, dit-elle en reprenant un ton sérieux, comment tu expliques la fumée dans le compartiment ? Je ne rêve pas, il y avait bien de la fumée, non ?
- Non, tu ne rêves pas, lui assura Tom.
- Alors c’était quoi, vu qu’il n’y avait pas d’incendie ?
- Juste un petit sortilège d’écran de fumée, dit-il fièrement en tapotant sa baguette magique, rangée dans la poche intérieure de sa veste.
- Malin. Je dois reconnaître que j’y ai vraiment cru. Tu as fait fort cette fois-ci, Bronks.
- C’est notre dernière année, il fallait bien que je marque le coup, tu ne penses pas ?
- Soit. Mais saches que j’aurais ma revanche, tu ne perds rien pour attendre ! »
Ils rirent de plus belle avant de se décider enfin à partir rejoindre leurs coéquipiers - ainsi que le reste des élèves de deuxième à septième année - déjà en route vers les calèches.
Après les avoir rattrapés et expliqués la raison de leur retard, le groupe se scinda comme chaque année en deux parties avant de s’installer dans deux voitures différentes. Celles-ci étaient cette fois-ci recouvertes d’un toit, étant donné qu’il avait commencé à pleuviner en début de soirée. Mark, Alice et Caleb décidèrent d’accompagner Tom tandis que Rachel, Tobey et Adam vinrent s’engouffrer à l’intérieur de la voiture qui les précédait.
Comme tous les ans, ils contournèrent le lac de Poudlard, une vaste et profonde étendue d'eau de près de 800 mètres de diamètre située au sud du château et renfermant de nombreuses créatures magiques. Sur sa surface, les reflets éclatants de la pleine lune mélangés aux impacts de la pluie sur l’eau étaient presque hypnotisant. Bientôt, ils rejoignirent les remparts délimitant l’enceinte du domaine de Poudlard. Le dernier tiers du chemin qu’ils empruntèrent longeait ces hauts murs de pierre infranchissables. Plus tard encore, ils atteignirent finalement le portail permettant aux calèches de pénétrer dans le domaine. Celui-ci était situé au milieu d’un clairière à l’entrée de la Forêt interdite. Ses grilles, ouvertes pour l’occasion, étaient en fer forgé et flanquées de deux colonnes surmontées par des statues de sangliers ailés. Après les avoir franchies, ils remontèrent la colline sur laquelle se situait le château, leur destination finale.
Entre-temps, ils passèrent non-loin du stade de Quidditch de l’école, qui ne ressemblait - pour le moment - qu’à un vulgaire assemblage de poutres en bois, étant donné que ses tribunes et loges n’étaient pas encore décorées des couleurs des quatre maisons. A la vue de ses poteaux en or hauts de quinze mètres en moyenne et surmontés par de larges anneaux, Tom ne put s’empêcher de sourire. Combien de fois avait-il pu envoyer le Souafle à l’intérieur de ces anneaux ? Un nombre considérable de fois bien sûr, mais il ne saurait aujourd’hui capable de donner une donnée bien précise. Son regard croisa celui de Mark, installé en face de lui, qui lut aussitôt instinctivement dans ses pensées et hocha la tête : lui aussi était impatient à l’idée de retrouver ce terrain qui leur avait tous manqué. Il était bien évidemment aussi déterminé que Tom à prendre leur revanche cette année.
Leur voiture s'arrêta finalement au pied du château, devant les imposantes portes d'entrée en bois de chêne qui se dressaient au sommet d'un escalier de pierre. Si leur voyage venait tout juste de se terminer, leur journée, elle, ne l’était pas. En effet, il leur fallait encore traverser le château et assister au banquet de la rentrée à l’intérieur de la Grande Salle, en compagnie du directeur et des professeurs de l’école. Mark ouvra vivement la porte de leur voiture et fut le premier à poser le pied dehors.
« Poudlard, nous voilà ! s’écria-t-il sous la pluie en agitant les bras. »
Le 09 septembre 2022 à 23:33:09 :
Courage khey ! Peut être que d’ici la sortie du jeu t’aurais fini cette fic
Bon même si le jeu est pas encore sorti officiellement (reste encore un peu moins d'un mois) je pense que c'est un peu mort pour le coup
Pas vraiment eu le temps de m'y coller sur la fin d'année 2022 mais j'ai quand même pris un peu d'avance depuis le dernier chapitre posté. J'ai dû un peu remodifier le chapitre 5. Les chapitres 6 et 7 sont quasi terminés (reste la relecture et quelques petits trucs à corriger). Le chapitre 8 est bien avancé et j'ai un début de texte (environ 1000 mots) pour le 9.
Du coup la (les ?) suite(s) arrivent sous peu.
CHAPITRE 5 - UN AUTRE TOURNOI
Après avoir laissé les calèches à l’extérieur du château, le gardien des Clés et des Lieux, le concierge, ainsi que d’autres officiels du personnel de Poudlard s’occupèrent d’emporter les valises des jeunes sorciers en direction de leurs dortoirs respectifs tandis que les préfets les guidèrent dans le Hall d’entrée, à l’intérieur duquel se trouvait, au pied d’un grand escalier fait de marbre, les grandes portes en bois menant à la Grande Salle. Tous s’empressèrent à l’intérieur de celle-ci. Les élèves s’installèrent sur les bancs de l’une des quatre longues tables en fonction de leur maison. La table de Serdaigle se situait au centre, côté droit, entre celle de Gryffondor et de Serpentard.
Avec Mark et le reste de son équipe, Tom s’installa auprès de son frère Sam, qu’il n’avait pas revu depuis leur départ à King’s Cross, et sa cousine Rebecca, accompagnée de son petit frère Wesley et de sa petite sœur Abigail. Enfin réunis, ils échangèrent quelques mots ensemble en attendant l’arrivée du directeur et des professeurs. Ces derniers arrivèrent après quelques minutes et s’installèrent confortablement sur leurs sièges habituels derrière la Grande Table, qui était située en hauteur, au fond de la salle, et qui faisait quasiment toute la largeur de celle-ci.
Alors qu’un silence de cathédrale demeurait à présent dans la Grande Salle, le directeur adjoint pénétra à son tour dans la pièce, suivi par l’ensemble des élèves de première année. Comme chaque année, la Répartition allait avoir lieu. Lorsqu’ils furent appelés, les jeunes sorciers s’avancèrent et s’assirent sur un petit tabouret avant d’être coiffé du Choixpeau magique, qui désigna la future maison pour chacun d’entre eux.
Tom se remémora du moment où c’était lui qui était assis là, sur ce même tabouret, à la fois anxieux et impatient de connaître sa maison. Cela lui paraissait si loin, désormais. Il était une tout autre personne à l’époque. Bien plus timide qu’aujourd’hui, il avait passé l’entièreté du voyage entre Londres et Poudlard en compagnie de Rebecca, alors sa seule famille. Au cours de la Répartition, elle était passé avant lui, et le Choixpeau n’avait pas hésité une seule seconde en l’envoyant chez Serdaigle. Après tout, ses parents faisaient tous deux aussi parti de cette même maison, et Rebecca avait définitivement les traits d’une élève de Serdaigle.
Cependant, lorsque ce fut au tour de Tom, la décision exigea plus de réflexion. Le Choixpeau pensait dans un premier temps l’envoyer chez Gryffondor, la maison qui avait recueilli son père. Et, nul doute, Tom avait bien hérité du courage et de la détermination de William, mais il partageait aussi la curiosité et l’intelligence de sa mère qui, elle, était une ancienne élève de Serdaigle. Lorsque le Choixpeau sentit le conflit, il ne put s’empêcher d’interroger Tom. Ce dernier lui avait alors candidement révélé qu’il préfèrerait aller chez Serdaigle, là où Rebecca venait d’être envoyé, car il craignait se retrouver seul lors de ses premiers jours à Poudlard. Le Choixpeau avait hésité encore quelques secondes avant de finalement scander le nom de la maison à l’aigle de bronze.
Que les choses auraient pu être différentes chez Gryffondor, pensa Tom tout en se focalisant de nouveau sur le présent.
Une fois la longue cérémonie terminée, le directeur, Octavius Featherstone, se leva de son siège et écarta majestueusement ses bras en souriant.
« Chers élèves, je vous souhaite la bienvenue ! annonça-t-il à haute voix. Maintenant que nous sommes tous confortablement installé et que les élèves de première année ont tous été répartis dans leurs maisons, j’aimerais faire une annonce particulière. »
Il s’arrêta un moment et balaya la Grande Salle d’un regard énigmatique. Pas de doutes, même si son imposante stature ainsi que sa puissante voix y contribuait grandement, cet homme savait se faire respecter et captiver l’attention de ses élèves : toutes les oreilles étaient tournées vers lui, chacun retenait son souffle et s’impatientait quant à la suite du discours.
« Cette année, reprit-il, marquera pour la première fois depuis de nombreuses années le retour d’un événement légendaire : le Tournoi des Trois Sorciers. »
Sur ces mots, la Grande Salle explosa. Les élèves se tournèrent les uns vers les autres et échangèrent des murmures aussi bruyants qu’ils pourraient réveiller un troll sévèrement assommé. Même s’il était dos à lui, Tom voyait déjà les yeux de son frère s’écarquiller. Cependant, son regard se tourna presque automatiquement vers celui de Mark. Celui-ci le transperçait des yeux, stoïque. Tom avait du mal à deviner l’expression de son visage. Cachait-il simplement sa joie ? Faisait-il cela pour plaisanter, comme il avait toujours eu l’habitude de le faire ? Et Tom ? Qu’en était-il de son expression, à lui ?
« Pour celles et ceux qui l’ignorent, cette compétition réunit trois écoles pour une série d’épreuves magiques. Un seul élève de chaque école est choisi… »
La voix de Featherstone semblait peu à peu disparaître tandis que Tom essaya de décrypter les pensées de son camarade. C’était peut-être la plus belle amorce pour un discours de début d’année, pourtant, au fond de lui, Tom se fichait de l’écouter. Tous les apprentis sorciers un minimum informés savaient ce qu’est le Tournoi des Trois Sorciers. Plus que légendaire d’ailleurs, mythique ! C’était incontestablement le rêve de chaque génération, ici, à Poudlard, de pouvoir vivre un tel événement. Mais pourquoi maintenant ?
« …le tournoi se déroulera à Durmstrang, continua le directeur, et seuls les élèves de septième année auront la chance de pouvoir y aller et - s’ils le souhaitent, et surtout, s’ils en ont l’audace - d’y déposer leur nom dans la Coupe de Feu. »
Les yeux de Mark s’affaissèrent tandis que ses lèvres tentaient de former maladroitement un léger sourire narquois. Il semblait à la fois heureux et triste. Mais pourquoi triste ? Tom n’était pas non plus la personne la plus excitée de la Grande Salle, et pourtant il aurait dû l’être. Et Mark aussi, peut-être même davantage, le connaissant. Le tournoi se déroulera à Durmstrang, répéta Tom, plongé au plus profond de ses pensées. Cela voulait-il dire qu’ils passeraient toute leur année scolaire là-bas ? Bien sûr que oui. Ça s’était toujours passé comme cela… Et c’est à ce moment-là qu’il comprit.
« …ils resteront donc un mois à Poudlard, le temps de se préparer puis de se mettre en route vers Durmstrang, pour finalement y arriver le 30 octobre. »
Ces dernières paroles ne faisaient que confirmer ses craintes, et probablement, par extension, la gueule de chien battu que tirait Mark depuis un moment déjà. Un départ pour un aller simple direction Durmstrang en début d’année ? Merci, mais non merci, car cela voulait dire pas de Coupe de Quidditch des Quatre Maisons pour Tom et ses coéquipiers. Leur espoir d’ultime victoire venait tout simplement d’être annihilé. Pas de revanche cette année, pas de triomphe sur le podium, pas de célébration à multiples coups d’oreillers dans la figure le soir dans les dortoirs de l’une des plus hautes tours de Poudlard. Au lieu de cela, une année à passer dans les couloirs froids et lugubres d’un château paumé en plein milieu de l’Europe de l’Est, loin de son frère, loin de chez lui, loin de chez eux.
Notre équipe de Quidditch va devoir rapidement se reformer avec tout ça ! pensa-t-il dans un mélange de sarcasme et d’énervement. D’ailleurs, il ne savait pas comment ils allaient faire, étant donné que leur équipe était aujourd’hui intégralement composé de septième années. Le directeur adjoint ainsi que leur ancien professeur de vol leur avaient pourtant prévenu : même si cela n’était pas interdit, il était selon eux vivement déconseillé de composer l’équipe d’une maison avec des élèves issues d’une même année d’études. Cela leur avait valu, à l’époque de leur refonte, quelques reproches de la part des jeunes aspirants de chez Serdaigle, qui, désormais, se retrouvaient complètement pris au dépourvu puisqu’ils n’y étaient absolument pas préparés.
Tom quitta enfin le regard de Mark pour se tourner vers celui de ses autres camarades et coéquipiers. Alice, Tobey, Rachel, Adam… tous semblaient partager plus ou moins le même ressenti.
Lorsque Featherstone en eu fini avec son long discours, le banquet fut lancé et, comme chaque année, de nombreux plats recouvrirent par magie l’entièreté des quatre grandes tables de la Grande Salle. Mark observa cela avec un certain dégoût, l’annonce lui avait coupé l’appétit, et il n’était pas le seul. Rebecca - elle qui savait, comme tout le reste de sa famille, ô combien Tom était impatient à l’idée de pouvoir à nouveau espérer remporter ce fichu trophée et ô combien important c’était pour lui - posa délicatement sa main l’épaule de son cousin, comme pour lui dire qu’elle était désolée pour lui. Tom n’y voyait cependant aucun réconfort. La seule chose qu’il pouvait ressentir était un pénible sentiment de frustration et de trahison. Trahi par l’école, trahi par le Ministère de la Magie, trahi par tous ceux qui étaient derrière l’organisation soudaine et sans prévention de ce Tournoi des Trois Sorciers. On venait d’arracher quelque-chose en lui. Pourtant, le Tournoi des Trois Sorciers, ce n’était pas rien. C’était même un énorme privilège de pouvoir le vivre. Mais pourquoi maintenant ?
Soudain, quelque-chose vint silencieusement piquer la nuque de Tom, si bien qu’il en fit un léger bond de deux centimètres. En se retournant, il vit un avion - apparemment confectionné à l’aide du papier placé dans les corbeilles à pains du banquet - s’écraser au sol. En le ramassant, il y remarqua sur l’une des deux ailes un gribouillage qui lui paraissait étrangement familier. En l’observant de plus près, il put reconnaître le blason de la maison Poufsouffle. Il se redressa brutalement et scruta la table de l’envoyeur. Ses yeux s’arrêtèrent sur Galloway, qui, aussitôt, lui fit un signe de la tête. Ouvre-le, avait-il l’air d’épeler avec ses lèvres. Il venait de ranger délicatement sa baguette à l’intérieur de sa veste. Quel genre de poursuiveur a besoin de magie pour envoyer un objet sur une cible ? se moqua Tom intérieurement.
En dépliant le papier, il put y lire quelques mots de ce cher et tendre Robbie :
« On dirait bien que le match de l’année précédente restera le dernier que nous ayons disputé, toi et moi. Vraiment dommage… à moins que… tu sois d’accord pour un match non-officiel, que l’on pourrait organiser entre nos deux équipes. Accepte, et nous verrons qui de nous deux sera définitivement le meilleur sur le terrain, mais faisons cela au plus vite, Bronks, je te rappelle que l’on a juste un mois… »
CHAPITRE 6 - LE DÉFI DE GALLOWAY
Le banquet de début d'année avait touché à sa fin. Désormais l'estomac rempli - pour certains, tout du moins - il était enfin temps pour tout le monde de rejoindre leur dortoir respectif. A la sortie de la Grande Salle, la marée noire d'élèves se divisa en quatre groupes distincts. Joshua et Rebecca, à présent préfet-en-chef et préfète-en-chef pour cette dernière année, prirent en charge les jeunes élèves de première année en leur donnant des consignes tout en leur indiquant la route à prendre pour rejoindre la tour de Serdaigle. Le reste des élèves de la maison, les coéquipiers de Tom ainsi que lui-même emboîtèrent aussitôt leurs pas.
Après avoir brièvement traversé les couloirs de l'aile ouest du château, la montée des marches de l'escalier en spirale se fit dans le plus grand des silences. Personne ne semblait vouloir échanger un mot depuis le discours quelque peu inattendu de Featherstone. De son côté, Tom n'avait pas encore pleinement réalisé qu'il ne pourra définitivement pas participer à la compétition de Quidditch de Poudlard.
Cependant, une autre chose lui trottait l'esprit actuellement. Il s'agissait bien entendu de ce défi que lui avait intimement proposé par écrit l'arrogant Robert Galloway plus tôt dans la soirée. Après avoir lu ses mots, Tom avait décidé de garder cela pour lui, en prenant soin de ranger discrètement le morceau de papier dans la poche intérieure de sa veste. Bien sûr, si cela ne tenait qu'à lui, et que l'on aurait disputé un match seulement en un contre un, il l'aurait accepté son défi. Mais sa demande concernait leurs deux équipes, au complet. Et, sachant que Tom n'était pas le capitaine de la sienne, la décision finale ne lui revenait pas. Il lui fallait donc tôt ou tard en parler à Adam, et à toute l'équipe. C'était peut-être leur dernière occasion de jouer tous ensemble ici, à Poudlard. Ils comprendront, ils accepteront. Il le fallait. Mais Tom devait trouver le moment opportun pour leur en parler. Peut-être pas tout de suite, puisque le moral de l'équipe était pas mal retombé depuis le discours du directeur. Non, il fallait attendre que cette déception passagère s'efface. Galloway avait néanmoins raison à propos d'une chose : ils n'avaient qu'un mois pour se mettre d'accord. Un mois ! s'écria Tom intérieurement, énervé, alors que lui et les autres atteignirent enfin le heurtoir en forme d'aigle qui gardait l'entrée de leur salle commune.
« Nous y sommes, commença Josh en s'adressant aux premières années devant lui, derrière cette porte se trouve votre futur nid. C'est ici que vous passerez la majorité de votre temps au cours de vos sept années à Poudlard. Vous prendrez vos marques assez rapidement, vous verrez.
- Comme vous pouvez le constater, continua Rebecca, notre porte d'entrée ne possède ni poignée, ni serrure. Pour pouvoir pénétrer dans la salle commune, il faut dans un premier temps frapper ou s'adresser directement au heurtoir en bronze.
- Il s'agit d'un objet magique capable de communiquer avec vous, reprit Josh tout en faisant un pas de côté pour laisser les jeunes sorciers observer le heurtoir. Cependant, la tête d'aigle ne se contente pas de vous demander un mot de passe, comme c'est le cas pour les autres maisons. Elle va par contre vous poser une énigme à laquelle vous devez répondre correctement pour pouvoir entrer.
- Les questions ne sont généralement pas des questions auxquelles on peut répondre simplement, indiqua Rebecca, mais des questions qui font appel à un niveau de réflexion disons… plus élevé.
- Le heurtoir a l'habitude de vous complimenter lorsque vous répondez correctement, en revanche, il restera muet face aux mauvaises réponses. La question restera la même jusqu'à ce que quelqu'un donne la bonne réponse, sans quoi personne ne pourra entrer dans la salle commune. »
Au moins, ce discours-là n'a pas changé, pensa Tom en soufflant du nez tandis que Josh frappa à deux reprises la porte à l'aide du heurtoir avant de reculer d'un pas.
L'aigle de bronze se réveilla aussitôt :
« Qu'est-ce qui s'allonge et rétrécit en même temps ? demanda-t-il d'une voix à la fois douce et mélodieuse. »
- Un élastique ? répondit de manière incertaine Micah Campbell, l'un de nos deux préfets masculins, après quelques secondes de réflexion. »
Mais le bec de l'aigle resta immobile. Bien essayé, mais c'est raté mon pauvre, se moqua Tom intérieurement en imitant la voix du heurtoir.
« La vie ! lança vivement haut et fort Eugene, situé juste derrière Tom, lui perçant presque les tympans au passage. Car au plus on avance dans le temps, au plus on s'approche de la mort, expliqua-t-il.
- Bien raisonné, chanta cette fois-ci l'aigle. »
Et la porte s'ouvrit.
La salle commune de Serdaigle était une vaste pièce circulaire. D'élégantes fenêtres en arcade agrémentaient les murs sur lesquels étaient tendues des étoffes de soie couleur bleu et bronze. La vue, imprenable, donnait sur le lac, la Forêt interdite, le terrain de Quidditch, les serres et les montagnes environnantes. Le plafond, en forme de dôme, était parsemé d'étoiles peintes qui se reflétaient sur la moquette bleu nuit. Cette dernière était meublée avec des fauteuils confortables, quelques tables et une petite bibliothèque. On y retrouvait également dans un petit renfoncement à mi-hauteur une vitrine, dans laquelle se dressaient précieusement, entre autres, les deux trophées remportés par Tom et son équipe. Enfin, dans une alcôve face à la porte s'élevait une haute statue de marbre blanc, celle de Rowena Serdaigle, la fondatrice de la maison.
Calmement, les sorciers passèrent le seuil de la porte dans un silence solennel. Josh avait parfaitement raison en décrivant cet endroit comme étant leur nid. C'était comme un deuxième foyer pour eux, et un lieu que Tom chérissait autant que le stade, peut-être même plus. Les préfets dirigèrent les premières années directement vers les dortoirs, qui étaient quant à eux situés dans des tourelles faisant extension de la tour principale, et étant accessibles par une porte qui se trouvait à proximité de la statue. Ils furent suivis par la majorité des autres élèves, qui étaient pour la plupart fatigués. Tom, quant à lui, se dirigea vers l'une des nombreuses fenêtres, plongé encore une fois au plus profond de ses pensées. La Lune, particulièrement brillante cette nuit, transperçait de son éclat les massifs nuages de pluie qui recouvrait le domaine de Poudlard.
« Tom, lança calmement une voix derrière lui. »
En se retournant, il remarqua qu'il s'agissait de Rachel. A ses côtés se trouvaient ses cinq autres coéquipiers. Mark, Alice, Tobey, Adam et Caleb, toute la bande était là.
« Il faut qu'on parle, dit à son tour Alice sur un ton qui commençait à inquiéter Tom.
- Ecoutez, dit-il à voix basse, je sais que vous êtes tous déçu, et moi le premier, croyez-moi. Mais on ne peut rien y faire, c'est comme ça, il va falloir que l'on fasse avec…
- Ce n'est pas de cela que l'on souhaite discuter, l'interrompit Adam.
- On a vu que Galloway t'a envoyé une espèce de lettre pendant le dîner, reprit Rachel, qu'est-ce qu'il veut ? »
Bon. Lui qui voulait justement prendre son temps et y aller délicatement à propos de cela, on pouvait dire que c'était complètement raté. Après quelques secondes d'hésitation, Tom finit par sortir le bout de papier de sa poche intérieure avant de le tendre au groupe. Alice s'en empara aussitôt avant de la lire à vive allure.
« Il ne manque pas d'audace ce type, se répugna-t-elle tout en se débarrassant de la feuille, qui atterrit dans les mains d'Adam.
- Un match non-officiel ? cita le capitaine après avoir lu à son tour. Pas sûr que ce soit une très bonne idée…
- Montre-moi ça, dit Mark en lui arrachant la lettre des mains. Alors comme ça le rouquin cherche la baston ?
- Pas la baston Mark, rétorqua Tom alors que le bout de papier finissait de faire le tour de la bande, inutile de t'emporter. Juste un match à la régulière, mais sans public, et avec un arbitre neutre que l'on choisira suite un accord commun.
- Si c'est notre dernière chance de pouvoir jouer tous ensemble alors je suis pour, indiqua fièrement Alice, comptez sur moi.
- On ne peut pas refuser, s'imposa Tobey, autrement on sera vu comme des couards.
- Ça c'est clair, continua Caleb, pas envie de devenir la risée de l'école moi, et j'imagine bien que les types de chez Poufsouffle seront assez balèzes pour propager et faire gober notre refus aux autres élèves.
- Après cette annonce du départ pour Durmstrang et l'annulation de la Coupe de Quidditch pour les élèves de septième année, j'ai bien envie de me défouler moi, acquiesça Rachel, je l'accepte volontiers son défi.
- La décision finale ne peut me revenir, reprit Tom en se tournant vers Adam, c'est à notre capitaine de donner le dernier mot.
- Si toute l'équipe est d'accord… alors qu'il en soit ainsi, dit-il après un bref silence, encore partagé.
- Merci, lui répondit Tom respectueusement, cela compte beaucoup pour moi… et pour nous tous d'ailleurs.
- Génial, lança Mark avec joie. Bientôt, l'aigle bouffera du blaireau au petit déjeuner. »