Maintenant que l'Ordure-Musicale va être incarcérée, je peux vous partager cet extrait d'une lettre qui me hante encore. Pourquoi j'échangeais avec lui ? me demandez-vous. Par pur intérêt. Au cas où le succès artistique lui vînt un jour. Ah ah ah !
Pour ajouter du contexte à cet extrait, vous devez savoir que je lui parlais des mes snuffs movies (il est l'un des derniers benêts à croire qu'ils sont vrais, et non joués par des acteurs !) dans le simple but qu'il me raconte ses pires vices (bien réels, eux ! pour le faire chanter s'il devenait célèbre, cocasse !).
En ce mois de juin 2022 donc, je lui demandais comment il faisait pour attirer à lui de charmantes demoiselles. Voici ses explications.
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''Ah mon cher Skeleton, je suis heureux de me voir poser cette question car, voyez-vous, il n'y a rien de plus simple - et de pourtant si jouissif ! - que d'attirer à soi de la chair fraiche et naïve ! 20 ans... 18... allez... 16 ans (plus bas ? Je ne puis l'écrire et ceci dit... j'y ai goûté parfois (souvent ? délicat de l'avouer))... Oui, plus c'est bas, plus c'est facile !
Je ne serai pas théorique. Laissez-moi vous raconter comment j'ai séduit la dernière garce de ma collection. La petite M..., 17 ans. Rencontre : au café C... B...
Elle discute avec ses amis lycéens, sûrement entre deux cours. Je lis à une table qui me donne une vision rectiligne sur, d'une part : ses lèvres qui déposaient quelques suçons aux parois de sa tasse (trop peu ! l'éphémère expresso me déprime, elle n'en avala qu'un !), et d'autre part j'avais une belle vision sur un timide décolleté. Je savais qu'en la fixant un peu, elle allait se sentir quelque peu désirée et qu'elle attendrait un peu à la table une fois ses collègues partis. C'est là que j'interviendrai.
C'est effectivement ce qu'il se produisit. Je ne voulais pas être théorique, et pourtant le même schéma se répète à chaque fois... M... est donc assise seule et me jette quelques regards entre les palpitations digitales qu'elle offre à son téléphone. Je sais exactement le nombre de seconde que je dois attendre avant d'aller vers elle. Une vingtaine. Je vais vers M..., comme à chaque fois, la jeune pucelle tente de camoufler le fait qu'elle me voit venir mais je sens son rythme cardiaque suivre les battements de son excitation interne. Un homme qui a deux fois mon âge ! l'inconnu ! l'interdit ! Quand je pose ma main sur sa table, elle mouille peut-être. Je le crois en tout cas. Je n'ai que quelques mots à lui dire. Quelques questions à lui poser. « Tu as un charme littéraire... j'aimais écrire sur toi... »
Ici, il faut lui proposer un échange épistolaire. Faire naître en elle le besoin de nous écrire. C'est ce qu'il se passe en général. A partir de là, elle est dans votre poche. Mais je redeviens théorique, excusez-moi...
Je commence donc mon échange épistolaire avec M... J'envois toujours la première lettre, une lettre un peu distante où je lui demande ce qu'elle lit, si elle écrit. Elle répond et je mets du temps à répondre. Chez elle, elle devient sûrement folle à cause de l'éloignement, des questionnements... C'est là que vient ma réponse, dithyrambique sur son style (qu'il soit bon ou non, mais pour le coup M... écrit bien...). A partir de là, je l'invite comme si elle fût ma compagne à des dîners ou des soirées entres amis.''
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J'arrête ici l'extrait car vous avez bien compris et par la suite il raconte ses ébats honteux et comment il joue avec le cœur de cette pauvre jeune fille
j'espère que la vérité éclatera enfin sur le Vil-Chanteur
Je me souviens de cette jeune fille fugueuse à l'échec estudiantin qu'il hébergeait dans son atelier vers la fin des années 90. Je me dois là de repréciser légèrement le contexte.
Peu de gens le savent mais avant de se faire un nom de ses comptines perverses, il essayait de vivre de ses peintures du côté des Batignolles. Déjà il lorgnait pas mal sur les lycéennes qui prenaient pour une fantaisie tout à fait nouvelle de se faire saisir le portrait par ce type, encore assez bel homme à l'époque avec son air sérieux et ses yeux entraînés à paraître velours des heures durant devant la glace. Il avait son coup de crayon certes, mais lui ce qui l'intéressait là c'était ce qu'il se passait dans son imagination malade. Les filles à travers son regard, elles étaient déjà à poil, à point même, prête à subir toutes ses lubies malsaines...
Moi à cette époque j'étais plutôt naïf et avec un certain intérêt subversif pour tout ce qui n'est pas recommandable. Je prenais alors des cours du soir dans un atelier glauque chez un certain Joseph, un barbu hirsute toujours coiffé de sa casquette style gavroche. Quand il m'a parlé d'un type qu'il avait renvoyé de ses cours du soir pour des raisons de gueulante et de pantalonnade artistique, forcément, j'ai été intrigué... Discretos je me suis renseigné sur le type en question et je l'ai approché en lousdoc.
Son atelier était à la cave d'un restaurant aux relents aussi louche que ces cantines d'après guerre. En bas des escaliers, comme pour maintenir la voute de ce caveau humide, des mannequins de prêt-à-porter nues les bras levés, sur lesquelles il avait peint toutes sortes de motifs stupres avec une couleur de sang. Partout des portraits de mauvaise facture de jeunes filles et qui moisissaient sur les murs de sa grotte étrange.
À mon âge ça m'a un peu impressionné et puis il baragouinait bien je dois le reconnaître. Il m'a dit qu'il donnait des cours du soir, gratis, pour aider la jeunesse... Moi ça m'a branché, j'avais encore cet âge où l'on croit que pour créer il faut être plus bas que tout, et c'est ce que je ressentais dans cette cave si miteuse.
J'ai oublié d'en parler jusque-là, mais dans cette cave il y avait un reduit privé, qu'apparemment quelqu'un y vivait, pour moi ça rajoutait au morbide que mon adolescence poursuivait alors.
Un hiver est passé à raison de deux cours la semaine et il m'arrivait de croiser cette fille, plus âgée que moi au niveau de la porte cochère ou de la cour sur laquelle elle donnait et que je devais traverser pour atteindre cette cave. Quelques sourires mais rien de plus, deux timides sûrement... Jusqu'au jour où sortant le soir de cette cave-atelier, exalté d'avoir terminé une toile que le Sage-Chanteur m'assurait superbe, je la croise, sûr de moi. Dragouille maladroite habituelle, vous savez ce que c'est à cet âge... Tous les deux à moitié enjambant la porte cochère dans un sens et dans l'autre jusqu'à ce que l'inconfort de la situation s'arrête par la solution pas très originale de prendre un verre à côté.
Sur le chemin, je lui demande si elle habite ici, si elle connaît l'atelier. Elle reste évasive, non elle n'a jamais entendu parler de cet atelier, d'ailleurs si elle vient ici c'est juste parce qu'elle travaille au restaurant. Ça m'étonne parce qu'elle est très coquette et que j'imaginais plutôt de vulgaires matrones peu aimables préparer la bouillie infâme qu'on doit y servir à en juger les exhalaisons douteuses qui embaument le quartier. Elle n'habite pas ici mais elle ne veut pas m'en dire plus. Je lui propose de visiter l'atelier et elle me dit que ce n'est pas la peine, qu'elle ne connaît rien de ces choses de l'art.
À la terrasse du café j'entreprends de la convaincre, il faut qu'elle voit ma superbe toile, elle pourrait même poser pour que je la dessine ! Je me rends compte qu'elle cherche des portes de sortie, elle est mal à l'aise, elle prétexte sur le ton de l'humour qu'elle attendra le vernissage en galerie... Je ne mords pas et je continue de la cuisiner. Ça en devient pesant et alors elle se lève, s'excusant d'avoir oublié quelque chose au boulot. Elle laisse 50 francs sur la table et se tire sans se retourner.
J'ai passé la nuit à me morfondre de regrets, alors, au petit matin je suis parti au restaurant pour lui présenter mes excuses.
Le problème c'est que comme je l'imaginais il n'y avait là-bas que des caricatures de cantinières qui n'avaient jamais entendu parler de la jeune fille que je cherchais...
Je décide de passer à l'atelier voir ma toile, l'immoral propriétaire des lieux m'ayant entretenu d'où il cachait le double au cas où. Et alors là je me chie dessus. Plus de toile. Je flippe total, incapable de prendre une décision. Je finis par soupçonner mon professeur de me l'avoir volée, ou détruite ma toile, que mon talent lui était insupportable. Alors je me mets à tout détruire dans l'atelier, déchirant tous ses minables portraits crayonnés, tabassant les mannequins dégoûtants, à renfort de hurlements.
La vague passée, je m'assois dans un coin au milieu du chaos et je sanglote comme un gamin. Mais quelque chose vient interrompre cette scène grotesque. La porte du réduit s'ouvre lentement... Molbo c'est toi ?
La fille du restaurant ! C'est elle qui habitait là depuis tout ce temps et j'ai encore en tête tous ses mensonges de la veille... Coup de massue final, je me retrouve complètement débilité, aphone. Elle vient doucement s'asseoir à côté de moi, elle sanglote elle aussi. Puis elle passe à table...
Elle avait fugué à la fin du printemps dernier, après avoir raté ses examens, la maltraitance qu'elle subissait était devenue insupportable pour elle. Et elle l'a rencontré très vite ce 'sage-chanteur', il lui a fait son portrait, il a été charmant, paternel, elle était perdue, encore pucelle, elle l'a suivi jusqu'à son atelier. Ils ont bu, il l'a baisée et lui a proposé de dormir dans le réduit, qu'elle pourrait vivre ici si elle le souhaitait, le temps de retrouver une situation. Elle a accepté, et c'était le début d'un nouveau calvaire. Il passait à l'improviste pour la niquer à tout bout de champ, plus du tout charmant comme au début. Quand elle a commencé à refuser, il devenait hystérique, lui a réclamé un loyer. Elle payait et en échange il ne lui demandait plus aucune faveur sexuelle. Mais à ce prix-là elle aurait pu trouver mieux comme chambre. Elle avait dégotté un petit boulot, mais pendant l'hiver le 'sage-chanteur' ne s'arrêtait plus de boire, et il s'était remis à venir réclamer sa jouissance à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Elle résistait, alors il augmenta encore le loyer. Ce mois-ci elle n'avait pas pu payer. Il la menaçait, l'espionnait. Il nous avait vu boire des coups ensemble, il était devenu fou. Il avait décidé de se payer avec ma toile, et elle devait quitter les lieux le soir-même.
Il a verni ma toile à ma place, j'avais oublié de signer... La fille je l'ai jamais revue il me semble, même si des années plus tard j'ai eu des doutes, lors d'une de mes déambulations nocturnes d'ivrogne : une pute sur la fin, avec son litre de rouge, surmaquillée, gonflée, affreuse, absente... mais un air tout de même...