Voilà, c'est réglé. Ce matin les agents du <<centre de données>> m'ont rendu visite à mon domicile. J'ai cru mourir une seconde fois en entendant la sonnette depuis ma paillasse gerbeuse. Leurs méthodes de répression sont dignes des pires chantages d'agents du Mossad. Publiez ce torchon et nous publierons le fond de votre poubelle numérique. Voilà ce que j'ai entendu. Ils m'ont laissé entrevoir quelques documents. Mon existence pourrait désormais compromettre la légitimité et l'Honneur du Grand Voyage.
Cependant ils m'ont proposé un marché, je peux écrire de la poésie d'amour mielleuse si je ne dissimule rien dans les textes. En échange je dois leur donner le nom du Sage-Chanteur...
rappel :
Publiez ce torchon et nous publierons le fond de votre poubelle numérique.
J'ai entraperçu des captures d'écran de la heriroom parmi les documents.
Sage-Chanteur ! La blague ! Ni sage, ni chanteur, troubadour alcoolique, libertin sous couvert de foi et poète une fois l'an ! Que son nom soit donné le plus vite possible à toute la gestapo, qu'on déménage sa carcasse anonyme sous les plus viles ronces des jardins oubliés. Là sera bien sa place. Berk ! Sage-Chanteur qu'il se fait appeler...
Maître-Chanteur, oui ! Nous aurions compris le sobriquet. N'est-ce pas l'autre soir qu'il a compté fleurette à je ne sais quelle étrangère fragile, à peine majeure, naïve et belle, venant d'un pays où l'on croit les Français romantiques ? Ah ! ouiche, ouiche ! il a chanté ce soir-là, entraînant comme un rugbyman pas frais la jouvencelle pleine d'espoir dans un lit pervers ! Et elle, elle a déchanté la défleurée quelques semaines plus tard quand le chantre, récitant un missel de rupture bien rôdé, a dégagé sa polonaise ingénue qui croyait au mariage ! Ce n'est ni la première, ni la dernière. Encore heureux qu'il soit seulement hétéro car je n'aurais pas donné cher du cul de quelques lycéens mignons et curieux... amis de lycéennes aventureuses qui ont découvert l'amour par la porte de sortie de ce bien mal nommé Sage-Chanteur !
Je suis convoqué au centre départemental des affaires numériques ce jeudi. Je suis prêt à parler. Ci-gît déjà le Singe-Farceur, le chancre de la poésie, libidineux animal qui s'essuyait sur son papier Hollande. Je vais aussi balancer Molbo, je n'ai pas peur de ses petites racailles qu'il m'enverra.
les petites racailles dont tu reluquais l'entrejambe quand on s'est croisé !!