Est ce que Frisk a une chance de récupérer sa force de la route génocide (s'il te plaît répond au moins par oui ou par non)
Le 23 décembre 2018 à 13:27:08 FanDeMeliodas a écrit :
Est ce que Frisk a une chance de récupérer sa force de la route génocide (s'il te plaît répond au moins par oui ou par non)
Mais on s'en fout !!
Vivement le chapitre suivant ! (J'ai tout lu d'une traite )
Je prédis un chapitre qui arrivera demain
[accourt sur le topic]
Ah non, c'est juste Steellar qui up
[repart chercher un truc à faire]
Eh bah non, ce sera aujourd'hui ( ͡° ͜ʖ ͡°)
Bonne année !
Avec les fêtes et la tonne de boulot que j'avais j'ai complètement oublié de publier. Je m'en excuse, voici le chapitre avec quelques jours de retard.
Cependant, il fait 9000 mots.
On commence donc bien l'année.
N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire. Ça me fait extrêmement plaisir à lire.
Chapitre 35 :
Frisk avait encore beaucoup à apprendre dans l’art de la négociation.
Le soir même de sa discussion avec Monster Kid, elle se rendit au repas en famille armée de son idée. Bien décidée à obtenir un oui coute que coute. Elle n’avait pas vraiment préparé d’arguments, mais la jeune fille s’était dit que cela lui viendrait sur le moment. Ou bien qu’au pire un peu de persévérance lui permettrait d’atteindre son but.
C’est ainsi qu’elle avait abordé, comme un cheveu sur la soupe, le sujet de son enrôlement en plein milieu du repas. Il y avait eu un grand silence, durant lequel Frisk s’était dit que sa méthode n’était peut-être pas des plus judicieuses.
Presque immédiatement, la demande avait été accueillie d’un non catégorique. Johanna refusait ne serait-ce que d’en entendre parler, invoquant la sécurité et la jeunesse de sa nièce comme justification.
Frisk n’avait été sauvée que par l’intervention d’Asgore, plus ouvert. Il argua que cela pourrait s’avérer formateur - ce que la jeune fille s’empressa d’approuver -, et leur apprit qu’il s’était lui-même engagé encore plus jeune.
S’en était suivi un long débat. Frisk avait espéré un peu d’aide de la part d’Undyne, mais la guerrière était étonnamment silencieuse. Elle qui passait habituellement le repas à se goinfrer et à parler fort n’avait encore rien avalé. Peut-être qu’elle n’était pas dans son assiette ; ça arrivait parfois.
Quoi qu’il en soit, la jeune fille avait d’autres préoccupations. Son avenir se jouait dans la conversation entre ces deux adultes, et elle déplorait de n’avoir son mot à dire. Cela commençait à l’agacer : elle n’était plus une enfant. Elle était capable de prendre des décisions pour elle-même.
Finalement, alors que les positions semblaient se polariser de plus en plus, Asgore proposa un compromis. Frisk pourrait rejoindre l’armée, à condition de poursuivre son travail scolaire en parallèle et de ne participer à aucune mission en dehors de la base. La jeune fille voulut protester - à quoi bon devenir soldat si c’était pour rester à la base ? -, mais elle s’en garda. Peut-être que si elle obtenait un oui maintenant, il y aurait moyen de réclamer davantage plus tard.
Johanna avait réfléchi quelques instants, fait quelques objections, mais avait fini par accepter. Frisk s’en retrouvait ravie. Elle était un peu confuse quant à la façon dont allait s’organiser son travail, mais au moins elle en avait un ! Ne tirant pas plus sur la corde, la jeune fille s’était empressée de remercier tout le monde. Puis elle s’était éclipsée avant que qui que ce soit n’ait le temps de changer d’avis.
C’est ainsi que, dès le lendemain, elle était allée trouver Monster Kid. Et, à deux, ils s’étaient rendus au bureau des admissions. Ou ce qui y ressemblait. Ils n’étaient pas sûr de comment tout fonctionnait, mais ils avaient trouvé quelqu’un qui avait accepté de les engager. Cela leur convenait.
La rumeur s’était répandue comme une traînée de poudre. Elle était sur toutes les lèvres, au centre de toutes les discussions. Quelqu’un avait trouvé comment retirer les colliers. Bientôt, tout cela ne serait plus qu’un mauvais souvenir.
Les spéculations allaient bon train. Chacun avait son avis sur l'origine du remède voire même son existence. Rien n’avait été confirmé officiellement pour le moment, et les plus cyniques allaient jusqu’à dénoncer un piège tendu par Copperheinmer. Une histoire particulièrement populaire avançait qu’un ancien de l’entreprise, accablé de remords par l’intervention récente de Mettaton, s’était rapproché de la résistance pour leur confier le secret.
Fidget n’avait pu résister à la tentation de participer à ces conversations. Cette version lui semblait douteuse, toutefois il était persuadé que le cœur de la rumeur était vrai. On avait trouvé comment désactiver les colliers, et pour la première fois depuis longtemps, il avait une raison d’espérer.
Dès qu’il avait su, il s’était empressé de retrouver Skye pour lui apprendre de sa bouche. La louve était malheureusement déjà au courant, néanmoins elle n’y croyait qu’à moitié. Bien sûr, cela faisait rêver, avait-elle dit. Mais elle en avait marre d’être déçue, et préférait avoir tort que d’être victime d’une nouvelle désillusion.
Fidget comprenait, même s’il n’avait pas la force de faire de même. À l’instant où il avait entendu la nouvelle, son cerveau avait basculé irrémédiablement dans une attente fervente, religieuse. Comment ne pas y croire ? C’était comme s’il venait d'apprendre que le messie allait les rejoindre dans les jours à venir. Même en essayant de rester sceptique, vous aviez toujours cette petite voix au fond de votre esprit qui disait “et si c’était vrai ?” Ça ne coûtait rien d’attendre.
Cette pensée l’obsédait tant qu’il y réfléchissait encore en se rendant au travail. Aujourd’hui, il allait devoir s’occuper du véhicule qu’on lui avait attribué. Le permis de conduire apportait ses avantages, mais aussi son lot d’inconvénients...
À force, il avait pris le coup de main, et pouvait récurer sans y penser. Tandis qu’il frottait la carrosserie avec application, son esprit divagua, parcourant la pensée jusqu’à sa suite logique : que ferait-il une fois libre ?
La résistance n’avait jamais vraiment été une institution obligatoire. Dans le sens où vous étiez libre de partir à tout moment. Toutefois, qui aurait été assez fou pour le faire ? Et puis, maintenant qu’il avait tant bénéficié, il se sentait obligé de rendre la pareille. Alors, jusqu’à leur triomphe, son chemin était tout tracé.
Et ensuite ? Il y avait déjà réfléchi. Cela faisait longtemps qu’il savait. Seulement, ses rêves étaient désormais plus tangibles. Les reflets du soleil dans la fourrure de Skye plus chatoyants, les murs de leur maison plus durs, l’odeur de la nature durant leurs promenades plus estivale. Le lion ne savait pas trop quelles activités commune leur plairaient, mais il pouvait parier sans trop de risques sur la contemplation de la surface sur laquelle ils avaient tant fantasmé. Fidget se souvint - avec une surprenante nostalgie - les soirées passées sur le belvédère de ses anciens propriétaires, assis à côté de Skye à contempler les étoiles. C’était ça qu’il voulait faire. Paisiblement, tous les soirs, pour toujours.
De forts bruits de pas le tirèrent de sa rêverie. Impossible de manquer l’intensité de la démarche militaire qui se dirigeait vers lui. Le lion passa un dernier coup de chiffon avant de relever la tête. Bingo, un officiel marchait droit dans sa direction. Les insignes sur sa poitrine étaient encore assez obscurs pour Fidget, toutefois il n’avait pas besoin de savoir le grade de son interlocuteur pour reconnaître sa supériorité hiérarchique.
Le lion se mit au garde-à-vous.
-Soldat Fidget, est-ce bien cela ?
-Oui monsieur.
-Bien. Vous avez été choisi pour prendre part à une opération de la plus grande importance.
Le lion hocha la tête, tout ouïe.
-Nous vous attendons en salle de briefing.
Le monstre repartit, et Fidget eut juste le temps de poser son attirail quelque part avant de le suivre. Il se demandait bien pourquoi on l’avait sélectionné. Toutefois, cela faisait longtemps qu’il n’était pas sorti des couloirs oppressants de la base. Le lion était parfaitement au courant des risques qui accompagnaient chaque mission, mais il était prêt à les assumer.
La réunion eut lieu dans une petite salle presque vide. Fidget avait été surpris de voir seulement deux autres monstres en entrant ; aucun d’entre eux n’ayant l’air de prendre part à l’opération. Le lion s’était dit qu’il était peut-être le premier, mais alors que le briefing démarrait il dû se rendre à l’évidence : personne d’autre n’avait été sélectionné.
C’était perturbant. D’un côté, il serait livré à lui-même, mais de l’autre, une mission planifiée pour une seule personne ne pouvait pas être bien dangereuse.
-Bien, débuta le militaire chargé de la présentation, allons à l’essentiel. Notre dernière campagne d’information auprès des humains a été un succès, et nous estimons qu’il est temps d’en effectuer une seconde.
Fidget n’aurait pas nécessairement qualifié l’intervention de Mettaton comme étant un succès, mais ce n’était pas vraiment un point important. Non, ce qui était plus intéressant, c’était le fait qu’on l’ait choisi pour une mission en rapport avec ça. Est-ce que sa hiérarchie voulait le voir jouer dans un spot ?
-Nous avons besoin de nouvelles images. Des séquences plus à même de rallier les humains à notre cause. Nous avons donc décidé de leur montrer le sort qu’ils nous réservent. En effet, très peu d’humains savent exactement ce qui arrive aux monstres avant qu’ils ne parviennent chez eux. Nous sommes persuadés que le leur montrer appuiera notre message et nous aidera à les convaincre.
Le lion se rembrunit mais resta attentif, attendant de voir où ils voulaient en venir avant de spéculer.
-Nous vous avons choisi afin de recueillir ces images. C’est pourquoi vous serez déployé à proximité d’un camp, avant de devoir vous y infiltrer et de capturer un maximum de mauvais traitements.
Fidget resta sans voix. Sa première réaction fut de refuser immédiatement. C’était une répulsion viscérale, il ne voulait jamais remettre les pieds là-bas. Les camps n’étaient qu’un trou noir qui vidait ceux ayant le malheur d’y passer de toute leur substance, qui leur arrachait tout ce qu’ils étaient. Ces endroits étaient des usines à vide, produisant sans cesse de nouvelles carcasses lobotomisées. Le lion avait tout juste réussi à retrouver une vie qui valait la peine d’être vécue. En retournant là-bas, c’était tout cela qu’il risquait.
-Je comprends votre indignation, compatit le militaire. Mais laissez-moi terminer avant de vous prononcer. Nous avons besoin d’un monstre fort, courageux, étant capable de fonctionner même sous la pression. Vous vous êtes distingué précédemment par votre capacité à garder votre sang froid. La fois où vous avez sauvé votre escouade n’est pas passée inaperçue.
Le mur criblé de balles, de sang et de chair revint en mémoire à Fidget. Il revit le corps déchiqueté de sa victime, la confusion et la terreur de cette nuit-là. Il ne voulait pas revivre ça. C’était exaltant, il ne s’était jamais senti si vivant que sous l’influence de l’adrénaline. Pourtant, il troquait volontiers ce sentiment pour un ennui serein.
-De plus, cette mission implique une pleine possession de vos moyens. Vous devrez naviguer le camp et être capable d’agir de votre propre gré pour nous faire parvenir vos images. Enfin, quand votre mission sera terminée, il vous faudra vous évader sans risquer d’être stoppé par les colliers. Vous y parviendriez aisément avec le bloqueur actuel. Toutefois, son volume vous ferait immédiatement repérer. Il vous faudra donc du matériel adéquat pour vous fondre dans la masse.
Le monstre marqua une pause, comme pour appuyer les paroles qu’il s'apprêtait à prononcer.
-C’est à ce titre que vous serez bénéficiaire d’une opération de retrait de collier. Pas seulement sa désactivation, mais son retrait total.
-Vous êtes libre de refuser cette mission, ajouta le militaire. Toutefois, gardez en tête qu’au bout de quelques jours dans ces camps, vous retrouverez votre liberté totale et illimitée. Sans bloqueur. Sans collier. Comme vous étiez avant.
Fidget était bouche bée. Il aurait voulu rester impassible et incorruptible, pourtant cela changeait radicalement la balance. Au lieu d’être un endroit de torture éternelle, les camps devenaient ironiquement la condition de sa libération. Le choix évident se muait en dilemme. D’un côté il pouvait rester ici en sécurité, à moitié libre durant il ne savait combien d’années encore, peut-être pour toujours. À subir les conséquences de son refus pour sa carrière, à craindre que tout ceci n’aboutisse jamais, démuni de toute garantie pour l’avenir. De l’autre, il pouvait risquer sa vie pour gagner plus qu’aucun monstre avant lui. Personne ne s’était jamais libéré de l’esclavage à sa connaissance, et c’était assez excitant d’être le premier.
-Réfléchissez bien. Ceci est une opportunité unique.
Oui, évidemment que c’en était une. Il ne pouvait pas refuser l’offre, personne de sain d’esprit ne le pourrait. Néanmoins, sa décision n’impactait pas que sa vie. Quid de Skye dans cette histoire ? La vie de la louve et la sienne étaient profondément entremêlées désormais. Elle aurait forcément son mot à dire. Est-ce qu’elle accepterait ?
Non, évidemment qu’elle refuserait.
Et puis, même si lui redevenait libre à la fin de cette histoire, jamais le nom de Skye n’avait été mentionné. À quoi bon se débarrasser de son propre collier si elle était toujours sous l’emprise du sien ? Il y serait lui aussi encore soumis quelque part. Il ne pourrait pas abandonner la louve si le collier la terrassait.
Une idée lui vint toutefois. Et si elle aussi perdait le collier ? Skye deviendrait libre à son tour, grâce à lui. Quel plus beau cadeau ? Quel meilleur gage d’amour ? Ce serait une sorte d’assurance vie, la plus précieuse qui soit. Même s’il lui arrivait malheur, au moins il serait certain d’avoir rendue meilleure la vie de celle à laquelle il tenait.
Oui, c’était la chose à faire. Les camps n’étaient pas si terribles que ça finalement, tant qu’il avait la certitude de s’en sortir à la fin. La résistance avait probablement prévu quelque chose pour l’extraire. Les privations et les abus ne dureraient que quelques jours. Ce serait supportable, et cela raviverait la flamme de détermination au fond de lui. Sans compter le fait que, peut-être, les monstres pourraient gagner les hommes à leur cause grâce à ses images.
-D’accord, accepta-t-il avec appréhension. Mais à une seule condition. Je veux que ma compagne, Skye, soit libérée elle aussi avant mon départ.
Les officiers considérèrent la question quelques instants, se murmurant quelques réflexions. Fidget était sérieux, il était prêt à quitter la salle dans l’instant s’ils refusaient sa demande. Tant pis, il serait libre bien assez tôt. Enfin, dans ce cas, pourquoi avoir accepté ? Il préférait ne pas se poser trop la question.
Heureusement, il n’eut jamais à découvrir combien de temps il aurait dû patienter autrement, car les militaires acceptèrent sans aucune objection. Probablement trop heureux d’avoir trouvé un volontaire.
2
-Tu as accepté quoi !? S’écria Skye en apprenant la nouvelle. Cela lui semblait tellement absurde, tellement stupide, qu’elle devait avoir mal compris.
-J’ai accepté de retourner dans les camps pour le bien de la résistance, répéta le lion.
Non, pas de doute, elle avait bien entendu. Elle ne savait même pas quoi répondre.
-Mais enfin tu… tu te rends compte de ce que ça signifie ? Tu réalises ce que sont vraiment les camps ? Explosa-t-elle. Ou tu as oublié ? Parce que moi je n’ai pas oublié, je m’en souviens très bien ! Je me souviens parfaitement de tout ce qu’il m’est arrivé là-bas, de tout ce qu’ils ont fait. Je me souviens de tous les monstres qui sont morts. De tous les traumatismes que je garderai sûrement toute ma vie. J’ai même ce putain de collier pour me le rappeler, cracha-t-elle en portant la main à son cou. E-Et toi tu me dis que tu veux retourner là-bas ? Mais… je… Pourquoi ? Qu’est-ce que qui te prends ? Tu pourrais mourir, tu pourrais y rester. Non, tu vas y rester. Si tu repars là-bas, tu n’en sortiras jamais. Et tu le sais. T-Tu… Pourquoi est-ce que tu veux faire une mission suicide comme ça ? Ça ne te va pas tout ça ? Demanda la louve alors que des larmes lui montaient aux yeux. Tu n’es pas content ici ? Tu as besoin de-de… de quoi ? De risquer ta vie pour rien ? De ta dose d’adrénaline ?
Skye s’arrêta, haletante comme si elle venait de terminer une course olympique. Ses poings étaient serrés, tremblants, sa gorge nouée. Elle sentait monter en elle à la fois une colère noire et un douloureux sentiment de trahison. Elle représentait si peu pour lui qu’il était prêt à prendre ce genre de décisions sans même lui en parler ? À lui annoncer comme ça, comme on annoncerait la météo ou le repas du lendemain ?
-Écoute Skye, répondit-il, non, ce n’est rien de tout ça. Je… Je sais que c’est risqué. Mais il ne m’arrivera rien. Ils ont tout prévu. Ce ne sera l’affaire que de quelques jours. Je suis resté des semaines dans ces camps, je sais très bien de quoi il en retourne. Mais je suis prêt à subir ça, oui. Pour le bien de la résistance, parfaitement, tenta de se justifier le lion.
-Pourquoi ? Qu’est-ce que ça t’apporte ? Cria-t-elle les yeux larmoyants de rage.
-Ils veulent des images des camps. Pour que tout le monde sache ce qu’il s’y passe. Pour pouvoir gagner la guerre sans même avoir à se battre, sans avoir à faire d’innombrables victimes dans un camp comme dans l’autre.
-J’en ai rien à faire de ce qu’ils veulent ! Je te demande toi, pour toi, qu’est-ce que ça t’apporte à toi. Laisse quelqu’un d’autre y aller. Laisse quelqu’un d’autre prendre le risque. Tu n’as pas à prouver ta bravoure ou je ne sais quoi. Pas pour des images débile dont tout le monde se fout ! Qu’est-ce qui t’as convaincu ? Qu’est-ce qui est passé dans ta petite tête pour que tu te dises que c’est une bonne idée ?
-Parce que je ne suis pas un égoïste ! La résistance passe avant moi, je suis prêt à donner ma vie pour cette cause.
-Ta vie ne servira à rien dans les camps ! L'interrompit-elle. Tu serais mille fois plus utile au combat, au lieu de récolter des images que tout le monde aura oublié dans un mois.
-Ne me coupe pas ! Tonna-t-il. Tu crois que ça me fait plaisir d’aller là-bas ? Tu crois que j’en suis heureux ? Non ! Je fais ça pour toi, pour moi, pour nous. Pour que la résistance nous soit redevable. Pour que nous soyons libres.
-Ce n’est pas ça qui nous rendra libres. Si tu meurs là-bas, tout ça n’aura servi à rien.
-Tu ne comprends pas. En acceptant, je nous ai rendus libres. Vraiment. En échange de ma participation, ils vont me retirer mon collier. Définitivement. Pour toujours. Et le tiens aussi. Grâce à cette mission, grâce à ces quelques jours de souffrances, nous serons définitivement libres, sans avoir à dépendre de qui que ce soit pour ça. Tu vois pourquoi j’ai accepté ? Pour que nous n’ayons plus ces colliers, ni toi ni moi. J’ai fait ça pour nous, pour notre futur.
Skye resta sans voix. La nouvelle était incroyable, et dans n’importe quelle autre circonstance elle aurait sauté de joie. Mais contrairement à son amant, cela ne suffisait pas à lui faire oublier le prix à payer. Elle aurait dû concéder - trop heureuse de bénéficier de la récompense sans rien avoir à faire -, mais aurait préféré subir encore dix mille ans d’esclavage pour empêcher tout cela.
-À quoi ça te servira d’être libre si tu es mort ? Répondit-elle. À quoi ça te servira d’être libre si c’est pour être de nouveau capturé immédiatement ? Il y a un milliard de choses qui pourraient mal tourner. C’est impossible que tout se passe comme prévu et que tu ressortes des camps indemne.
-Non, je ne serai pas capturé. Je vais simplement m’introduire dedans, avec un faux collier hyper réaliste, et tout se passera bien. Dès que j’aurai pris et envoyé mes photos, je n’aurai qu’à monter dans un des trains et à m’évader pendant la vente aux enchères. Je serai suivi tout le temps, tout se passera très bien.
-Oh, tu auras “juste à t’évader” ? Fit-elle en moquant la voix de Fidget. Mais enfin qu’est-ce que tu crois ? Qu’ils vont t’ouvrir la porte en te souhaitant bonne journée ? Je ne vois même pas comment tu pourrais rentrer. Tu vas mourir Fidget ! Tu vas mourir si tu vas là-bas, répéta-t-elle presque suppliante. Comment est-ce que tu fais pour ne pas t’en rendre compte ?
-Mais non, il n’y aura pas de soucis. Je- Ne t’inquiète pas.
-Et moi ? Tu as pensé à moi ? À quoi bon être libre si tu n’es pas là ? À quoi bon ne pas avoir de collier si c’est pour passer mon temps à souffrir davantage que si je l’avais ? Je ne peux pas juste accepter comme si tu me faisais un cadeau ! C-C’est presque sadique. La liberté au prix de la personne que j’aime. Au prix de la personne avec qui je voudrais vivre, avec qui j’imaginais un futur. Nous serons libres un jour, ça ne sert à rien de précipiter ça maintenant ! Est-ce que tu réalises la situation dans laquelle tu me mets ? À m’offrir la liberté contre ta vie. Je suis censée accepter sans rien dire ? Accuser le coup ?
-Excuse-moi de penser à toi ! Excuse-moi d’essayer de te rendre heureuse, de faire ce qui est le mieux pour toi ! J’aurais pu mourir pendant n’importe quelle mission. Et quitte à prendre le risque, je préfère que cela serve au moins à te rendre libre.
-Tu ne me rends pas heureuse en faisant ça Fidget ! C’est tout le contraire, plaida-t-elle.
-Ce n’est pas ce que tu voulais ? Ce n’est pas ce dont tu as toujours rêvé ? D’être libre ? D’être à la surface ? On en a discuté tellement de fois. Tout le monde, tous les monstres, n’importe qui tuerait pour qu’on lui enlève son collier !
-Je ne veux pas être libre. Je veux être libre, avec toi ! Je ne veux pas que tu meures là-bas. Je ne veux pas que les derniers moments que nous ayons passés ensemble soient hypocrites, ou tendus. Je ne veux pas devoir faire semblant d’être heureuse en sachant que c’est peut-être la dernière fois que je te vois. Je ne veux pas que tu meures loin de moi, sans que je sois là pour te voir une dernière fois, pour te tenir dans mes bras, pour te veiller ! Je ne veux pas avoir à passer le restant de mes jours dans la culpabilité, en me disant que si je n’avais pas été là, si je n’avais pas voulu être libre, alors tu n’aurais pas fait ça et tu serais toujours en vie !
-Je ne vais pas mourir là-bas ! Je ne vais pas te laisser, je vais revenir. Je pensais que tu comprendrais ça. Je pensais que tu m’en croirais capable. Je pensais que tu serais heureuse ! Inquiète, mais heureuse.
S'éclaircissant la gorge, il ajouta ;
-Je ne te comprends pas… Je ne te comprends plus, corrigea-t-il d’une voix rauque. Je- Je ne pensais pas que tu prendrais les choses comme ça.
Fidget s’approcha de la porte. La chambre paraissait soudain exigüe, oppressante par sa promiscuité forcée.
-Où vas-tu ? Demanda Skye d’un ton alarmé.
Le lion ouvrit la porte, hésitant sur le seuil.
-Ne pars pas Fidget, s’il te plait.
-J’ai besoin de réfléchir, répondit-il d’une voix qui se voulait détachée, sans pour autant y parvenir.
-Reste, je t’en supplie. Je suis juste inquiète, terrifiée. J’ai peur pour toi. Je ne veux pas que tu partes, je ne veux pas que tu sois loin de moi. Tu ferais la même chose à ma place. Tu serais dans le même état. Essaye de comprendre.
Le monstre agrippa fermement la porte, les doigts tremblants. Un instant, Skye crut qu’il allait rester. Qu’ils allaient reprendre leur discussion, qu’ils allaient pouvoir trouver une solution. En cet instant, elle était prête à tout accepter, pourvu qu’il reste.
Mais il sembla se décider, et, d’un coup, franchit le seuil. Se précipitant comme pour s’empêcher de regarder en arrière.
Skye resta sans voix, la bouche entrouverte dans un dernier appel inaudible. La louve tituba vers le lit, frêle, tâtant le matelas comme pour trouver quelque chose à quoi se raccrocher. Sa vue se brouilla alors qu’elle se laissait lourdement tomber. Assise là, elle ne put retenir ses larmes plus longtemps. Le message était plus que clair, non ? Limpide comme les larmes qui tâchaient déjà ses joues. Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment cela avait-il pu aller aussi vite ?
Oscar arrivait à court de patience. Cela faisait plus de deux mois qu’il avait engagé cette assistante pour son fils, et elle n’avait toujours rien trouvé. L’homme avait appris, depuis le temps, qu’il fallait souvent attendre pour obtenir ce que l’on désirait. Mais il trouvait le délai beaucoup trop long. Ce n’était pas si compliqué que ça pourtant.
Alors, comme souvent, il allait devoir prendre lui-même les choses en main. C’en devenait exaspérant. Et ce n’était pas comme s’il n’y avait rien d’autre occupant déjà de la place dans son esprit. Des choses bien plus importantes. Gérer la vie de son fils était une corvée beaucoup trop chronophage ; Oscar avait hâte d’en être débarrassé.
Mais d’ici là, il allait devoir trouver un moyen de confirmer ses suspicions. Victor lui cachait quelque chose, c’était une évidence. Son comportement avait changé ; Oscar n’était pas dupe. Cela dit - et bien qu’il ne rechigne à se l’admettre - l’homme d’affaire n’était pas vraiment sûr de ce dont il s’agissait.
Oh, bien sûr, il avait ses idées. Souvent, les enfants de riches tournaient mal. Drogue, chantage, ou quelque chose d’aussi insignifiant qu’une histoire d’amour non assumée. Le milliardaire soupira en y réfléchissant. Tout cela n’étaient que des problèmes mineurs face aux défis qu’il devait relever, mais il était bien obligé de s’en charger. Et comme Victor ne voulait pas lui parler pour il ne savait quelle raison, Oscar allait être obligé de découvrir seul la vérité.
Pour cela, il allait devoir fouiller dans les affaires de son fils. Il tomberait sans aucun doute sur un mot ou des substances mal cachées, et prendrait la décision adéquate en fonction. Ce genre de perquisition était indigne de lui, mais est-ce qu’il avait vraiment le choix ? Encore une fois, s’il voulait que les choses soient faites, il allait devoir s’en charger.
Oscar se tourna vers les baies vitrées de son bureau, cherchant l’inspiration dans l’horizon des buildings comme il l’avait souvent fait. Les tours de lumière et d’acier lui apportaient souvent des réponses ; leur silhouette droite semblant pousser ses idées à bien s’ordonner.
Pour faire ça discrètement, il allait devoir éloigner Victor durant quelques temps. Plusieurs jours serait le mieux : le temps de procéder méticuleusement. Mais le jeune homme sortait rarement. Il restait là la journée, il restait là la nuit. C’était un peu triste maintenant qu’il y pensait. Victor ne faisait jamais ni de soirée chez des amis ni de voyages impromptus. Voilà qui était pratique. Pourquoi fallait-il que son fils soit si associable ? Ce n’était pourtant pas faute d’inviter de jeunes gens intéressants lors des réceptions… Non, définitivement, Oscar avait du mal à comprendre son fils. Et celui-ci avait bien de la chance d’être la chair de sa chair.
Mais, maintenant qu’il y pensait, il était vrai que cette idée de voyage était intéressante. Un voyage, cela voulait dire partir plusieurs jours. Où ? Peu importe. Loin. À l’autre bout du monde.
Oscar se trouva un instant ridicule de chercher ainsi un moyen d’éloigner son fils ; comme s’il avait peur de la réaction de Victor s’il s’en rendait compte. Mais l’homme d’affaires envoya vite cette idée balader. C’était absurde, il cherchait simplement à s’éviter une discussion ennuyeuse qui lui ferait perdre un temps fou.
En réfléchissant, Oscar se souvint d’un hôtel qui lui avait fait de l’œil il y a un moment. Le cadre était agréable, les bâtiments luxueux ; de quoi passer un séjour de rêve.
Seulement, il était certain que Victor trouverait une raison de refuser. Son esprit de contradiction devenait ennuyant à la longue, presque trop prévisible. Oui, ce qui aurait vraiment été étonnant, ce serait que son fils accepte du premier coup.
Anticipant la négociation, Oscar sut qu’il devrait faire des concessions. Il réfléchit à ce qui pourrait faire pencher Victor, et n’eut pas beaucoup de mal à trouver. Depuis toujours, le jeune homme respectait les monstres, au point de parfois entretenir ce qui ressemblait très fortement à de l’amitié avec eux. Oscar avait du mal à comprendre comment de tels sentiments pouvaient naître envers ces créatures, et à vrai dire cela le dégoûtait. Mais si c’était ce qu’il fallait faire pour enfin se débarrasser de ce problème de cachoteries, il était prêt à laisser un monstre accompagner Victor. Dans ces conditions, le jeune homme dirait probablement oui. Cela lui laisserait alors amplement le temps de tout fouiller.
Satisfait par son idée, Oscar entreprit de régler les détails. Il irait annoncer la nouvelle à son fils un peu plus tard, ferait semblant de vouloir qu’il y aille seul, et accepterait finalement au bout d’âpres négociations que Victor emporte une de ses bêtes. Toutes les parties seraient alors gagnantes ; n’était-ce pas là le signe d’une bonne affaire ?
3
Fidget poussa un long soupir, la tête enfouie dans ses mains. L’odeur de javel qui empestait dans la cafétéria lui brûlait les narines, mais il n’en avait que faire. Peut-être qu’elle avait raison, peut-être que c’était la dernière fois qu’il sentait le produit. Le lion aurait bien aimé quelque chose pour calmer ses nerfs.
Non, il avait mal agi, et maintenant que le calme était retombé il en subissait les conséquences. Sa conscience lui faisait bien comprendre qu’il avait déconné, qu’il était un idiot. Qu’il était stupide. Stupide d’être parti dès que le ton était monté.
Mais surtout, il avait mal. Il avait fait pleurer Skye, il l’avait fait souffrir. Il revoyait son visage gonflé de larmes, et cela lui donnait envie de se battre lui-même, l’emplissait de rage à son propre égard. Il n’était qu’un connard, un salaud, tout juste bon à jouer avec les émotions des gens. À quel moment s’était-il dit qu’il pouvait agir comme ça ? De quel droit ? Pourquoi avait-il fait ça ?
Pourquoi ? Il ne le savait même pas. C’était peut-être ça le pire. Fidget pouvait se trouver des excuses. La colère, la peur, l’ingratitude. Il pouvait rejeter la faute sur Skye ou ses propres sentiments. Mais tout sonnait faux.
Et au lieu d’aller s’excuser, au lieu d’aller assumer ses erreurs, réparer ses conneries, il restait là. Au lieu d’être un homme, le lion attendait sur les bancs glacials de la cafétéria. Qu’est-ce qu’il espérait ? Que soudainement tout se résolve tout seul ? Revenir dans le temps ? Pathétique. Immature, comme un enfant préférant rester au coin plutôt que d’assumer.
Non, ça ne pouvait continuer plus longtemps. S’il n’était même pas capable de prendre ses responsabilités envers celle qu’il appelait son amie, son amante, ou même son âme-sœur, alors que cela présageait-il pour la suite ?
À son corps défendant, Fidget se leva, pour se rasseoir aussitôt. Le banc exerçait une attirance irrésistible, tel un puissant aimant. Il recommença ce même manège plusieurs fois, cédant toujours à la pression.
Ce n’était pas si difficile pourtant. Se lever, mettre un pied devant l’autre. Mais ce faisant il se sentait si stupide. Alors que ça ne l’était pas, c’était la chose la plus sensée à faire. Toutefois, quand il était debout, Fidget ne pouvait s’empêcher de penser “Non, attends encore un peu, ça ne peut pas changer grand-chose, pas vrai ?” Alors que ça changeait tout. Ça changeait tout car cela faisait maintenant deux heures qu’il était assis là à ressasser les mêmes pensées. Et c’était déjà deux heures de trop, deux heures qu’il aurait dû passer à s’excuser, à reconstruire ce qu’il avait irrémédiablement brisé, au lieu de rejouer ses erreurs en boucle et d’imaginer des scénarios improbables.
Fidget compta jusqu’à trois, réduisant au silence son flux de pensées. Il se leva, se concentrant uniquement sur l’action, sur le mouvement de ses muscles, sur l’air chassé de ses poumons. Puis il se força à faire un pas, et encore un autre. Accumulant les pas un à un jusqu’à sortir de la salle, jusqu’à avancer dans le couloir, ne se concentrant sur rien d’autre. Le lion réduisit au maximum sa vision sur l’avenir. Il ne percevait pas plus loin que le pas suivant, ne réfléchissait pas au-delà de l'enjambée d’après.
Les pas s’accumulèrent bientôt. Maintenant qu’il était lancé, qu’il avait enclenché l’effet boule de neige, l’effort pour continuer se faisait moindre à chaque enjambée.
Finalement, quand il arriva devant la porte, Fidget s’arrêta net. Une puissante envie de fuir le prit, le poussa à retourner en arrière, en sécurité. Ç’aurait été tellement plus facile.
Il hésita longuement. Que dire une fois à l’intérieur ? J’ai été stupide, je suis désolé. Non. Je suis désolé, je n’aurais pas dû partir. Non plus. Skye je… je suis désolé de ce que j’ai dit. Encore pire. Il n’était pas désolé de ce qu’il avait dit. Il était désolé de ce qu’il avait fait. Mais ce qu’il avait dit était complètement valide. Il aurait pu le dire mieux - il aurait dû le dire mieux - toutefois il le pensait tout de même.
Son poing resta suspendu devant la porte, incapable de toquer. Devait-il même toquer ? Ne devrait-il pas tout simplement entrer ? Quel idiot, ça ne servait à rien de réfléchir excessivement, ce n’était qu’une façon de plus de gagner du temps.
Fidget prit deux grandes inspirations et, comme s’il s’apprêtait à affronter sa pire phobie, frappa prudemment à la porte. Deux petits coups mal assurés, presque inaudibles.
Le lion ne reçut aucune réponse, et toqua à nouveau, sans plus de succès. La température sembla soudain s’affaisser autour de lui. Est-ce qu’il l’avait blessée au point qu’elle ne voulait même plus lui parler ? Il frappa à nouveau contre la porte, plus fort, implorant. Mais son inquiétude ne fit que grandir quand aucun son ne lui parvint depuis l’autre côté.
Que devait-il faire ? Entrer tout de même ? Est-ce que cela n’empirerait pas les choses ? Quelle bonne excuse pour sa couardise. Mais il avait soudain envie - besoin - d’entrer, de parler avec Skye, d’entendre sa voix. Quoi de pire que le silence ?
Refusant de fuir une deuxième fois, Fidget ouvrit la porte. Tant pis si la louve refusait de lui dire quoi que ce soit, tant pis si elle lui hurlait de partir, tant pis s’il aggravait les choses. Il devait être là, il devait lui parler. Le lion entra, sur le qui-vive, essayant de prévoir toutes les réactions possibles qui pourraient l’attendre.
Mais rien ne se passa. Rien ne se passa, puisqu’il n’y avait personne. Fidget resta figé sur le seuil, incapable de comprendre cette réalité. Il n’y avait personne. Skye n’était pas là. Elle… elle était partie. Skye était partie.
Le lion tituba le long du mur, prenant appui sur la surface austère. Il eut beau fouiller la pièce du regard, il ne trouva rien. Skye n’était nulle part, elle n’était pas cachée, elle ne se moquait pas de lui. C’était comme recevoir un coup sur la tête. C’était incompréhensible, inconcevable. Il s’était attendu à tout, mais pas à ce qu’elle parte. Pas à ce qu’elle le… qu’elle le… Il n’osait penser le mot. Elle était partie.
Quoi de pire que le silence ? Quoi de pire que la solitude dans la pièce trop grande et trop vide ?
Quoi de pire que ce qu’il lui avait lui-même infligé ? Réalisa-t-il enfin.
Fidget eut l’impression que le sol s’était ouvert sous ses pieds, l’aspirant dans une chute déchirante vers les enfers. Son cœur s’effondra dans sa poitrine. Il eut la nausée. Non, ça ne pouvait pas être ainsi. Ça ne pouvait pas être aussi direct, aussi rapide.
Où était-elle ? La reverrait-il seulement un jour ? Son esprit délira, pris de détresse. C’est moi qui ai causé tout ça, se répéta-t-il sans fin, tout est de ma faute.
Finalement, après un long moment de tourmente, Fidget entendit la poignée tourner. Il releva précipitamment la tête, pris d’un sursaut d’espoir. Son cœur battait la chamade durant les quelques secondes que prit la porte pour s’ouvrir. Pour laisser apparaître, là sur le seuil, le visage qu’il désespérait tant de ne jamais revoir.
Le lion se leva, frappé d’incrédulité, n’osant avancer davantage. Ses lèvres restèrent entrouvertes, son bras imperceptiblement levé comme pour accueillir la louve. Ses jambes ne tremblaient pas encore, ce qui ne l’empêchait pas toutefois d’avoir l’impression d’être sur un petit nuage.
Skye aussi ne bougea point. Elle laissa simplement la porte se refermer, ignorant le fracas qu’elle fit en percutant le battant. La chambre était minuscule, pourtant ils avaient l’impression d’être séparés par un millier de kilomètres. Leurs corps étaient proches, mais leurs esprits n’auraient pu être plus éloignés. Ou, du moins, c’était ce que ressentait Fidget. Ce qu’il craignait le plus au monde.
Je suis un connard, se répétait-il. Je ne la mérite pas. Je ne la mérite pas, et elle s’en est enfin aperçue.
La louve fit un pas, et Fidget l’entendait déjà lui annoncer qu’elle déménageait. Qu’elle avait trouvé une autre chambre, loin, dans un coin inconnu de la base. Mais au lieu de ça, elle esquissa un autre pas, et le lion en fit de même. Ils se rapprochèrent lentement, ne sachant que faire ou que dire.
Finalement, ils se retrouvèrent juste en face l’un de l’autre. Séparés par une vingtaine de centimètres, qui leur faisaient l’effet d’un mur de glace impénétrable. Un espace gelé entre eux, une frontière infranchissable.
Un ange passa.
Et ils se laissèrent aller dans les bras l’un de l’autre, ignorant qui initia le mouvement en premier. Ils se laissèrent aller aux larmes, aux sanglots profonds et incontrôlables.
-Je suis désolé, se lamenta Fidget d’une voix déchirée.
-J’ai eu si peur, répondit Skye en le serrant plus fort contre elle.
Le lion ressentait un sentiment de soulagement indescriptible, mais aussi une culpabilité encore plus grande. Il avait l’impression de ne pas mériter ce pardon, que c’était trop simple. Qu’il était trop chanceux. Il était infiniment reconnaissant, se jugeant indigne d’une telle clémence.
-Ne refais jamais ça, implora la louve en tentant de se ressaisir.
-Jamais.
-J’ai eu si peur…
-Je sais. Moi aussi. Je suis désolé... Je suis désolé…
Skye laissa courir ses doigts dans la fourrure de son amant, appréciant les différences avec la sienne. Ses poils étaient plus drus, plus épais, moins doux que les siens. Mais elle appréciait la sensation, le chatouillis sur sa peau.
Les émotions se bousculaient en elle. Skye aurait probablement dû le repousser, s'énerver, lui faire regretter ce qu’il avait fait. Mais elle n’en était tout simplement pas capable. Et, au vu de son expression quand elle était entrée, il s’était plus puni tout seul qu’elle ne pourrait jamais le faire.
Elle voulait simplement ne plus y penser. Elle voulait que les choses redeviennent normales, comme avant. Bien sûr, c’était impossible, elle le savait bien. Elle savait qu’ils allaient devoir recommencer cette discussion, qu’elle allait devoir essayer de convaincre Fidget, et surtout, le pire, qu’elle allait échouer. La louve le savait d’avance. Alors, à quoi bon ? Est-ce qu’elle voulait réellement garder cela comme dernier souvenir de lui ?
Non. C’était douloureux, c’était stupide, mais elle voulait profiter de Fidget, tant qu’il était encore proche d’elle. Peut-être était-ce le cocktail d’émotions, peut-être aurait-elle dû être plus forte que ça, mais Skye avait juste envie de se coller à son amant jusqu’à la fin des temps, de s’oublier dans son étreinte. Elle voulait juste être proche de lui, elle voulait juste son amour, tant qu’il pouvait encore le lui donner.
La louve glissa ses mains sous le haut de Fidget, les laissant se balader sur son ventre, son dos ou son torse, profitant de la chaleur qui s’en dégageait. Elle aimait cette chaleur, cette chaleur si familière et si rassurante. Elle ne voulait pas en être séparée, plus jamais.
Le lion dégagea une de ses mains et souleva lentement la tête de Skye de son épaule. Il vint poser son front contre celui de la monstre, plongeant ses yeux dans les siens.
-Je suis désolé, murmura-il.
4
Si les yeux étaient vraiment le reflet de l’âme, alors il ne pouvait que déborder de sincérité, se dit la louve. De sincérité et de regrets.
-Je sais ce que tu penses, continua-t-il. Mais je suis obligé d’y aller. C’est plus fort que moi, c’est plus grand que moi.
Non, se dit-elle, ne parlons pas de ça.
-Je sais que tu as peur, mais je te le promets, je le jure sur mon âme, je ne mourrai pas. Peu importe ce qu’il m’arrive, je serai encore là, pour toi.
Bien sûr, pensa-t-elle, si seulement c’était aussi simple.
-D’accord, dit-elle malgré tout.
Fidget sourit, et Skye lui rendit son sourire. Elle voulait être heureuse.
Il approcha ses lèvres des siennes, et elle l’embrassa. Longuement. Ce n’était pas un baiser plein de fougue. C’était un baiser langoureux, profitant de chaque instant, se prolongeant le plus possible.
Oui, elle voulait être heureuse. Elle voulait être proche de lui. Elle voulait le rendre heureux, et qu’il la rende heureuse.
Skye attira son amant vers le lit. La louve avait envie de s’allonger près de lui, comme ils le faisaient parfois. Elle avait envie de se lover contre lui, de le couvrir de caresses alors qu’il la couvrirait de caresses à son tour.
Et c’est ce qu’ils firent. Longuement, prenant tout leur temps.
Mais, alors que les frissons parcouraient sa peau, Skye s'aperçut qu’elle en voulait plus. Et elle réalisa que c’était peut-être la dernière fois qu’elle en aurait la chance. Cela la terrifiait, mais la poussait encore davantage. Elle ne voulait pas regretter d’avoir trop attendu, elle ne voulait pas regretter d’avoir laissé passer tous ces moments, toutes ces opportunités.
Toutefois, elle craignait sa propre réaction. Bien que cela importe peu, Skye était loin de s’y connaître. Elle n’avait en tête que les rudiments, comptant sur son instinct. Mais, cela n’était pas encore trop grave. Non, ce qui l’inquiétait davantage, c’était de mal réagir à cause de ce qu’on lui avait infligé. De retourner là-bas, de revivre cet évènement. Le contexte ne pouvait pas être plus différent. Elle était loin de la table glaciale, elle était loin des cordes tranchant ses membres. Mais qui savait comment fonctionnait le cerveau ? Qui savait ce qui pourrait lui venir à l’esprit ?
Elle jeta un regard à Fidget. Elle ressentait tant de choses envers lui. Tant de sentiments, dont certains qui n’auraient pas été jugés des plus purs. Et elle savait qu’il n’était pas comme ces humains. Elle savait qu’il n’aurait d’autres préoccupations que son bien-être, que son confort. Elle savait que ce qu’il s’était passé aujourd’hui ne reflétait en rien le monstre à ses côtés.
Alors, elle décida de prendre le risque. Skye laissa l’excitation la gagner, elle laissa ses mains descendre dangereusement bas, guettant la réaction de son amant.
Celle-ci ne se fit pas attendre. Bien qu’elle n’eût jamais fait de remarque, la louve ne manquait pas d’observer les changements sur le corps de Fidget quand ils étaient si proches. Et elle n’ignorait pas non plus les changements du sien d’ailleurs.
Le lion lui lança un regard interrogatif. Elle se rendit compte avec une certaine honte qu’elle ne lui avait même pas demandé son avis.
-Hum… hésita-t-elle. Ça… Ça te dit ?
Faisant fi de la formulation timide, il répondit sans hésiter ;
-J’en serais ravi.
Alors Skye s’abandonna à l’instinct, à ce besoin obsédant de proximité. Elle se serra davantage contre lui, appréciant la douce chaleur toujours plus intense. Le lion se tourna vers elle et l’embrassa, un baiser plus pressant que les précédents. Déjà, elle sentait son cœur battre plus fort dans sa poitrine. La langue de Fidget était rugueuse contre la sienne, provoquant une plaisante sensation.
Les mains du monstre s’approchèrent de sa poitrine, saisissant avidement ses seins. Le contact n’était pas mal, mais elle lui fit comprendre d’un petit bruit réprobateur qu’il devait y aller plus doucement. En retour, elle agrippa le bas du T-shirt de Fidget et remonta les mains, laissant le monstre torse nu contre elle, se collant toujours plus proche de lui, cette barrière en moins dévoilant de nouveaux horizons.
Le lion voulu lui rendre la pareille, se retrouvant nez à nez avec son soutien-gorge. Il se débattit pendant plusieurs instants avec la fermeture, sans succès. Amusée, Skye vint à sa rescousse. Fidget était un peu embarrassé, mais compensa par son ardeur.
La louve appréciait ces nouvelles sensations. Le temps et le monde semblaient avoir disparu. Il ne restait plus qu’eux deux, deux corps enlacés, deux âmes qui se frôlaient. Le passé et le futur n’existaient plus face à l’instant présent. Jamais elle ne s’était sentie à ce point en communion avec Fidget. Mais c’était bien. Elle n’avait pas d’autre mot, pas de mot plus parfaits de simplicité pour exprimer son ressenti.
Toutefois, tout cela n’était pas tout à fait vrai. Skye tentait de garder à distance le contexte, de s’oublier dans les sensations charnelles. Mais alors que Fidget s’amusait avec ses seins et qu’elle caressait son buste en retour, Skye ne parvenait à se défaire du destin tragique qu’elle pressentait. Ses efforts étaient inutiles, cette peur lui collait à la peau, l’empêchant de se donner pleinement dans l’acte.
Pourtant, elle refusait de laisser les humains lui prendre ça aussi. Elle refusait de laisser le monde lui arracher son bonheur. Il l’avait déjà trop fait, ils lui avaient déjà trop pris. Alors, déterminée à se venger en profitant au mieux de Fidget, Skye redoubla de ferveur.
Bientôt, à force de caresses toujours plus téméraires, ils se retrouvèrent en sous-vêtements l’un face à l’autre. La louve ne savait comment cela était arrivé, mais elle n’en avait que faire. Ses jambes s’enlaçaient dans celles de Fidget, elle sentait son bassin appuyer avec force contre le sien, et ses lèvres scellées avec amour.
Les caresses de Fidget s’aventurèrent toujours plus bas. Impatient, le lion s’en prit directement à son entrejambe, arrachant presque son dernier vêtement pour mieux accéder à l’endroit. Ses doigts inexpérimentés tentèrent tant bien que mal quelques caresses et pénétrations sommaires, mais Skye ne s’en trouvait que plus frustrée ; dès qu’il commençait un mouvement intéressant, le lion passait à autre chose sans lui laisser le temps d’en profiter. Elle ne lui en voulait pas - après tout, elle savait qu’elle ne s’en sortirait pas mieux quand ce serait son tour. À la place, elle lui prit doucement la main et entreprit de le guider, plaçant ses doigts aux bons endroits. La louve n’était peut-être pas très expérimentée avec le corps masculin, mais elle avait en revanche appris à se connaître il y a longtemps. Rapidement, Fidget prit le coup de main, et cela n’en fut que plus délicieux.
C’était différent quand quelqu’un d’autre s’y prenait. Il y avait des variations qui rendaient le tout nouveau et agréable. La chaleur dans son bas ventre se faisait de plus en plus intense, les frissons irradiant dans tout son corps. Elle connaissait cette sensation, et la louve se mordit les lèvres pour tenir un peu plus longtemps. Skye ne put s’empêcher de laisser échapper quelques gémissements, qui poussèrent Fidget à s’appliquer d’autant plus.
Haletante, elle se laissa retomber quelques instants. La louve retrouva ses esprits, et ne put que murmurer quelques remerciements incompréhensibles. Le lion apprenait vite, et elle y prenait déjà goût.
Toutefois, c’était à son tour désormais de satisfaire son amant. Avec plus de patience, Skye reprit ses caresses. Remontant depuis ses cuisses, elle ne lui enleva pas immédiatement ses sous-vêtements, mais préféra laisser ses doigts courir sur le tissu, frôlant à peine le sexe de Fidget.
Elle sentit l’anatomie au travers de la barrière en coton. Elle voyait grossièrement à quoi cela ressemblait, mais c’était la première fois qu’elle pourrait en découvrir vraiment les détails, et elle devait avouer qu’elle était quelque peu curieuse.
Soulageant son amant, elle retira le caleçon qui devenait trop serré. Le membre se dressa immédiatement, droit comme un piquet. De toute évidence, il n’y avait qu’une seule façon de s’y prendre. D’une main, elle saisit le sexe dressé, tandis que de l’autre elle continua ses caresses alentours.
Écoutant son instinct, elle débuta des mouvements de poignets. À en juger par le soupir que cela arracha à Fidget, la louve était probablement sur la bonne voie. Skye continua sur sa lancée, ne sachant vraiment que faire d’autre.
À sa grande surprise, le lion se mit à gémir au bout de quelques instants. Elle sentit son pénis s’agiter, et les muscles de Fidget se contracter sous sa main libre. Puis, quelques secondes plus tard, le lion se relâcha, tâchant les draps et leur fourrure au passage.
Skye essuya sa main, contente pendant une seconde d’avoir une fourrure claire, avant de tourner la tête vers son amant. Celui-ci avait rougit, mais elle ne savait si c’était d’embarras ou à cause de la chaleur si agréable qui avait envahi la pièce.
-Je heu… Je dure plus longtemps d’habitude, lâcha-t-il. Je sais pas ce qu’il s’est passé…
Skye le fit taire d’un baiser. Ils prirent quelques minutes pour récupérer. La louve était encore sous l’emprise de l’excitation, mais il lui fallait attendre un peu avant de reprendre.
Elle était heureuse. Ses souvenirs l’avaient laissée en paix, et la proximité était terriblement agréable. Durant longtemps, elle avait attendu le bon moment, n’ayant jamais vraiment l’envie ou le courage, et elle ne regrettait pas de s’y être pris. Leur dispute lui paraissait lointaine, presque vécue par d’autres personnes. Là, lovée contre Fidget, elle avait l’impression que rien ne pourrait les séparer. C’était un mensonge, évidemment, mais Skye avait envie d’y croire.
Ils reprirent doucement leur danse sensuelle. Cette fois, il était temps de passer aux choses sérieuses. Leurs baisers se firent d’autant plus langoureux, d’autant plus ardents. Leurs lèvres étaient prestement collées les unes aux autres, attirées par une force jouissive et irrésistible.
Finalement, Fidget la fit basculer sur le dos. Skye se laissa faire. Un instant, elle se revit dans la cabane, inquiète et perdue, mais l’image s’estompa pour laisser place au visage de son amant. Un visage qui débordait d’amour et d’attention.
Dressé au-dessus d’elle, il avait l’air d’un géant invincible, d’un puissant gladiateur. Skye pouvait admirer son corps taillé par l’entraînement, son poids rassurant reposant un peu sur elle. La louve se sentait vulnérable, mais cela ne la faisait que frémir davantage. Contrairement à ces journées funestes, elle avait envie d’être vulnérable. Envie d’être à la merci des bras musclés de Fidget.
Quand enfin il entra en elle, ce fut une sensation nouvelle. Ce n’était pas la première fois qu’elle recevait ainsi quelqu’un, mais jamais de cette façon. Jamais avec tant d’amour, jamais aussi bien fait. Ses dernières craintes s’envolèrent ; là où les hommes avaient été rapides et violents, Fidget prenait son temps et y allait avec douceur. Est-ce que lui aussi pensait à ça en cet instant ? Qui sait. Mais ses va et viens étaient agréables, son corps chaud contre le sien rassurant, son souffle sur sa poitrine exquis. Fidget couvrait le haut de son corps de baisers, lui ouvrant les portes d’un plaisir insoupçonné. Elle ne pouvait que lui offrir mille caresses, l’encourager de quelques mouvements de bassin, mais il semblait déjà amplement apprécier sa tâche.
Bientôt, les gémissements se firent plus intenses. Fidget donna tout ce qu’il avait pour prolonger son effort au maximum, et dura légèrement plus longtemps que la première fois, mais finit tout de même par atteindre l’orgasme un peu prématurément.
Le lion se retira. Toutefois, avant que Skye n’ait le temps de faire quoi que ce soit, il revint à la charge armé de ses mains. La louve qui avait commencé à se redresser se laissa retomber sur le matelas, pressant de son bassin contre la main du lion. C’était si bon qu’elle ne parvenait pas à faire autre chose, et ne tarda pas à jouir à son tour.
Finalement, les deux amants s’effondrèrent l’un contre l’autre, heureux et comblés. Fidget ouvrit ses bras, et Skye s’y enfonça sans plus de cérémonie. Ils venaient de franchir une étape. De dépasser un certain stade. La monstre ne savait pas vraiment ce que cela voulait dire pour eux, mais elle était trop étourdie par les sensations pour y réfléchir.
Là, elle se sentait à l’abri. Elle se sentait mieux qu’elle ne s’était sentie depuis des années. C’était comme si rien ne pourrait lui arriver, comme si les bras de Fidget pouvaient la protéger de tout. Ils ne formaient qu’un, pour toujours.
Mais alors qu’elle pensait ça, la réalité s'imposa à elle avec une brutalité d’autant plus grande. Skye ne s’était jamais sentie aussi proche de son amant. Pourtant, elle n’avait jamais été aussi proche de le perdre. Les deux sentiments incompatibles culminaient en elle, créant comme un étau de mal-être autour de sa poitrine. Elle qui prenait tant de plaisir quelques instants auparavant se sentait soudain au bord des larmes, incapable de concevoir qu’elle était peut-être sur le point de perdre tout ça, tout ce bonheur, tout cet amour.
Elle enfouit son visage dans le torse de Fidget, priant pour qu’il ne lui arrive rien. Elle pouvait sentir battre son cœur et son âme tout près. Elle espérait de tout son être que ce ne soit pas la dernière fois. Elle espérait si fort.
Fidget, comme s’il sentait son malheur, l’enlaça un peu mieux. Un peu plus fort, un peu plus près. Il posa un baiser sur le haut de son crâne, comme pour tenter de chasser les mauvaises pensées, et ce fut le dernier clou pour Skye. Il était tellement… parfait avec elle. Des larmes coulèrent le long de ses joues alors qu’une profonde fatigue l’envahit. Elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas que tout ça prenne fin.
-Je t’aime, murmura le lion.
-Je t’aime, répondit-elle en sanglotant malgré sa gorge serrée.
[13:54:44] <SteellarEcoPlus>
Je prédis un chapitre qui arrivera demain
Le chapitre qui arrive aujourd'hui juste pour le troll
Le 05 janvier 2019 à 19:59:27 SheogorathDDT a écrit :
[13:54:44] <SteellarEcoPlus>
Je prédis un chapitre qui arrivera demainLe chapitre qui arrive aujourd'hui juste pour le troll
Le décalage horaire
Fidget le précoce
Bof, j’préférait la mouette
Le 05 janvier 2019 à 21:30:45 SteellarEcoPlus a écrit :
Le 05 janvier 2019 à 19:59:27 SheogorathDDT a écrit :
[13:54:44] <SteellarEcoPlus>
Je prédis un chapitre qui arrivera demainLe chapitre qui arrive aujourd'hui juste pour le troll
Le décalage horaire
Fidget le précoce
Au moins c’est réaliste...
Oh, un chapitre
Le 06 janvier 2019 à 00:04:12 Blazethem a écrit :
Oh, un chapitre
Je l’avais prédit
Mais pas à la bonne date
Ce choix à la limite de l'immoralité
Sweet l'op
demain, 4eme anniversaire de mpn compte Transformice, et par extension, 4 ans que je me trimballe ce pseudo qui, d'ailleurs, n'aurait jamais du exister...
hein, pardon
Ah, tu t'en fous ?
ok.
Le 13 janvier 2019 à 13:38:44 Blazethem a écrit :
demain, 4eme anniversaire de mpn compte Transformice, et par extension, 4 ans que je me trimballe ce pseudo qui, d'ailleurs, n'aurait jamais du exister...
hein, pardon
Ah, tu t'en fous ?
ok.
Le up était-il si nécessaire ?
Le 13 janvier 2019 à 13:42:31 SteellarEcoPlus a écrit :
Le 13 janvier 2019 à 13:38:44 Blazethem a écrit :
demain, 4eme anniversaire de mpn compte Transformice, et par extension, 4 ans que je me trimballe ce pseudo qui, d'ailleurs, n'aurait jamais du exister...
hein, pardon
Ah, tu t'en fous ?
ok.Le up était-il si nécessaire ?
Sinon personne n’aurait regardé.
Le 13 janvier 2019 à 19:12:30 JamesTheLemmon a écrit :
Le 13 janvier 2019 à 13:42:31 SteellarEcoPlus a écrit :
Le 13 janvier 2019 à 13:38:44 Blazethem a écrit :
demain, 4eme anniversaire de mpn compte Transformice, et par extension, 4 ans que je me trimballe ce pseudo qui, d'ailleurs, n'aurait jamais du exister...
hein, pardon
Ah, tu t'en fous ?
ok.Le up était-il si nécessaire ?
Sinon personne n’aurait regardé.
En même temps il allait pas faire un topic pour ça