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Sujet : Carte du sous-forum Religion du 18-25

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Zozowok3 Zozowok3
MP
Niveau 10
13 juillet 2016 à 13:41:45

Le vieux seigneur
Chapitre VI, Le chevalier au lion.

Ma respiration se fait plus lourde. Le poids de mes côtes retient l'air dans ma poitrine et la tension remonte jusqu'à mes bras croisés à l'arrière de ma tête. Je n'appréhende que peu la souffrance de Notre Seigneur du haut de sa Croix. L'air se répand dans l'abdomen et mon souffle se familiarise avec l'heure matinale que filtre la lucarne dans le ciel laiteux. Je baille souvent, d'une expiration lourde et muette. La faim me tiraille également, plus profonde à chaque fois, elle aussi. Et mon dos ankylosé souffre de l'inconfort de cette nuit brève marquée par la marée silencieuse qui nous a encerclés. Mes pensées divaguent. Aucun songe ; aucun augure. Pourtant j'ai l'impression d'en créer sitôt mes yeux fermés. Cette étrange sensation de rêver éveillé alors que tout se délite dans son esprit. — Pater noster qui es in caelis — Le grain roule sous mes doigts anxieux. Martin à côté n'arrive plus à suivre. Je suis confus et désolé de perturber ainsi sa prière du Rosaire. Il ne connaît pas la mélodie qui anime ma voix. Peut-être n'a-t-il jamais été jusqu'à Gibelet, entre les voûtes massive de la cathédrale Saint Jean-Marc l'Évangéliste ratatinée sous les oliviers drus.

Ce jour de l'an de grâce 1250, six ans avant le conflit qui m'opposa aux Montfort, le compté de Tripoli accueillait le vieux seigneur voisin pour un événement comme il n'en arrive qu'une fois dans la vie d'un homme : ma nièce Isabelle épousait le seigneur de Gibelet, Enrico Embriaco. Ce mariage servait assurément des intérêts commerciaux et politiques, qui n'avaient pas leur place au milieu des cantiques en langue d'oc et des chansons de Jaufré Rudel que reprenaient les deux amants. La voix aérienne de ma nièce résonne encore à mes oreilles comme elle a résonné sous le dôme du baptistaire, répandue telle une eau claire sur le parvis jonché de pétales bariolés.

Per amor Dieu l'amor de loing
E s'a lieis plai albergarai
Pres de leis si be-m sui de loing
Adoncs parra-l parlamens fis
Qand drutz loindas er tant vezis
C'ab bels digz jauzirai solatz.

Martin intervient. Ce n'est plus la prière au Père que je fredonne, c'est un poème d'amour courtois en occitan. Il m'en demande la signification, elle est très belle : « Pour l'amour de Dieu, l'amour de loin ; et s'il lui plaît j'habiterai près d'elle, même si je suis de loin, ainsi donc arrivera l'entretien fidèle, qu'amant lointain devenu proche, à ses beaux dits jouira de plaisirs ».

Sous le lait de la lune, dans l'apaisement du désir assouvi, Enrico contemplait l'anneau d'or frappé du sceau de l'église vénitienne : un lion ailé tenant un livre ouvert sous une épée brandie. Une gravure si finement travaillée que même un Génois ne pouvait rester insensible en la contemplant. « Nos familles sont liées à présent, sire de Gibelet, et je suis ton vassal » lui dis-je, mais le seigneur de répondre solennellement qu'il était jusqu'à l'éternité le vassal de ma nièce et donc le mien. Je lui rendis son sourire. D'une main affectueuse sur l'épaule, contemplant à mon tour son alliance, je l'adoubai du titre arthurien de « chevalier au lion ».

Voici une fic dont j'ai déjà parlée avant, il s'agit d'un texte 100% catholique censé mettre en place la Barque de Pierre tout comme RoiPanda a utilisé le Village Païen. Cependant face à l'inactivité de ce forum, et quand bien même, je puise aussi dans le sousforum dont vous reconnaîtrez ici un personnage singulier.

La fic est médiévale (les années 1260, Saint Louis et la Septième Croisade en écho), mais j'emprunte aussi au cycle arthurien, d'où les personnages semi-fictifs comme Jean d'Ibelin. Vous trouverez des passages en vieux français sinon en latin pour la couleur locale, et elle se raccroche aux autres fics. Voilà, faudrait que je poste régulièrement mais ça ne sera pas le cas, j'ai aussi des vacances :ok:

Pseudo supprimé
Niveau 10
13 juillet 2016 à 14:47:54

Le 11 juillet 2016 à 23:19:20 RoiPanda a écrit :
Je post un aperçu / teaser / prototype du projet que j'ai en tête. Si ça en intéresse certains :hap:

Un messager de la guilde frappa à la porte d’Aodh. Le jeune homme roux, qui venait de fêter ses 14 ans, ouvrit la porte : « Un message de la milice. » Aodh prit le papier qui lui était tendu et remercia le messager. Il brisa le cachet de cire rouge, marqué du sceau de la milice, un bouclier devant deux épées croisées, et lit les quelques mots qui lui étaient destinés. Il s’agissait de la convocation au siège de la Milice pour son recensement et sa remise de brassards, lui demandant de s’y rendre dès que possible. Le futur boulanger glissa les pieds dans ses bottes et sortit de sa maison en claquant la porte, provoquant un énième hurlement de répréhension de sa mère. Aodh héla un cavalier qui s’arrêta à son niveau et grimpa sur le cheval : « Le siège de la milice s’il te plait. » Le cavalier hocha la tête et partit au galop en direction de sa destination, rejoignant les grandes routes bien plus praticables que les ruelles de la ville.

Aodh descendit du cheval et salua son cavalier qui lui rendit le geste. Le jeune homme rajusta ses cheveux roux et entra dans le siège de la Milice, où une femme lui fit signe d’avancer jusqu’à son guichet. Aodh tendit la convocation, qui contenait notamment un numéro qui lui correspondait, et la milicienne hocha la tête avant de sortir un formulaire :
« - Nom et prénom ?
- Aodh MacLeòid
- 14 ans ?
- Oui.
- Comptes-tu rester dans le pays ?
- Oui.
- Future occupation ?
- Boulanger.
- Bien. »

La femme se leva et se rendit derrière une porte. Elle en ressortit aussitôt, deux brassards en main : « Prononce le serment et ils sont à toi. » Dit-elle en souriant.

Aodh prit son inspiration : « Je jure devant les Dieux de les honorer en suivant les lois de mon pays, en le protégeant et en le faisant prospérer par mon travail jusqu’à la mort. »

La milicienne tendit ses brassards de cuir à Aodh. Il les scruta, admiratif. Le triskel sur le premier était le symbole de son pays, le blason frappé d’une toque sur le deuxième était le symbole de la guilde des boulangers et pâtissiers. Il enfila le triskel à son bras gauche, l’autre brassard à son bras droit : « N’oublie-pas : toujours en évidence. » Aodh hocha la tête et prit congé auprès de la milicienne.

Veda fut la dernière à poser ses offrandes au pied du Bouddha de Jade. Les bâtons d’encens étaient presque consumés, mais cela n’empêcha pas la bouddhiste de prier à genoux. Le jour de la Paix était pour les bouddhiste une occasion de célébrer l’harmonie entre les peuples. Elle dégagea ses cheveux noirs de devant ses yeux, remit son brassard de l’ordre des agriculteurs et se leva. Elle remercia la prêtresse du temple et partit avec ses amis pour préparer la soirée de la Paix.

Dans la rue, Veda discutait de la possibilité d’utiliser sa maison pour la soirée : « Mademoiselle, s’il vous plait. » Deux miliciens l’avaient interpellées : « Votre brassard gauche, où est-il ? » La bouddhiste devint rouge : « Je l’ai oublié au temple… »

Les miliciens escortèrent la jeune femme au temps où l’attendait la prêtresse, son brassard frappé de la roue du Dharma en main. Veda s’excusa, confuse, et les miliciens la saluèrent avant de continuer leur ronde.

Bödvar enfila sa tunique rouge. Il épousseta les épaules de sa tenue en lin et saisit la fine ceinture de cuir noir à laquelle pendaient un marteau et une corne, qu’il enroula deux fois autour de sa taille. Il tira une dernière fois le bas de sa tunique, passa ses mains sur le pantalon de coton pour en faire tomber la poussière et enfonça ses pieds dans ses bottes. Il resserra ses lacets, courbant péniblement le dos pour placer ses mains au niveau de ses bottes, et se releva en soufflant, dépassé par l’effort minime qu’il venait de faire. Le doyen de l’ordre des forgerons enfila ses brassards de cuir noir décorés. Le brassard droit était orné d’un blason sur lequel était dessiné un marteau frappant une enclume tandis que celui de gauche était sobrement orné de la représentation de Mjöllnir, le marteau de Thor au manche trop court. Bödvar passa la porte de son bureau, donnant sur l’atelier où quelques apprentis volontaires en retard sur leur travail mensuel le saluèrent, et sortit de la salle pour se retrouver dans la rue, sur le pavé. Le forgeron passa sa main dans sa barbe grise, gratta son crâne dégarni et héla le cocher d’une des charrettes de la guilde des cavaliers qui passait par là. Le chariot s’arrêta à sa portée, et Bödvar escalada la marche qui donnait sur le banc du chariot, après avoir salué les différents passagers.

Pierre rajusta son béret. Le bleu de son tabard se mêlait aux différentes couleurs des vêtements des érudits présents pour la célébration de la Paix des Peuples, événement tricentenaire. Il rajusta son brassard marqué d’une croix, cognant au passage celui de son voisin, habillé dans une djellaba jaune, qui était ornée de la représentation d’un parchemin, insigne de la guilde des érudits. Chacun des historiens notait le nom des doyens des différentes guildes, signalant pour toujours leur présence à la célébration dans les archives du pays. Des charpentiers volontaires achevaient la construction du mur symbolique, qui serait détruit lors de la célébration pour commémorer la chute des frontières entre les peuples et leurs croyances. L’un des érudits nota l’arrivée montée de Bödvar, doyen de la guilde des forgerons, qui prit place dans les tribunes sommaires destinées aux doyens des guildes de chacun des pays. Une dernière intervention d’un haut gradé de la guilde des artificiers juste avant le coucher du soleil, et les bardes et poètes montèrent sur scène pour chanter en langue commune la gloire des héros d’antan, passés dans la postérité en apportant la paix à tous les peuples : « Gloire à Daniel, Thorstein, Yarethch et Yacine, guerriers légendaires qui nous ont apporté la paix. » Alors que les bardes chantaient, les doyens des milices, torches en main, allumèrent chacun une partie du mur multicolore qui leur était symboliquement attribué. Arrosés de graisse animale et remplis de paille, les murs s’embrasèrent rapidement.

Assis en haut de la tour de garde, Thungsker commençait à s’endormir. Les claquements de la bannière marron des Asatruarmenn qui flottait au vent levant berçaient le milicien, assis sur une chaise de bois sommaire. Thungsker scrutait l’horizon, où il pensait pouvoir apercevoir le champ de bataille de la célébration de la Paix. Le soleil était couché, et les lumières des torches indiquaient au païen scandinave vers quelle direction regarder. Et effectivement, de cette direction, des coups de canon se firent entendre. Des boules de feu volaient dans le ciel, une de chaque couleur représentant chaque pays, et explosèrent en même temps, faisant retomber du soufre coloré. Ce tir était le coup d’envoi du reste du feu d’artifice, et alors que les fusées volaient au loin, à peine discernables, le milicien saisit une gourde cachée sous sa tunique, l’ouvrit et la porta à ses lèvres. L’hydromel réchauffa ses tripes et il s’assit sur sa chaise, contemplant le spectacle de feu au loin.

Je ne suis pas dedans, j'lis pas :)

:hap: Complétement fictive du coup ?

RoiPanda RoiPanda
MP
Niveau 10
14 juillet 2016 à 00:57:09

Le 13 juillet 2016 à 14:47:54 Khaleran a écrit :

Le 11 juillet 2016 à 23:19:20 RoiPanda a écrit :
Je post un aperçu / teaser / prototype du projet que j'ai en tête. Si ça en intéresse certains :hap:

Un messager de la guilde frappa à la porte d’Aodh. Le jeune homme roux, qui venait de fêter ses 14 ans, ouvrit la porte : « Un message de la milice. » Aodh prit le papier qui lui était tendu et remercia le messager. Il brisa le cachet de cire rouge, marqué du sceau de la milice, un bouclier devant deux épées croisées, et lit les quelques mots qui lui étaient destinés. Il s’agissait de la convocation au siège de la Milice pour son recensement et sa remise de brassards, lui demandant de s’y rendre dès que possible. Le futur boulanger glissa les pieds dans ses bottes et sortit de sa maison en claquant la porte, provoquant un énième hurlement de répréhension de sa mère. Aodh héla un cavalier qui s’arrêta à son niveau et grimpa sur le cheval : « Le siège de la milice s’il te plait. » Le cavalier hocha la tête et partit au galop en direction de sa destination, rejoignant les grandes routes bien plus praticables que les ruelles de la ville.

Aodh descendit du cheval et salua son cavalier qui lui rendit le geste. Le jeune homme rajusta ses cheveux roux et entra dans le siège de la Milice, où une femme lui fit signe d’avancer jusqu’à son guichet. Aodh tendit la convocation, qui contenait notamment un numéro qui lui correspondait, et la milicienne hocha la tête avant de sortir un formulaire :
« - Nom et prénom ?
- Aodh MacLeòid
- 14 ans ?
- Oui.
- Comptes-tu rester dans le pays ?
- Oui.
- Future occupation ?
- Boulanger.
- Bien. »

La femme se leva et se rendit derrière une porte. Elle en ressortit aussitôt, deux brassards en main : « Prononce le serment et ils sont à toi. » Dit-elle en souriant.

Aodh prit son inspiration : « Je jure devant les Dieux de les honorer en suivant les lois de mon pays, en le protégeant et en le faisant prospérer par mon travail jusqu’à la mort. »

La milicienne tendit ses brassards de cuir à Aodh. Il les scruta, admiratif. Le triskel sur le premier était le symbole de son pays, le blason frappé d’une toque sur le deuxième était le symbole de la guilde des boulangers et pâtissiers. Il enfila le triskel à son bras gauche, l’autre brassard à son bras droit : « N’oublie-pas : toujours en évidence. » Aodh hocha la tête et prit congé auprès de la milicienne.

Veda fut la dernière à poser ses offrandes au pied du Bouddha de Jade. Les bâtons d’encens étaient presque consumés, mais cela n’empêcha pas la bouddhiste de prier à genoux. Le jour de la Paix était pour les bouddhiste une occasion de célébrer l’harmonie entre les peuples. Elle dégagea ses cheveux noirs de devant ses yeux, remit son brassard de l’ordre des agriculteurs et se leva. Elle remercia la prêtresse du temple et partit avec ses amis pour préparer la soirée de la Paix.

Dans la rue, Veda discutait de la possibilité d’utiliser sa maison pour la soirée : « Mademoiselle, s’il vous plait. » Deux miliciens l’avaient interpellées : « Votre brassard gauche, où est-il ? » La bouddhiste devint rouge : « Je l’ai oublié au temple… »

Les miliciens escortèrent la jeune femme au temps où l’attendait la prêtresse, son brassard frappé de la roue du Dharma en main. Veda s’excusa, confuse, et les miliciens la saluèrent avant de continuer leur ronde.

Bödvar enfila sa tunique rouge. Il épousseta les épaules de sa tenue en lin et saisit la fine ceinture de cuir noir à laquelle pendaient un marteau et une corne, qu’il enroula deux fois autour de sa taille. Il tira une dernière fois le bas de sa tunique, passa ses mains sur le pantalon de coton pour en faire tomber la poussière et enfonça ses pieds dans ses bottes. Il resserra ses lacets, courbant péniblement le dos pour placer ses mains au niveau de ses bottes, et se releva en soufflant, dépassé par l’effort minime qu’il venait de faire. Le doyen de l’ordre des forgerons enfila ses brassards de cuir noir décorés. Le brassard droit était orné d’un blason sur lequel était dessiné un marteau frappant une enclume tandis que celui de gauche était sobrement orné de la représentation de Mjöllnir, le marteau de Thor au manche trop court. Bödvar passa la porte de son bureau, donnant sur l’atelier où quelques apprentis volontaires en retard sur leur travail mensuel le saluèrent, et sortit de la salle pour se retrouver dans la rue, sur le pavé. Le forgeron passa sa main dans sa barbe grise, gratta son crâne dégarni et héla le cocher d’une des charrettes de la guilde des cavaliers qui passait par là. Le chariot s’arrêta à sa portée, et Bödvar escalada la marche qui donnait sur le banc du chariot, après avoir salué les différents passagers.

Pierre rajusta son béret. Le bleu de son tabard se mêlait aux différentes couleurs des vêtements des érudits présents pour la célébration de la Paix des Peuples, événement tricentenaire. Il rajusta son brassard marqué d’une croix, cognant au passage celui de son voisin, habillé dans une djellaba jaune, qui était ornée de la représentation d’un parchemin, insigne de la guilde des érudits. Chacun des historiens notait le nom des doyens des différentes guildes, signalant pour toujours leur présence à la célébration dans les archives du pays. Des charpentiers volontaires achevaient la construction du mur symbolique, qui serait détruit lors de la célébration pour commémorer la chute des frontières entre les peuples et leurs croyances. L’un des érudits nota l’arrivée montée de Bödvar, doyen de la guilde des forgerons, qui prit place dans les tribunes sommaires destinées aux doyens des guildes de chacun des pays. Une dernière intervention d’un haut gradé de la guilde des artificiers juste avant le coucher du soleil, et les bardes et poètes montèrent sur scène pour chanter en langue commune la gloire des héros d’antan, passés dans la postérité en apportant la paix à tous les peuples : « Gloire à Daniel, Thorstein, Yarethch et Yacine, guerriers légendaires qui nous ont apporté la paix. » Alors que les bardes chantaient, les doyens des milices, torches en main, allumèrent chacun une partie du mur multicolore qui leur était symboliquement attribué. Arrosés de graisse animale et remplis de paille, les murs s’embrasèrent rapidement.

Assis en haut de la tour de garde, Thungsker commençait à s’endormir. Les claquements de la bannière marron des Asatruarmenn qui flottait au vent levant berçaient le milicien, assis sur une chaise de bois sommaire. Thungsker scrutait l’horizon, où il pensait pouvoir apercevoir le champ de bataille de la célébration de la Paix. Le soleil était couché, et les lumières des torches indiquaient au païen scandinave vers quelle direction regarder. Et effectivement, de cette direction, des coups de canon se firent entendre. Des boules de feu volaient dans le ciel, une de chaque couleur représentant chaque pays, et explosèrent en même temps, faisant retomber du soufre coloré. Ce tir était le coup d’envoi du reste du feu d’artifice, et alors que les fusées volaient au loin, à peine discernables, le milicien saisit une gourde cachée sous sa tunique, l’ouvrit et la porta à ses lèvres. L’hydromel réchauffa ses tripes et il s’assit sur sa chaise, contemplant le spectacle de feu au loin.

Je ne suis pas dedans, j'lis pas :)

:hap: Complétement fictive du coup ?

Oui, détachée du sous forum :(

Zozowok3 Zozowok3
MP
Niveau 10
14 juillet 2016 à 03:19:16

Le vieux seigneur
Chapitre VII, Douce dame jolie.

« La marée est redescendue ; venez donc dans le logis seigneurial, vous y aurez les honneurs que vous méritez. »

Martin le Fol, dont l'ordre mendiant avait nouvellement reçu l'autorisation papale d'enseigner, quittait temporairement son rôle d'hospitalier pour s'en aller rencontrer ses ouailles. À sa suite, le vieux seigneur de Beyrouth ne montrait aucune impatience à retrouver la demeure de son père. Dans une lettre écrite des mois avant son départ, ce dernier disait s'être retiré dans un séminaire, laissant le domaine sous contrôle de l'Inquisition, apportée elle aussi par le pape Alexandre IV, à la demande de Saint Louis. Un certain Deodat d'Avranchain, grand ami de Balian d'Ibelin, en était en charge. Sa devise « Deus ignoscit ego non ignosco » et son application si stricte l'avait pour tous baptisé "DieuPardonne".

Jean gardait de ce personnage un souvenir d'enfance aigri. L'homme avait été son précepteur et n'avait eu de cesse de lui répéter que « la doctrine empestée de Mahomet, ce premier-né de Satan » devait être combattue, récitant sans sourciller les chroniques de Guillaume de Tyr. Mais comme il ne suffit pas de répéter les enseignements de plus grands précepteurs que soit pour le devenir, le petit Jean l'avait souvent disputé, vaincu toujours par des réprimandes sèches renforcées par celles de son père. Avant même de le revoir, le vieux seigneur l'avait parfaitement imaginé en vieillard sénile ressassant les mêmes propos derrière son icône du Christ Pantocrator volée aux Byzantins. Était-ce pour cela que l'accueil avait été si froid ? Martin n'en savait rien, mais incitait son hôte à ne pas laisser le soleil se coucher sur sa colère.

Une pluie fine arrosait le mont alors que l'air glacial et humide s'imprégnait d'une odeur de foin frais mêlée de terre mouillée. Les deux lourds battants de bois plaqués de fer s'ouvrirent sur l'après-midi lumineux. S'engageant sur un chemin plus abrupt, Martin le Fol remontait vers l'abbaye colossale. Lorsque le vieux seigneur s'agenouilla sur le sol, le froid s'infiltra à travers le tissu peu épais de ses vêtements. Ses genoux étaient meurtris par la dureté des pierres, mais ce désagrément avait quelque chose de rassurant ; les dalles semblaient constituer le seul élément solide de la pièce. Le nuage d'encens qui emplissait l'espace de ses volutes mouvantes lui piquait les yeux. Son odeur acre lui rappelait celle des feux de papier, une réminiscence étrange de son enfance estudiantine. Il ne savait pas ce qui brûlait ainsi, mais ce n'était pas l'oliban qui l'accueillait d'ordinaire à l'église. Autour de lui, des ombres longeaient les murs, nébuleuses et impénétrables, passant devant des chandelles si éloignées les unes des autres qu'elles ne projetaient qu'une lumière ténue sur les carreaux et ne servaient qu'à l'aveugler et le désorienter davantage. À quelques mètres sur sa gauche, un groupe d'hommes murmurait à son attention.

« Un pèlerin venu d'Orient a chanté votre retour, sire d'Ibelin.
 — Pourquoi cette mise en scène ? intervint le seigneur, rompu aux machineries politiques.
 — C'est le propre de ce domaine, fit une voix excentrée pour mettre fin au silence monacal qui s'installait. Ils se connaissent tous plus ou moins et ne se répondent presque qu'entre eux, sauf si c'est dans les premières fois où tu viens et avec tambours et trompettes. Il y a une gestion de l'apparence, un semblant d'hospitalité, mais n'espère pas plus sinon tu seras vite déçu. »

Une main le releva, dévoilant un visage serré. Thillo de Byblos, moine copiste venu accueillir son frère à l'heure de l'enseignement, jetait un air sévère sur l'assemblée muette qui avait décidé cette mise en scène grotesque. Il entraîna l'hôte vers la salle communale, hors du tribunal de l'Inquisition. Près de la cheminée, une jeune femme d'une vingtaine d'année mangeait de la soupe ; elle était enceinte.

« Dame Saën d'Ochsenfield de la maison de Hohenstaufen, Jean d'Ibelin seigneur d'Arsouf et de Beyrouth. »

La jeune dame se retourna vers le moine. Lorsqu'elle le vit, elle sourit à son air renfrogné qui lui plaisait tant. À la croire, elle serait triste de le savoir changé ; la lueur des chandelles et l'application orgueilleuse du copiste recroquevillé sur sa table de travail avaient dessiné sur sa peau claire les sillons d'un labeur fastidieux. Son regard se détacha de son précepteur pour venir caresser le chevalier errant qui ne connaissait même pas son domaine seigneurial. Sous ses boucles brunes en désordre qui lui courraient sur le visage, son regard s'illumina de la voir enfin.

« Douce dame jolie,
Pour Dieu ne pensez mie
Que nulle ait signorie
Sur moy fors vous seulement.
 »

Il récita d'une voix chantante le refrain de ce virelai qui constituait l'un de leur premier échange épistolaire. Saën se laissa toucher par la courtoisie mais elle lui témoignait dans ce sourire tendre un respect profond et sincère qui échappa à l'ecclésiastique. Le seigneur avait accueilli dans ses dépendances d'Arsouf son mari, excommunié à l'instar de son souverain l'empereur Frédéric II, et fait de même sur ce domaine pour elle, lorsque les ducs de Lorraine la chassèrent de son château familial du Haut-Kœnigsbourg. Bien que dépréciée au milieu de ces gens qui la voyait comme une hérétique profitant des maigres richesse de l'Avranchain, elle restait digne, avec une sorte de repli dans un veuvage incertain.

À présent isolés dans la chambre seigneuriale, sous de simples solivages encastrés dans la pierre nue couverte de tapisseries, à l'abri dans cette dominance de couleurs chaudes affirmées par un feu crépitant, les deux êtres se connurent. Comme elle avait quitté son mari avant de le voir disparaître dans l'épaisseur de la forêt blanche, ainsi malgré sa grossesse, ils firent l'amour.

Quelques semaines avant, son époux partait racheter sa chrétienté chez les chevaliers Teutoniques. Au cours d'une longue soirée, il avait expliqué à son aimée sa réticence à partir en croisade ; bien des années auparavant il avait reconquis Jérusalem, obtenu la rémission totale et absolue de ses péchés, touchant ainsi du doigt la Cité céleste au cour du miracle du feu de l'Esprit Saint sur le tombeau du Christ, et pourtant le pape l'avait excommunié. À présent on le renvoyait avec ses frères d'armes Teutoniques, non plus pour délivrer Jérusalem mais combattre des païens. Avoir juré vassalité à Maverik de Montfort devant le seigneur inquisiteur et régent "DieuPardonne" était en outre une insulte pour celui qui se considérait comme membre de la famille la plus puissante du monde. Dans sa dernière lettre, il confiait platement à sa dame : « les corps des moines massacrés par des païens ensemencent la terre. Ces animaux se drapent comme des loups et agissent comme eux, en meute imprévisible et brutale. Bientôt nous iront brûler leur village pour leurs crimes abominables. »

Les cheveux de Saën ne se distinguaient plus des dais de brocart tendus autour du lit. Jean promenait ses doigts dans les mèches fines qui tombaient sur lui, souriant à cette femme qu'il redécouvrait dans sa beauté éclose. Les prunelles brûlantes avouaient un amour plus ardent encore que les mots et les corps mêlés en un seul.

Musique d'ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=8Z8rt3hHUEY
Vous le voyez le lien avec les fics ? :hap:

Pseudo supprimé
Niveau 8
14 juillet 2016 à 21:55:50

Je n'ai jamais vu ce sujet, y a des talents insoupçonnés ici [[sticker:p/1jne]]

MotorcycleMan MotorcycleMan
MP
Niveau 10
14 juillet 2016 à 22:00:36

Le 14 juillet 2016 à 21:55:50 PeaceBeUponYou a écrit :
Je n'ai jamais vu ce sujet, y a des talents insoupçonnés ici [[sticker:p/1jne]]

T'es pas sérieux ?? On t'a donné un super rôle d'ambassadeur dans la fic commune :oui:

Pseudo supprimé
Niveau 8
14 juillet 2016 à 22:01:11

Le 14 juillet 2016 à 22:00:36 MotorcycleMan a écrit :

Le 14 juillet 2016 à 21:55:50 PeaceBeUponYou a écrit :
Je n'ai jamais vu ce sujet, y a des talents insoupçonnés ici [[sticker:p/1jne]]

T'es pas sérieux ?? On t'a donné un super rôle d'ambassadeur dans la fic commune :oui:

Lien [[sticker:p/1jng]][[sticker:p/1jng]][[sticker:p/1jng]]

RoiPanda RoiPanda
MP
Niveau 10
14 juillet 2016 à 22:27:17

Le 14 juillet 2016 à 22:01:11 PeaceBeUponYou a écrit :

Le 14 juillet 2016 à 22:00:36 MotorcycleMan a écrit :

Le 14 juillet 2016 à 21:55:50 PeaceBeUponYou a écrit :
Je n'ai jamais vu ce sujet, y a des talents insoupçonnés ici [[sticker:p/1jne]]

T'es pas sérieux ?? On t'a donné un super rôle d'ambassadeur dans la fic commune :oui:

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Je sais plus t'es dans laquelle parmi "Menace Extremiste", "Voyage en Orient" et "Jean-Amassou" :hap:

Zozowok3 Zozowok3
MP
Niveau 10
15 juillet 2016 à 14:17:15

Dans les trois, mais surtout dans Menace extrémiste :ok:

Zozowok3 Zozowok3
MP
Niveau 10
15 juillet 2016 à 17:07:19

Le vieux seigneur
Chapitre VIII, Au nom du père.

Se réveiller dans un moelleux lit clos en entendant des pas légers aller et venir au rez-de-chaussée ressemblait un peu à un rêve. Mais les bras de dame Saën lovés autour de mon corps me rappelèrent que la réalité peut être plus agréable que les songes. La fatigue engourdissait encore tout mon corps et je profitai de cet état pour écouter la respiration calme et reposée. Les battements du cœur sous son sein nu étaient trop faibles pour être discernés avec certitude contre mon flanc. Les premières lueurs du jour ne saillaient pas sous les brocards pourtant je me levai délicatement avant que Saën n'ait entrouvert un œil et descendis. Les serviteurs se rendaient toujours de très bonne heure au cuisines excentrées du donjon, dans un tumulte de voix tempétueuses que même la pierre ne parvenait pas à couvrir complètement. Après le départ de leur intendant, ils mettaient de l'ordre dans la pièce principale, répandaient des jonchées de thym sur la terre battue pour éloigner la peste, allaient chercher de l'eau à la fontaine, tout cela en chantonnant à mi-voix.

« Je vous salue, juge châtelain » dis-je en me glissant derrière "DieuPardonne". Je sentis mes oreilles devenir aussi brûlantes que des oublies. C'était la première fois que je me risquais à le flatter sans sarcasme, mais je devais en passer par là si je voulais me faire reconnaître sur mes terres. L'inquisiteur ne répondit pas. Il était préoccupé par ses pensées ou m'ignorait par rancœur ; mon retour d'Outremer signifiait pour lui la perte de ses droits de possession, réduits au strict pouvoir juridique de l'Inquisition.

« Vous avez appris l'arabe ? lança-t-il sans hâte alors que je m'éloignai.
 — C'est une langue qui se parle en pays conquis. »

"DieuPardonne" m'invita à lui traduire un texte et me laissa partir. Dans ses documents éparpillés sur le bureau, je remarquai des lettres qu'il retenait jalousement de l'œil. Elles venaient de différents comtes : sires Gauvin, Jocelin, Maverick de Montfort, Godefroy de Lens, et d'autres que je n'eus pas le temps de lire. Toutes émanaient d'ordres croisés et à en juger par les cartes de navigation en mer hanséatique, il préparait un départ très prochain. Le texte traduit était des plus étranges mais confirmait mes soupçons. La lettre, interceptée, révélait à un intermédiaire arabisant la position des troupes croisées ainsi que leurs effectifs. L'acte de trahison n'était pas signé, simplement d'une bénédiction usuelle. J'avais plus de questions que de réponses en remontant dans la chambre.

Dame Saën chantonnait le Magnificat en se coiffant, le visage inondé de lumière dans son alcôve sous l'immense fenêtre géminée qui dévoilait un ciel moutonneux. Le bois grinçant accusa ma présence. Se levant d'un bond, elle se tourna gracieusement vers moi dans le froufrou de sa robe. Sa chevelure encore imparfaite tombait sur son épaule et dessinait l'orbe de ses seins jusqu'à un ventre rond qui attendrit mes traits à lui en faire courir un rire joyeux sur sa bouche. L'enlaçant en riant, prisonnier de sa liesse, je respirai ses plaintes de bonheur, glissai les paumes sur son ventre plein, appelai son fils à venir.

« Protège-nous, mon aimé. »

Elle se souvenait de ce temps terrible de Noël où elle avait imploré toute la nuit durant la Sainte Mère de Dieu de lui venir en aide. Elle se rappelait d'avoir retenu son souffle brisé par les sanglots pour continuer ses prières. Et puis, comme une pluie d'hiver succédant à l'orage de sa plainte vibrante au fond de sa gorge, les larmes l'avaient emportée. Une immensité de larmes. Tous ces pleurs retenus depuis le début de la croisade nordique pour demeurer, envers et contre tous, Dame Saën, celle qui était fière de voir partir son époux dépossédé s'en aller récupérer la fille du compte Jocelin. Des larmes, des pleurs et des sanglots. Enfin elle avait pu se vider de ce torrent d'angoisses que les récits rapportaient : la barbarie atroce des païens, la cruauté lunatique de leur chef "Roi Penda", et ses chansons macabres en saxon. Je devinais le bonheur sous le flot de douleur, la crue du désir qui ravine tout. Je n'ai pas cessé mes caresses, la basculant sur le lit, consolant amoureusement cette femme si chère à mon cœur.

Zozowok3 Zozowok3
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Niveau 10
12 août 2016 à 19:07:50

Le vieux seigneur
Chapitre IX, Seignor, sachiez qui or ne s'en ira.

Des semaines avaient passées, dans un paysage de champs gelés et sans vie, qu'animait seulement çà et là le squelette nu d'un arbre. Pas une âme en vue, car au cœur de l'hiver les terres ne réclamaient aucun travail. Quelques fois pourtant, l'on pouvait entendre à travers la brume qui drapait le mont, une complainte rauque et timide ; cela cessait avec la marée. Le soleil à midi levait le voile et dissipait les angoisses, quand l'œil diligent distinguait dans les sillons des labours une masse de laine blanche, isolée des grévins à l’affût de quelques herbus de prés salés miraculeusement préservés d'un hiver sec.

Avec Noël était venu la famine. L'hiver apparut tôt, aussi glacial, dur et inexorable que le tempérament du seigneur inquisiteur. Les gens parlèrent d'un coup de froid, croyant qu'il serait bref. Mais il ne le fut pas. Les fermiers qui attendirent trop pour labourer brisèrent le soc de leur charrue sur la terre dure comme du roc. Les moines se hâtèrent de tuer leurs brebis excédentaires car le froid sans fin dessécha l'herbe et certaines des bêtes qui restaient moururent quand même en dépit de cette précaution drastique. Les loups désespérés faisaient irruption sur la lande au coucher du soleil pour emporter des bernaches cravants décharnés et le sommeil des enfants apeurés.

Les pas lourds de sa mauvaise humeur résonnaient dans la salle vide du tribunal. Cette marche monotone en cercle et la lettre jetée nonchalamment sur un bureau encombré des sceaux brisés de nombreuses autres correspondances trahissaient des nouvelles néfastes. Dame d'atour et confidente, la jeune femme dénommée Perle — ou comme on le disait en germanique, Mari-Kreitu, ce qui signifie aussi « Marguerite » — informait le vieux seigneur d'Ibelin sur cette situation préoccupante pour le juge châtelain "DieuPardonne".

À peine Saint-Louis eut-il signé la paix avec les Plantagenêt que le Sire Jocelin avait déjà mis sur pied une expédition capable d'assister les Teutoniques et de retrouver sa fille Jocelyne ; sans qu'il ne sache vraiment comment, elle avait basculé vers un paganisme nordique et rejeté complètement la vraie Foi, ensorcelée par quelques runes de ce Roi Penda, il est était intimement assuré. Lui aussi était un apostat qui souillait son nom de baptême dans des travestissements phoniques hideux, et cet enfant bâtard de Satan lui avait enlevé sa fille. Avec l'aide de Maverik de Montfort dont il était le vassal au même titre que le jeune Godefroy de Lens, sous la guidance de Thomas de Merrino, et accompagné de Sire Gauvin qui maîtrisait les dialectes de ces peuples païens, le comte Jocelin pouvait se targuer d'une réussite écrasante. Pourtant la percée fut lente et les revers douloureux. Même en répétant le siège de Montségur, la « synagogue de Satan », sur ce qui était dès lors sa cathédrale, les défaites s'accumulaient et Jocelyne, ou plutôt celle qui se faisait appeler « Joklinn » restait introuvable. Le seigneur inquisiteur et juge châtelain "DieuPardonne" était mécontent de ces résultats lamentables qui affaiblissaient leurs rangs ; quand les vivres seraient suffisants, son navire personnel amarré au large l'emmènerait vers ces terres insoumises à la Lumière.

                                                                       *

Saën restait prostrée sur sa couche, le teint blême et brûlant. La sueur recouvrait sa peau fine d'une laque argentée. Elle ne parlait plus. La faim pouvait se contrôler. C'est un mal bien plus profond qui la torturait ; son fils, le fruit de ses entrailles, mourrait en son sein vide. Des larmes acides griffèrent ses paupières contractées. Ses mâchoires se serrèrent pour ne pas laisser passer le gémissement qui lui noya brutalement la gorge. Agenouillée devant elle, recouverte d'un modeste châle, Perle la scrutait de ses yeux nacrés. Elle tendit le bras et agrippa le tissu de ses plis moites et fripés, lui essuyant le visage, le passant sur la nuque et les tempes trempées de sueur. Elle secoua la tête. Malgré elle, ses mâchoires cédèrent. Sa poitrine se vida d'un souffle rempli de pleurs.

« L'enfant a toujours été malade, depuis le début. Tu espérais tant que les médecins puissent faire quelque chose. Devant l'échec tu t'es décidée à accepter complètement ton enfant, et à l'aimer de tout ton cœur. Et tu l'as fait. Combien tu étais proche de ton fils. Maintenant ton petit t'a été enlevé. Tu sais qu'il est au Ciel, mais la douleur humaine s'accroche à ton cœur. C'est pour cela que je te parle. Tes efforts n'ont pas été vains. Chaque parcelle de ton amour est conservée dans le cœur du petit. Toutes tes bénédictions le recouvrent. Elles préparaient ton fils à la gloire. Comment te refuser ma propre bénédiction ? Crois-tu que je ne t'enverrai pas une aide toute spéciale ? N'as-tu pas été un ange pour ton enfant ? »

Ça faisait longtemps :ok:

Merrino1 Merrino1
MP
Niveau 10
12 août 2016 à 19:12:06

C'est bien d4rk tout ça, manque plus que la peste :hap: :noel:

Zozowok3 Zozowok3
MP
Niveau 10
12 août 2016 à 19:16:53

Déjà fait :rire2:

Merrino1 Merrino1
MP
Niveau 10
12 août 2016 à 19:31:26

Ah elle a frappé? J'ai vite relu et je me disais bien, il en est fait mention que rapidement, m'enfin bon c'est déjà bien suffisant pour ces pauvres gens :rire:

Zozowok3 Zozowok3
MP
Niveau 10
13 août 2016 à 11:55:12

Just medieval things :noel:

agentskyblue2 agentskyblue2
MP
Niveau 10
31 août 2016 à 17:21:40

J'ai pas tout lu, mais les récits sont très bien écrits page (29-30 à 35) qui font référence aux croisades avec la bataille de hattin?Aussi les pseudos tirés du forum dôme de la piété jvc apportent une dimension humouristique.

Il fallait parler des canibales de ma'arrat al nu'man :rire:

Pourquoi j'y suis pas dans l'histoire Zozowok3?
J'étais un ancien du forum dôme de la piété, depuis 2012 je traînais sur les forums jvc musulman :-(

Message édité le 31 août 2016 à 17:26:20 par agentskyblue2
bacharlegentil3 bacharlegentil3
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Niveau 6
31 août 2016 à 17:26:40

Il faut conquérir les territoires mécréants mes frères :-((

Pseudo supprimé
Niveau 10
31 août 2016 à 17:35:56

Loool je suis mort! La synagogue au bout de désert perdu mdr

Zozowok3 Zozowok3
MP
Niveau 10
31 août 2016 à 19:58:04

Parce que j'ai pris le topic "les anciens" sur le Dôme et j'ai pioché les derniers pseudos qui avaient postés. Mais effectivement, tu aurais tout à fait eu ta place dans cet univers excuse-moi (en plus je me souviens de toi).
Pour la bataille de Hattin c'est fortuit, en vérité j'ai pris du côté de Jean-Jacques Annaud avec Or Noir.

Stoe Stoe
MP
Niveau 10
31 août 2016 à 20:01:06

T'aurais pu faire le choix de prendre du côté de Kaaris, toujours avec Or Noir.

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