Ça me rend zinzin, c'est quand qu'ils vont trouver un remède
On sait aller sur la lune mais personne ne sait soigner les acouphènes, j’en ai depuis 14 ans, ça a commencé un soir, sans raison, et ça ne s’est jamais arrêté.
Ai du voir des dizaines de spécialistes rebouteux hypnotiseur magnétiseur sans jamais de résultats.
Juste apprendre à vivre avec, en même temps on n’a pas le choix que de vivre avec, à moins de sauter du haut d’un immeuble (solutions que j’avais envisagé les premiers mois)
Ai du voir des dizaines de spécialistes rebouteux hypnotiseur magnétiseur sans jamais de résultats
Ba en même temps, c'est normal non?
Après évidemment ca dépend la cause...
Les acouphènes sont amplifiés par le stress, ou le simple fait de se concentrer dessus, donc allez voir des charlatans pour espérer avoir un effet placebo pour moins focaliser dessus, pourquoi pas, mais si il y a une vrai cause à ton problème faut pas espérer qu'ils la détecte et encore moins qu'ils la soigne.
Mais dire qu'il y a pas de solution pour les acouphènes est faux, car certaines causes peuvent en déclancher et gérer cette cause soigne les acouphènes.
De simple bouchon d'oreille ou une otite moyenne légère du a une sinusite chronique peuvent en créer.
Ensuite le stress, la dépression, la tension artérielle élevé.. peuvent se soigner et donc faire disparaitre les acouphènes quand c'est la cause.
c'est quand qu'ils vont trouver un remède
On aura jamais un remède unique capable de traiter toutes les formes d'acouphènes. « Les acouphènes », c'est un peu comme « le cancer », c'est un cadre nosologique très large qui regroupe toute une pluralité de réalités biologiques très différentes.
Les acouphènes objectifs, on gère déjà plutôt bien : suffit de corriger la cause. Si c'est vasculaire, on embolise, on fout une endoprothèse ou on fait un shunt. Si c'est tumoral, on résèque la lésion. Si c'est génétique, c'est un peu plus chiant mais globalement, on sait faire des trucs.
Les acouphènes subjectifs (c-à-d sans cause organique identifiée), c'est plus difficile. Globalement, on a plusieurs modèles explicatifs, tous imparfaits, mais qui offrent tous de nombreuses perspectives thérapeutiques. En gros, il y a deux modèles hégémoniques dans la recherche sur le sujet à l'heure actuelle, un modèle psychologique et un modèle neurophysiologique.
Le modèle psychologique part de plusieurs constats :
- Tous les gens qui entendent des acouphènes n'en souffrent pas
- Parmi les gens qui en souffrent, la plupart en souffrent de moins en moins à mesure que le temps passe
- Parmi les gens qui en souffrent, il y a pas de lien entre l'intensité de l'acouphène et la souffrance morale associée
- Parmi les gens qui en souffrent, le stress diminue la tolérance à l'acouphène
Du coup, les chercheurs et cliniciens tenants de ce modèle postulent l'existence de processus psychologiques impliqués dans la perception de l'acouphène par les patients. En gros, un acouphène ne serait perçu comme dérangeant que si celui qui en souffre lui attribue un signifiant émotionnel négatif (genre gros stress la première fois que l'acouphène apparaît l'acouphène est émotionnellement associé à du stress), et un phénomène d'habituation finit par se développer chez la plupart des gens qui donc tolèrent mieux l'acouphène à mesure que le temps passe. Les patients qui ne développent pas d'habituation auraient une fonction tonique du système nerveux autonome trop réactive. Du coup, sur le plan thérapeutique, ça implique que :
- on peut favoriser ce phénomène d'habituation en réduisant le niveau d'éveil du système nerveux autonome par une thérapie de relaxation
- on peut modifier les émotions négatives et les croyances qui impactent négativement la perception de l'acouphène par une thérapie cognitivo-comportementale
Le modèle neurophysiologique est beaucoup plus complexe à vulgariser et j'ai la flemme de me casser les couilles à faire ça pour les 3 personnes qui vont lire ce message Du coup en ultra-résumé : au contraire du modèle psychologique qui met en avant l'influence de phénomènes cognitifs conscients comme les émotions, le modèle neurophysiologique incrimine le conditionnement inconscient. Le modèle explique sur la base d'arguments neurophysiologiques le développement de la perception sensorielle de l'acouphène (flemme d'expliquer, allez lire les articles si ça vous intéresse ), mais il considère que l'acouphène devient à l'origine d'une souffrance morale que dans les cas d'activation inappropriée du système limbique (qui joue un rôle dans tout un tas d'émotions, notamment la peur, et dans l'apprentissage et la mémoire) et du système nerveux autonome. En gros, dans ce modèle, les systèmes limbique et autonome seraient activés par des boucles sous-corticales et corticales et s'activeraient mutuellement de façon inappropriée comme dans un réflexe conditionné. Du coup, sur le plan thérapeutique, l'idée c'est d'aller couper ces boucles d'activation anormales :
- par thérapie d'habituation, qui peut inclure de la thérapie cognitivo-comportementale, où l'idée serait de réussir à débarrasser le patient de ses idées dramatiques relatives à l'acouphène pour réduire l'activation corticale
- puis par thérapie sonore, où l'idée serait d'accroître l'activité neuronale de fond, ce qui aurait pour effet de diminuer l'effet de contraste exercé par l'acouphène, et donc indirectement si la perception de l'acouphène diminue, la détresse associée aussi, donc la thérapie d'habituation est bien faite dans un premier temps, ça veut dire moins de détresse moins d'activation limbique moins d'activation du système nerveux autonome fin des boucles d'activation
Bref, c'est pour dire qu'il y a plein de choses à faire, plein de perspectives thérapeutiques même si pas de consensus, et que la recherche avance. Si t'habites dans / à proximité d'une grande ville, il y a certainement une clinique des acouphènes dans ton CHU, tu peux aller y prendre un avis, voir s'ils peuvent te proposer des trucs.