http://heroine-organisme.webnode.fr/i-%20l'action%20de%20l'hero%C3%AFne%20sur%20le%20cerveau/
http://www.drogues.gouv.fr/comprendre-laddiction/presentation/action-sur-le-cerveau/
(ORAL)
L’héroïne, diamorphine ou diacétylmorphine, est un opioïde semi-synthétique obtenu par acétylation de la morphine, le principal alcaloïde issu du pavot à opium.
Elle est utilisée à des fins médicales, mais surtout de manière illégale dans des cadres d'utilisations récréatives. La tolérance à l'héroïne est importante, et son usage chronique entraîne une très forte dépendance physique (syndrome de sevrage).
C’est un dépresseur du système nerveux central. Elle a une action analgésique et sédative comme les opiacés ainsi qu’une puissante action anxiolytique et antidépressive.
(ECRIT)
Elle est synthétisée pour la première fois à partir de la morphine en 1874 par C. R. Alder Wright travaillant au St Mary's Hospital de Londres, mais son potentiel n'est pas reconnu. Elle est de nouveau synthétisée en 1898 par Heinrich Dreser, un chimiste allemand de l'entreprise pharmaceutique Bayer qui l’exploitera comme médicament pour différentes affections respiratoires dont la tuberculose. On lui donna le nom d’héroïne, du terme allemand heroisch (« héroïque ») parce qu’on pensait qu’elle permettrait de soigner l’addiction à la morphine sans induire d’accoutumance4, très répandue à l’époque notamment chez les soldats de la guerre de Sécession ou de la guerre de 1870. Ironie du sort, car la morphine elle-même avait été préconisée comme substitut à l'opium. On n’a donc pas prévu que l’héroïne allait devenir l’un des fléaux du xxe siècle. En effet, elle était vendue librement en pharmacie comme pilule antitussive, contre l’asthme, la diarrhée et même comme somnifère pour enfants. À cette époque, la plupart des substances connues (opiacés, cocaïne, etc.) étaient alors en vente libre en pharmacie dans la plupart des pays.
L’héroïne devient vite un problème de santé publique et dès 1918, la Société des Nations s’engage dans une campagne contre l’héroïne avançant qu’un produit aussi dangereux doit être supprimé par une action internationale. En 1920, c’est le corps médical américain lui-même qui en demande la prohibition. En 1923, un premier texte international réglemente l’usage d’héroïne même si dès 1925 un sociologue américain Lawrence Kolb souligne que l’héroïne n’est pas criminogène en elle-même mais est consommée majoritairement par des populations appartenant à ces milieux.
L’Europe attendra 1931 pour reconnaître à son tour que le peu d’intérêt thérapeutique du produit ne compense pas son coût social.
En 1956, son usage médical est totalement interdit aux États-Unis ce qui ouvrira la voie à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961.
La Convention unique sur les stupéfiants de 1961 porte principalement sur la coca, l’opium, le cannabis et leurs dérivés. L’héroïne sera progressivement interdite dans la plupart des pays à mesure qu’ils adaptent leur législation propre et classée comme stupéfiant. Elle reste très exceptionnellement utilisée dans certains traitements de substitution, sous surveillance médicale stricte.
L'héroïne provoque très rapidement l'apaisement, l'euphorie et une sensation d'extase. Cet effet immédiat de plaisir intense est suivi d'une sensation de somnolence, accompagnée parfois de nausées, de vertiges et d'un ralentissement du rythme cardiaque. L'héroïne agit ponctuellement comme anxiolytique puissant et comme antidépresseur.
Quand l'usage se répète, la tolérance au produit s'installe et le plaisir intense des premières consommations diminue. En quelques semaines, le consommateur ressent le besoin d'augmenter la quantité et la fréquence des prises. La vie quotidienne tourne autour de la consommation du produit.
La dépendance s'installe rapidement dans la majorité des cas. L'héroïnomane oscille alors entre des états de soulagement euphoriques (lorsqu'il est sous l'effet de l'héroïne) et des états de manque qui provoquent anxiété et agitation. La dépendance à l'héroïne entraîne presque toujours des risques importants de marginalisation sociale.
Des troubles apparaissent très vite, dont l'anorexie et l'insomnie.
La surdose (ou overdose) à l'héroïne provoque une dépression respiratoire souvent mortelle. Généralement provoquée par une consommation importante de produit, elle peut aussi survenir avec des doses relativement faibles, notamment lors d'une reprise de consommation après une période d'abstinence.
D'autre part, la pratique de l'injection expose à des infections locales (abcès) lorsqu'une bonne hygiène n'est pas respectée. Surtout, la mise en commun du matériel d'injection et des autres objets de préparation expose à un risque très élevé d'être contaminé par le virus du sida (VIH) ou de l'hépatite C. C'est pour enrayer le phénomène de contamination qu'a été mise en place à partir de 1987 une politique de réduction des risques.
Dépendance
L’héroïne entraîne une forte accoutumance.
L’arrêt brutal d’héroïne peut provoquer un syndrome de sevrage autrement appelé manque.
La dépendance à l’héroïne peut, de nos jours, être traitée par des médicaments de substitution : méthadone ou buprénorphine (Subutex). Ces substituts sont des opioïdes synthétiques. Ils ralentissent l’apparition des symptômes de sevrage, les repoussant sans pour autant les supprimer. Les effets euphoriques de ces substances sont moindres et leur demi-vie (durée d’action) est plus grande que celle de l’héroïne, permettant ainsi une prise quotidienne unique. La substitution permet également de couper les patients toxicomanes du milieu de la drogue.
La finalité étant le sevrage définitif à court ou long terme en baissant les doses afin d’atténuer graduellement les symptômes de manque.
La prise d’héroïne par voie intraveineuse est considérée comme un mode d’administration addictogène : cela induit une alternance cyclique entre un effet euphorisant rapide et intense, et un état de manque.
L’addiction à l’héroïne est décrite par un processus en trois étapes :
- La lune de miel : L’usager consomme pour le plaisir. Sa consommation est considérée comme contrôlée. Une tolérance s’installe ainsi qu’une dépendance psychique.
- La gestion du manque : La dépendance physique apparaît. L’usager consomme pour éviter l’état de manque. Il développe souvent une polyconsommation de gestion du manque (consommation de benzodiazépines, alcool, cannabis, etc.).
- La galère : Le manque est omniprésent. La dépendance est majeure avec des comportements de perte de contrôle. L’héroïnomane sera alors capable de tout pour financer sa consommation.