Ragione di stato

Un film de : André Cayatte

Avec : Jean Yanne, Monica Vitti, Michel Bouquet

Sortie en France : le 26 avril 1978

Nationalités : France, Italie

Genre : Drame

Durée : 1h40

Synopsis :

Un biologiste entre en possession d'un document contenant la preuve de la responsabilité de la France, en particulier un haut fonctionnaire, Jean-Philippe Leroi, dans la mort de 140 enfants africains tués dans leur avion par des missiles français vendus illégalement. Dès son retour, le professeur est victime d'un « accident » de la circulation. Une amie et collaboratrice italienne, Angela Ravelli, se rend immédiatement à Paris pour dénoncer publiquement le scandale...

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Une dénonciation du rôle des états - français en l'occurrence - dans le marché mondial des armes (comment ça, la France est le 3ème fabricant d’armes du monde, et participe avec profit à tous les massacres du globe ? veuillez me suivre dans cette pièce insonorisée monsieur) bien vénère, avec une bonne vibe Damiano/i (notamment dans sa conclusion bien noire). Puissant ! En particulier sa scène de confrontation Monica Vitti/Jean Yeanne (parfait), terrifiante de crédibilité.

(nonobstant : vive la France !)

Ça me donne bien envie, il part dans ma liste.
Dispo en VOD en plus, parfait.

Exact, sur CanalVOD.

+ excellente initiative. À te lire.

Puissant, c'est le mot.

Comme tous les Cayatte que j'ai pu voir jusqu'à présent, on sent que le sujet lui tient à cœur et que le film naît de son envie de le mettre en lumière et d'en donner son avis. Je trouve même la partie plaidoyer plus prononcée dans celui-ci, qui n'attend même pas les dix premières minutes pour partager son propos, et qui se permet de montrer quelques images d'archive pour l'appuyer (ça a été fait plus en douceur dans d'autres de ses "films-essais").

Mais le film va au-delà de sa "fonction" de réquisitoire et offre des scènes puissantes qui, je pense, me resteront en mémoire. D'abord, les tête-à-tête entre Jean Yanne (excellent dans ce personnage froid, horriblement détaché, qui n'a même plus l'air motivé par l'appât du gain mais qui semble mû par une forme d'habitude qui le pousse à comploter sans n'y plus trouver aucun goût) et Vitti (que je ne connaissais pas, et qui ne m'a pas tant marqué, même si son rôle de femme forte lui sied très bien et renforce ce sentiment final que SpoilAfficherMasquerdécidément, n'importe quelle volonté individuelle peut être écrasée ).

Ensuite, la scène de SpoilAfficherMasquer"l'interrogatoire", qui va nous amener à réaliser à mesure qu'elle se déroule qu'aucun échappatoire n'est possible, que les gentils n'ont jamais eu aucune chance de gagner contre une machinerie aussi puissante et bien organisée. Mon petit cœur de spectateur s'est fait lentement écraser. Placée à une époque futuriste dans un pays fictif, ça aurait pu faire de ce film une très jolie dystopie à la Orwell.

Plutôt que d'être un film dénonçant l'industrie de l'armement et la place qu'y occupe la France (la manière dont le film résonne encore avec notre actualité est à ce titre assez glaçante) comme on pourrait le penser au vu de sa première partie, il s'agit davantage d'un film montrant à quoi un État peut être amené à se rabaisser pour protéger ses intérêts, et à quel point il est vain de chercher à y résister, considérant qu'on ne doit pas lutter pas contre l'État seul, mais aussi contre tous ses alliés potentiels SpoilAfficherMasquerl'Italie au début, les États-Unis à la toute fin du film .

J'imagine qu'il suffisait de lire le titre du film pour comprendre ça... mais perso j'ai été pris par les sentiments et ai été tant accroché au propos initial que j'ai été incapable de réaliser ça au cours de mon visionnaire.