''Une guerre nucléaire surprend les habitants d'une petite ville de la Région de la baie de San Francisco.
Bien que la ville soit intacte, les radiations font beaucoup de victimes et les survivants tentent de faire face à ce désastre.''
Pour décrire le niveau de spectaculaire du Dernier testament, il suffit de penser à Roland Emmerich et d'imaginer l'exact contraire : pas de scène de foule, pas de destruction massive, et surement pas de happy-end final. Les vingt premières minutes sont d'une totale trivialité (une famille absolument ordinaire, avec ses parents qui râlent et ses gamins sans grand relief) et donnent très bien le ton général, qui refuse le sentimentalisme et les conventions hollywoodiennes. D'où un traitement inhabituel du deuil, bardé d'ellipses (alors que les 3/4 du casting décède, on ne voit jamais un mort en direct), et pourtant d'un impact émotionnel incroyable (la mère qui coud un drap qui en fait servira à envelopper le cadavre d'un de ses enfants ; la course dans la maison pour chercher la peluche qu'elle veut enterrer à côté de son fils). De même, l'extérieur est très peu montré mais le peu qui nous est donné à voir suffit largement à faire ressentir l'ampleur de la catastrophe (les cadavres dans les camions-poubelles, le cimetière plein).
Si la mise en scène reste malheureusement un peu trop académique, il faut louer la prestation extraordinaire de Jane Alexander dans le rôle principal, et la force que l'actrice donne à son personnage de mère de famille digne dans l'horreur. Même la bande-originale d'Horner se révèle d'une sobriété surprenante rétroactivement. Si de nombreux films récents ont flirté avec les thèmes apocalyptiques, le Dernier testament n'a guère qu'un équivalent : le livre la Route de Cormac McCarthy, dont l'adaptation semble bien fade face au film de Lynne Littman. Superbe, mais éprouvant.