La piste des géants
(The big trail)

Réalisé par Raoul Walsh
Avec John Wayne, Marguerite Churchill, El Brendel, Tully Marshall...

Genre : Western
Durée : 2h05
Pays: U.S.A
Année de production : 1930
Sortie française : 30 mars 1931

Synopsis :

Red Flake et Lopez, deux mauvais garçons, ont étés engages pour accompagner une caravane d’émigrants du Missouri a l'Oregon. Breck Coleman, trappeur qui connait bien les Indiens, se joint a eux. Il soupçonne Red et Lopez d’être les assassins d'un de ses amis trappeurs.

C'est bien? Je l'ai en DVD depuis des siècles mais je ne l'ai pas encore vu. Ça ne m'intéresse pas des masses et Walsh remue rarement ma brouette même si j'apprécie son oeuvre.

Mon avis :

Franchement, j'avais peur de voir ce film. Peur de voir un film vieillissant, agonisant de ses défauts typiques de l'époque. Il n'en est rien : "La piste des géants" est un grand film, très moderne. Tourné en 70 mm, le film profite d'une profondeur de champs tout bonnement incroyable. Les décors sont magistraux et la mise en scène est impeccable. C'est techniquement sublime et la restauration fait vraiment plaisir. Le film est aussi intéressant dans la mesure que les Indiens parlent leurs langues. C'est con mais il fallait y penser. Agréable aussi de voir John Wayne dans un de ses premiers rôles. Le film a quand même des tares. En effet, le surplus d'ellipses m'a pas mal gêné : j'aurais aimé voir des scènes plus longues ou même voir des scènes qu'on explique mais pour cela, il aurait fallu rallonger la durée, chose assez dangereuse quand on sait que le film est l'un des premiers grands westerns. Les personnages sont assez étranges comme la femme que convoite Coleman (John Wayne) qui ne sait vraiment pas ce qu'elle veut ou les méchants qui sont pas mal caricaturaux. Le film est sorti en 1930 donc on n'en tiendra pas rigueur. J'ai aussi aimé le fait que le film s'attarde sur la vie des pionniers, il n'y a pas vraiment d'histoire, juste un petit prétexte pour nous lancer dans l'aventure, il ne fallait pas plus. L'aboutissement de ce "prétexte" est d'ailleurs terminé en quelques petites minutes, c'est dommage. Néanmoins, le film fait vraiment plaisir à voir et montre l'énorme talent de Walsh, dont j'avais déjà vu le génial "La charge fantastique"; Du costaud !

Le 28 janvier 2015 à 19:34:30 -Assurance- a écrit :
C'est bien? Je l'ai en DVD depuis des siècles mais je ne l'ai pas encore vu. Ça ne m'intéresse pas des masses et Walsh remue rarement ma brouette même si j'apprécie son oeuvre.

Si tu aimes les beaux décors et les westerns, tu risques d'aimer mais je connais assez mal Walsh donc je ne sais pas si celui-ci est mieux que ses autres films mais ça déchire pas mal.

Je connais pas, mais je vais le voir du coup, ça m'intéresse.

Le premier grand western parlant, et le premier grand rôle de John Wayne par la même occasion, qui suite au flop du film, végétera dans des médiocres westerns de série durant toute la décennie jusqu'à ce que Ford lui offre une seconde chance avec La Chevauchée fantastique.

Le 28 janvier 2015 à 20:33:31 WalterBurns a écrit :
Le premier grand western parlant, et le premier grand rôle de John Wayne par la même occasion, qui suite au flop du film, végétera dans des médiocres westerns de série durant toute la décennie jusqu'à ce que Ford lui offre une seconde chance avec La Chevauchée fantastique.

Merci de l'info, je ne savais pas.

Je croyais qu'il y avait déjà un topic pour ce film mais manifestement mes souvenirs me trompent. Mais après tout, est-ce que cet intitulé est correct? Si on veut être pinailleur, le titre "La piste des géants" ne désignait pas la version américaine du film réalisée par Walsh et avec John Wayne, mais la version française co-réalisée par Pierre Couderc, avec Gaston Glass dans le rôle principal (aux débuts du parlant un certain nombre de films ont été tournés en versions multiples de cette façon, vu qu'il n'y avait pas encore de doublage). La version américaine n'a donc pas été diffusée à l'époque sous le titre de "La piste des géants". Une critique d'époque du film est accessible ici : http://www.cineressources.net/consultationPdf/web/o001/1108.pdf (p.63 - peut-être écrite par Marcel Carné d'ailleurs - et si vous regardez page 30 il y a aussi un résumé du film à la manière d'une nouvelle avec quelques images de cette version française)

Bon, c'est sans grande importance cela dit - et d'ailleurs je crois que la version française est perdue. Et puis si on considère que John Wayne commence sur "la piste des géants", pour terminer sa carrière dans "Le dernier des géants" de Don Siegel, ça a une certaine classe (en tout cas on perd ce charme des titres si on les remplace par "The big trail" et "The shootist").

J'avais bien aimé ce film, après ça fait un moment que je l'ai vu donc je ne m'en souviens pas parfaitement - je pense que pour en profiter pleinement il faudrait vraiment le voir sur grand écran.

Je viens de voir quelques passages ça a l'air génial
Je le vois très bientôt

Ah cool !

J'espère que tu aimeras !

Je sais pas si ça vient de la qualité de la restauration bluray et du format mais ça a l'air bien plus morderne esthétiquement qu'un western de Ford des années 40

Je n'ai pas encore vu de western de Ford des années 40 mais "La piste des géants" a 200 ans d'avance concernant l'esthétique.

Bah mince, le film est effet très moderne, il a bien deux ou trois décennies d'avance sur son temps.
C'est un film qui correspond à l'image que je me faisais du western classique avant de me lancer dans le cinéma classique hollywoodien. Pourtant, après avoir vu trois western seulement (Le Massacre de Fort Apache, La Charge héroïque, La Captive aux yeux clairs), je m'étais dit que le western n'était pas fait pour moi. J'avais trouvé ces trois films chiants, cons, sans ambition artistique, plats, et superficiels, et pourtant ce sont des films proclamés comme étant des bons films de deux maîtres du classicisme : Ford et Hawks, avec des interprètes reconnus : Wayne, Fonda, Douglas.
Le film de Walsh les éclipse très largement, alors qu'il a été réalisé au tout début du parlant, c'est-à-dire vingt ans plus tôt.
Le jeu des acteurs (je ne pensais pas pouvoir apprécier Wayne), les décors splendides, les plans, la gestion du temps, l'espace, la lumière parfois, la musique loin de l'emphase à laquelle les mauvais films nous habituent, le format et la durée font de ce film une oeuvre très en avance sur son temps ; il est difficile d'admettre qu'il soit sorti en 1930.
On suit la vie des pionniers, c'est plaisant, c'est une grande fresque honnête. C'aurait pu être mieux, plus audacieux dans le scénario, plus intimiste, mais pour un film de 1930, pour tout ce qu'il a réussi à mettre en place, on ne peut que saluer la grandeur du film.
J'ai vu très peu de western mais celui-ci me semble indispensable. (Si vous en avez d'autres aussi forts, je prends.)

7,5/10

Le 13 février 2015 à 19:10:58 WilliamWellman a écrit :
Pourtant, après avoir vu trois western seulement (Le Massacre de Fort Apache, La Charge héroïque, La Captive aux yeux clairs), je m'étais dit que le western n'était pas fait pour moi. J'avais trouvé ces trois films chiants, cons, sans ambition artistique, plats, et superficiels, et pourtant ce sont des films proclamés comme étant des bons films de deux maîtres du classicisme : Ford et Hawks, avec des interprètes reconnus : Wayne, Fonda, Douglas.

Le western ne doit absolument pas se limiter à Ford et à Hawks, et d'ailleurs, même si tu n'as pas aimé ces trois films, il faut continuer à piocher dans l'oeuvre de ces réalisateurs. La trilogie de la cavalerie est assez à part dans la carrière de Ford, et souvent ceux qui ne l'apprécient pas sont des adeptes des westerns plus tardifs du cinéaste, comme L'Homme qui tua Liberty Valance. Même si effectivement j'ai du mal à comprendre les adjectifs cons et sans ambition artistique, surtout pour un film aussi sublime esthétiquement que La Charge héroïque...

Le jeu des acteurs (je ne pensais pas pouvoir apprécier Wayne)

Vois La Prisonnière du Désert. Tous les gens que je connais qui détestaient l'acteur ont complètement changé après avoir vu ce film.

J'ai vu très peu de western mais celui-ci me semble indispensable. (Si vous en avez d'autres aussi forts, je prends.)

Au hasard : les cinq films d'Anthony Mann tournés avec James Stewart, les sept films de Budd Boetticher tournés avec Randolph Scott, la filmographie de Delmer Daves de 1950 à 1959, Johnny Guitare de Nicholas Ray, le corpus westernien de William Wellman ou d'André de Toth, ou encore, dans un registre plus classique mais tout aussi indispensable, les westerns de John Sturges. Et il y en a évidemment des tas d'autres.

Le western ne doit absolument pas se limiter à Ford et à Hawks, et d'ailleurs, même si tu n'as pas aimé ces trois films, il faut continuer à piocher dans l'oeuvre de ces réalisateurs. La trilogie de la cavalerie est assez à part dans la carrière de Ford, et souvent ceux qui ne l'apprécient pas sont des adeptes des westerns plus tardifs du cinéaste, comme L'Homme qui tua Liberty Valance. Même si effectivement j'ai du mal à comprendre les adjectifs cons et sans ambition artistique, surtout pour un film aussi sublime esthétiquement que La Charge héroïque...

Je suis complètement d'accord avec toi. L'ambiance et l'esthétique de "La Charge héroïque" sont vraiment superbes. C'est d'ailleurs l'un de mes westerns préférés.

Le 13 février 2015 à 19:29:59 WalterBurns a écrit :

Le western ne doit absolument pas se limiter à Ford et à Hawks, et d'ailleurs, même si tu n'as pas aimé ces trois films, il faut continuer à piocher dans l'oeuvre de ces réalisateurs. La trilogie de la cavalerie est assez à part dans la carrière de Ford, et souvent ceux qui ne l'apprécient pas sont des adeptes des westerns plus tardifs du cinéaste, comme L'Homme qui tua Liberty Valance. Même si effectivement j'ai du mal à comprendre les adjectifs cons et sans ambition artistique, surtout pour un film aussi sublime esthétiquement que La Charge héroïque...

Ah mais toutes façons, je vais piocher dans les Ford que tu m'as conseillés, et d'autres qui m'intéressent aussi (Les Hommes de la mer, Le Sergent Noir, Les Raisins, et le film sur l'assassin de Lincoln).
Con et sans ambition, oui, je le pense vraiment, je trouve ça chiant, ça ça vaut pour els trois films que j'ai vus, mais alors le film de Hawks, qui pourtant aurait pu me plaire puisqu'il est assez intimiste, je l'ai trouvé plat et complètement superficiel dans les relations des personnages, et con et réducteur dans l'amourette entre l'indienne et le jeune cowboy.
Les deux Ford, comparativement au Walsh, j'ose maintenant dire que oui, je ne vois aucune ambition artistique.

Merci pour tous ces films ! J'irai voir.
J'ai déjà deux Boetticher (Sept Hommes à abattre et La Chutte d'un caïd).

Et désolé d'être si cru avec certains classiques, mais parfois ça m'énerve tellement d'avoir perdu du temps devant ces classiques proclamés, et surtout de voir que je les trouve si pauvre, que je ne peux m'empêcher de les critiquer sans ménagement.

J'ai vu très peu de western mais celui-ci me semble indispensable. (Si vous en avez d'autres aussi forts, je prends.)

Comme l'a dit WalterBurns, tu as les westerns d'Anthony Mann (Winchester 73 en particulier) et de Sturges.

Je te conseille également "Le Train sifflera trois fois" qui est un superbe western atypique et "Rio Bravo".

De Ford tu peux tenter "La chevauchée Fantastique", "La prisonnière du désert" ou encore "L'homme qui tua Liberty Valance".

Yes, merci, je comptais les voir tous ceux-là dans tous les cas.

Tu n'as pas à t'excuser, tu es tout à fait dans ton droit de ne pas aimer ces films, mais dans La Charge héroïque, je pensais que certains plans - que j'ai trouvé d'une beauté stupéfiante et d'un génie manifeste - feraient l'unanimité.

Dvdclassik a écrit - et comment ne pas leur donner raison :

Une simplicité et une pureté de la mise en scène, un constant ravissement pour les yeux, les oreilles et le cœur, un film éclatant d’humour, rempli de respect et de tendresse pour ses personnages, traité avec vigueur, romantisme, poésie et panache, cette Charge héroïque est l’une des plus belles oeuvres que nous ait données le cinéma.

Pour La Captive aux yeux clairs, je t'accorde que la romance n'est pas le point fort du film. A ce propos, je te conseille La Rivière de nos amours d'André de Toth, où l'histoire d'amour entre Kirk Douglas - encore - et la sublime Elsa Martinelli est plus convaincante.

Ah ouais je me rappelle que c'était assez beau, mais je ressenti ça comme un vieux bonbon trop sucré.
Je note le de Toth.