V'la la traduction d'une joli petite histoire qu'on peut trouver ici: http://www.fanfiction.netnet/s/6546944/1/Cthulhu_fhtagn
Enjoy!
____________________________
Cthulhu fhtagn, une aventure des Miserables
-De dernières paroles?» demanda le sergent, après avoir liés les mains de Jean derrière son dos.
-Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn, répondit celui-ci, la voix claire et déterminée.
-Sergent, z’avez oublié de lui enlever son bâillon, intervint l’un des hommes du peloton d’exécution.
-Cthulhu fhtagn, ajouta Jean.
Le sergent secoua la tête.
-Il ne porte pas de bâillon. On a du le frapper trop fort à la tête.»
Même si Jean était quelque peu déçu que ces derniers mots aient été incompris, il savait que le Grand Ancien à qui ils avaient été adressaient connaissait leur significtations.
Le sol sembla soudainement bouger. Un murmure paniqué traversa l’escouade d’exécution. Les rues de Paris étaient en train de trembler et maintenant un son bas, lourd et métallique se faisait entendre de l’autre coté de la barricade.
-Comment ont-ils réussis à se chopper un canon? grogna le sergent.
- Ils n’en n’ont pas trouvé, répondit Jean, heureux que ses nombreuses nuit passées à apprendre les secrets des Dieux Extérieurs aient finis par payer. Il n’aurait pas pu rêver arriver à de meilleurs résultats.
-Deviner ce que c’est!
-ROAAAAAAAAAAR! hurla quelque chose derrière la barricade, couvrant les cris confus des révolutionnaires.
Par dessus cette cacophonie, Jean réussit à entendre Enjorlas, hurler à ses camarades de s’abriter à l’intérieur d’un bâtiment. Et pourtant Jean les avait prévenu , pas plus tard qu’hier, de la venue imminente du Grand Ancien. La divinité l’avait averti, en rêve, qu’elle avait quitté la cité engloutie de R’leyh et qu’elle approchait de la Seine. Il avait donc tenté de mémoriser une carte des égouts la veille et était content que cela lui est été utile.
Ce n’était pas sa faute si personne n’avait écouté. Quelle société si dépourvu de poésie pour pouvoir ignorer la venue d’un Grand Ancien!
«Bordel, mais c’est quoi ça!» s’exclama le sergent alors que quelque chose s’échappait des égouts. Jean se tourna vers cette immense forme indescriptible sortant du sol, si grande que son ombre engloutissait même les plus grande bâtisses alentours. La silhouette finit par se faire plus précise, mais uniquement pour mieux pouvoir défier la compréhension des mortels. L’on pouvait voir que la créature était verte, mais l’on ne pouvait la comparer à rien d’existant dans ce monde si ce n’est qu’à un monstrueux amalgame de plusieurs êtres dont la somme était, d’une façon ou d’une autre, plus grande encore que tout ces êtres combinés. Cela dépassait même les cauchemars les plus terrifiants du peintre Fuseli.
-Sainte Mère de Dieu! gueula le sergent, courez pour vos vies!
-ROAAAAAAR! lui répondit l’abomination.
Jean contempla l’entité. Vert, écailleux et caoutchouteux, l’Etre possédait d’immenses ailes traînant derrière son dos à la manière d’une cape de seigneur médiéval. Sa tête, semblable à celle d’un poulpe, avait des tentacules mouvant en tout sens, lui tenant lieu de nez et de bouche. De gigantesque pinces lui faisaient office de mains et de pieds. Lorsqu’il se mit à marcher vers la barricade, il donna l’impression d’être une montagne gluante en mouvement. L’Ancien tendit l’une de ses pinces vers le peloton d’exécution tandis que le sergent poussa un cri de terreur abjecte, tremblant pour sa vie.
Jean se sentis en présence du Sublime tandis que le monstre se pencha vers le militaire apeuré et l’attrapa à l’aide de l’un de ses innombrables pseudopodes.
«N’est pas mort ce qui à jamais dort/ Et au court des siècles peut mourir même la mort» récita Jean, rapidement récompensé par la créature d’un petit tapotement affectueux sur la tête du bout de l’un de ses tentacules.
Le monstre se mit ensuite à démolir plusieurs constructions, s’ouvrant rapidement un passage au sein de Paris. Jean sentit qu’on lui tirait discrètement sa chemise et détourna son regard du spectacle de la divinité mettant la ville à feu et à sang.
-Ce n’était pas vraiment l’apocalypse révolutionnaires à laquelle l’on s’attendait, dit un Courfeyrac rendu pale par la peur, guidant Jean derrière la barricade.
-Tu dois admettre qu’après ça, il y aura une société très différente, répondit Jean tandis que Courfeyrac le délivrait de ses liens.
-Vrai, dit Courfeyrac. Humpf... je pense que j’aurais du envoyer Marius pour venir te libe... Jean?
-Oui?
-Ces rêves que tu avais à propos de, je cite «une pieuvre, un dragon et une caricature de Gillray combinés»...
-Ce n’était pas que des rêves, on dirait bien, répondit Jean, joyeux. J’étais surpris que tu pense que s’en était. Lorsque j’ai écrit ce poème «La Terre et les Etoiles sont Alignées» je n’arrêtais pas de vous répéter que c’était là une vison de ce que serait 19ème siècle.
-Je pense qu’on aurait du l’interpréter un peu plus littéralement, en effet. Pour être honnête, la plupart d’entre nous pensaient que le Grand Ancien jaillissant de la Seine était la Révolution Française.
Il y eu un grincement assourdissant, suivi un crescendo de cris et de hennissement venant de la Garde Nationale et de leur chevaux alors que la Chose Indescriptible s’amuser à les pourchasser et à les écraser avec ses gigantesques pinces.
-Il faudrait qu’on rejoigne les autres, suggéra Jean une fois libéré de ses entraves, pendant que l’Ancien Dieu festoie des infidèles.
-Jean, la société secrète que tu fréquenté, dit Courfeyrac alors qu’ils passaient discrètement près de l’un des pseudopodes du monstre, ce n’était pas les Franc-maçons, n’est ce pas?
-Non. Ce n’était pas eux, non.