Ce que je soupçonnais depuis très longtemps se confirmait : Autoritaire, elle se considérait comme intouchable sur les plans rationnels et relationnels, persuadée de sa supériorité venue on ne sait d’où !
C’est elle qui avait déterminé ma profession dans le but de la soulager financièrement de l’aide qu’elle envoyait régulièrement à mon père qui traversait une période délicate. Lorsque j’obtins mes diplômes, c’est elle qui décida avec un certain Monsieur Badot , inspecteur-adjoint de l’Académie d’Oran,de me faire quitter Tlemcen, donc mes parents, pour me faire nommer dans divers villages d’Oranie, ceci pour m’éloigner de leur liaison. En France, c’est elle qui choisit le premier et second studio sans l’avis de personne. C’est elle ensuite qui décida d’envoyer mes parents àToulon ;elle ne les supportait plus ! C’est donc elle qui les imposa à ma sœur cadette et à son mari.
Lorsqu’enfin mes parents se rebiffèrent, ce fut ma sœur cadette qui dût leur trouver un véritable logement à proximité. Plus tard, alors qu’elle avait éliminé tous les membres de notre famille qui la jugeaient insupportable, insolente, incivilisée (le sieur Badot l’avait abandonnée, lui aussi !), elle accepta (par vengeance ou par dépit ?) d’épouser ,sur encouragement d’une tante éloignée un cousin veuf, riche, à la tête d’un grand pressing avec deux employés.
Au bout d’un certain temps, c’est elle qui renvoya l’un d’eux sous un prétexte futile ; trois mois après, ce fut le tour du second car paraît-il, celui-ci tournait trop autour de la caisse !