Les blattes constituent l'ordre des blattoptères (Blattaria) d'après les classifications phylogénétiques récentes. Elles appartenaient auparavant à l'ordre des Dictyoptères avec les mantes.
La blatte est aussi appelée cafard ou cancrelat (coquerelle au Québec, ravet aux Antilles). Quelques espèces sont commensales de l'homme, principalement dans les cuisines où elles se nourrissent de restes, déchets et provisions.
Les quelque 4000 espèces réparties autour de la planète varient en forme, couleur et taille. Elles sont apparues sur Terre il y a environ 400 millions d'années.
En France, quatre espèces introduites en Europe au cours des derniers siècles existent :
* la blatte germanique (Blattella germanica) ;
* la blatte rayée (Supella longipalpa) ;
* la blatte orientale (Blatta orientalis) ;
* la blatte américaine (Periplaneta americana).
D'autres espèces (une dizaine en tout) sont indigènes et vivent dans les buissons ou au sol.
Noms vernaculaires : cafards, cancrelats.
Morphologie [modifier]
La taille des adultes peut varier de 1 à 5 cm ; leur corps a une forme ovale, aplatie dorso-ventralement. Leur coloration peut aller de jaunâtre à noir. La tête porte de longues et fines antennes formées d'un grand nombre d'articles. Les pièces buccales sont de type broyeur. Le thorax est recouvert à l'avant par le pronotum. Les blattes portent deux paires d'ailes, cependant en général, les blattes se déplacent en courant sur le substrat. À l'extrémité postérieure de l'abdomen, on trouve deux appendices sensoriels : les cerques.
Alimentation [modifier]
La matière végétale morte, y compris le papier, est un élément fondamental de leur nourriture. Elles peuvent cependant être omnivores.
Toutes denrées, en particulier les substances sucrées et les féculents, les intéressent. Elles laissent une odeur désagréable sur les aliments qu'elles souillent. Elles aiment le sang frais ou desséché, les excréments et les crachats. Les blattes sont susceptibles de se nourrir aux dépens de tissus, de papiers ou de cadavres de leurs congénères. Les blattes peuvent donc trouver de la nourriture dans les immeubles d'habitation, et dans les locaux où sont stockées ou manipulées des denrées.
Reproduction [modifier]
oothèque de blatte
La blatte femelle n'a pas d'orifice sexuel ; lors de l'accouplement, le mâle lui plante directement son aiguillon dans l'abdomen (copulation traumatique), les spermatozoïdes rejoignant les gonades par l'intermédiaire du circuit sanguin.
La femelle pond jusqu'à 8 poches contenant chacune jusqu'à 40 œufs. Les œufs sont incubés entre 20 et 28 jours. La femelle pond alors de 1 à 4 oothèques (ou coques), pouvant contenir jusqu'à 35 nymphes.
Les larves deviennent adultes en une centaine de jours.
Vie [modifier]
Les blattes aiment l'obscurité. Elles se cachent lorsque le jour ou la lumière apparaît (lucifuges). Dans les appartements, elles recherchent les recoins obscurs, chauds et humides. Elles sortent le soir pour se nourrir. Donc, lorsque des individus apparaissent en présence du jour, cela signifie que leur nombre est grand et que l'infestation est avancée !
Tous les stades sont omnivores et les larves aussi voraces que les adultes. Il n'y pas de stade larvaire ni de métamorphose visible chez la blatte, celle-ci étant hémimétabole.
Particularités [modifier]
Les blattes vivant dans les appartements sont des insectes grégaires. Elles produisent une phéromone d'agrégation. Il s'agit d'une substance odorante incitant les individus d'une même espèce à se regrouper. Des abris où leurs excréments sont abondants apparaissent (en anglais un Fecal Focal Point). A cet endroit, les insectes sont en sécurité. L'abondance des excréments et de la phéromone indique aux blattes que leur cachette n'a pas encore été découverte par leurs ennemis (les habitants du logement). Expérimentalement, on observe que les blattes se développent moins vite lorsqu'elles sont isolées. De plus, les cafards se nourrissent davantage en présence de cette phéromone.
Les blattes vivent en petits groupes de type familial. Ces groupes se composent d'individus du même âge et probablement nés de la même mère. Dans les habitations, ces groupes se rassemblent pour former des grandes communautés de plusieurs centaines ou même de milliers d'individus. Cependant, le concept de hiérarchie ou de spécialisation des tâches est inexistant. Chaque individu est autonome.
Les blattes sont très résistantes, y compris à des doses de radiations mortelles pour l'homme [réf. nécessaire].
Une blatte décapitée peut survivre plusieurs semaines, la respiration s'effectuant par des trous disséminées dans son corps, les spiracles et son abdomen pouvant stocker de l'énergie pour cette durée[1].