Il faut donc revenir exactement 13 ans en arrière jour pour jour, jour de ma rentrée en 3ème en septembre 2008 dans ce collège/lycée. Lorsque j'ai franchi la porte, je ne le savais évidemment pas encore, mais j'allais vivre l'enfer et surtout la pire année de ma vie (2009) pour cette première année scolaire dans cet établissement.
Je me revois passer la porte, je me revois dans le corps de l'adolescent de 15 ans que j'était et qui allais subir les pires atrocités qu'un élève puisse subir au cours de sa scolarité (harcèlement, insultes, victimisations, moqueries en groupe, humiliations...), mais je ne le savais pas encore.

Tout au long de l'année j'ai été violemment harcelé par mon bourreau qui était déjà avec moi dans le précédent collège que j'ai fréquenté. En y repensant j'ai été à ce moment la la personne la plus malchanceuse du monde qu'il me "suive" dans ce nouvel établissement de manière totalement involontaire, c'était une terrible coïncidence et il ne m'a pas lâché de l'année. Il m'obligeait à le suivre après la sortir des cours, me rackettais, m'insultait, me prenait mon portable pour être sûr que je le suive et que je parte pas, racontait aux autre ce qu'il m'a fait subir en début d'année dernière dans l'ancien collège avec un complice à lui (sévices et harcèlement physique et moral comprenant de terribles humiliations), bref je l'ai eu sur le dos toute l'année. Encore aujourd'hui en 2021 il m'arrive de faire des cauchemars de ce gars, je ne l'ai plus revu une seule fois depuis 2011, date ou il a quitté l'établissement après son année de terminale.
Il m'a harcelé de cette manière uniquement en 2008/2009. Pour une raison que j'ignore il m'a totalement oublié l'année scolaire d'après. Mais lors de ma rentrée en seconde en 2009/2010, le cauchemar ne s'est pas arrêté car c'est toute ma classe qui m'a pris pour cible et qui m'a harcelé toute l'année. Quand je dis toute la classe, évidemment ce n'était pas 100% des élèves, mais tout les marginaux, yeslife, élèves à problèmes (3 ont été exclus en même temps cette année la) s'en prenaient quotidiennement à moi. Moqueries en groupe, victimisation physique, insulte et humiliation rythmaient mes journées de cours. Et le reste de la classe qui me laissait globalement tranquille prenaient parti pour mes bourreaux, et se moquaient souvent de moi car ils pensaient surement à leur réputation en se disant qu'il fallait se moquer de moi car j'était la victime, la sous merde, le type à éviter à tout prix.
Lorsque je suis rentré en 1ère l'année d'après, ça s'est calmé mais je subissais toujours quelques moqueries par ci par la. En terminale pareil, j'était globalement tranquille même si les moqueries à mon sujet étaient relativement fréquentes sans que ce soit invivable.

En écrivant tout ça, en me remémorant ces années notamment la 3ème et la 2nde, je me demande comment j'ai fait pour tenir, pour ne pas craquer ne pas faire de crise de panique totale, je n'ai jamais parlé à personne (ni à l'époque ni aujourd'hui) de tout ce que j'ai subis. J'ai tout encaissé sans rien dire. Je pense avec le recul que j'était trop jeune pour réaliser, me rendre compte pleinement de ce que je subissais, endurait. L'adulte que je suis aujourd'hui est traumatisé par cette période.
Pour en revenir au type qui m'a harcelé en 3ème, il n'a jamais eu la moindre sanction. Certains élèves étaient au courant, mais ça les amusaient plus qu'autre chose et personne n'a jamais pris parti pour moi. Il m'a fait vivre tranquillement l'enfer toute l'année sans jamais être inquiété, ce qui renforce encore plus ma conviction que les connards s'en sortent toujours.

En septembre 2021 je rêve/cauchemarde encore de ces années la, souvent je rêve que je suis dans le bâtiment, je rêve de mes bourreaux notamment de celui qui m'a harcelé en 3ème. Je ne saurais jamais comment j'aurais été si je n'avais pas vécu ces années la, car ce que j'ai subi durant cette période a fait la personne que je suis aujourd'hui, un phobique social qui n'a aucune confiance en lui et qui a peur des gens.

C'était il y a 13 ans, soit 4.745 jours que l'enfer a commencé. Mon esprit est vérolé, immaculé, maudit de cette période infernale que je n'oublierais jamais.