J'ai l'année et le mois exact de cette humiliation datant d'il y a presque 12 ans. C'était en janvier 2009, et je m'en souviens de manière tellement distincte... comme si c'était arrivé hier.
J'était avec mon père en ville on devait aller chercher une sorte de banc en bois de salon pour le ramener à la maison. Je me souviens que j'était confiant, à l'aise, je lui parlait du match PSG - Lens en coupe de la ligue remporté 2-0 par les parisiens quelques jours plus tôt (je me souviens très bien que je lui parlais de ce match).
Et puis au moment d'arriver devant l'ascenseur situé en plein jour à un endroit relativement assez fréquenté à cette heure de la journée (ascenseur qui devait nous conduire au parking souterrain), arrive LE MOMENT fatal et cruel qui fait que 12 ans après ce souvenir me hante encore et toujours.
Une voix féminine cri mon prénom, à quelques mètres de mon père et moi. La voix est enjoué, hilare, avec un ton qui semble moqueur. Je regarde et je la vois, ou plutôt je les vois. Un groupe de fille, assisent sur un muret, dont certaines qui était dans mon ancien collège ou j'ai la bas vécu l'enfer. Parmi ces filles il y avais Marion LB., celle qui semblait se moquer le plus. Je commence à avoir chaud, à paniquer, je me sens rougir et la honte et la peur prennent possession de mon corps d'adolescent de 16 ans qui en déjà pris plein la gueule et qui allait continuer à vivre le cauchemar tout au long de cette horrible et indescriptible année 2009 qui fut la pire de toute mon existence.
Revenons en à la situation, Marion cri mon prénom, je regarde et je les vois. Elles pouffent de rire, sourire moqueur au lèvres. Mon père assiste à la scène sans comprendre, et moi j'était planté la, devant cet ascenseur qui n'arrivait pas, complètement paralysé de honte ne sachant quoi faire. Quelques secondes passent et je les entend me rappeler, je regarde à nouveau et explosion de rire de Marion, les autres avait l'air toute hilare de la situation. Et puis l'ascenseur arrive et m'emporte dans les entrailles du souterrain, à l'abri. Mais trop tard, le mal est fait, j'ai été humilié pendant l'espace d'une trentaine de seconde tout au plus qui m'ont semblés durer plusieurs minutes, le tout devant mon père.
Je suis resté groggy par cette humiliation pendant le trajet du retour, mon père m'avait demandé "c'était qui ces meufs ? pourquoi tu leur a pas répondu ?" Il ignorait bien sûr la réalité pour s'imaginer que j'allais leur répondre.
Comble de l'humiliation, quelques jours après mon père m'as dis "la prochaine fois que tu vois des filles comme ça fait pas l'autiste" pas méchamment mais... je sais pas. J'ai pas su cerner sa phrase.
En y réfléchissant 12 ans plus tard, je pense toujours ce que je pensais à l'époque : je ne pouvais rien faire face à ces moqueries au vu du contexte ou mon père était la. Absolument rien.
J'ai choisis de me taire comme la sombre merde et victime que j'était pour tout encaisser comme d'habitude, mais qu'aurais-je pu faire d'autre ? Leur crier "oui quoi ?" et converser en criant de manière malaisante ? Aller les voir ? C'est à dire me jeter en pâture dans la gueule des requins et moi j'était le plancton ? Avec l'ascenseur qui allait arriver je n'aurais pas pu bouger de tout façon.
Dans tout les cas, j'était mort. Quelque soit ma/mes réactions, au moment ou Marion m'a appelé c'était foutu. Et 12 ans plus tard. 12 ANS PLUS TARD le souvenir et les images (en mouvement dans ma tête) sont encore ancrées bien au chaud dans ma mémoire. Bordel.
Merci pour cette humiliation les filles, je m'en souviendrais jusqu'au dernier jour de mon existence.
Message édité le 16 octobre 2020 à 12:50:26 par PrisonMentale