Comme l'a dit Nietzsche « la plus grande partie de la pensée consciente chez un philosophe est secrètement menée par ses instincts et forcée à suivre une voie tracée. » Il semblerait bien à mon avis que les dispositions psychiques et les caractéristiques physiques d'un individu influent énormément sur ses futures adhérence / croyance politique ou philosophique. Il y aurait une sorte de déterminisme personelle façonné par l'ensemble de nos traumas infantiles ou de quelconque affect passé pouvant influencer de quelque façon le "moi" d'un individu ou même l'existence d'un "défaut" physique ou psychologique inné et immuable qui fera qu'on sera plus disposé dès l'enfance ou la pré-adolescence à adhérer à certains partis / courants ou à développer certaines idées ...
Nous pouvons prendre Socrate pour exemple qui tout le monde le sait était réputé pour sa laideur physique et qui comme par hasard n'a cessé tout au long de sa vie de faire l'apologie de la beauté morale et métaphysique qu'il place au dessus de celle qui est purement brute et physique.
On peut en dire dire même d'Aristote qui fait continuellement l'éloge de l'intellect et de la raison au détriment de vertus ou caractéristiques corporelles tout aussi louables comme la force, l'endurance, la complexion organique etc . « C’est la nature qui, par des vues de conservation, a créé certains êtres pour commander, et d’autres pour obéir. C’est elle qui a voulu que l’être doué de raison et de prévoyance commandât en maître ; de même encore que la nature a voulu que l’être capable par ses facultés corporelles d’exécuter des ordres, obéît en esclave » dit-il. Aristote de ce que l'on raconte était petit, trapu, avec des jambes grêles et de petits yeux enfoncés bref il n'avait rien d'un athlète. Pouvons nous maintenant imaginer ce même Aristote faire l'apologie du corps, placé le physique au dessus de la raison et se considérer en même temps inférieur à ses voisins les barbares qu'il critique tant et qui sont intrinsèquement à son opposé ?
Il semblerait donc que bien rare sont les philosophes avec des tendances masochistes ou adeptes de l'auto-dénigrement. La plus part des idées que ces philosophes défendent visent en un sens à justifier / combler ou à valoriser leurs propres infirmités et défauts.