... de l'année.
Corse : seize homicides depuis le début de l'année
Angélique Négroni
03/08/2009 | Mise à jour : 23:26
Selon les premiers chiffres révélés par le procureur général de Bastia, Paul Michel, l'année 2009 pourrait être plus sanglante que 2008 et ses vingt et un meurtres dénombrés.
«En Corse, quand on tue, c'est toujours à l'arme à feu. C'est quasiment culturel», note un policier. Dressant le bilan des sept premiers mois de l'année, le procureur général près la cour d'appel de Bastia, Paul Michel, s'inquiète des saisies d'armes en hausse et des seize homicides déjà commis à l'aide de gros calibres ou d'armes de guerre sur l'île de Beauté. Une tendance qui laisse craindre que l'année s'achèvera sur un bilan égalant ou dépassant celui de 2008 et ses vingt et un meurtres dénombrés. Concentrant la majorité des homicides sur l'île, la Corse-du- Sud arrive également en tête en matière de criminalité.
Cette flambée de violence meurtrière est liée dans un grand nombre de cas à des règlements de comptes entre personnes appartenant au milieu du banditisme, selon le magistrat. «Avec la disparition de plusieurs figures marquantes telles que Jean-Jérôme Colonna, Richard Casanova ou Francis Mariani, on assiste à une recomposition du milieu», explique de son côté Gilles Leclair, coordinateur des services de sécurité intérieure en Corse. Entre les fils qui veulent prendre la place des pères et d'autres, aux appétits aiguisés, qui veulent s'imposer en décimant les lieutenants des chefs disparus, les forces de l'ordre assistent à l'émergence d'une nouvelle génération de voyous. Un terrible rapport de forces entre gangs passe par les armes et se solde par plusieurs épisodes sanglants. Certains seraient ainsi attribués à la «bande du Petit Bar», du nom d'un café d'Ajaccio dont on dit qu'il est fréquenté par la pègre locale. Des affaires qui, aujourd'hui, sont entre les mains de la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.
En parallèle, d'autres homicides sans rapport avec les rivalités du milieu témoignent aussi de la violence persistante sur l'île et du recours systématique aux armes à feu. Le plus récent a été commis cet été. Muni d'une arme de gros calibre, un employé d'une boîte de nuit à Olmeto-Plage a tué à bout touchant un jeune touriste de 19 ans. Un meurtre qui fait suite à une banale altercation. Le tenancier de l'établissement avait chargé son videur de faire sortir un groupe de touristes qui avait amené ses propres bouteilles d'alcool et entendait les boire sur place sans payer de consommations.
Cent onze armes saisiesdepuis début 2009
Pour le procureur général, trop d'armes à feu circulent en Corse. «Depuis le début de l'année, cent-onze ont été saisies», indique Paul Michel, qui a délivré des instructions pour multiplier les contrôles et pour que des sanctions soient prononcées rapidement par les tribunaux dans le cadre de procédures de comparution immédiate en cas de détention et de port illicite. Le démantèlement des trafics d'armes figure par ailleurs parmi les actions prioritaires des forces de l'ordre. En parallèle, les autorités administratives se sont engagées à mieux contrôler les autorisations de détention d'armes. «On dénombre en Corse, 4 500 tireurs professionnels contre 1 200 environ en région parisienne», indique Gilles Leclair. P our les pouvoirs publics, il s'agit donc de vérifier que les membres d'un club y sont bien inscrits pour s'adonner à une pratique exclusivement sportive. Des vérifications bien difficiles à mener.
Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/08/03/01016-20090803ARTFIG00403-corse-seize-homicides-depuis-le-debut-de-l-annee-.php