J'espère ne pas être HS en situant le problème autre part :
Le système démocratique est a priori simple, évident, juste. Pourtant des problèmes se posent lors de la mise en pratique.
Il comporte une propriété fondamentale qui entraîne une tyrannie sous-jacente (parmi d'autres défauts plus évidents que j'outrepasserai) : cette propriété, citée et enjolivée par monsieur tout le monde, est le fait du pouvoir pour tous, le fait du pouvoir confié à cette DOXA (opinion publique) si malléable. Malléable est en effet un mot qui convient parfaitement pour qualifier la DOXA : en donnant le pouvoir à la DOXA, soumise à la contingence de ses passions et à une ignorance qui tend vers moins l'infini, on donne le pouvoir à ceux qui savent la manipuler.
==> Tyrannie.
(De plus, tout comme en oligarchie, sournoisement, le clientèlisme s'effectue souvent, voire tout le temps.)
Le tyran est celui qui sait manipuler la doxa.
Celui qui crée des films, celui qui se donne en spectacle ... Le politicien DOIT être un fin comédien, il doit avoir les talents qui lui permettent de stimuler les affects de la populace, et donc la doxa !
Celui qui comprend les percepts, les sentiments, les émotions est le vrai chef en démocratie. Le tyran.
EXCEPTION FAITE du cas où ladite démocratie est celle d'un peuple ayant accès à l'éducation du jugement éclairé et accessible à tous...
Démocratie = tyrannie pour les raisons que j'ai citées, sous hypothèse de doxa efficiente. Le peuple, sujet d'opinions, est le moteur de cette doxa qui désigne précisément l'ensemble plus ou moins homogène d'opinions confuses, de préjugés populaires, de présuppositions généralement admises et évaluées positivement ou négativement, sur lesquelles se fonde toute forme de communication.
Le seule condition pour que la démocratie soit saine, c'est que le peuple ne soit pas sujet d'opinions mais ait un jugement éclairé, un peuple libre dans sa conscience et dans son jugement. Ici, je définis la liberté tel Rousseau, soit j'en dis qu'il s'agit de "l'obéissance à la loi que l'on s'est soi-même prescrite." (voyez le paradoxe avec l'obéissance) Mais cette définition pose problème ; en effet, la liberté mènerait alors à l'anarchie, à première vue.
Or, rappelons que démocratie et liberté sont fondamentalement liées. Ainsi nécessitent-t-elles la même condition pour fonctionner durablement, sans que l'on tombe dans l'anarchie.
Cette condition : l'éducation éclairée car elle permet l'accès à l'argumentation objective par recours à la raison discursive.
La santé d'un système politique s'évalue à son système éducatif. Imaginez un retrait de la philosophie en classe de Terminale. Ce retrait serait un symptôme de bien mauvais augure.