Hey, alors voilà, vous en pensez quoi ? :
J’attends la mort. Non pas que je sois malade ou blessé, je vais très bien. Je suis même en pleine forme, et à l’apogée de mon existence.
J’ habite une grande maison, au milieu d’un grand terrain. Oui, j’ai de l’argent. Beaucoup d’argent. Et j’ai une belle famille. Une magnifique grande brune, toujours habillée à la dernière mode, en guise de femme, et deux petits enfants. Un garçon et une fille.
Je bosse dans un bureau, en haut d’une tour. J’ai le bureau le plus spacieux de l’étage, avec une vue imprenable sur toute la ville. Une photo de mes enfants, souriants et heureux, est posée sur ma table de travail.
Je n’ai pas à détester mon boulot, il est agréable, stable, et je viens encore de recevoir une promotion, parce que je suis un des meilleurs. Je suis le chouchou du patron, et je suis apprécié de tout le monde.
Je sors tous les soirs, en famille ou entre amis. Je pars en boîte, je fais le tour des bars, je me fais inviter à des soirées dont je ne connais pas l’hôte. On ne peut pas dire que je suis mort socialement. Mais pourtant…
Et pourtant. C’est tout. Voilà à quoi se résume ma vie. Pas plus, ni moins.
Je m’ennuie. A en mourir.
Tous les jours, à mon réveil, je vois toujours ce même visage, et ce même magnifique paysage à travers le fenêtre de ma chambre. La monotonie m’étrangle, le bonheur m’asphyxie.
Lorsque je passe devant un miroir, et que je vois mon beau corps sculpté et apprêté avec soin, je m’en demande l’intérêt. L’emporterais je avec moi quand je serais mort? Non, il restera ici, à pourrir, comme n’importe quel autre cadavre.
Et puis maintenant que je suis au sommet, ça ne peut aller qu’en dégringolant. C’est le lourd et étouffant calme avant la tempête.
Toute chose est éphémère, et finit par casser, ou se détériorer. Le temps passe et tout vieillit, tout s’ amochit.
Et mes progénitures. Ils sont beaux aujourd’hui, mais l’horloge tourne, et ils deviendront laids. Je sais déjà qu’ils me décevront. Le parfait n’existe pas.
C’est pour cela que j’attends la mort. Non pas que je sois malade ou blessé, mais je suis à l’apogée de mon existence. La décadence est proche, et je ne peux l’éviter que d’une seule manière.
J’arrête le temps.-
Le choix de ton sujet est très juvénile puisque bien souvent à nos âges l'on pense à la future dégénérescence de notre être, en tant que corps et esprit.
Il me semble que c'est un récit d'humeur sur un sujet commun.
On ne peut pas dire que je suis mort socialement. => que je sois mort socialement
Pas plus, ni moins. => (formulation étrange) On dit plutôt Ni plus ni moins.
L’emporterais je avec moi quand je serais mort? => L'emporterais-je avec moi quand je serai mort ?
Voili voilu, et aussi tu utilises un registre courant mais y a deux mots qui font tiquer : "chouchou" et "s'amochit". Pour chouchou, si c'est un choix tu peux le garder mais pour le verbe amochir je suis vraiment pas convaincu... Préfère l'utilisation du verbe enlaidir.
" puisque bien souvent à nos âges l'on pense à la future dégénérescence de notre être, en tant que corps et esprit. "
Ce qui est le cas pour toi n'est pas le cas pour tout le monde, sans pour autant être une preuve de juvénilité. Haha.
"On ne peut pas dire que je suis mort socialement. => que je sois mort socialement"
Oui, en effet, je l'avais déjà corrigé pourtant, j'ai du donner la mauvaise version
J'ai bien aimé. Et je ne trouve, de loin pas, ton sujet juvénile. ça m'agace profondément ces gens qui scrutent le forum, et dès qu'il y a un texte plus ou moins court, se jettent dessus pour critiquer sans même s'y intéresser un minimum.
Ton texte reflète bien l'absurde. Thème central de l'oeuvre de Camus, dans l'étranger, et sans faire également penser à : "en attendant Godot", de Beckett. C'est un thème récurrent dans la vie, et je trouve que tu l'exprimes vraiment bien dans ton histoire. Pourquoi vivre ? Pourquoi entreprendre quelque chose, ou cultiver quoi que ce soit, puisque très bientôt, le sort nous emportera tous.
Le style est simple, abrupt, mais maîtrisé.
Moui, mais c'est très classique, comme sujet, je trouve. Ah, et "amochit" n'existe pas. Du tout.
Le "j'arrête le temps" final, par contre, a du potentiel, et mériterait presque un texte entier. Ton texte posté devrait n'en être que le début.
(Double post, sorry, tout ça)
Parce que "J'arrête le temps" est un concept qui a bien plus de potentiel, de force, que le classique "J'attends la mort" qui, à force, fait vraiment cliché.
Je prends note.
Classique ne signifie toujours pas juvénile. Haha.