"L'histoire de la traite soulève de nombreux débats parmi les historiens. Les spécialistes s'interrogent en premier lieu sur le nombre d'Africains déportés. La question est difficile à résoudre à cause du manque de statistiques fiables : il n'existe aucun recensement systématique en Afrique au Moyen Âge, alors que les archives sont beaucoup plus fournies en ce qui concerne la traite atlantique (xvie–xviiie siècles), bien que les livres de compte aient été souvent falsifiés. L'historien doit utiliser des documents narratifs et imprécis et faire des estimations soumises à caution : Luiz Felipe de Alencastro2 annonce 8 millions d'esclaves africains déportés entre le viiie et le xixe siècle par la traite arabe et transsaharienne. Christian Delacampagne propose le chiffre de 11 millions en se fondant sur l'étude de Ralph Austen3. Olivier Pétré-Grenouilleau a avancé le chiffre de 17 millions de Noirs réduits à l'esclavage (pour la même période et la même aire) lui aussi sur la base des travaux de Ralph Austen4,5 - ce dernier évaluant la marge d'erreur de ses estimations à 25 %. Pour Jean Sévilla, 12 millions d'Africains ont été déportés par la traite arabe6. D'autres sources1 évoquent un total de plus de 4,5 millions d'esclaves noirs déportés hors d'Afrique par la traite arabe rien qu'au xixe siècle."
Ya une forte INCERTITUDE.
ya une marge d'erreur de 25%
Les peuples arabo-musulmans ont toujours été plus protectionnistes sur leur Histoire que les européens.
Le truc c'est que les Africains ont un réel "problème" historique. Or une société à besoin de référence, d'un passé, d'un exemple sur lequel se fonder.
Ils ont certes les Égyptiens mais l’Égypte ça reste en méditerranée et ça ne concerne pas l’Afrique noire. Et puis j’ai envie de dire ils n'ont "que" les Égyptiens, à l'échelle d'un continent aussi grand et avec de telle ressources l'émergence d'une seule civilisation c'est pas énorme (Dans les mêmes conditions, y a eu les Mayas, les Aztèques, les Incas etc... coté Amérique).
Bref tout cela étant assez "sensible", et on tombe malheureusement vite dans le discours plus politisé qu'historique. Les intellectuels Africains entrant rapidement dans le déni de cette réalité car ils savent que l'Afrique à besoin d'un "mythe unificateur" (comme nous l'avons fait avec la Grèce Antique). C'est assez compréhensible et l’intention initiale est "bonne", mais il faut bien garder à l'esprit que ce n'est alors plus du tout objectif et on tombe rapidement dans la falsification historique, avec notamment Cheick Anta Diop and co'.
C'est un bon exemple de l’antagonisme des sentiments et du raisonnement. Quand les sentiments d'un homme l'emporte sur son objectivité, le scientifique meurt au profit du politicien.
Boriaeur
c'est ce qu'avait voulu évoquer Sarkozy avec son discours sur "l'ancrage historique" mais c'est sûr que c'est assez sensible.
Mais quand on regarde les USA par exemple ils n'avaient pas au départ pas de passé historique propre et ils ont réussi à bien se développer.
Après ils avaient peut être des meilleurs bases
Oui c'est vrai les USA s'en sont sorti, mais je pense qu'ils en ont gardé des "séquelles".
Je pense notamment à leur patriotisme obsessionnel, limite puéril. Aimer son pays c'est pas afficher son drapeau dans son jardin, sur son t-shirt et sur sa boite de cookies... Je pense que c'est l'absence de réalité historique antérieure à eux, ce manque de légitimité qui les poussent à compenser par ce patriotisme artificiel et peu mature.
Mais c'est vrai que l’Afrique pourrait essayer de se bâtir sans "mythe fondateur", c'est même la meilleur chose qu'ils aient à faire .
Sortir de ce discours larmoyants et relever la tête sans s'appuyer dans une histoire factice. Bref affronter la réalité.