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Sujet : [Fic/RPG/HS] Les royaumes de Déra

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:08:40

Brad relâche son poing et laisse l'oracle se relever. Celui-ci se considère comme triomphant, jusqu'au moment où il est interpellé par Elyse.

Elyse : Mais le reste du monde survivra. Et je suis prête à accomplir ce geste même si nous devons nous sacrifier.

L'oracle n'a pas le temps de réagir qu'Elyse bondit sur le toit où se trouve l'oracle et rassemble ses mains pour générer le plus puissant des rayons de lumière. Comme l'oracle est surpris, il ne peut pas se défendre et il est complètement détruit par cette attaque. Dans un cri de douleur, il disparaît et les ténèbres se dissipent. Pendant un temps, Brad reste bouche béé, alors que Elyse halète.

Elyse : C'est...c'est fini...

Quelque soit leur position, les élus de la magie viennent de voir cet ultime geste. Ils sont prêts à quitter ce monde et acceptent leur destin. Toujours bouche béé, Brad est finalement emporté par ses émotions et se relève. Il attrape Elyse par derrière et commence à la caresser, ne sachant pas quoi penser.

Brad : Elyse ! Etait-ce vraiment nécessaire ? Etait-ce la solution ?

Elyse : Il n'y en avait pas d'autre.

Elle se retourne et caresse à son tour Brad.

Elyse : Nous n'avions pas le choix. Il fallait le détruire. Désormais, l'oracle n'est plus. La guerre va se terminer et le monde sera sauvé.

Ils se prennent ensuite dans leurs bras.

Elyse : Mais ce nouveau monde que nous allons découvrir, ce sera ensemble, n'est-ce pas ? Ensembles, Brad, nous pouvons tout affronter. Une nouvelle vie nous attend.

Chaque couple des élus reste côte à côte. Yran et Dravonne, sur un autre toit, se préparent à l'événement, pareil pour Revor et Losille ainsi que Rekin et Jesine. Pendant ce temps, dans la rue en bas, alors qu'il n'y a plus de combats, Thane rejoint lentement Ysille, devant admettre qu'elle allait disparaître à tout jamais.

Thane : Ysille...

Ysille : Thane, je suis désolée...c'était la meilleure solution.

Jetie les rejoint venant d'une ruelle, très inquiet quant à son avenir.

Jetie : Vous avez vu ? L'oracle a été tué.

Ysille : Oui, enfin...nous n'avons plus rien à craindre.

Jetie : Après tant d'efforts, faut-il vraiment que nous...quittions ce monde ?

Egiella : Hein ? Qu'est-ce que tu racontes, Jetie ?

Egiella surgit de la même ruelle, un peu blessée mais saine et sauve et est accompagnée de Girlac qui, malgré sa main en moins, ne souffre plus beaucoup. En revanche, il est mentalement déchiré.

Ysille : Girlac, mon grand frère, il faut que tu saches que...

Girlac : J'ai tout entendu ! Tu vas disparaître, c'est ça ?

Ysille : Je le crains.

Egiella : Toi aussi, Jetie ?

Jetie : Oui. C'est le destin de tous les élus de la magie, à présent que l'oracle a été vaincu.

Egiella : Non ! Il ne faut pas que tu partes !

Jetie : C'est la magie qui m'appelle, Egiella. Prends soin de nos amis. Mon avenir est ailleurs.

Egiella : Jetie, je t'en supplie !

Quand Egiella prend son ami dans ses bas, celui-ci ne dit plus rien. Quant à Girlac, il se met à pleure en voyant que petit à petit, sa petite sœur disparaît. Thane, quant à lui, finit par l'accepter, mais au fond de lui, il aime encore Ysille.

Ysille : Ne t'inquiète pas, Girlac, je pars pour un monde meilleur.

Girlac : Ne m'abandonne pas, Ysille, je t'en supplie !

Ysille : Je n'abandonne personne. J'accepte juste mon destin. Girlac, Thane, vous allez me manquer.

Thane se rapproche d'Ysille et en preuve d'amour, l'embrasse longuement. Il lui caresse ensuite les cheveux et la lâche tout doucement.

Thane : Sois heureuse et n'oublie pas de vivre.

En l'espace d'un certain temps, les corps des élus de la magie disparaissent dans le ciel. Si les couples nommés, tels que Revor et Losille, Rekin et Jesine, Yran et Dravonne et Brad et Elyse partent ensembles, et donc avec le sourire, ils laissent beaucoup de personnes derrière eux et c'est encore plus le cas de Jetie et Ysille. Quand le premier disparaît, Egiella tombe à terre et fond en larmes et quand la deuxième disparaît, Thane reste immobile pendant un long moment alors que Girlac exprime pleinement ses sentiments : il est triste, triste que sa sœur soit partie et d'être complètement livré à lui-même, mais d'un autre côté, il espère que sa sœur vivra longtemps dans cet autre monde qui mérite sa chance. Ainsi, tous les élus de la magie ont disparu, ils ont été téléportés dans un autre monde.
Et il n'y a pas qu'eux qui sont victimes de ce soudain équilibre. Garv et Betea parviennent enfin à rejoindre les élus et à l'instant même, d'une ruelle, ils viennent de voir la mort de l'oracle et ses dernières paroles retentir. Dès lors, Garv se laisse emporter plus que jamais.

Garv : C'est de ta faute, Betea.

Betea : Garv, ce n'est pas le moment !

Garv : Je voulais montrer qu'à défaut de ne pas être plus fort que Pilan, je pourrais être plus fort que les élus ou que cet oracle, ce mage ultime ! Tout a été gâché ! Je ne prouverai jamais que je suis le plus fort !

Betea : Si, tu me l'as prouvé à moi !

Pour réconforter son amoureux, Betea lui caresse la joue, mais Garv la repousse .

Garv : Je le savais, oui, je le savais qu'il existait des personnes plus fortes que moi à Dagoni. C'est Graef que j'aurais dû dominer. Et j'aurais réussi si tu n'avais pas tout ruiné.

Betea : Garv, ne revenons pas là-dessus !

Garv : Si ! Tu t'es faite piégée par tes histoires de famille ! Crois-tu que ta cousine te laissera une once de pouvoir si nous revenons à Graef ? Non ! Elle t'a manipulée de bout en bout ! Tu m'as manipulé !

Betea : Garv, tu dois me comprendre !

Garv : Jamais ! J'en ai plus qu'assez de me laisser prendre !

Garv ouvre sa main, bien décidé à tuer la femme qu'il croyait aimer. Mais soudain, son sort se dissipe dans l'air.

Garv : Que se passe-t-il ?

Betea : Tu as écouté l'oracle ? Les élus de la magie comme les possesseurs de la magie oubliée vont être téléportés dans l'autre monde à cause de son décès.

Garv : Alors nous allons...disparaître ?

Betea : Je le crains. Garv, je te demande peut-être beaucoup, mais ne cherchons plus à dominer. Vivons notre vie dans ce nouveau monde. Il y a moyen d'en faire un endroit agréable à vivre. Ensembles, nous le pouvons.

Dans un ultime dilemme, Garv finit par se relâcher. Plus jamais il ne se servira de sa magie oubliée à des fins maléfiques, du moins, il l'espère. Car tout ce qu'il a accompli n'a jamais fait avancer sa situation, il a lutté en vain et en paie désormais le prix.

Garv : Tu as raison, Betea. Partons de ce monde en paix.

Ainsi, Garv et Betea disparaissent à leur tour au moment où ils s'embrassent le plus sincèrement du monde. Dans le ciel, la lumière se mêle aux ténèbres et les possesseurs de la magie oubliée tout comme les élus disparaissent définitivement, ne laissant aucune trace derrière eux, sauf des gens qu'ils ont aimé et qu'ils aiment encore. Des liens entre les deux mondes, en quelque sorte.
La disparition de tous ces mages implique la fin de la bataille. Car toutes les destructions occasionnées font comprendre aux combattants que cette guerre menée est inutile et a causé trop de morts. Les dirigeants de Vauvord sur place ont été tués, la princesse Radianne de Ronône a été prise en otage par la maîtresse Shanarie Pnow et la commandante en chef de l'armée de Graef Urialle Ripon et le prince Saris de Taragne a été pris en otage par le lieutenant Ladia Gass. Il faut encore quelques heures avant que la bataille ne s'arrête complètement à Dagoni. Les ruines surplombent désormais la ville, des milliers d'innocents ont péri, tant militaires que civils, les victimes sont donc très nombreuses et les dégâts sont irréversibles : plus de la moitié de la ville a été détruite. Les forces du vieux continent finissent par se rendre et en quelques heures, la paix est faite dans la capitale du pays de Déra. Cela dit, il faut encore quelques mois pour que cette guerre ne s'achève complètement. Quelques navires isolés, la plupart de Vauvord, attaquent des ports Unukoriens et Graefiens dans les semaines qui suivent, dans le but d'étendre une invasion qui n'a plus de sens, car, coopérant, Unukoriens, Haeliens, Graefiens, soutenus par le clan Naraka, arrêtent cette guerre définitivement et commencent à préparer la paix prochaine. Mais quel que soit l'issue de ce terrible affrontement, la face du monde a à tout jamais changée. Ce fut l'une des plus colossales guerres de la deuxième ère et la dernière.

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:09:25

Réparer les dégâts occasionnés par cette bataille n'a pas été une mince affaire mais après l'achèvement des affrontements, chaque survivant en pleine forme s'est engagé pour ne pas qu'il y ait de la violence supplémentaire, pour que la ville de Dagoni soit séparé. Quelques heures après la disparition des élus de la magie, tout était fini. La violence au port a cessé grâce à la coopération de Shanarie Pnow, Urialle Ripon, Ladia Gass et Laïra Naraka et à moindre mesure de Thane Naraka qui comptait agir jusqu'au bout. La partie sud de la ville a été protégée jusqu'à la fin, au moment où les soldats du vieux continent ont jetés leurs armes et se sont rendus. Cela n'a pas empêché le commandant en chef de l'armée d'Haeli de périr quelques heures plus tard alors qu'il recevait des soins. La plupart des citoyens avaient été mis en sécurité à l'écart de la ville, il n'empêche que beaucoup d'entre eux ont subi les différentes secousses qui ont frappé la capitale. Quand les premiers soldats sont revenus pour annoncer la paix obtenue, ils n'en revenaient pas de l'état de la ville : il leur fallait un nouveau refuge, car Dagoni a été plus que victime de son siège. Voilà ce qui s'est passé les jours qui ont suivi : accords de paix, réparations, les départs ainsi que les cérémonies funéraires pour les nombreux morts devaient se faire après. Néanmoins, le mal n'était pas totalement vaincu. Pour commencer, les derniers assassins fidèles à Haldir, qui doivent être une dizaine tout au plus, se sont enfuis avec lui. Quitter la ville de Dagoni n'a pas été une mince affaire, mais ils y sont parvenus avant même que la moitié de la ville soit détruite. Mieux encore, après avoir semé les troupes de Sylvain et Toru, ils ont réussi à traverser les frontières et parvenir à Graef. La verdure et le calme de ces contrées leur donnent un bien fou et presque d'autres envies que de tuer. A présent, ils ont d'autres objectifs. L'un des leurs s'est séparé de leur groupe pour aller leur chercher quelque chose et désormais, ils attendent son retour. Pour cela, ils traversent d'abord une forêt de fabuleux séquoias, peuplés seulement d'animaux qui peuvent être définis comme du gibier. Dès qu'ils sortent, ils vident leurs chaussures ou leurs bottes des feuilles mortes puis ils se dirigent vers le nord. Atteignant la côte, il se rapprochent de l'eau où les vagues moussent. L'odeur de la mer plaît à Haldir car pour lui, elle est lointaine.

Haldir : Voilà, c'est fini. C'est enfin fini !

Drasie : En es-tu certain, Haldir ?

L'assassin en question sort son arc afin de voir si il est parfaitement en état. Il répond ensuite à son amie :

Haldir : Pour nous, en tout cas. Dagoni a dû au moins être détruit, depuis le temps. Et si il ne vient pas à temps, ce sera le tour de Déra.

Drasie : Tu veux partir de Déra ?

Haldir : Dans ce pays, les confréries des assassins ne sont plus. Nous ne parviendrons jamais à vaincre et si nous vainquons, comme Snekor l'a fait, ce n'est que temporairement.

Drasie : C'est peut-être mieux ainsi. Mais je me disais.

Haldir range son arc et pose un pied sur l'eau. La vague qui frappe sa cheville est certes froide, mais aussi agréable.

Haldir : Tu peux t'exprimer. Je suis juste celui qui vous guide. Pas un quelconque chef assassin. D'ailleurs, sommes-nous des assassins ou bien des quelconques fugitifs, désormais ? Cela n'a plus de sens.

Drasie : Oui, je me disais...j'ai envie de changer d'air.

Un assassin : Comme nous tous.

Drasie : Mais je suis un peu réticente à l'idée de découvrir le vieux continent.

Haldir : Pourquoi ?

Drasie : Parce que c'est une culture différente, dans certains lieux une langue différente, des lois différentes, est-ce que nous pourrons être acceptés en tant que citoyens ? Je ne sais pas si ils acceptent bien les étrangers.

Haldir : Eh bien...j'avais prévu de vivre dans cette société, mais aussi reclus.

Drasie : Tu veux fonder l'ordre des assassins là-bas ?

Haldir : A Vauvord ? Si l'occasion s'y présente. Mais ce sera tellement différent...de toute façon, nous avons plusieurs mois pour réfléchir...

Un assassin porte son regard à l'ouest. Voyant quelque chose, il interpelle Haldir.

Un assassin : Voilà le bateau !

En effet, un bateau contourne une falaise : il s'agit d'un des navires de la flotte de Vauvord, encore intact, dont la voile resplendissante affichant l'épée croisée avec le poing n'est pas déchiré, avec tout d'intact. L'assassin envoyé par Haldir navigue seul en tournant la proue avec précaution. Si tant est qu'il ait été entouré d'hommes d'équipage, Haldir suppose qu'il les a tous tués et envoyés au fond de l'eau. Il suppose aussi qu'il a dû voler un bateau vide par la suite et bien à l'écart à l'est. Quoi qu'il en soit, Haldir ordonne à ses assassins d'attendre et l'assassin qui navigue avec le bateau affronte les vagues pour finalement se poser dans la côte vide. Une fois qu'il est complètement immobilisé, Haldir peut enfin donner son ordre.

Haldir : Montez !

Les assassins s'exécutent, dont Drasie et c'est Haldir qui monte en dernier. Avant que le bateau ne reparte en mer, les assassins se réunissent dans la cale histoire de décider leur trajectoire. Une table en bois est posé au milieu et l'assassin pose la lunette qui sert à voir plus loin sur le côté afin d'étendre la carte en papier. Tous les assassins, dès lors, se placent autour de lui.

Haldir : Fantastique ! Tu es bien arrivé comme prévu ici, avec un peu de retard, néanmoins !

L'assassin : J'ai fait ça pour vous. J'ai dû dérober quelques provisions, car le voyage jusqu'au vieux continent prendra au moins une année, vous voyez.

Haldir : Je comprends. Au moins, je suis content d'avoir bien décidé le lieu de rendez-vous. Cette partie de la côte a la réputation d'être vide et je n'ai pas été déçu.

Drasie : Que proposes-tu comme trajectoire, Haldir ?

Haldir : J'y ai déjà un peu réfléchi, mais avoir une carte devant les yeux aide beaucoup.

Haldir pose son doigt sur la carte.

Haldir : Pour commencer, il faut partir bien à l'est. Car que ce soit le vieux continent ou Déra qui gagne cette guerre, il y aura forcément des bateaux qui remonteront par le nord-est. Longeons les côtes Graefiennes mais bien à l'horizon, de tel sorte à ne pas éveiller les soupçons. Dès que nous serons bien à l'est de Déra, disons...200 kilomètres, je me servirai de la boussole présente juste à côté de la carte pour pointer vers le nord et nous irons vers le nord.

L'assassin : Mais alors, nous longerons les côtes des pays australes à Carône ?

Haldir : Suffisamment loin également. Et puis, lorsque nous contournerons la baie de Loclin pour accoster sur une côte vide. Là, le destin s'offrira à nous. J'ai tellement hâte ! Il y a tant de choses à découvrir !

Drasie : Ce sera tout ?

Haldir : Oui. Nous pouvons d'ores et déjà démarrer pour ne pas éveiller les soupçons.

Pendant que les assassins se dispersent sur le bateau, Haldir et Drasie s'avancent sur le pont et contournent les mâts. L'assassin retourne à la proue car il adore piloter le bateau et il la tourne pour retourner en mer. Atteignant le bout de bateau, Haldir respire tout l'air environnant et écarte les bras.

Haldir : Je vais changer d'air !

Drasie : Nous allons changer d'air !

Haldir : Tout à fait. Adieu, Déra, le vieux continent, qui sera neuf pour nous, nous attend ! J'ai hâte !

A présent, le navire de la flotte de Vauvord, peuplé d'une dizaine d'assassins dont heureusement, certains savent gérer un bâtiment de cette taille, affronte les vagues en direction de l'est et commence son périple long de plusieurs mois vers le royaume de Vauvord. C'est avec ce départ que l'on peut affirmer que la confrérie des assassins d'Haeli n'est plus, que les assassins de toute confrérie de Déra se sont dispersés, ont été tués ou se sont rendus à la justice. Mais au fond de chaque citoyen de Déra, ils savent très bien qu'une idéologie ne disparaît pas du jour au lendemain et que les assassins, qu'importent leurs origines, ont la vie dure, car ils ont été formés pour une seule chose : tuer. Tuer, c'est emporter la vie de quelqu'un et mourir, c'est le destin de chacun. Une doctrine qui motive les assassins peu importe où ils se trouvent. En pensant à tout cela, Haldir jette un ultime coup d’œil à Déra qui n'est plus qu'une vague terre à l'horizon puis, avec Drasie, observe l'immense étendue d'eau qui se présente devant eux.
Sous terre, dans le repère des assassins de Dagoni, Snekor a attendu patiemment la fin de la bataille. Il n'a que peu parlé aux autres, il est souvent resté reclus dans les mêmes lieux et il a occasionnellement perçu la bataille de près ou de loin, en particulier certains sorts de la magie oubliée qui ont créé des secousses. Quelques jours plus tard, la situation s'est enfin calmée mais Snekor n'a pas osé sortir de ce trou comme il l'appelle, quand bien même il connaisse la sortie. Il a attendu l'arrivée d'Araness en réfléchissant à son sort. Une semaine après les faits, alors qu'il est assis sur le lit semi-confortable de la chambre qu'on lui a confié, quasiment tapie dans le noir car éclairée par une petite bougie à moitié éteinte, elle reçoit enfin la visite de la maîtresse de Dagoni. Elle se tient debout, le visage à découvert et lorsque Snekor la voit, il se lève et se place face à elle.

Snekor : Alors ?

Araness : La bataille est terminée.

Snekor : Depuis assez longtemps, n'est-ce pas ?

Araness : Je voulais te retrouver Snekor, mais j'avais d'autres tâches à accomplir.

Snekor : Lesquelles ?

Araness : Réunir tous les Immortels, anciens comme nouveaux, afin de préparer leurs départs. Nous avons réussi à réquisitionner et à installer une caravelle bien à l'ouest du port. Je réunis les derniers Immortels. Tu en fais partie.

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:10:38

Snekor : Alors vous pensez vraiment que vous êtes capables de faire ça ? Réunir les anciens comme les nouveaux Immortels afin de vivre en harmonie sur notre île natale ?

Araness : Bien sûr, puisque c'est moi qui ai décidé de réparer les fautes de Leonas...et mes fautes, par la même occasion. Nous avons un nouveau clan.

Snekor : Et l'ancien clan, alors ? Ils ne sont plus qu'une poignée.

Araness : Je sais, mais il faut faire abstraction du passé et accepter la nouveauté.

Snekor : C'est facile pour vous dire ça ! Pour ces nouveaux Immortels, vous incarnez un espoir ! L'espoir de vivre à tout jamais et de ne plus avoir peur de la mort ! Vous êtes une sorte de mère pour eux ! Et moi, que suis-je ?

Araness : Tu es Snekor le sinistre.

Snekor : L'être qui a à présent la réputation d'avoir mis Déra à feu et à sang.

Araness : Tu n'es pas le seul.

Snekor : Mais ces êtres doivent être morts à l'heure qu'il est !

Araness : Je dois t'avouer que la plupart le sont. Tordin Igran, le roi Gadan, Pilan Cale, Korus Pretam, les élus de la magie comme les possesseurs de la magie oubliée doivent être disparus à tout jamais, selon les rumeurs, mais je suppose que tu t'en moques.

Snekor : Et Shanarie Pnow ?

Araness : Je l'ai croisée lors de la bataille. Elle me faisait tellement de la peine que ce n'était même pas la peine. Extirper son lieutenant Thedina Zadus était bien plus plaisant.

Snekor : Vous avez tué son lieutenant pour qu'elle souffre davantage ?

Araness : Pas du tout ! Comment aurais-je pu tuer de manière aussi simple une Immortelle ?

Snekor : Pardon ?

Araness : Tu as très bien entendu, Snekor. Thedina fait partie de mon nouveau clan. Elle est devenue une Immortelle il y a quatre ans, après la première guerre, car elle avait toutes les caractéristiques pour : la jeunesse, l'absence de famille et elle avait peur de la mort. Je ne pouvais pas deviner qu'elle allait ensuite rejoindre l'association d'Haeli et devenir l'amante de Shanarie. Le destin fait bien les choses, n'est-ce pas ? Il y a bien un moment où elle allait être découverte. Fort heureusement, j'étais là pour empêcher Shanarie de s'emporter et d'emporter, d'ailleurs, avec moi, la femme qu'elle aimait.

Snekor : Vous voulez dire que parmi le nouveau clan, il y a l'une de mes ennemies ? Elle a le sang de mes alliés sur ses mains !

Araness : Je te l'ai déjà dit, Snekor, il faut enterrer le passé.

Snekor : Ah oui ? Et comment réagira-t-elle quand elle me verra ? Quand on est ennemis, on le reste pendant plusieurs siècles. C'est une des raisons pour lesquelles je ne peux pas vous accompagner !

Araness : Snekor, tu ne peux pas rester à Déra !

Snekor : C'est vrai. Mais pourquoi je vous accompagnerais ? J'ai bien médité sur ma vie. Ma vie entière. L'autre jour, vous m'avez révélé beaucoup de choses, mais avez-vous dit que toute ma vie, j'ai été manipulé ?

Araness : C'est la vérité, Snekor. Toute ta vie, tu as été dans l'ombre. Toute ta vie, tu as été manipulé.

Snekor : Oui, j'ai été manipulé ! Par Rhemas pour tuer tous ses rivaux, moi qui croyais être son ami ! J'ai aussi été manipulé par divers nobles au fil des années de ma longue vie, ils me recrutaient en tant que chasseur de primes, voleur ou assassin ! J'ai aussi été dirigé par l'association d'Haeli, mais heureusement, pendant une courte période. Et enfin, j'ai été manipulé par un maître qui s'est révélé être un espion.

Araness : Oui, Snekor, tout cela est vrai, tu étais sous son joug. Voilà pourquoi je suis restée silencieuse lors du décès de cet espion. Je me suis dit que finalement, c'était peut-être une bonne chose. Tu te souviens de cette réunion avec tous tes compagnons ? Chacun voulait devenir maître. Mais tu étais le seul apte à le devenir. Ton ami Aero, qui est décédé peu de temps après, a convaincu mes subordonnées de te choisir comme maître, mais en réalité, je m'étais déjà arrangée pour que tu le deviennes. J'ai procédé pour que tu puisses enfin te mettre en lumière, pour que tu obtiennes un rôle majeur...mais ça n'a marché que temporairement.

Snekor : J'ai échoué, j'ai échoué pendant toute ma vie ! J'ai vu tant d'êtres pour lesquels j'attachais tant d'importance mourir devant mes yeux ! J'ai connu des victoires qui se sont révélées être des défaites ! Y'a-t-il une existence plus dénuée de sens que celle-ci ?

Araness : Il y a encore moyen de te rattraper, Snekor. Oublie ton passé et suis-moi. Menons une nouvelle vie avec tout ce clan d'Immortels !

Snekor : Jamais.

Araness : Ecoute-moi ! Tu peux encore vivre !

Snekor : Vous, écoutez-moi ! Vous m'avez manipulé comme les autres ! Je ne sais pas ce qui me retient de vous arracher le cœur ici ! En fait, je le sais, c'est parce qu'il y a des personnes qui tiennent à vous, désormais ! Vous avez bien réussi votre coup ! Votre seule façon de mourir est de vous faire arracher le cœur par quelqu'un qui connaît votre secret ! Vous vous êtes immunisée en vous attirant les faveurs de tous !

Araness : Non, c'est juste que...j'ai encore un rôle à jouer dans ce monde. Parfois, j'ai eu envie de mourir, mais je me ressaisissais chaque fois en me disant que j'étais le dernier espoir de former un nouveau clan d'Immortel. Je ne vis éternellement par plaisir mais par volonté ! Pour mes amis et ma famille partis à tout jamais !

Snekor : Soit, vous vous êtes donnée un rôle. Moi, je n'en ai plus.

Araness : Tu peux encore en trouver un !

Snekor : Non, c'est fini, ma vie a perdu son sens depuis longtemps. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Je suis Snekor le sinistre et c'est ainsi que ma vie se terminera. Selon le peuple de Déra, de toute façon, je suis déjà mort.

Araness : Snekor, par pitié, j'ai encore besoin de toi ! J'ai besoin de repères de mon ancienne vie pour les diriger !

Snekor : Hors de question, débrouillez-vous sans moi, Araness, comme vous l'avez toujours fait. J'en ai assez de vivre éternellement. J'en ai assez d'être un instrument servant à tuer. J'en ai assez d'être un assassin complètement dépassé, d'être un Immortel qui n'a plus de but ! Si vous tenez tant à former un nouveau monde, faites-le ! Je ne vous en empêche pas ! Mais, dans ce monde, je n'ai pas ma place !

Dans un élan de désespoir, Snekor dégaine sa lame et s'ouvre la poitrine. Araness ne peut l'empêcher d'accomplir le dernier geste de cet homme qu'elle considérait comme un ami : l'Immortel s'arrache le cœur et le prend dans sa main, la poitrine ouverte et le sang giclant. Il tend alors cette organe retiré de son corps et le tend à Araness comme si il s'agissait d'une offrande. Il tombe ensuite à plat ventre et meurt paisiblement dans cette pièce isolée du reste, devant les yeux d'Araness. Lorsqu'il meurt définitivement, il s'estime libéré de toutes ses souffrances et c'est ainsi que Snekor le sinistre met fin à sa longue existence. Dans un premier temps, la maîtresse de Dagoni est triste d'avoir perdu un repère supplémentaire, puis, elle se dit qu'elle doit tout de même aller de l'avant. Elle ramasse donc le cœur de Snekor, quitte la pièce et ferme la porte derrière elle. Peu de temps après, la bougie posée sur la commode de la chambre s'éteint et, en quelque sorte, c'est la vie de cet Immortel qui s'éteint définitivement. Ainsi, il disparaît comme il l'a souhaité : dans l'ombre la plus totale.
Voir l'un de ses derniers amis, Snekor le sinistre, n'a pu que désespérer Araness Velasur, qui ne cache plus son identité aux autres. Avec le nouveau clan qu'elle a formé, elle est prête à quitter définitivement à Déra. Lors d'une nuit de ce printemps plutôt agréable, elle quitte la ville et le territoire de Dagoni. Les Immortels, anciens comme nouveaux, se réunissent près de quelques arbres, au nord du fleuve. Une caravelle pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes, dont le voile est entièrement blanc, est accosté à la côte non loin d'eux. Pour commencer, Araness rejoint les nouveaux Immortels près de ces arbres, sachant que les autres ont déjà grimpé sur le bateau. Elle prête surtout son attention à Thedina, qui a abandonné son armure et son épée conformément à ses ordres.

Araness : Tu vas bien, Thedina ?

Thedina : Comme quelqu'un qui doit quitter les siens à tout jamais.

Un nouvel Immortel : Comme nous tous.

Araness : Oui, je suis désolée, mais tu n'avais pas le choix.

Thedina : Mais...pourquoi tout ça ?

Araness : Les Immortels ne peuvent plus vivre avec les mortels. J'aurais dû te prévenir. J'aurais dû tous vous prévenir. J'en suis sincèrement navrée.

Thedina : Pour mes adieux...je n'ai pas pu leur dire en face à face, seulement à Shanarie. Pour les autres, j'ai dû leur donner une lettre d'adieu, rien de plus.

Une nouvelle Immortelle : C'est déjà plus que nous !

Araness : Tu constitues une exception, Thedina, parce que Shanarie connaissait bien les Immortels. Tu ne pouvais pas tirer ta révérence dans la discrétion.

Thedina : Mais pourquoi ai-je dû me lester de mon épée et de mon armure ?

Araness : Tu n'en auras pas besoin, là-bas. Nous serons entre nous, pour toujours, et plus jamais nous ne nous battrons. Cette époque est terminée.

Thedina : J'en suis rassurée. Déjà que j'ai dû quitter la bataille alors qu'elle n'était pas achevée...

Araness : Si ça peut te rassurer, Déra a remporté cette guerre notamment grâce aux efforts de ta maîtresse, qui a pris en otage la princesse Radianne de Ronône, qui était un pas de plus pour que les forces du vieux continent se rendent. Actuellement, des accords de paix sont en train de se faire. Beaucoup de tes amis ont dû périr, mais beaucoup sont encore finis. Les affrontements sont terminés, pour le moment, au moins.

Thedina : Alors, oui, je suis rassurée !

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17 juillet 2014 à 13:11:13

Après s'être adressée ainsi à l'ancienne bretteuse, la maîtresse de Dagoni vers les autres Immortels. Ceux-ci viennent de partout : chevaliers, fermiers, artisans, marchands, membres de la noblesse ou de la bourgeoisie, tous ont eu les mêmes objectifs : vivre éternellement, pour ne plus avoir peur de la mort. Cette nuit, ils sont tous réunis en êtres égaux et prêts à vivre ensembles, en harmonie, pour l'éternité.

Araness : Je vous en demande beaucoup. Je vous demande de laisser vos proches derrière vous. Vous serez bien loin et ils seront déjà morts depuis longtemps que vous continuerez à profiter de votre éternelle jeunesse. Je vous demande aussi de quitter votre terre natale. Déra a eu beaucoup à offrir, mais ce n'est pas une terre pour les Immortels tels que nous, pour y avoir vécu quasiment les trois siècles derniers, je sais ce que je dis. Mais vous, vous y avez vécu en tant que citoyens et la plupart d'entre vous ne l'ont jamais quitté. Aussi, je suis désolée de ne pas vous avoir tous avertis de ce qu'impliquerait l'opportunité. Ce n'est que récemment que j'ai pu constater ce fait : Déra est une terre de mortels et nous, les Immortels, ne pouvons nous y mêler.

Il s'interrompt pendant un petit moment, puis finit son discours, en tournant autour d'eux dans un esprit maternel.

Araness : Je vais devoir apprendre à vous connaître, à bien vous connaître. Tant des miens ont péri sur ces terres pour des raisons diverses. Les Immortels doivent faire face à la vérité : nous sommes stériles. Nous ne pouvons, ou dans votre cas, vous ne pourrez plus engendrer d'enfants. Nous sommes un clan qui vivrons éternellement, mais il n'y aura jamais de renouvellement. Nous passerons le plus clair de notre longue vie sur cette île d'où nous venons. Elle regorge de possibilités et nous y avons établi une société et j'espère qu'il n'y aura pas de problèmes. Tel est notre destin. Je suis désolée, il n'y a pas d'autre issues.

Malgré tout ce qu'Araness a pu leur dire, tous les Immortels sont de leur côté et ils la considèrent comme leur chef. Ils descendent donc la pente, atteignent la côte et grimpent sur le pont du bateau où ils s'éparpillent. Beaucoup, face à la fraîcheur de la nuit, rentrent à l'intérieur pour s'y réchauffer. Beaucoup d'autres rentrent pour d'autres raisons : la fatigue par exemple, phénomène explicable par cette heure tardive. Mais d'autres restent sur le pont, dont Thedina, qui doit l'avouer : elle ne connaît personne d'autre qu'Araness.

Thedina : Maîtresse...je peux vous appeler ainsi ?

Araness : Tu peux m'appeler comme tu le désires.

Thedina : Avant de partir, puis-je vous poser quelques questions ?

Araness : Si cela concerne le passé, c'est ton ultime occasion.

Thedina : J'y vais...si jamais je reviens ici un jour, tout aura changé ?

Araness : Si tu reviens ici, ce ne sera pas avant plusieurs siècles. Shanarie et toutes les personnes que tu as connues auront disparu depuis longtemps.

Thedina : C'est glauque, je trouve.

Araness : Ainsi fonctionne la vie éternelle. Et j'ai déjà anticipé la prochaine question. Oui, tu te souviendras d'eux, car moi-même, je me souviens de plusieurs personnes que j'ai côtoyés, qui sont pourtant mortes depuis plusieurs siècles. Ainsi va notre vie.

Thedina : J'ai une dernière question...lors de votre vie, combien de personnes avez-vous tués ?

Araness : J'ai arrêté de compter il y a bien longtemps. Toi aussi, tu as dû en tuer.

Thedina : C'est vrai, je...

Araness : J'en ai tué bien plus que toi. Tu dis ça parce que tu sais que je suis une assassin ? Pas n'importe laquelle. Avec mes deux frères et ma sœur, morts depuis longtemps à cause de cet être dont tu as mangé le cœur, nous avons fondé cet ordre, dans le but de rendre Déra meilleur, corrompu par des nobles avides de pouvoir après la mort des trois frères. Des personnes ? J'en ai tués. Des hommes comme des femmes. Des riches comme des pauvres. Des Unukoriens, des Haeliens, des Graefiens, des citoyens de Dagoni, des habitants du vieux continent et même...des gens de mon propre peuple. Je regrette quelques meurtres, mais il était toujours justifiés.

Thedina ne répond pas.

Araness : Quand bien même à tes yeux, je suis une meurtrière, c'est du passé. Je ne suis plus une meurtrière. Je ne suis plus la maîtresse de la confrérie des assassins de Dagoni. Je suis la femme, l'Immortelle qui a connu les premières années de Déra, et je vous mènerai vers un monde meilleur, je te le promets.

Thedina : Je peux donc vous faire confiance ?

Araness : Oui. Etait-ce ta dernière question ?

Thedina : Non, en réalité, j'en avais une autre, même si ce n'est pas vraiment une question...à vrai dire, je ne connais personne ici.

Araness : Tu n'es pas la seule. Mais tu vas avoir tout ton temps pour les connaître.

Thedina : Faut-il que je commence dès maintenant ?

Araness : A ta guise, Thedina Zadus. Bienvenue chez les Immortels.

Pour cette nuit, c'est la dernière conversation entre Thedina et Araness. Juste après, l'encre est replié et le navire peut se mettre en marche, en direction du nord. Dès qu'Araness s'avance sur le pont, elle se retourne et aperçoit Thedina en train de faire connaissance avec quelques Immortels et est très fière pour elle. Elle observe ensuite qu'un ami à lui, ancien Immortel, tourne la proue et dirige le navire, connaissant la destination. Satisfaite, elle esquisse un sourire et se place à l'avant du bateau. L'horizon est visible malgré le ciel étoilée. La Lune, unique astre gravitant autour de la planète, reflète sa lumière elle-même reflétée par le Soleil et éclaire la mer.

Araness : Chaque jour, je remercie les astres. Pour nous avoir confiés ce don.

Araness reste immobile pendant plusieurs heures, sans être fatiguée, sans avoir froid, elle ne fait que méditer. Quand Snekor s'est arraché le cœur, c'est ainsi que s'est fini sa vie, mais aussi les assassins. Les Immortels, cette nuit, sont partis pour ne plus jamais revenir sur cette terre autrefois rêvée que constitue Déra. Ils sont partis vers un lieu secret qui ne connaîtra pas le prochain conflit des Hommes.
Si il y a bien une famille qui a participé activement à la libération et à la résistance de Déra, c'est bien la famille Namel, du sud d'Haeli. Autrefois, ils n'avaient rien à envier à la famille Tenpoin d'Unukor et à leur famille devenue rivale, les Likur d'Haeli mais ces deux familles se sont écroulées lors des prémices de l'ancienne guerre. La mort de Yûki Tenpoin a sévèrement touché le clan dont il est issu et la vérité a fini par éclater : Loghain Nagran était infiltré à l'association d'Unukor et sa mort l'a délivré de sévères jugements, lui et sa cousine Leane, dont Shanarie n'a pas caché le meurtre. Luzonne Likur, quant à elle, a reçu toute la culpabilité de sa mort lorsqu'elle est devenue criminelle. La famille Namel, donc, a résisté à l'envahisseur et leur combat a porté ses fruits. Néanmoins, ils ont perdu plusieurs des leurs lors de cette guerre : Kodor Namel, qui était enfin devenu l'archer qu'il désirait être et Revia Namel, qui a été une brillante meneuse et la matriarche de la famille jusqu'à sa mort. Ils ont tous les deux été tués par Vakella Latha, considérée comme une "orpheline désespérée" et une femme "qui s'est élevée à un rang plus haut qu'elle ne le méritait." Son corps a été renvoyé avec celui de sa mère sur sa terre natale, à Vauvord, tout comme ceux de Gadan, Tordin, Loghain et Leane, et de toutes les autres victimes. Après la guerre, Erica a tenu tout particulièrement à s'adresser aux membres de l'association, en particulier à Ithon et à Shanarie, lestée de Thedina, de pouvoir faire le deuil des membres de sa famille pendant qu'ils retournaient à leur association pour faire le deuil des leurs, en particulier le sacrifice de Garulf Melm, sans qui la victoire n'aurait pas été obtenue. Elle est revenue à Menalia avec son dernier frère, Torgran, ses trois sœurs, Maudine, Lurkia et Rurkia, sa nièce, Tina, qui a désormais plus de responsabilités et tous les autres archers recrutés par les occasions. Par ailleurs, Maudine a appris la mort de Siannah Naraka à la fin de la bataille, nouvelle qui l'a profondément attristée même si elle ne la connaissait depuis peu. Lorsqu'ils sont revenus à Menalia, ils ont appris aux leurs les morts tragiques de Revia et de Kodor Namel, ils ont dû le dire devant leur mère Maella elle-même, qui désirait tant protéger ses enfants alors que finalement, deux d'entre eux sont morts avant elle. C'est dans une profonde dépression qu'elle assiste avec tous les membres de sa famille, à l'enterrement de Kodor et de Revia, ainsi que tous les archers qui se sont joints à leur clan pour la bataille. Leurs tombes sont posés côte à côte et on peut y lire leurs deux noms : "Kodor Namel (279-309), partis trop tôt, mais jamais oublié" et "Revia Namel (269-310), à cette mère, sœur et fille digne". Erica est la dernière à poser une fleur sur chacune des sépultures : elle offre une rose à Revia, la tombe étant déjà décorée de plusieurs fleurs du même type, ainsi que des violettes, des lys et des glaïeuls. Pour Kodor, Erica dépose une edelweiss, dit "la fleur des montagnes", déposée au milieu de tulipes, d'orchidées, de pavots et même de quelques roses laissées par ses anciennes prétendantes que Kodor avait ignoré. Déposant ses fleurs, Erica accorde quelques mots pour son frère et sa sœur défunts.

Erica : Je croyais en Kodor et Revia croyait en moi. Tous deux se sont sacrifiés pour que la guerre soit gagnée. Aujourd'hui, je peux affirmer que leurs sacrifices n'ont pas été vains. Ils nous manqueront à tous, et j'espère qu'à tous jamais, ils reposeront en paix.

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:12:07

Etant la dernière à déposer des fleurs, Erica pose sa main sur sa poitrine et chaque personne présente à cet enterrement accorde une minute de silence pour les défunts. Seule Maella fait de bruit, en pleurant sur les épaules de sa fille Maudine. Rurkia et Lurkia se tiennent ensembles et pleurent silencieusement, Torgran, à l'intérieur de lui, est complètement déchiré, mais il reste de marbre à l'extérieur. Tina se tient avec sa sœur et ses frères ainsi qu'avec ses cousins, les fils de Torgran et leur mère, femme de Torgran. Le père de Tina, quant à lui, en tant qu'archer réputé, est demeuré introuvable depuis le début de la guerre et a disparu étrangement de la circulation depuis plusieurs mois. Selon Tina, la fille aînée, il savait déjà que sa femme allait y passer et il aurait lâchement abandonné ses enfants. Quand la minute de silence s'achève, Tina revient à la réalité.

Erica : Reposez en paix.

Le cimetière de Menalia est quitté lentement, très lentement et petit à petit, la vie reprend son cours. Désormais âgée de 19 ans, Tina essaie de reprendre une vie normale, de surmonter la mort de sa mère et la disparition et de consoler ses frères et sa sœur qui sont en fait plus déchirés qu'elle. Quelques temps plus tard, elle est menée par Maudine dans un lieu spécial.

Tina : Où allons-nous, tante Maudine ?

Maudine : Quelque part où nous allons décider de notre avenir.

Maudine mène sa nièce jusqu'à l'écart, à l'orée d'un bois non loin de Menalia. A cette orée se tiennent les autres membres principaux de la famille Namel : Erica, Torgran, Rurkia et Lurkia. Tina et Maudine les rejoignent donc.

Tina : Que se passe-t-il ?

Torgran : Tina, sais-tu ce que l'avenir te réserve ?

Tina : Je ne veux pas savoir.

Torgran : Tu dois le décider. La guerre est terminée, il faut à présent décider de ton avenir.

Rurkia : Ta mère est morte.

Lurkia : Ton père a disparu ! Par conséquent....

Rurkia : Tu es l'héritière de la famille !

Tina : A l'âge de 19 ans ?

Erica : Oui, j'en suis désolée.

Tina : Mais...tante Erica, oncle Torgran, n'est-ce pas à vous de...

Torgran : Non, je n'ai pas envie de diriger toute la famille. Je souhaite juste à présent, m'occuper de ma femme et de mes enfants. D'ailleurs, pour moi, cette réunion est terminée.

Tina : Eh ! Oncle Torgran, où vas-tu ?

Torgran : J'en ai assez de me battre. Je ne toucherai plus jamais à un arc de ma vie. Je suis un archer usé et mon arme, je la déposerai quelque part et je ne la toucherai plus. Je vais faire ce qu'un homme doit faire, ce qu'un père de famille doit faire : m'occuper de ma famille et je ne ferai rien d'autre. Je laisse tes tantes s'occuper de toi.

Torgran s'en va donc, aussi vite qu'il est venu. Digne héritier de son père, il semblerait qu'il ait atteint un stade où le combat l'a fatigué. C'est là que Tina se rend compte que la guerre a affecté tout le monde, plus que la dernière.

Erica : Tina...j'espère que tu sais ce qui t'attend en tant qu'héritière...

Tina : Je ne peux plus rester à l'association d'Haeli ?

Erica : Je crains que non. Si notre famille veut se redresser, tu dois te marier dans l'année qui suit impérativement et faire des enfants qui suivront cette héritage. Ainsi va le destin de la fille aînée d'une fille aînée.

Tina : Et toi, tu vas rester à l'association ?

Erica : Il le faut bien. J'ai des engagements et je sais que tu en avais aussi, mais c'est auprès de ta famille, les tiens. Tina, tu as envie d'avoir des enfants, n'est-ce pas ?

Tina : Bien sûr !

Erica : Pas moi. Pour ma part, j'ai 34 ans et je pourrai encore me servir de mon arc pendant encore quelques années. Il reste des archers, maîtresse Shanarie en recrutera d'autres et Haeli n'est pas encore libéré de toutes ses menaces. Nous avons perdu beaucoup des nôtres et sans le lieutenant Garulf, nous aurons beaucoup plus de difficultés.

Tina : Sans oublier Thedina !

Erica : Pour l'avoir côtoyée pendant plusieurs années, elle a bien caché son jeu. Je ne lui en veux pas, car malgré son statut d'Immortelle, elle est restée à nos côtés quasiment jusqu'au bout.

Tina : Sa lettre m'a fait pleurer.

Erica : Espérons qu'elle trouvera la bonheur loin de nos terres. C'est triste à dire, mais elle n'avait pas le choix.

Tina : Mais vous, qu'allez-vous faire ?

Rurkia : Je vais rester avec Lurkia.

Lurkia : On doit s'occuper de notre village, de nos compagnons, de nos amis et de notre mère...

Tina : Est-ce qu'elle s'en remettra ?

Erica : Je n'en sais rien.

Tina : Et toi, tante Maudine ?

Interpellée, Maudine prend enfin la parole.

Maudine : Moi ? Je me suis rendue compte que mon destin ne tenait qu'à un fil. J'ai été envoyée en mission, et là où j'ai survécu, mon frère est mort. J'ai participé à une bataille et là où j'ai survécu, ma sœur est morte. Dans ce monde, je peux encore trouver mon rôle. Et je suis pleinement décidée. Fonder une famille, ça ne m'intéresse pas, en tant que dernière fille, c'est complètement inutile. Je veux découvrir tout Déra, parcourir les routes, rencontrer des personnes tant que j'en ai l'explication ! Je vais parcourir Déra seule, telle est ma décision.

Tina : Waouh ! Quelles ambitions ! Tu en es bien capable.

Erica : Tu en es capable, Maudine, car tu as autant de capacités que moi, Torgran et Revia à ton âge. Ainsi, nous allons nous séparer.

Tina : Dites ! Ce lieu de rendez-vous, vous vous y réunissiez souvent, avant !

Erica : Oui, quand Revia et Kodor étaient encore en vie. Nous étions sept et nous prenions nos décisions là. A présent, tu as mérité de prendre ces décisions générationnelles avec nous.

Tina : Dois-je vous dire au revoir ? Je ne sais pas si nous nous reverrons.

Erica : Nous nous reverrons, Tina, car nous avons encore plein de choses à vivre !

Tina : Alors, à bientôt ! Je vous souhaite de réussir tout ce que vous allez entreprendre !

Maudine : Et toi, je te souhaite de fonder une famille heureuse !

Ainsi se séparent plusieurs membres de la famille Namel qui ne seront plus jamais les mêmes après ce qu'ils ont traversé. Torgran, Rurkia et Lurkia restent au village, mais le rôle de chacun est différent. Tina s'apprête à être mère, une décision qui lui plaît mais l'inquiète aussi, d'ailleurs, elle espère pouvoir retourner à l'association d'Haeli à l'occasion. C'est là que Erica se dirigie, en direction du nord, près de la capitale Keinnor, dès l'aube prochaine. Erica a encore un rôle à jouer en tant qu'archère et lieutenant de cette guilde. Enfin, telle est sa décision, et personne ne peut la contester, même sa mère qui est trop déprimée pour cela, Maudine commence à parcourir les chemins et à découvrir Déra, dans le but de devenir une femme encore plus accomplie qu'elle ne l'est aujourd'hui.

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:13:19

Il a fallu attendre quasiment jusqu'à la fin du printemps pour qu'enfin, à Unukor, les troubles cessent. En effet, comme l'avait prévu Laïra, quelques bateaux se sont détachés de la flotte de base et ont attaqué les côtes Unukoriennes que l'on pensait non protégées. Là, l'invasion a également échoué, car la capitaine de la flotte du clan Naraka avaient en effet laissé quelques navires en retrait en prévision de ce genre d'attaque. A cause de son poste, le lieutenant Ladia Gass a été débordée. Après la bataille, elle a donné le prince Saris comme otage aux troupes de Naraka afin qu'il soit expatrié. C'est seulement quelques heures plus tard qu'elle a appris la mort de son maître, Korus Pretam et de ses deux lieutenants Ingmar Erwin et Felisa Razir face à Tordin igran mort également, elle l'a appris de Regnak qui a aussi soutenu Renet Tapion jusqu'à la mort. Avec la disparition de Brad, Ladia se trouve être le dernier lieutenant de son association et se trouve dans une situation semblable à celle du lieutenant Shanarie Pnow quatre ans auparavant, après la première guerre. Ayant souvent des entrevues avec les seigneurs d'Unukor Trystan et Lidia Uriron, qui avaient envoyé leurs troupes et qui ont célébré cette victoire, Ladia a ignoré ses propositions de nomination en tant que nouveau maître de l'association. En effet, des quatre lieutenants, c'était la dernière qui s'imaginait maître. Pour éviter cette nomination, elle s'est occupée d'autres tâches plus importantes selon elle : rendre un ultime hommage aux défunts de la guerre, les corps renvoyés à leur famille, enterrés ou incinérés dans le cimetière d'Adroder. Elle s'est aussi occupée de recruter des nouveaux membres, pour la plupart des jeunes à qui on a déjà raconté le sacrifice des vaillants membres de la justice Unukorienne, événements qui figureront certainement dans les livres d'histoire. Enfin, la paix a été préparé. En ce moment, nous approchons de la moitié de l'an 310 et tous ces affrontements ne paraissent pas lointains, de tel sorte que les survivants ont été marqués à tout jamais. La justice comme l'armée d'Unukor ne restera pas indemne. Lors d'une journée plutôt ensoleillée et agréable, vêtue de vêtements noirs et parsemée de quelques petits bijoux discrets, Ladia part au cimetière, accompagnée de Diane Ilmadil qui est surtout devenue son ami après la guerre. Celle-ci s'est équipée d'une nouvelle armure en prévision des missions à venir. Elles ont décidé de se recueillir de nouveau. Si une partie du cimetière a été créé pour les sépultures des membres de l'armée, le commandant en chef de l'armée du royaume de l'ouest ayant beaucoup aidé, une autre a été consacré aux membres de l'association d'Unukor. Les plus valeureux ont une tombe dans la même rangée que celle de Korus. Celui-ci est au milieu de cette rangée et on peut y lire plusieurs noms dans cette même ligne : Ingmar Erwin, Felisa Razir, Athalnir Tarick, Lantan, Simon, y sont mais en réalité, il y a plusieurs rangées. Dans cette association, de fait, il ne reste plus grand monde. Ladia et Diane se recueillent pour tous leurs amis qu'ils ne reverront jamais et sans qui ils n'auraient jamais obtenu cette victoire. Elles sont, par ailleurs, passées chez le marchand de fleurs et, selon la tradition de la capitale, elles ont déposé des fleurs de lys sur les tombes de chacun.Une légère brise souffle ensuite sur leurs cheveux.

Ladia : Je n'arrive toujours pas à accepter leurs morts...

Diane : A qui le dites-vous, lieutenant !

Ladia : Tordin aurait mérité de mourir plusieurs fois pour ce qu'il a fait.

Diane : Le destin était contre eux, n'est-ce pas ? Ils sont tous les trois morts le même jour. Vous vous souvenez de Jicella Drarin qui s'est suicidée dans sa cellule le jour de la bataille principale, selon les gardes, j'espère ?

Ladia : Elle était déjà morte depuis longtemps. Mais quand bien même c'était le destin de Korus de mourir, c'était cruel ! Il n'avait que 34 ans, il n'était maître que depuis quelques mois. Et Ingmar et Felisa, à notre époque, pouvons-nous encore trouver des archers et des patrouilleurs comme eux ?

Diane : Je sais que c'est injuste, mais il faut faire avec.

Ladia : Et Brad ? Il n'est pas mort, mais il paraît qu'on ne le reverra plus jamais.

Diane : Tout comme Elyse. Je n'ai pas bien compris cette histoire, mais apparemment, ils seraient dans un autre monde. La magie, c'est compliqué.

Ladia : Brad devait devenir maître, comme son grand frère avant lui. Pourquoi le destin a-t-il été contre lui ?

Diane : Peut-être que là où il est, il est heureux.

Ladia : Nous ne le saurons jamais. Il ne reste plus qu'à savoir si moi aussi, je serai heureuse un jour.

Diane : Nous serons là pour vous aider.

Ladia : Il me reste de nombreux problèmes à résoudre. Par rapport aux anciens, ils sont mineurs, mais nous ne pouvons pas nous attarder.

Diane : Etes-vous prête à devenir maîtresse ?

Ladia : Je te l'ai dit, Diane ! Je dois encore y réfléchir.

C'est avec le cœur plein de chagrins que Ladia et Diane quittent le cimetière d'Adroder pour revenir à l'association d'où elles viennent, afin de s'occuper de nouvelles affaires affiliées à la justice et à la politique. Le chemin de retour est plutôt agréable, quoique trop calme, car cela faisait longtemps qu'elles n'avaient pas connu une telle tranquillité. Par ailleurs, à la base de l'association, qui se dresse toujours aussi haute et qui est la seule des trois à tenir depuis tant d'années, la vie reprend son court. Il y a beaucoup de nouvelles têtes, des nouveaux qui doivent recevoir une formation digne avant de partir sur le terrain pour combattre le crime qui paraît mineur ces jours-ci. Sur la cour resplendissante, c'est un lieu idéal pour la discussion. Sur un terrain vague non loin, Garon aligne des flèches avec trois autres archers. Milena se tient non loin de là, avec l'arc sur le dos et en train de jongler avec une dague pas assez affûtée pour qu'elle ait vraiment mal si jamais elle rate. Elle porte aussi son regard sur les flèches tirées par les archers, jusqu'au moment où ils s'arrêtent.

Garon : Ce sera tout pour aujourd'hui. Allez-y, nous reprendrons demain matin ! Et je vous promets que bientôt, vous pourrez aller sur le terrain !

Après avoir écouté Garon, les archers s'en vont pour s'atteler à d'autres tâches. Garon respire un peu et se repose, avant d'adresser la parole à l'archère Milena.

Garon : Ils progressent.

Milena : Atteindront-ils le niveau des anciens ?

Garon : On ne pourra jamais oublié le passé, n'est-ce pas ?

Milena arrête de jongler avec sa dague et la rengaine, avant de frotter ses bottes contre l'herbe sèche.

Milena : Simon était mon meilleur ami et il a péri devant mes yeux. Moi qui pensais que nous étions sous la protection de la famille Namel...

Garon : Ne les culpabilise pas. Les meurtriers de Simon sont morts depuis des mois. Tout comme les meurtriers d'Elrond.

Milena : Elrond Camcacil...c'était ton ami, n'est-ce pas ?

Garon : Bien sûr qu'il l'était ! Il est mort sans que je puisse intervenir, quand je l'ai vu être criblé de flèches...c'était un vrai homme, celui-là. C'est vrai qu'il ne prenait pas tout au sérieux, que parfois, il ne tenait pas ses engagements, mais malgré tout le retard qu'il pouvait prendre, il luttait jusqu'au bout. On n'en trouve pas beaucoup, des archers comme lui.

Milena : Il ne faut pas oublier Lantan. Même si il n'était pas toujours agréable avec les femmes comme moi, c'était un des meilleurs archers de la guilde.

Garon : La guerre nous a coûté nos meilleurs archers. En réalité, ça a commencé par Yûki Tenpoin, tué par cet enfoiré de Loghain qui avait pris au piège une expédition totale. Après la mort de Yûki, il n'y a plus de nouvelles de son clan. L'archerie à Unukor n'est plus, c'est à Haeli qu'il faut voir. Le clan Namel a aussi été touché, mais il est encore quasiment indemne.

Milena : Pourtant, tu sembles encore avoir de l'espoir.

Garon : Je pense que les meilleurs archers de cette nouvelle génération ne savent pas encore tenir un arc. Mais le recrutement commence à marcher et avec l'été, nous allons avoir une vague de jeunes qui rejoindront cette association. Ils se moquent de l'absence d'une grande autorité, d'un maître, en somme, ils souhaitent simplement se servir d'une arme à distance pour rendre la justice. Comme moi à leur âge, en fait. Ils ont besoin d'un meneur.

Milena : Tu veux l'être ?

Garon : Oui ! Autant que mes savoirs forment des nouvelles personnes. Je ne veux pas rester figer dans le passé. Je veux être utile. Unukor a besoin d'archers et je vais lui en offrir.

Déterminé, Garon rentre à l'intérieur avec Milena. Il sent au plus profond de lui-même que bientôt, comme il l'a prévu, des nouveaux archers arriveront dans l'association et il est fermement résolu à les accueillir lorsqu'ils viendront. Par ailleurs, il remarque que la salle principale est assez remplie et animée d'un air nouveau. Assise sur une table, l'espionne Rytha Voluntiis n'a pas fini d'entendre parler d'elle. Elle porte de nouveau des vêtements légers, un peu plus chic, comme dirait l'expression et son ventre a grossi, tout simplement parce qu'elle est déjà enceinte de plusieurs mois. Le guerrier Aureg caresse son ventre, comme si le bébé le sentait et à côté, les espions Wulfrich et Dothina sont également là.

Dothina : Dans combien de temps naîtra-t-il ?

Rytha : Je ne sais pas. Ca doit prendre neuf mois, non ? Seulement, je ne sais pas depuis combien de temps je suis enceinte.

Aureg : Depuis avant la guerre, ça, c'est sûr !

Rytha : Oui, donc il ne devrait pas tarder à naître, je ne me trompe pas ?

Aureg : Pas du tout.

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17 juillet 2014 à 13:14:49

S'aimant toujours, Aureg et Rytha s'embrassent. Pendant ce temps, Wulfrich et Dothina se regardent d'un air louche.

Wulfrich : Vous saviez, vous formiez un beau trio avec Lantan. Je ne vous ai connu qu'il y a un an, mais il me semble que vous coopériez depuis plus longtemps.

Dothina : Depuis la fin de la première guerre, même si je pense que vous vous êtes rencontrés.

Aureg : C'était après l'été de l'année 305, à l'époque où tu étais encore une criminelle, ma chérie.

Rytha : Avec toi, ça a changé. Tu as rayonné ma vie.

Aureg : Sinon, mon duo avec Lantan ? Je dirais que nous nous sommes rencontrés au début des années 300.

Wulfrich : Sa mort a dû te faire un choc...

Aureg : C'était mon meilleur ami et quand bien même nous divergions souvent d'opinions, nous étions complémentaires.

Rytha : Moi aussi, ça m'a fait un choc ! Il est mort à cause de moi !

Aureg : Ne dis pas ça ! Tu as sauvé la vie d'une femme et de son nourrisson et il t'a sauvé la vie en retour. Il ne t'en voulait pas.

Dothina : Ne pensez pas au passé. Nous avons perdu des amis, mais bientôt, la vie s'offrira à nous, et surtout à vous. Vous allez être parents ! C'est merveilleux !

Aureg : C'est vrai. Il ne connaîtra pas la guerre, ni la violence. Je lui souhaite un bel avenir.

Rytha : Dis, Aureg, est-ce que je devrai lui dire que j'étais...une voleuse ?

Aureg : Il ne faut pas avoir honte de son passé. Chaque chose en son temps. La vie continue.

Wulfrich : C'est vrai qu'elle continue pour nous. Pardonnez-moi de cette remarque, mais j'ai l'impression que les espions ont plus la vie dure que les autres. Peu d'espions de l'association ont péri lors de cette guerre.

Dothina : Ce n'était pas seulement le talent, mais aussi la chance. Avec toutes les horreurs que j'ai vues, je me dis qu'encore une fois, c'est un miracle si j'ai survécu.

Wulfrich : J'espère que ma première année à l'association d'Unukor et, franchement, j'espère que ce sera la plus mouvementée. J'en profiterai tout de même pour aller de l'avant.

Pour la première fois depuis longtemps, ils sont heureux. Ils ne priveront plus des personnes de leur vie pour une quelconque guerre, ils vont la donner. Aureg et Rytha vont être parents et pour cette occasion, ils sont entourés de nombreux amis, dont Wulfrich et Dothina, qui en plus de s'impliquer dans la justice, les aideront. Juste après, la porte d'entrée s'ouvre et Ladia rentre à l'association, accompagnée de Diane. Pour commencer, elles font un peu le tour de cette fameuse salle principale, jusqu'à croiser Rebecca et Oris, en bons responsables qu'ils sont, devant la porte du couloir qui mène à la salle où ils donnent des missions.

Ladia : Tout se passe bien ?

Rebecca : Très bien ! Les responsables n'ont pas à se plaindre, en fait.

Oris : Chaque fois que vous partez à la guerre, vous revenez moins nombreux. C'est une épreuve pour nous aussi.

Diane : Je pense qu'à l'avenir, ça ne se reproduira plus.

Ladia : Ca va, vous n'êtes pas débordés ?

Rebecca : Le taux de criminalité semble avoir baissé, beau constat. Nous n'avons pas trop de demandes pour le moment. Nous, les responsables, nous pouvons nous estimer heureux, en quelque sorte !

Oris : Voir nos amis des autres postes mourir, c'est ce que nous craignons le plus. Avoir un poste moins dangereux que les autres, ce n'est pas facile tous les jours, croyez-moi.

Ladia : Il faut de tout pour tout le monde. Personne ne vous en veut. Vous faites du beau travail.

Rebecca : Dites, avec vous à sa tête, l'association restera comme celle de Korus, n'est-ce pas ?

Ladia : Je ne sais pas si je veux être maîtresse...

Rebecca : Tout le monde vous voit ainsi, pourtant. Anciens comme nouveaux.

Ladia : Parce que je suis la dernière figure d'autorité ! Mais je ne veux pas être la seule. En mourant et en disparaissant, les autres m'ont laissé de sérieux fardeaux sous les bras...je n'en peux déjà plus. Mais je continuerai, pour vous. Continuez le travail.

Rebecca et Oris saluent leur lieutenant et la laisse s'en aller et parcourir la salle de long en large avec Diane. Celle-ci finit par être las de marcher et, s'adressant directement à son lieutenant, elle exprime ses pensées.

Diane : Je vais vous laisser.

Ladia : Tel est ton désir.

Diane : Mais avant....je voudrais que vous sachiez, lieutenant, que nous croyons en vous.

Ladia : Alors, j'espère croire en moi-même, si c'est possible...

Diane : Nous nous sommes battus pendant des heures au port et si nous avons survécu, c'est grâce à vous.

Ladia : Vous n'avez pas tous survécu.

Diane : Je sais. Moi aussi, j'ai vu Elrond et tous les autres mourir. Mais mon mentor, Garon, se reprend petit à petit. Certains sont encore debout pour apporter la justice avec vous.

Ladia : Et toi Diane, tu continueras ?

Diane : Je n'arrêterai pas de si tôt.

Ladia : Bien parlé ! Alors, vaque à tes occupations. Retrouve-moi si tu as besoin.

Ladia et Diane se séparent donc et le lieutenant, fixant les escaliers de pierre, décident d'y grimper. L'ascension est normale et elle parvient jusqu'à la porte qui mène jusqu'au bureau du maître. Elle ne sait pas si elle peut considérer que ce bureau est à elle, surtout que comme beaucoup d'affaires appartenaient à Korus, elle hésite encore. Tournant sa tête vers la gauche, elle aperçoit le berserker Regnak, équipé de son armure de bronze et de son épée de bronze comme à l'accoutumée et comme elle ne s'attendait pas à le voir ici, elle sursaute.

Ladia : Regnak ! Que fais-tu ici ?

Regnak : Je passais juste voir comment était les bureaux lorsqu'on ne l'entretenait pas. Il tient toujours. Vous savez, il faudrait qu'un jour, quelqu'un le reprenne.

Ladia : Un jour, peut-être...dis, tu vas bien ?

Regnak : Disons qu'il y a cinq ans, je me portais mieux.

Ladia : Tu as perdu des amis lors de cette guerre ?

Regnak : Athalnir Tarick, pour moi, c'était le meilleur patrouilleur de l'association. Mais il a quand même péri. J'ai pas réussi à le sauver, tout comme je n'ai pas réussi à sauver le commandant de l'armée d'Haeli.

Ladia : Tu te sens donc coupable ?

Regnak : Je ne sais pas. En fait, ils ne m'en voulaient même pas. Ils ne voudraient pas que je me culpabilise autant. Il n'empêche que j'ai l'impression qu'Unukor va connaître un nouveau jour.

Ladia : Comme à chaque fois qu'il y a un événements à l'association.

Regnak : C'est différent, à présent. Il y a aussi un détail que vous n'avez peut-être pas remarqué lieutenant. Les troubles ont cessé depuis la disparition de Brad Priwin et ils avaient commencé lors de son arrivée il y a cinq ans. Ce n'était pas une coïncidence si je suis devenu partenaire avec Athalnir le jour de son arrivée.

Ladia : Il n'empêche qu'il aurait dû être maître au lieu de me laisser cette place.

Regnak : Non, ce n'est pas ce que je voulais dire ! La vérité, c'est que j'ai cette nette impression que les événements qui se sont déroulés dans les royaumes de Déra constituent son histoire à lui.

Ladia : C'est notre histoire à tous.

Regnak : En fait, je voulais vous proposer ceci : rendons-le honneur, à lui, et à tous ceux qui se sont sacrifiés pour remporter cette guerre. La première guerre était une lutte entre les associations et n'avait pas de sens, mais la deuxième guerre a eu plus de sens ! Pour la première fois depuis longtemps, les trois royaumes se sont alliés contre un seul envahisseur !

Ladia : C'est un miracle qui s'est produit, en effet.

Regnak : Ce miracle doit se poursuivre. Voilà ce que j'ai décidé pour mon avenir ! Je souhaite rester le guerrier de bronze qui fait trembler ses ennemis, mais j'aimerais aussi participer à la coopération entre les trois royaumes. Unukor, Haeli et Graef doivent être unis sous une seule bannière.

Ladia : C'est une bonne idée, mais...

Regnak : Rien ne peut aller à l'encontre de cette idée, car nous en sortirons vainqueur. Mais pour cela, je vous demande une condition, lieutenant. Laissez-moi lutter à vos côtés pour que cette idée passe.

Sans hésiter, Ladia répond :

Ladia : C'est d'accord.

Euphorique, Regnak est empli de joie comme jamais auparavant. Avec ce berserker, le lieutenant Ladia Gass commence à reprendre espoir de fonder un pays uni qui ne se fera plus la guerre, qui fera évoluer une société longue et prospère. Il faudra du temps, du travail et de l'énergie, mais l'opportunité se présente comme jamais auparavant. Ce n'est pas seulement Unukor qui tendra vers le bien, mais aussi tous les royaumes de Déra, tout le pays. Son avenir est en marche.

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:16:33

Le royaume de l'est, plongé dans la nature et dans la magie, à savoir Graef, a lui aussi été victime de quelques autres attaques maritimes, rapidement repoussées par les forces de ce royaume et très rapidement, les tensions se sont estompées et la guerre s'est achevée. La dame Talia Valien a pu négocier la paix et avec sa famille, elle s'apprête à connaître un règne long et prospère, du moins elle l'espère. Elle est satisfaite de ce qui est arrivée à sa cousine Béatrice, car elle a appris qu'elle avait été téléportée dans l'autre monde avec Garv et les autres possesseurs de la magie oubliée : ainsi, elle peut vivre sans être un danger pour elle, sa famille et son entourage, elle regrette juste de ne plus pouvoir la revoir. De manière générale, la magie oubliée a disparu de la surface du monde, du moins c'est ce que les rumeurs disent. Graef ne peut donc plus subir de menaces des adorateurs de la magie oubliée qui sont littéralement dans un autre monde, à présent. Le peuple a ensuite célébré la fin de la guerre ainsi que la mort définitive de Pilan Cale qui représentait une menace pour tous lorsqu'il était en vie. Il a été renié de tous ses titres et déshonoré par rapport à ce qu'il avait déjà abandonné lors des derniers mois. Néanmoins, les dégâts occasionnés par Pilan ont été colossaux et jamais on ne pourra l'oublier dans ce royaume, malheureusement. Il est accusé d'avoir provoqué la destruction de la moitié de la ville de Dagoni actuellement en réparation et en repeuplement. Il est aussi responsable de la mort de bien des personnes, notamment Angelica Melwasùl, épouse du maître de l'association de Graef Amroth, qui n'est plus resté le même après sa mort. Ses blessures ont été difficiles à soigner et il a tenu lui-même à participer aux funérailles de tous les défunts de la guerre. Il a également eu la lourde tâche d'annoncer à son fils la mort de sa mère. A présent, il se charge de recruter des nouveaux membres et de s'occuper de l'association de Graef comme les autres l'auraient voulu, redorer son blason, car les deux précédents maîtres, et donc ces trente dernières années, ce fut un lieu empli des ténèbres de la magie oubliée qui n'est plus qu'un mauvais souvenir. Se chargeant de la justice, les membres de la cour ont décidé qu'il ne serait pas de ressort de s'occuper de l'armée jusqu'à ce qu'il soit totalement remis de ses épreuves. Ainsi, c'est la dame Talia, sa famille et ses conseillers qui gèrent ces affaires-là. A l'approche de l'été, Amroth espère une nouvelle aube. Justement, en cette journée ensoleillée, Maria et Julia reviennent, avec leurs enfants respectifs, à l'association de Graef. C'est au moment où Girlac s'entraîne à l'épée avec le lieutenant Pithot. Celui-ci est équipé d'une nouvelle armure luisante dans la belle cour de la nouvelle base fortifiée et, la hache rangée, il s'entraîne avec une seule main. Pithot frappe quelques fois l'épée de Girlac qu'il tient de sa main gauche et tente tant bien que mal de parer les coups, mais il finit par ranger son épée. Il réalise donc son impuissance, puisque la moitié de son bras droit n'est plus et il ne peut pas le cacher, même si la blessure a cessé de s'étancher et de lui provoquer de la douleur avec le temps.

Girlac : J'ai encore échoué !

Pithot : Ne dis pas ça, Girlac, tu t'améliores !

Girlac : Il m'a fallu deux mois pour pouvoir à peine avoir le niveau d'un débutant ! Je suis droitier, pas gaucher !

Pithot : Ne t'inquiète pas, tu as tout le temps devant toi.

Girlac : Moi, oui, mais pas tout le monde.

Pithot : Si les rumeurs disent vrais, ta sœur est dans un autre monde. Elle aussi a tout son temps devant elle.

Girlac : Mais je ne la reverrai jamais.

Pithot : Mais dis-toi qu'elle s'en est mieux sortie que d'autres.

Girlac : Le destin est cruel avec bien des personnes ! J'ai perdu un bras et tant de gens sont morts ! Le lieutenant Bronn Mormont, c'était mon ami et il était un bon meneur, mais...il a quand même péri ! Et Angelica, la femme du maître, elle ne méritait pas ça ! Jetie aussi a disparu à tout jamais ! Ma mère aussi est morte et ne reviendra jamais ! Je suis seul, tu m'entends ? Je n'ai plus de familles !

Déballant tout, Girlac tombe à genoux et fond en larmes. Pithot rengaine son épée et tente de le rassurer en se rapprochant de lui.

Pithot : Girlac, c'est fini. Pilan est mort, les forces du vieux continent ont été repoussées ! Une nouvelle ère s'ouvre pour Déra et nous en faisons partie !

Girlac : Est-ce que je le mérite ?

Pithot : Le destin ne se mérite pas. Allez viens, nous rentrons. Il faut voir les autres. A ton âge, tu peux encore faire connaissance avec plein de personnes !

Pithot raccompagne Girlac vers l'intérieur et celui-ci parcoure les couloirs pour aller jusqu'à la salle principale. C'est l'occasion pour lui de redécouvrir la communément appelée "nouvelle association de Graef". De nouveaux ameublements rendent le décor intérieur plus esthétique. En voyant cela, le jeune guerrier ravale ses larmes. En réalité, il a toujours été fasciné par ce lieu, car créer une guilde de justice permet de rendre la justice tout en faisant des rencontres entre des gens de n'importe quel statut qui possèdent les mêmes objectifs. Lorsqu'il entre dans la salle principale, plusieurs groupes sont formés, il y a encore des nouveaux et Amroth n'est pas là. La mage Clarisse Mathot, revenue de la capitale dès qu'elle le pouvait et gérant l'association pendant l'absence des autres, n'ayant pas participé à la guerre et donc considérée comme couarde par beaucoup, mais pas par ses amis, est en train de rassurer la mage Egiella agglutinée à une table, toujours triste d'avoir perdu Jetie.

Clarisse : Ressaisis-toi, Egiella ! Tu en trouveras d'autres !

Egiella : Mais il était unique...

Clarisse : Un peu trop unique, d'ailleurs...M'enfin, je peux te l'assurer, il y en a plein, des jeunes et jolis mages, ici !

Egiella : Mais c'est lui que j'aimais ! Je n'ai jamais réussi à lui dire !

Clarisse : C'est malheureux, mais je te dis, il est plus heureux là où il est, même si je n'ai absolument aucune idée de là où il est.

Egiella : Comment peut-il être heureux sans moi ?

Clarisse : J'en sais rien, peut-être qu'il y a d'autres femmes !

Egiella : Peut-être...je l'aimais et je n'ai jamais pu lui avouer. Je crois qu'il me considérait comme une amie, tout simplement...

larisse : Il va falloir accepter son départ, Egiella, je suis désolé. Si je t'ai proposée de rejoindre l’association de Graef, c'était pour apprendre la magie ! Te faire des amis, c'était secondaire, tu vois ?

Mais Clarisse ne peut rien y faire, Egiella continue de pleurer. Face à cette dernière qui pleure, elle ne sait quoi faire, alors, elle aperçoit Girlac et lui fait signe de venir.

Clarisse : Girlac, tu es là ? Viens ici, s'il te plaît !

Girlac : Hein ? Pourquoi moi ?

Clarisse : Tu es le seul qui puisses la rassurer ! Viens !

Pithot : C'est ton occasion, Girlac. Ne reste pas enfermé sur toi-même. Fais-toi...d'autres amis.

Pour atteindre Clarisse et Egiella, Girlac quitte Pithot et parcoure la salle en poussant légèrement ceux qui se présentent sur son passage. Enfin, quand il les atteint, sa curiosité est attisée au maximum.

Girlac : Que se passe-t-il ?

Clarisse : Tu le vois bien, non ? Elle est triste.

Girlac : Est-ce que ça me concerne ? Je veux bien faire preuve de compassion, mais Egiella, je ne la connais que de loin...

Clarisse : Vous avez perdu quelqu'un de la même façon. Ta sœur, Ysille, et elle son amie, Jetie. Qui aurait dit qu'ils auraient le même destin ?

Girlac : Je sais bien, mais ça ne change pas le fait que nous ne nous connaissons pas beaucoup.

Clarisse : Girlac, s'il te plaît ! Je la connais depuis longtemps et elle n'a jamais pleuré comme ça depuis longtemps ! Je sais que tu as souffert, mais elle aussi a souffert ! Elle vivait dans un village tranquille au nord-est de Graef quand sa famille a été massacrée par un raid de pirates ! Elle a dû se réfugier à Jeoreg et c'est là que j'ai fait sa connaissance, que je lui ai proposé de faire la justice ! Elle a accepté et elle est devenue avec Jetie. Jusqu'à ce qu'il disparaisse.

Girlac : Alors elle aussi, elle n'a plus de familles ?

Clarisse : Voilà pourquoi vous devez affronter cette épreuve ensembles.

Girlac : Mais tu es sûr que...

Clarisse : Vas-y !

Poussé par Clarisse, Girlac se retrouve nez à nez avec Egiella. Il caresse sa longue chevelure blonde et soyeuse et c'est ainsi qu'ils font connaissance et qu'ils apprennent à mieux se connaître pour les années à venir, car avant que la mort ne les emporte également, ils ont encore des choses à vivre et une jeunesse à connaître. Pithot serait parti si la porte d'entrée de la salle ne se serait pas ouverte avec Maria Glewyth, Julia, accompagnées de leur fils respectif et d'une escorte, qui sont revenues d'un voyage lointain. D'ailleurs, dès qu'ils voient Maria, ils se rendent compte qu'elle n'est pas seule : elle porte un bébé dans ses bras. Rapidement, alors que des responsables souhaitent s'en occuper, Aaron, Carcia et Gorvelin se rapprochent d'eux.

Carcia : Maria ! Quel bonheur de te revoir !

Maria : J'ai entendu dire que la guerre était terminée.

Gorvelin : C'est vrai.

Maria : Et que mon mari était...mort.

Malgré toute la haine qu'elle peut lui porter, Maria rechigne ses mots, car son fils est à ses côtés, sans parler du bébé qu'elle porte.

Gorvelin : C'est vrai aussi. Pilan Cale est mort. Il ne représente plus une menace.

Maria : Il paraît qu'il a été particulièrement violent.

C'est Amroth qui répond à la question, surgissant du bureau.

Amroth : Oui, il a détruit la moitié de la ville de Dagoni lors de la bataille. Il a failli me tuer et il a tué ma femme.

Maria : C'est vrai ? Oh, Amroth, je suis désolée ! Toutes mes condoléances !

Amroth : C'est maître Amroth, désormais.

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:17:25

Julia : Nous voulions revenir plus tôt, mais lors de la guerre, au poste avancé dans lequel nous étions, Maria était enceinte, nous l'avons vite découvert. Je suis restée avec elle pour assister à son accouchement. Et voilà, elle a un bébé ! Une petite fille ! Elle n'a pas encore trouvé de nom.

Carcia : C'est fantastique !

Amroth : Il est de Pilan ?

Maria : Hélas...

Souhaitant s'exprimer, Julia s'avance. Elle a désormais une épée accrochée à son fourreau et elle décide de la dégaine devant Amroth.

Aaron : Eh ! Que fais-tu ?

Julia : Ce n'est rien, c'est juste ma manière à moi d'exprimer une volonté.

Amroth : Quelle volonté ?

Julia : Maître Amroth, je sais que le chagrin vous accable encore maintenant, mais si Maria et moi sommes venues ici, avec nos enfants, c'est pour intégrer l'association de Graef.

Amroth : Maria ne l'a jamais quittée. Quant à toi...

Julia : Quand j'étais dans le poste avancé, pour occuper mes journées, et au cas où je devais protéger mon fils, ainsi que ceux de Maria et elle-même, j'ai appris à manier l'épée. Au final, je me débrouille plutôt bien, voilà pourquoi je postule pour le poste de guerrière : ils me l'ont confié.

Amroth : Je ne sais pas, je dois y réfléchir.

Julia : Je sais que j'ai provoqué beaucoup de troubles, mais vous avez besoin de nouveaux membres ! Je peux vous prouver que je suis apte à l'être.

Amroth : D'accord ! Pithot te testera et si tout se passe comme prévu, je t’intégrerai. Nous n'allons pas t'interdire de venir, après tout, une offre pareille, ça ne refuse pas.

Enthousiasmée, Julia rengaine son épée.

Julia : Merci ! Merci beaucoup ! Je tiens tant à protéger les gens que j'aime !

Aaron : Tu as une autre volonté, n'est-ce pas ?

Julia : Je souhaite que mon fils porte le nom de Jeatrem. Il est d'origine Unukorienne, mais il peut se perpétrer à Graef. Je suis sûr que Jerrick aurait été d'accord. Et si il y a moyen, j'aimerais porter ce nom aussi, quand bien même je n'ai jamais été mariée à lui.

Amroth : Cette décision n'est pas de mon ressort. Néanmoins, je peux essayer de t'obtenir une audience auprès des seigneurs. Après, je vais te le dire : tu n'es pas une priorité pour eux. Peut-être que d'ici quelques mois, vous deviendrez, ton fils et toi, non plus des réfugiés mais des citoyens à part entière de Graef.

Julia : Encore merci !

Maria : Julia, tu as une minute ?

Julia : Oui ?

Julia s'approche de Maria et tend ses bras : Maria le dépose sur les siens.

Maria : Peux-tu t'occuper du bébé pendant que je m'adresse à Amroth ?

Julia : Pas de problème, tu peux compter sur moi !

Maria : Aaron, Carcia, Gorvelin, merci encore de m'avoir accueillie. J'ai bien besoin de repères.

Carcia : Pas de problèmes, nous sommes là pour ça !

Gorvelin : Mais est-ce que vous pourrez continuer, vous ?

Maria : J'essaierai.

Aaron : Alors nous aussi, nous essaierons.

Quand Maria se rapproche d'Amroth, Pithot en profite pour poser une dernière question :

Pithot : Dois-je vous accompagner, maître ?

Amroth : Non, Pithot, c'est un entretien privé, comme elle l'a demandée. Contente-toi de recruter de nouveaux membres et des les entraîner. Tu le fais très bien.

Pithot : Comme vous voudrez.

Avec le retour de Maria et de Julia, l'association de Graef s'apprête à connaître un nouveau jour. Les possesseurs de la magie élémentaire, les espions, les guerriers, les berserkers, les patrouilleurs, ils convergent tous dans un même but. Et bientôt, une nouvelle génération évoluera dans ce but. Amroth et Maria grimpent les escaliers ensembles, mais au lieu d'aller dans le bureau de maître, ils vont plutôt dans la salle des réunions. Une longue table entièrement vide où ils s'installent côte à côte dans le but que cet entretien privé ressemble tout de même à un entretien. Quand, enfin, ils savent qu'ils sont seuls, ils s'adressent la parole.

Amroth : Toi aussi, Maria, tu as une demande ?

Maria : Oui, Amroth. Mais d'abord, je tiens à faire le point.

Amroth : Quel point y'a-t-il à faire ?

Maria : Ces derniers mois, nous avons évolué chacun différemment. Toi, tu as dirigé l'association de Graef et tu l'as mené à sa victoire, tu as épaulé les élus de la magie et tu as vaincu Pilan Cale.

Amroth : Ces faits ne sont pas de moi. C'est Thane Naraka, le sauveur, dans l'histoire. Sans lui, les élus de la magie n'auraient jamais vaincu, ni Pilan, ni cet oracle.

Maria : J'en avais entendu parler. Il souhaite s'installer sur le trône de Dagoni. Et personne n'est contre.

Amroth : Lui aussi, il a souffert. J'ai vu que Pilan a tué sa petite sœur. C'est monstrueux.

Maria : Mais ne lui porte pas tous les louanges ! Tu as été un meneur exemplaire !

Amroth : J'ai laissé ma femme mourir !

Maria : Elle s'est sacrifiée pour te sauver, j'ai entendu les rumeurs !

Amroth : Pourquoi ?

Maria : Parce qu'elle savait que tu ferais un bon maître. J'ai confiance en toi, voilà pourquoi je souhaite revenir dans l'association. Et redevenir lieutenant.

Amroth : C'était ça, ta demande ? Tu sais, plus rien ne sera comme avant. L'époque où tu enseignais la magie aux jeunes mages est tellement lointaine. Cabain me manque, Havor me manque, ma femme me manque, même Oella me manque ! Pourquoi avons-nous survécu là où eux ont péri ?

Maria : Parce que nous avons encore un rôle à jouer. Je sais que des fois, tu as envie de mourir, mais ce serait égoïste de ta part ! Tu as un fils qui, à défaut de ne pas connaître sa mère, mérite d'avoir un père qu'il aime ! Je suis dans la même situation que toi, sauf que moi, j'ai deux enfants de ce monstre. Il a réussi à me donner un enfant avant que je reprenne mes esprits.

Amroth : Il ne faut pas les renier.

Maria : Je sais ! Je demande juste...que ce nom de famille "Cale" disparaisse à tout jamais. Je souhaite que mes enfants aient comme nom de famille "Glewyth". Ce n'est pas un nom très prestigieux, après tout, je viens de la campagne Graefienne, mais il n'incarne pas la symbolique du malheur !

Amroth : Fais ta demande aux seigneurs et ils accepteront ! En tant que lieutenant de l'association de Graef, ils t'écouteront !

Maria : C'est vrai ? Tu me rends mon titre de lieutenant ?

Amroth : Bien sûr ! Tu étais lieutenant bien avant que je le sois. Pourquoi refuserais-je ?

Maria : Merci, Amroth !

Amroth : Et puis, il faut des mages lieutenants. Telles sont les exigences de notre royaume.

Maria : Tu n'aimes pas Pithot ?

Amroth : Si, mais avec lui, d'ici deux générations, il n'y aura plus de mages à l'association, or cette association a besoin de mages ! Voilà pourquoi j'ai besoin de toi, ici ! Il me faut de repères ! Tu es la seule personne en vie que je connais depuis autant de temps !

Maria : Oui, à présent, nous avons des choses en commun. Tu es veuf et je suis veuve.

Amroth : J'espère que tu regretteras plus ma femme que ton mari.

Maria : Pilan était un monstre et j'espère que ses enfants ne se souviendront pas de lui. Mon fils n'aura que quelques vagues souvenirs et ma fille est née après sa mort...tout va bien.

Amroth : Maria...en tant que lieutenant, es-tu prête à m'aider ?

Maria : A affronter les épreuves ensembles ?

Maria pose sa main sur celle d'Amroth.

Maria : Bien sûr que je suis prête ! L'association de Graef existe encore ! Nous apporterons la justice et nous utiliserons la magie élémentaire, qui existera pour toujours, à de bonnes fins ! Soyons ensembles en tant qu'amis !

Amroth : Voilà ce que je voulais entendre !

Amroth et Maria se prennent dans leurs bras, en tant que premier geste symbolique et l'entrevue se finit ainsi. Avec le retour de Maria, le maître commence à retrouver sa joie et sa détermination d'antan. A présent, il gère l'association de Graef et fait tel que sa femme l'aurait voulu : faire du royaume de l'est un havre de paix et de tranquillité, où la justice sera complémentaire avec la politique, où le crime finira par disparaître et où la société humaine, la nature et la magie seront de pair.
La situation à Haeli, le royaume du sud, s'est stabilisée. Dès la fin de la terrible bataille, Shanarie a décidé d'y retourner avec toutes ses troupes et tous les morts ont été enterrés à Keinnor assez rapidement : les deux plus connus étant Garulf Melm, le célèbre vétéran et lieutenant de l'association et Renet Tapion, commandant en chef de l'armée depuis peu de temps. Suite à ces cérémonies funéraires, Shanarie a dû se débrouiller pour réhabiliter l'association qui était sous la garde des responsables dont Ragnarok et Varnir. Pour commencer, elle a établi quelques reconstructions pour améliorer la base, ensuite, elle a commencé à recruter de nouveaux membres. Malgré la mort de Garulf, l'absence définitive de Thedina et l'absence temporaire d'Erica, elle a su se débrouiller avec Ithon. Son statut d'amante de Thedina a été appris par le seigneur Maran Enil et sa femme qui dirigent le royaume jusqu'au moment où le fils de Drulan atteindra la majorité, mais, en l'absence de la bretteuse, Shanarie a été blanchie de ce crime mineur et elle exerce toujours sa fonction de maîtresse. A présent, c'est le début de l'été et en ce temps rayonnant, Shanarie commence à retrouver le bonheur, mais elle n'a plus personne pour partager son lit et malheureusement, elle doit s'y maintenir. Le crime à Haeli n'est pas totalement éradiqué, malgré la disparition des assassins et de nombreux autres groupuscules mercenaires. Varnir a pour mission de faire un rapport, mais en ce moment, il est dans la chambre de Ragnarok Asthor. Le vieillard est dans son lit, couvert par une couverture et la tête posée sur un oreiller. Son visage est couvert de pustules : il doit avoir attrapé une maladie infectieuse, pourtant, après la visite d'un médecin, on s'est rendu compte que la maladie qu'il avait attrapée n'est pas contagieuse. Pas contagieuse, mais mortelle.

Varnir : Ragnarok, respire !

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:18:29

Le vieillard ne cesse de tousser. Parfois, il semble s'étouffer.

Varnir : Allez ! Tu dois vivre !

Ragnarok : C'est inutile, il faut bien que j'y passe moi aussi...Aero, Itard, Garulf, ils sont morts, alors je dois mourir.

Varnir : Non, tu peux encore avoir ton utilité ! Tu es un responsable ! Et tu as bien géré l'association en leur absence ! Tu as tout coordonné !

Ragnarok : Oui et à présent, mon temps est révolu. Je me fais vieux, je suis faible et victime d'une maladie tout à fait naturelle pour mon âge. Je dois l'admettre, je n'ai plus la forme.

Varnir : Ce n'est pas une raison pour me laisser tomber !

Ragnarok : Varnir, il faut que je te dise...je suis content d'avoir passé les dernières années de ma vie en tant que responsable et je suis content de t'avoir enseigné ce métier. Tu dois me succéder. Mon temps est révolu.

Varnir : Je ne sais pas si je peux l'accepter.

Ragnarok : Tu le dois. J'ai déjà survécu à deux guerres, je ne pourrai pas survivre à la prochaine guerre.

Varnir : Il n'y en aura pas d'autres. La paix est obtenue !

Ragnarok : Temporairement. La guerre reviendra. D'ici une année, dix, cent ? Peu importe. J'espère juste que tu ne la connaîtras pas, mon garçon.

Varnir : Que vais-je faire ?

Ragnarok : Continuer ton travail. Tiens, je te signale que tu as un rapport à faire à notre maîtresse ! Dépêche-toi, elle va s'impatienter !

Varnir : Ton état est plus important !

Ragnarok : Je suis fini, inutile de perdre ton temps. Les médecins ont tout essayé ! Laisse-moi quitter ce monde en paix. Toi tu as encore un avenir à bâtir...

La souffrance endurée par le vieux responsable fait éprouver de la compassion à Varnir, mais le jeune responsable ne peut rien y faire : conformément la volonté de Ragnarok, il quitte la chambre. Pour atteindre le bureau de Shanarie, il se doit de parcourir les couloirs et de passer par la salle principale. Dans cette pièce, beaucoup de duo sont formés, de reconnaissables et des moins reconnaissables, car en cette période, il y a beaucoup de nouveaux. Parmi ces duo connus, il y a Loka et Daruca, près d'une table. La première est vêtue comme si elle franchissait une nouvelle étape, avec une tenue de patrouilleuse des plus communes : armure de cuir, pas de heaume et une épée de fer tandis que la deuxième porte la même tenue qu'avant. Le singe de Daruca étant sur ses épaules, Loka le caresse.

Loka : C'était risqué de le prendre dans la bataille, ce petit singe.

Daruca : C'est peut-être la pire épreuve que Jald a connu, mais il est solide. Et il m'a bien servie.

Loka : Est-ce vrai que tu as vu la mort du maître de l'association d'Unukor ?

Daruca : Et de ses lieutenants. Je les ai vus tous les trois mourir et ce n'était pas de gaieté de cœur. C'était de loin l'assaut le plus dangereux de la bataille. Même si j'ai bien risqué ma vie sur la place. Et toi, tu étais avec Shanarie, je me trompe ?

Loka : Tu as raison. Le pire, c'est que plus nous avancions, moins nombreux nous étions. Le pire a été de perdre le lieutenant Thedina.

Daruca : Mais elle est toujours vivante.

Loka : Mais elle est très loin.

Daruca : Qui aurait pu croire qu'elle était une Immortelle ? Elle cachait bien son jeu.

Loka : Elle nous mentait pour son propre bien. Elle a toujours été de notre côté.

Daruca : C'est vrai.

Loka commence à s'éloigner.

Loka : Je n'arrive pas à croire que j'ai encore survécu.

Daruca : Tu le regrettes ? La vie est une opportunité qui ne s'offre pas à tous.

Loka : J'ai des nombreux amis qui sont morts, dont Ervin. Je dois encore aller de l'avant et encore une fois, je finirai par les oublier.

Daruca : Et tu espères donc que l'avenir sera plus calme ?

Loka : Je l'espère.

Daruca : Pas moi. Je ne souhaite de mal à aucune d'entre vous. Mais j'espère pouvoir vivre d'autres aventures palpitante avant de devenir trop vieille pour en faire.

Loka : Si tant est que j'aie de nouvelles aventures, j'espère qu'elles seront plus calmes.

La conversation de Loka et Daruca s'arrête là, car Loka s'en va plus loin de la salle en quête d'une autre occupation, éventuellement d'une autre discussion. Elle passe devant les jeunes berserkers Toru et Sylvain, appuyés contre les murs, qui s'occupent en observant "la populace" comme ils l'appellent.

Toru : Beaucoup de nouvelles têtes, tu ne trouves pas ?

Sylvain : C'est toujours comme ça.

Toru : Et pas que des jeunes ! Il y a des plus âgés aussi. Comme quoi, il n'y a pas d'âge pour rendre la justice !

Sylvain : J'espère qu'ils apporteront leur lot de nouveautés. Et qu'ils seront tous compétents.

Toru : Les anciens n'étaient pas tous compétents. Regarde Rosendil, il était insupportable ! Quand il est parti, j'étais bien content !

Sylvain : Mais tu dois admettre que plein de membres sympas, on ne les reverra plus. Prene, Garulf, Thedina, Lucien et Itard.

Toru : Il y aura d'autres berserkers.

Sylvain : C'est avec lui qu'on était ami ! Itard est mort comme il le voulait, mais il aurait pu vivre plus longtemps.

Toru : Comme nous ?

Sylvain : Ouais.

Toru : Comme tu n'as pas l'air d'être en pleine forme, je te propose quelque chose.

Sylvain : C'est quoi ?

Toru : Former de nouveaux berserkers ! Qu'en penses-tu ?

Sylvain : Excellente suggestion ! Les berserkers, à l'association d'Haeli, on en a besoin !

Toru est content que Sylvain ait repris aussi vite, et pas assez naturellement selon lui, la motivation. Ils quittent donc le mur en quête de ce nouvel objectif. Pendant ce temps, Claunor et Jeina sont placés au coin d'une salle, en train de boire une chope servie par les responsables y affiliés. Avec une demi-douzaine d'archers, hommes comme femmes, ils boivent et parlotent en même temps.

Claunor : Et là, après la mort de notre lieutenant, le légendaire Garulf, nous pensions que c'était fini, et pourtant, il y a une dame avec une pique qui est arrivée, avec ses hommes et elle a repoussé les ennemis ! Sans elle, on ne serait pas ici en train de boire cette bonne bière avec vous, jeunes gens !

Jeina : Ne dis pas qu'ils sont jeunes, je prends un coup de vieux, nous avons à peine 25 ans !

Claunor : En tout cas, telle que je vous la raconte, la guerre vous paraît héroïque, mais en réalité, c'était horrible, croyez-moi !

Une archère : Et vous avez perdu tous vos amis ?

Claunor tapote alors Jeina sur l'épaule.

Claunor : Mon ami Jeina est toujours là. Mais oui, nous avons perdu des amis. Et on espère qu'on pourra s'en faire des nouveaux. Pourquoi faire la justice si c'est pour la faire chacun de son côté ?

Jeina : Tout ceci, c'est du passé, mais nous ne pouvons pas l'oublier. En tout cas, nous allons être les témoins d'une nouvelle époque !

Claunor : Et cette époque sera grandiose !

Après toutes ces années avec son partenaire, et peut-être parce qu'elle a trop bu d'alcool, Jeina succombe au charme de Claunor et l'embrasse. Les jeunes archers sont surpris, mais pas Claunor qui l'embrasse de nouveau. Ils font déjà des perspectives : partager leur vie ensembles, fonder une famille, combattre côte à côte pour toujours, mais c'est allé trop vite sans besogne, surtout que bientôt, l'attention se porte ailleurs : en effet, la porte s'ouvre et le lieutenant Erica Namel rentre dans la salle principale. Bien réputée, elle se fait directement remarquer.

Un guerrier : Elle est de retour !

Un nouveau : Je la reconnais ! C'est le lieutenant Erica Namel ! J'avais hâte de la voir !

Un autre nouveau : Elle est fabuleuse !

Erica est très contente de recevoir autant de compliments : cela lui donne le sourire. Son passé ambigu ne compte plus et son avenir est ici : là, elle perçoit qu'elle est née pour servir l'association d'Haeli en tant qu'archère. Peu de temps après son arrivée, alors qu'elle n'a avancé que de quelques pas, Ithon, vêtu d'une nouvelle armure en acier, la rejoint : ils n'hésitent à se prendre chacun dans les bras et ensuite de parler devant tout le monde.

Ithon : Erica, tu m'as tellement manqué ! Tu sais, nous n'avons jamais vraiment eu le temps de célébrer notre victoire après la guerre, tu es directement partie.

Erica : J'avais une sœur et un frère à enterrer.

Ithon : Je sais ! Je ne t'en veux pas ! Tu n'as jamais failli à ton devoir. Je n'atteindrai jamais ton niveau !

Erica : Nous sommes trop différents pour pouvoir atteindre le même niveau !

Ithon : Et ça s'est bien passé là-bas, malgré les circonstances ?

Erica : Chaque membre de la famille a décidé de son avenir. Désolé pour ses amis, mais Tina ne reviendra pas ici, en tant que nouvelle héritière, elle doit se marier et perpétuer la lignée. Quant à Maudine, elle a décidé de faire des expéditions seule.

Ithon : Si tel est ce qu'elle désire.

Erica : Et ici ? Ca s'est bien passé ?

Ithon : Malgré toute la douleur qui l'accablait, Shanarie a su tout redresser. C'est une femme forte et je sais qu'elle restera notre maîtresse pendant encore des années. Je crois en elle comme je crois en chacun de nous.

Erica : Elle va avoir besoin de nous.

Ithon : De nous, de nouveaux lieutenants, de nouveaux membres. Il faut bâtir l'avenir de notre association tout en coopérant avec les autres ! Moi, je pense ainsi !

Erica : Moi aussi, j'ai hâte de voir nos nouveaux collègues, tout en sachant que les anciens me manqueront.

Ithon : De même. Mais je suis certain d'une chose : ils feront la justice aussi bien que nous !

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:19:51

Erica et Ithon décident de rester ensembles pendant les heures qui suivent. Par ailleurs, ils espèrent ne pas décevoir Shanarie qui a des affaires à régler avec d'autres personnes, surtout avec Varnir. Celui-ci, pendant les retrouvailles entre l'archère et le guerrier tous deux lieutenants qui visiblement, ne se sépareront plus, emprunte la porte et grimpe l'escalier jusqu'au bureau de la maîtresse qui est resté inchangé avec le temps. Dès que Shanarie lui donne l'ordre d'entrer, le jeune responsable s'exécute et scrute un peu le bureau et la chaise immobile sur laquelle est assise Shanarie, les fenêtres derrière elle qui donne un accès au balcon et une vue large, les armes rangées, les meubles et toutes les affaires de son maîtresse. Sur le bureau, Varnir est interpellé par un petit papier.

Varnir : Bonjour, maîtresse. Vous vouliez me voir ?

Shanarie : Toi ou n'importe quel autre responsable.

Pendant que Varnir se rapproche du bureau, Shanarie tapote ses doigts sur ce même bureau.

Varnir : Que voulez-vous ?

Shanarie : Simplement un rapport. Je n'ai jamais osé le demander, mais est-ce que tout s'est bien passé pendant mon absence ?

Varnir : Avec l'aide de Ragnarok, nous nous sommes débrouillés. Mais aujourd'hui, si le royaume est stable, c'est grâce à vous.

Shanarie : Et si ce royaume est stable, c'est parce que j'ai dû faire des sacrifices.

Varnir : Je sais de qui vous parler et j'en suis navré. Thedina Zadus était une femme avec un grand cœur et c'est malheureux qu'elle ait dû partir ainsi. Ce papier plié, c'est la lettre qu'elle nous a laissé, n'est-ce pas ?

Shanarie : Oui. Tu ne l'as pas encore lu ?

Varnir : Je l'admets, non.

Shanarie : Tu peux le faire maintenant.

De nouveau, le responsable s'exécute. Il prend le papier et le déplie et lit dans sa tête la lettre. Le plus curieux, c'est qu'il parvient sans effort à s'imaginer la voix de Thedina dans sa tête : "Chers amis, je suis désolée, mais je dois vous quitter. Je m'adresse à tous les membres de l'association, même à toi Shanarie, bien que je t'ai déjà fait mes adieux. En réalité, je suis une Immortelle et je l'ai voulu. Mais je ne savais pas ce que cela impliquait. Je ne vous ai jamais voulu du mal, car je ne peux pas me mêler à votre sang. Une nouvelle vie m'attend, loin, très loin d'ici. Croyez-moi, j'aurais voulu passer plus de moments avec vous, mais je ne peux pas, je suis condamnée à vivre éternellement sur une île lointaine. Je tenais à vous dire que vous me manquerez. Pendant tout ma longue vie, je penserai à vous et j'espère qu'il en sera de même. C'est dans cette lettre que mes derniers mots à votre égard vous sont adressés et je vous le dis, à tous : je vous aime. Thedina Zadus."

Emu, Varnir repose la lettre sur la table. Lors de la lecture du jeune homme, la maîtresse en a profité pour se lever, se retourner regarder l'extérieur par delà les fenêtres.

Varnir : Vous êtes en train de pleurer ?

Shanarie : Je n'arrive pas à accepter son départ !

Varnir : Les rumeurs disaient vrais...

Shanarie : Oui, je l'aimais et je n'ai pas honte à le dire ! J'aurais préféré qu'elle reste toujours à mes côtés, que je n'apprenne jamais ce qu'elle était !

Varnir : Peut-être est-elle à sa place, désormais...

Shanarie : Elle est née à Haeli.

Varnir : Mais elle est devenue immortelle...excusez-moi, je ne veux pas vous importuner.

Shanarie : Ce n'est rien, je finirai par m'en remettre. Après tout, j'ai côtoyé des gens qui sont partis et que j'avais connus plus longtemps qu'elle et je m'en suis remise...mais crois-moi, Varnir, il me faudra du temps. Désormais, je ne vivrai plus que pour la justice. Je n'ai pas envie d'avoir d'autres amants des deux sexes et je n'ai pas envie de me marier.

Elle commence à ravaler ses larmes.

Shanarie : Quelque chose te préoccupe, je peux le sentir.

Varnir : Ragnarok va bientôt mourir ! Et ça ne le dérange pas trop. La maladie va l'emporter d'ici peu.

Shanarie : Je suis désolée, Varnir. Cela fait une demi-décennie qu'il est parmi nous, maintenant.

Varnir : Il se fait vieux, peut-être qu'il a raison, qu'il est temps qu'il parte.

Shanarie : J'espère qu'il mourra dans la paix.

Varnir : Il a peur pour l'avenir, mais il a confiance en moi. J'espère que je ne le décevrai pas et qu'il sera enterré dans les honneurs.

Shanarie : J'y veillerai.

Varnir : Et après ?

Shanarie : Nous continuerons.

Varnir : Qu'est-ce que nous continuerons ?

Pour parler franchement, la maîtresse se retourne pour fixer le responsable droit dans les yeux et parler avec conviction.

Shanarie : Peu importe notre poste, nous sommes des serviteurs de la justice d'Haeli, de la justice de Déra et nous le resterons ! Nous éliminerons les criminels, nous protégerons les faibles, nous punirons ceux qui défient les lois et nous coopérons avec les autres royaumes. Car même si il n'y a plus de guerres, le mal survivra toujours. Nous ne pourrons pas l'éliminer définitivement, nous pourrons juste l'affaiblir. L'affaiblir pour que chacun puisse vivre heureux et libre sur ces terres. Je vais vivre pour toutes ces raisons, c'est ma force qui renforce ma détermination. Si j'ai survécu à toutes les horreurs du monde, alors je peux affronter les horreurs. Avec vous !

Varnir s'en tient à ce discours et quitte le bureau. Il prend d'ailleurs ces paroles au pied de la lettre, comme une conclusion à la vie de Ragnarok Asthor et au début d'une nouvelle vie pour lui. Malgré toutes les épreuves qu'elle a pu traverser, la justice Haelienne subsiste et les épreuves qu'elle affrontera sont proches. A l'aube d'une nouvelle ère, chacun espère que Déra prospérera et, que le peuple le veuille ou non, son destin est intimement lié au fonctionnement de la justice de tout le pays.
Lorsque la guerre s'est achevée, les Naraka ont eu un grand rôle à jouer dans la reconstruction et en ce début d'été de l'année 310, ce n'est pas encore terminé. Thane et Laïra ont eu la lourde tâche d'enterrer leur petite sœur Siannah. En effet, en communiquant avec le reste de la famille par télépathie, ils leur ont demandé de conserver le corps de la jeune fille à Dagoni, puisqu'elle est morte là-bas et avec Thane qui s'y installe il semblerait définitivement, expatrier le corps serait vain. Evidemment, les membres de la famille Naraka voudraient la revoir une dernière fois, mais ils savent qu'elle existe encore dans leur cœur. Après cette cérémonie funéraire, la paix a commencé à être préparé. Thane et Laïra se sont vus une dernière fois avant le départ de cette dernière pour se répartir leurs dernières fonctions. Thane le voulait, le peuple l'a accepté : il est devenu seigneur de Dagoni. Et ses premières fonctions en tant que seigneur est de rebâtir Dagoni pour en faire une ville viable et glorieuse comme autrefois. Mieux encore, si il en a la possibilité, il aimerait que la capitale indépendante ne le soit plus totalement et qu'elle puisse également coopérer avec les trois royaumes, car sans elle, elle n'existerait plus. Laïra, de son côté, a pris la ferme décision de rentrer au vieux continent alors que Thane a voulu rester à Déra. Leurs adieux ont été difficiles, et puis, Laïra a grimpé sur un bateau du clan Naraka et à présent, elle le dirige. Elle commande une flotte composé de divers occupants : premièrement, ses alliés désirant également rentrer dans leur royaume, deuxièmement, les soldats de Ronône, Taragne et Vauvord qui se sont rendus et qui sont renvoyés dans leur royaume, parmi eux se trouvent la princesse Radianne de Ronône et le prince Saris de Taragne. Après quelques mois, cette flotte a parcouru les flots à une vitesse raisonnable et en cette période de l'année, il n'y a pas trop de tempêtes ni de turbulences. Laïra est dans sa cabine, accompagné d'un fidèle ami avec qui elle boit une chope.

Laïra : Je pense que nous avons accompli la moitié du trajet.

L'ami : Ca ne me dérange pas de rester en mer quelques temps. Après tout, avec cette guerre, nous avons eu l'occasion de visiter Déra de long en large.

Laïra : La visite n'était pas ma première priorité.

L'ami : Moi non plus. Mais je vous ai accompagné jusqu'au bout, capitaine et même si le plan était risqué, nous avons réussi.

Laïra : Avec tant de sacrifices...

L'ami : Je sais. Je vous l'ai peut-être déjà dit, mais je suis désolé pour votre petite sœur Siannah. Je ne l'ai que peu connu, mais c'était une jeune fille formidable et pleine de talents.

Laïra : Et cette guerre l'a emportée...son sacrifice est juste, mais son destin est cruel. Il était facile de l'imaginer adulte, car elle l'était quasiment, elle était très mature pour son âge, et déjà petite, elle était précoce. Son apprentissage avait été rapide et efficace, je me souviens.

L'ami : J'espère que cette magie dont vous m'avez parlé n'existe plus.

Laïra : Pilan était terrible et l'oracle tel qu'on me l'a décrit a fait des victimes supplémentaires, mais je crois que c'est fini pour de bon. La magie oubliée ne sera plus une menace, ni sur Déra, ni sur notre continent.

L'ami : Y'aura-t-il d'autres menaces ?

Laïra : Seul l'avenir nous le dira. Au cas où, j'ai une pique dont je me servirai toujours.

L'ami : Au moins, nous avons pu éviter d'autres conflits avec les royaumes de Ronône et de Taragne.

Laïra : Oui, Radianne et Saris sont prisonniers et placés sous bonne garde. Ils seront renvoyés à leurs parents.

L'ami : Si je ne me trompe pas, ils sont héritiers ?

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Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:20:59

Laïra : Après cette défaite, ils sont déshonorés à tout jamais. Peut-être vont-ils laisser la place à des gens plus dignes et plus pacifistes. Leur royaume respectif n'a pas besoin de roi ou de reine belliqueux. Ca n'apporte rien de bon. Leurs parents sauront se montrer raisonnables, après la chute de Vauvord, ils savaient qu'ils avaient perdus et ils ont signé des accords de paix. C'est mieux ainsi.

L'ami : Et Vauvord ? Ils avaient envoyé quand même le gros de leur armée, surtout maritime. Il n'y a pas un risque de représailles ?

Laïra : Leur armée n'est plus assez puissante et même sur le vieux continent, le clan Naraka n'est pas seul. De plus, le nouveau roi, qui sera couronné après notre retour, est bien plus raisonnable que son grand frère et son père qui peuvent être considérés comme des criminels de guerre.

Laïra finit sa chope. L'alcool remué au fond des cales d'un bateau n'a rien à envier à ceux fermentés sur la terre ferme.

L'ami : Donc, nous sommes en paix pour un bon moment.

L'ami de Laïra ne tarde pas à vider à son tour la boisson alcoolisée contenue dans le chope qu'il tenait de tous les doigts de sa main.

Laïra : Pour le moment. Et je vais t'expliquer pourquoi. Viens, allons dehors.

La cabine de la capitaine se vide assez rapidement et il suffit à Laïra et à son ami de grimper sur le pont pour voir à quel point il est animé et actif : de nombreux hommes d'équipage s'occupent de maintenir la caravelle en ordre, de charger des provisions et de le faire tenir. Autour de ce navire, de nombreux autres venant de tous les autres naviguent sur l'eau en direction du nord-est. Laïra et son ami s'approchent du mât et jettent un bref regard vers l'horizon.

Laïra : Dans un sens, tout semble arrangé. Mon frère s'occupe de Dagoni, les autres royaumes de Déra sont dirigées par des personnes raisonnables et les accords de paix maintiennent la cohésion entre chacun de nos pays et chacun de nos royaumes. Pour appuyer ses accords de paix, j'ai aussi un autre rôle : j'ai décidé de gérer les échanges commerciaux entre le vieux continent et Déra.

L'ami : Vraiment ? Il y en a peu, pourtant.

Laïra : Justement, ces échanges favoriseront la paix entre Déra et le vieux continent, car tous les pays et tous les royaumes coopéreront. Si on veut éviter qu'une guerre se reproduise, il ne faut pas seulement préparer la paix, il faut faire en sorte qu'elle se prolonge. Voilà mon rôle dans cette histoire. Je ne veux plus de tensions, plus d’affrontements, une société plus humaine et plus juste. Voilà ce dont je rêve depuis toute petite.

L'ami : Et pourtant, vous êtes encore méfiante.

Laïra : J'ai toutes les raisons d'être sur mes gardes. Qui sait ce qui peut encore nous tomber dessus ?

L'ami : Quels autres problèmes peuvent nous tomber dessus ? La magie oubliée a disparu et le colonialisme ne semble plus à l'ordre du jour.

Laïra : Le colonialisme sera toujours à l'ordre du jour, car dans toute société humaine, les chefs voudront étendre leur influence, connaître le monde, posséder le plus de territoires possibles. L'être humain a toujours évolué ainsi et continuera à évoluer de cette manière. Est-ce une bonne chose ? Je ne sais pas. Mais nous devons éviter les débordements. Je ne soutiens ni le colonialisme, ni l'impérialisme, ni la guerre. Je souhaite que nous puissions tous coopérer. Et la seule manière d'y parvenir, c'est en nous comprenant. Maintenant dis-moi, penses-tu qu'un jour, tous les hommes et toutes les femmes se comprendront ?

L'ami de Laïra ne répond rien et leur discussion s'arrête là. Le tour de toutes les conversations a été faite, dès lors, Laïra et son ami qui l'a suivi de la guerre et qui a survécu jusque là ne se parlent plus beaucoup pendant la suite du voyage. L'autre moitié du trajet risque d'être aussi palpitant que la première moitié et lors de cette navigation, que ce soit les prisonniers ou les soldats alliés, les intentions belliqueuses de chacun ont disparu et c'est une bonne chose. Si tant est qu'il y ait une prochaine guerre, il n'y en aura plus cette génération. Mais, avec ou sans guerre, la face du monde a à tout jamais changée.
A la fin de la guerre, la splendide ville de Dagoni n'était plus que l'ombre de la grande cité qu'elle était autrefois. N'importe qui aurait jugé que cette ville était devenu inhabitable, qu'elle n'était plus que ruines, mais Thane n'en a pas décidé. La magie oubliée qui s'était emparé de Dagoni a complètement disparu, il n'y a plus de troubles et pendant plusieurs mois, la reconstruction s'est faite. Après la disparition des élus de la magie, Thane s'est consacré à cette reconstruction qu'il a été le premier à proposer et il a été suivi. Ensuite, tout le monde a considéré qu'il ferait un excellent seigneur pour Dagoni et il a accepté ce titre. En ce début d'été, de nombreux progrès ont été accomplis. Par exemple, plusieurs quartiers en ruine ont été reconstruits et la plupart des habitants de Dagoni ont pu s'y installer. Dans la place devant le château où une grosse partie de la bataille a eu lieu, une nouvelle fontaine a été installée. Dans certains quartiers Dagoni, il semblerait qu'il n'y a jamais eu de bataille. Le plus difficile a été la partie ouest et la partie nord de la ville. En effet, dans la partie ouest, Pilan, en affrontant Garv, a créé un énorme cratère et la seule manière de rendre cette partie de la ville habitable a été d'ensevelir cette partie avec de la terre pour remettre par dessus de la pierre dallée. C'est donc seulement à partir de maintenant que les bâtiments commencent à être reconstruits selon une architecture décidée. Ensuite, la partie nord de la ville a été victime de dégâts majeurs, car en plus du port, les élus de la magie ont dû affronter successivement Pilan et l'oracle dans la partie nord de Dagoni. Des débris de bâtiments entiers ont dû être déblayés, des corps ont dû être évacués avant d'envisager la reconstruction des bâtiments. Ainsi, pour le moment, les deux parties de Dagoni citées sont inhabitables et il faudra attendre la fin de l'été pour qu'ils le soient. Thane s'accorde à ce que tout soit bien fait et heureusement, il semble plutôt apprécier sur le trône de Dagoni. Lui-même a dû gérer d'autres affaires politiques et commerciales avec tous les autres royaumes. Pour cela, il s'est entouré de conseillers de confiance pour l'aider. Avec les troubles qui se manquent, la disparition de sa petite sœur ainsi que des élus de la magie dont il commence à s'en remettre, il peut enfin mettre en place un projet prévu depuis la fin de la guerre. En ce jour, dans la salle des trônes, il a réuni une trentaine de marins, de toute origine, de tout âge, hommes comme femmes, très expérimentés. Assis sur leur trône, il attend qu'ils soient tous là avant de commencer l'entrevue. Dès que cela est fait, il ordonne aux gardes de refermer la porte. Cette salle, il le sait, a été victime de l’affrontement final entre Tordin Igran et Korus Pretam et a coûté la vie d'eux en plus de nombreux autres valeureux combattants. Aujourd'hui, c'est un lieu propice à la parole et à l'échange et Thane compte bien s'en servir de cette manière.

Thane : Mesdames, messieurs, si je vous ai réunis en ce jour, c'est pour une seule et unique raison.

Pour se mettre à leur niveau, pour commencer, Thane se lève de son trône, car il préfère être debout et non assis dans cette situation.

Thane : Voici quelques mois que l'une des plus terribles guerres que le monde ait connu. Et comme vous savez tous qui je suis, je suppose que vous connaissez mes relations.

Un marin : Vous êtes Thane Naraka, seigneur de Dagoni.

Thane : Tout à fait. Mais avant de l'être, j'étais l'héritier du clan Naraka. Je me suis battu pour la libération du pays de Déra en tant que résistant et allié. J'avais une armée et deux sœurs. L'une d'elle est repartie sur mon continent d'origine et l'autre est morte lors de la bataille de Dagoni. Elle s'est sacrifiée pour qu'avec les élus de la magie, je puisse vaincre Pilan Cale, l'un des plus terribles possesseurs de la magie oubliée que le monde ait connu. Et ils ont réussi grâce à mon aide.

Un marin : Vous avez donc aidé les élus de la magie.

Thane : Dans la mesure du possible, oui, mais ce n'était pas fini.

Thane, pour se placer du même niveau que les marins à qui ils s'adressent, descend les marches du trône.

Thane : Après la mort de Pilan, il n'y a plus eu d'équilibre. Croyez-le ou non, le premier homme est apparu, et croyez-moi, il n'était pas beau à voir. Il prétextait venir d'un autre monde, d'avoir créé toutes les formes de magie avant d'être téléporté sur une autre planète complètement vide en attendant des milliers d'années avant qu'un passage s'ouvre. Il voulait détruire notre "monde impur" comme il l'appelait et heureusement, nous étions là pour l'arrêter.

Un marin : C'est pourquoi vous avez été nommé seigneur, je suppose. Pour vos efforts lors de cette guerre.

Thane : Et ce n'est pas fini.

Par petits pas, Thane s'approche des seigneurs en marchant sur le tapis qui relie le trône à la porte qui mène à la salle, entre les piliers qui ont tous été rebâtis. Enfin, il est au même niveau qu'eux.

Thane : Détruire l'oracle impliquait un sacrifice. Pour rétablir l'équilibre de la magie, tous les élus, ainsi que les possesseurs de la magie oubliée, ont dû disparaître. J'ai à peine eu le temps de leur faire des adieux qu'ils s'étaient déjà évaporés dans le ciel. A ce jour, ils doivent être en train de peupler ce nouveau monde où aucune société humaine n'a été bâtie. Et j'ai l'espoir de les retrouver.

Un marin : Mais...comment ?

Thane : Vous intervenez ici, marins. C'est la raison pour laquelle je vous ai tous réunis. Estimez-vous être les meilleurs marins de tout le pays de Déra ?

Ils répondent tous positivement par un hochement de tête.

Thane : Parfait. Et je suppose que vous avez des bateaux à disposition ?

Ils répondent tous de la même façon.

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17 juillet 2014 à 13:21:53

Thane : Alors, voilà ce que je vous propose, nous pouvons faire d'une pierre deux coups : je vous demande d'explorer des nouvelles contrées.

Un marin : Des nouvelles contrées ?

Thane : La mer, non, les océans sont vastes. Croyez-vous que le monde entier a été exploré ? Personnellement, je ne le crois pas. La première ère, contrairement à la deuxième ère, s'est étendue sur plusieurs milliers d'années. Pendant plusieurs milliers d'années, Déra est restée une île déserte, non explorée et répertoriée sur aucune carte. L'ouest du monde n'a pas encore été exploré. Des hypothèses l'ont prouvé : la planète sur laquelle nous vivons est un globe et je suis certain qu'entre Déra et la partie est du continent, il y a quelque chose. Des îles ? Un autre continent ? Je ne sais pas. A vous de le découvrir.

Un marin : En gros, vous nous proposez de naviguer vers l'inconnu ?

Thane : Tel est le travail des explorateurs. Les océans sont vastes et abritent de nombreux mystères. Vous savez, l'idée qu'il y ait une autre planète similaire à la nôtre dans notre système, cela relève quasiment de la fiction et je veux vérifier si c'est vrai. Je veux retrouver tous ces élus qui étaient, avant tout chose, mes amis.

Un marin : Quel rapport entre l'exploration et cette planète ?

Thane : J'ai beaucoup réfléchi. Si cette planète existe, alors je ne peux pas croire que la seule façon d'accéder à une autre planète soit une défaillance dans la magie, ce qui est extrêmement rare. Dans l'une de ces contrées inexplorées, il doit y avoir un passage...un passage vers l'autre monde !

Les marins restent bouche béé face à cette hypothèse jamais formulée auparavant.

Thane : D'autres défis nous attendent. Je ne sais pas si l'être humain doit vivre sur terre en permanence ou explorer les mers, mais la mer et l'océan, ça vous connaît. Je sais que je vous demande, que certains d'entre vous ne reviendront peut-être jamais, que dans l'inconnu, on peut affronter les tempêtes ou je ne sais quel monstre marin. C'est une grande demande que je ne vous oblige pas d'accepter. Mais vous êtes des explorateurs dans l'âme et il est temps de connaître notre monde de fond en comble ! Qu'en pensez-vous ?

Les marins acceptent tous de participer à cette exploration et ils l'expriment à haute voix : pas un seul ne refuse. Thane est très satisfait de cette réponse et achève donc sa proposition.

Thane : Je suis prêt à vous fournir tout le nécessaire : matériel, hommes d'équipages, cartes, instruments de recherche et provisions. Vous m'avez l'air motivé et quand on a la motivation, on ne peut pas échouer. Cette entrevue est terminée.

Peu après, les marins quittent cette salle. Dans les semaines qui suivent, le nouveau seigneur de Dagoni aide les marins à organiser leur départ. D'ici peu de temps, les navires exploreront les océans les plus profonds, les contrées les plus lointaines, l'inconnu et tous frémissent d'impatience, même si la peur de l'inconnu les submergent parfois. Et face à une décision de cette ampleur, Thane peut être considéré différemment. En effet, auparavant, quasiment aucun seigneur n'avait pris cette initiative. Mais avec cette paix durable, il estime avoir le temps pour organiser des nouvelles explorations. Car même si se marier, créer un héritage, établir une politique stable, organiser les échanges commerciaux et maintenir la cohésion entre les trois royaumes est important, organiser une expédition de cette ampleur relève de l'inédit depuis plus de 300 ans. On peut dire que c'est ainsi que s'achève la deuxième ère : de la même façon que la première.

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17 juillet 2014 à 13:22:06

Dès que les élus de la magie et les possesseurs de la magie oubliée ont quitté leur monde d'origine, ils se sont préparés à ne plus jamais y revenir. L'autre monde est comme parallèle à celui d'origine, sauf qu'aucune société n'y a été bâtie. Néanmoins, quelques différences sont marquantes : la forme du continent principal n'est pas la même et on peut remarquer qu'il commence à se détacher et que les bouts finiront par se séparer dans l'immense océan dans les milliers d'années, voire les millions d'années à venir. Ensuite, sur cette planète, il y a des espèces, animales comme végétales, communes à celle d'origine, mais elles ne sont pas exactement au même stade d'évolution et il y a des espèces totalement différentes. C'est donc un monde entièrement nouveau à découvrir pour eux, mais ils peuvent bâtir une société humaine à l'aide d'anciens repères : l'eau coule à flots dans les rivières, les lacs, les fleuves, les mers dans l'immense océan : près de 80% de la planète est recouverte d'eau. Les différents biomes de la planète sont similaires à l'autre : forêts, plaines, déserts de sable ou de glace, tout s'y trouve pour que la vie se développe à plein essor. Ce monde est rempli de verdure et nul ne peut dire si il est inoffensive et dangereux, mais c'est un monde vivable. Il y a tant de points communs avec la Terre que seul le paysage peut différencier les deux planètes : elles ont la même période de rotation, la même période de révolution, le même champ magnétique, la même force gravitationnelle, le ciel est de même couleur, les phénomènes qui s'y déroulent sont les mêmes, des catastrophes tels les inondations, les orages, les incendies jusqu'au cycle de la vie : naissance, évolution, reproduction et mort. La parfaite copie de la planète d'origine qui n'a pas été gâchée par l'oracle qui l'a peuplée des milliers d'années durant avant de disparaître sur le monde d'où il venait. Et enfin, dans ce monde seulement peuplé d'animaux et de végétaux vient l'espèce animale la plus évoluée, la plus intelligente et la plus dangereuse : l'espèce humaine. Les élus de la magie et les possesseurs de la magie oubliée se matérialisent dans ce monde, tous au même endroit. Leurs corps sont intacts, leurs sens sont nickels, toutes leurs blessures ont disparues, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Reste à savoir si ils pourront évoluer sur cette planète comme l'ont fait les premiers hommes sur celle d'où ils viennent. Ils atterrissent tous sur une colline assez haute, leurs bottes écrasant une herbe soufflée par un vent familier. Garv et Betea restent ensembles et ont le temps d'identifier les autres : les élus de la magie, les autres possesseurs de la magie oubliée qui ne cherchent plus à nuire et eux. Le couple regarde la forêt en contrebas, débordant de vie et de verdure. Pour se préparer à explorer ce nouveau monde, ils se prennent par la main.

Garv : Betea, un sentiment m'envahit. Un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis longtemps.

Betea : Ce monde nous appartient, désormais. Et c'est un "nous" général : il est tellement pur que je ne veux pas que nous lui fassions du mal. Les animaux et les végétaux, victimes du cycle de la vie, ont l'air d'y prospérer.

Garv : Ce n'est pas un monde qui doit être corrigé par notre magie.

Betea : Non, c'est un monde où la magie se doit d'être en harmonie avec la nature. Déterminons notre avenir ici.

Le groupe général commence à se séparer, mais les élus de la magie préfèrent rester ensembles et découvrir de cette colline, ce monde fabuleux qui ressemble tant au leur. Revor, Losille, Rekin, Jesine, Yran, Dravonne, Jetie, Elyse et Brad. Comme ils ont décidé que Brad était leur chef, ils décident aussi de le suivre automatiquement pour débuter l'exploration de ce nouveau monde. Avant de démarrer, il laisse le temps à chacun d'exprimer sa parole. Rekin et Jesine se prennent par la main et débutent.

Rekin : Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une nature aussi pure !

Jesine : On ne l'avait jamais vu, tu veux dire ? Haeli n'est pas fan de la nature, mais nous ne sommes plus à Haeli.

Puis, Revor et Losille et expriment leur avis également. Ils sont en train de pleurer de joie.

Losille : Je pensais que Graef était le royaume le plus proche de la nature mais c'est ici, le royaume de la nature !

Revor : Il ne faut pas que nous gâchions ça !

Encore après, Yran et Dravonne s'expriment.

Yran : Nous avons l'occasion de former une nouvelle société. Ne gâchons pas cette opportunité.

Dravonne : Soyons en harmonie avec ce monde.

Jetie et Ysille s'avancent à leur tour, un peu plus réticents.

Jetie : J'espère que je ne regretterai pas d'être venu ici. Au départ, je ne le voulais pas. J'ai laissé tant de choses derrière moi.

Ysille : Moi aussi. Mais nous n'avons pas le choix. Nous avons dû quitter notre famille, nos amis et nos amours parce que notre place était ici. C'est à la fois heureux et malheureux.

Sur ce, Brad et Elyse commencent à descendre et ils se prennent la main.

Elyse : Je n'ai rien à dire, car je suis prête à tout recommencer. Dans l'ancien monde, il n'y a qu'une personne à qui je me suis réellement attachée et c'est toi, Brad. Nous sommes venus ensembles. Je ne sais pas si j'étais prête à accepter mon destin. Moi, élue de la magie ? Ce n'était qu'une légende lointaine jusqu'à ce que je te rencontre. Et au final, je l'étais, moi aussi. Je resterai une fervente adepte de la magie de la lumière et je continuerai à me servir de cette magie pour faire le bien. Avec vous tous.

Brad continue à descendre avec son amoureuse. C'est en plongeant son regard vers l'horizon qu'il se rend compte qu'il a sa place dans les deux mondes. Descendant, il exprime ses paroles concernant un renouveau.

Brad : Le monde d'où je viens, il me manque déjà. Je vais bientôt avoir 21 ans et nous ne sommes ici que depuis que quelques minutes. Le monde ici n'a connu aucun conflit par rapport au précédent mais il n'a pas non plus connu d'histoires. Je n'étais pas prêt à quitter cette société qui avait encore besoin de moi comme de vous tous. Mais au final, c'était le sacrifice nécessaire. L'autre monde a été sauvé et celui-ci s'apprête à être peuplé. Un équilibre est obtenu et nous ne pouvons pas en faire autrement. Peut-être qu'enfin, de là d'où nous venons, la paix sera obtenue car les magies les plus dangereuses ne sont plus. Et j'ai confiance en ce peuple. Car il reste des gens honnêtes qui ont survécu et qui feront de ce monde là un havre de paix. A présent, il ne reste plus qu'à faire de ce monde aussi un havre de paix, pour toute espèce vivante. Allons.

Enfin, les élus de la magie et les possesseurs de la magie oubliée descendent ensembles pour explorer ce monde nouveau qu'ils ont à peine découvert. Nul ne sait si il y aura un jour un conflit dans ce monde, si toutes les magies pourront s'entendre, si les mages opposés pourront s'entendre alors qu'autrefois, peut-être ils se sont affrontés. A la peur peut se mêler l'incompréhension, l'indifférence et la haine. Mais à la curiosité peut se mêler la découverte, l'échange, le partage et la solidarité. Pour tous ces mages, c'est un nouveau départ dans un monde prospère. Le début d'une nouvelle ère.
Ainsi s'achève la deuxième ère de ce monde, bien plus courte que la première. 310 années d'évolution d'une société humaine et si différente du vieux continent dans le pays de Déra. Ses royaumes ont connu un destin hors du commun, mais après toutes ces années, ils sont encore debout, car il restera toujours des personnes pour les porter. La première ère dura des milliers d'années, la deuxième ère seulement trois siècles et cette année 2E 310 constitue une transition entre la deuxième ère et la troisième ère car tant de choses. La troisième ère sera une ère nouvelle où tous les changements auront leurs conséquences. Une ère où ce nouveau monde sera exploré. Une ère où la magie restante ne cessera d'évoluer. Une ère de coopération entre chaque royaume, chaque pays du monde. Une ère d'exploration et de découverte.
Ainsi s'achèvent tous les plus durs labeurs de l'humanité.

Ainsi s'achèvent les chroniques des royaumes de Déra.

Fin du chapitre 25

Fin du volume 2

Pseudo supprimé
Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:31:01

:cd: Dernier récapitulatif du RPG :cd:

Liste des participants : Alexisquin_back, _Arthurvador, Kerotroll, antoinedel10, radical900, Jejedu25000 (OnchOnchPro), Noctoir, Scaraugh (Xiliae), manablanc, [Sweet]4 et MatWakerPast

Carte de Déra : https://image.noelshack.com/fichiers/2013/36/1378654704-carte-de-dera.jpg

:d) Association d'Unukor

Maître de l'association : ?

Lieutenants : Ladia Gass (peut-être bientôt maîtresse)

Guerriers : Aureg, Diane Ildamil +autres

Patrouilleurs : Nouvelle génération de patrouilleurs

Archers : Garon Arkway, Milena+Autres

Espions : Dothina Sauthis, Rytha Voluntiis, Wulfrich Laudemon +Autres

Berserkers : Regnak "Rek"+Autres

Responsables : Rebecca, Oris+Autres

Mages : Plus de mages

Nouveaux : Beaucoup

Membres défunts d'Unukor : Bercidan Gesor, Le père d'Helmut et de Brad, la mère de Jerrick, Percedon Ermedes, Thordod, Cireg Jeatrem, Jerrick Jeatrem, Dragar Mitus, Victor, Golador Bledinis, Elena, Helmut Priwin, Podrick, Dorcan Ume, Yûki Tenpoin, Iras Pimben, Hidina, Athalnir Tarick, Lantan, Ingmar Erwin, Felisa Razir, Simon, Korus Pretam, Elrond Camcacil.

:d) Association d'Haeli

Maître : Shanarie Pnow

Lieutenants : Ithon Beorce et Erica Namel

Guerriers : Beaucoup de nouveaux

Patrouilleurs : Loka, Daruca+Autres

Espions : Beaucoup de nouveaux

Archers : Claunor, Jeina, Tina Namel+Autres

Berserkers : Sylvain Oradrir, Toru Kamizu +Autres

Responsables : Varnir+Autres

Mages : Aucun

Nouveaux : Beaucoup

Membres défunts d'Haeli : Osmond Svesson, Thorgeir Svesson, le père d'Itard,Kirgho, Tristan, Lotor, Hugh, Jack, Pascal Corid, Erkeo Transko, Rebin Runtard, Titus, Zaran, Soerid, Sylvia, Galao Transko, Ugur, Bared, Dralos, Udille, Nageth, Hadid, Prene, Mirie, Procellan Anir, Zos, Itard Roos, Lucien, Garulf Melm, Ragnarok Asthor.

:d) Association de Graef

Maître : Amroth Melwasùl

Lieutenants : Maria Glewyth et Pithot Brude

Mages : Carcia, Gorvelin, Clarisse Mathot, Egiella+Autres

Responsables : Beaucoup de nouveaux

Patrouilleurs : Beaucoup de nouveaux

Espions : Aaron Lodert+Autres

Guerriers, Archers, Berserkers : Girlac Turban (Guerrier), Julia Jeatrem (Guerrière)+Autres

Nouveaux : Beaucoup

Membres défunts de Graef : Odos, Cabain Woet, Hermod Gunnof, Ibytrem Qurth, Trazis Palvon, Havor Vaman, Dronur Recas, Micam, Soril, Sollen, Mellissa, Errek, Berheis le Fort, Oella Turban, Bronn Mormont, Angelica Melwasùl.

+Membres de la secte ayant péris : Vami, Phyr et Dea parmi les nommés.

Personnages hors association (principaux comme secondaires) :

:d) Vieux contient :

Thane Naraka
Laïra Naraka
La princesse Radianne
Le prince Saris

Défunts : Ferhan Cavain, Ferhon Cavain, Mernor Garant, Loghain Nagran, Leane Nagran, le roi Gadan le troisième, Vakella Latha, Siannah Naraka.

:d) Peuple du nouveau monde :

Brad Priwin
Elyse Qurth
Ysille Turban
Jetie
Revor
Losille
Yran
Dravonne
Rekin
Jesine
(les élus de la magie)
Garv
Betea/Béatrice Valien
Le conseil noir
Les autres possesseurs de la magie oubliée
(magie oubliée)

:d) Les Immortels :

Araness Velasur
Thedina Zadus
L'ancien maître de la confrérie des assassins d'Unukor
Les nouveaux Immortels
Les anciens Immortels

Défunts : Leonas Troks, Snekor le sinistre+tous les autres tués par Leonas lors des trois derniers siècles.

:d) Assassins en fuite :

Haldir, Drasie et tous ceux qui les ont accompagnés vers le vieux continent

:d) La famille Namel :

Maudine Namel
Tina Namel
Torgran Namel
Rurkia et Lurkia Namel
Maella Namel

Les défunts : Rokir Namel, Kodor Namel et Revia Namel

Prologue : Publié le 18/08/2013

Volume 1 : Terminé.

Chapitre 1 : Les associations de défense des royaumes. Paru le 21/08/2013.
Chapitre 2 : Premières missions. Paru le 23/08/2013.
Chapitre 3 : Traques et captures. Paru le 29/08/2013
Chapitre 4 : Des hommes puissants et mystérieux. Paru le 1/09/2013.
Chapitre 5 : Rencontre violente et missions dangereuses.Paru le 3/09/2013.
Chapitre 6 : La voleuse, les imprévus et les affaires étranges. Paru le 5/09/2013.
Chapitre 7 : Des actes impardonnables. Paru le 08/09/2013.
Chapitre 8 : La magie oubliée.Paru le 11/09/2013.
Chapitre 9 : La confrérie des assassins. Paru le 15/09/2013.
Chapitre 10 : La capitale indépendante. Paru le 21/09/2013.
Chapitre 11 : La quête du savoir. Paru le 26/09/2013.
Chapitre 12 : Ennemis et amis. Paru le 29/09/2013.
Chapitre 13 : Des blessures non refermables. Paru le 07/10/2013.
Chapitre 14 : Le pouvoir absolu. Paru le 16/10/2013.
Chapitre 15 : Tensions et catastrophes. Paru le 23/10/2013
Chapitre 16 : Rien ne sera plus comme avant. Paru le 29/10/2013
Chapitre 17 : Père et maître. Paru le 02/11/2013.
Chapitre 18 : Déclaration de guerre. Paru le 09/11/2013.
Chapitre 19 : La nouvelle année. Paru le 16/11/2013.
Chapitre 20 : Le passage de la frontière. Paru le 22/11/2013.
Chapitre 21 : Bataille sur plusieurs fronts. Paru le 27/11/2013.
Chapitre 22 : Impuissances et trahisons. Paru le 02/12/2013.
Chapitre 23 : Les deux sœurs rivales. Paru le 09/12/2013.
Chapitre 24 : Le devoir d'un frère. Paru le 16/12/2013.
Chapitre 25 : La fin de Déra. Paru le 21/12/2013.

Tout le volume 1 se trouve sur ce topic : https://www.jeuxvideo.com/forums/1-30346-1369004-35-0-1-0-fic-rpg-hs-les-royaumes-de-dera.htm

Volume 2 : Terminé

Chapitre 1 : Un monde changé. Paru le 08/01/2014.
Chapitre 2 : La justice à tout prix. Paru le 17/01/2014
Chapitre 3 : Des unions pour la paix. Paru le 24/01/2014
Chapitre 4 : La retraite d'un maître. Paru le 31/01/2014
Chapitre 5 : Des contrées inconnues. Paru le 07/02/2014
Chapitre 6 : Des secrets non gardés. Paru le 15/02/2014
Chapitre 7 : Criminels en fuite et véritables criminels. Paru le 22/02/2014.
Chapitre 8 : Le renouveau des associations. Paru le 01/03/2014.
Chapitre 9 : Les infiltrés. Paru le 08/03/2014
Chapitre 10 : Les ennemis dans l'ombre. Paru le 15/03/2014.
Chapitre 11 : Le plus puissant de tous. Paru le 22/03/2014.
Chapitre 12 : Le jugement dernier. Paru le 30/03/2014.
Chapitre 13 : Rédemption. Paru le 19/04/2014.
Chapitre 14 : Prise de pouvoir. Paru le 27/04/2014.
Chapitre 15 : Situation incontrôlable. Paru le 04/05/2014.
Chapitre 16 : La première flotte. Paru le 11/05/2014.
Chapitre 17 : La lutte de la magie. Paru le 17/05/2014.
Chapitre 18 : Présages dans le sang. Paru le 26/05/2014.
Chapitre 19 : Court délai. Paru le 01/06/2014.
Chapitre 20 : La plus grande des unions. Paru le 14/06/2014.
Chapitre 21 : Le siège de Dagoni. Paru le 22/06/2014.
Chapitre 22 : L'invasion. Paru le 26/06/2014.
Chapitre 23 : La chute. Paru le 03/07/2014.
Chapitre 24 : Les élus de la magie. Paru le 10/07/2014.
Chapitre 25 : La troisième ère. Paru le 17/07/2014.

Pseudo supprimé
Niveau 10
17 juillet 2014 à 13:47:08

:cd: Sondage+Remerciements :cd:

11 mois ! Il m'a fallu 11 mois pour tout écrire ! J'avoue que je ne pensais pas qu'il me faudrait plus qu'une année scolaire pour achever 50 chapitres ! Excusez-moi, je me suis laissé emporter.

C'était une sacré aventure et je vous remercie tous, car sans vous, je n'en serai pas arrivé là. Dire qu'au départ, je voulais vous faire plaisir, créer un univers et quelques histoires pour le fun, car au départ, j'ai fait une nouvelle Fic parce que vous l'aviez demandé. J'ai été pris par ce nouvel univers où j'avais la liberté "de faire ce que je veux". Je ne le regrette pas.

Avant toute chose, il me faut votre avis. Pour commencer, j'espère que vous disposez d'assez de temps pour répondre au sondage suivant.

:d) 1er sondage : Je commence avec quelques sondages. Si votre avis n'a pas été altéré, ce n'est pas la peine, mais bon : quel est ou quels sont votre/vos personnage(s) préférés ? Pour quels raisons ?

:d) 2e sondage : De même, quels sont les persos que vous aimez le moins et pourquoi ?

:d) 3e sondage : Parmi les personnages, lequel a été le plus inutile ? Si si, c'est bon de savoir.

:d) 4e sondage : Quel est le personnage qui a subi la plus grande évolution du début à la fin ? C'est intéressant de savoir. Je vous aiguille par un sondage pixule : http://www.pixule.com/237990200633_quel-est-personnage-qui-plus-evolue.html

:d) 5e sondage : On passe à l'histoire en général. Il faut bien le dire, il y avait des défauts. Quel était le plus gros défaut de l'histoire ? http://www.pixule.com/237990394926_le-plus-gros-defaut-fic.html

:d) 6e sondage : En parallèle, quel est la meilleure qualité de la Fic ? http://www.pixule.com/237990475643_la-meilleure-qualite-fic.html

:d) 7e sondage : Dans ce volume 2, je crois qu'il y a eu encore plus de morts que dans le volume 1. Votre mort préférée est laquelle et pourquoi ? (Pas de sondage, y'en a trop, désolé...)

:d) 8e sondage : Je pense que la plupart d'entre vous ont préféré le volume 2 au volume 1. Des deux volumes, quelle est votre scène préférée ? Et votre chapitre préféré ?

:d) 9e et dernier sondage : Comme pour le volume 1, si il faut donner une note sur 20 à ce volume 2, combien donnerez-vous ? Et à l'ensemble de la Fic ?

Voilà, j'espère que vous prendrez le temps d'y répondre :-)

Et à présent, je tiens à tous vous remercier.

Même ceux qui ont abandonné, comme MatWakerPast et celui qui a créé le personnage de Yûki Tenpoin.

Je remercie Arthurvador pour son courage, Scaraugh (aka Xiliae) pour son implication, idem pour Noctoir et Sweet, merci à antoinedel10, radical900, Manablanc et toi aussi Kerotroll, j'espère que tu liras tout un jour malgré ce que j'ai fait à tes persos :hap:

C'était une sacrée aventure. Et peut-être ma dernière histoire avant longtemps. L'université m'attend ce qui signifie : moins de temps libre ! Mais je serai toujours là avec le compte d'HelmutPriwin. Et je le resterai, jusqu'à ce que...ben voilà.

Encore merci à tous ! Et à bientôt ! :-d

OnchOnchPro OnchOnchPro
MP
Niveau 10
17 juillet 2014 à 20:07:27

J'ai tout rattraper :fou:

J'attends la deuxième fin :hap:

Sinon c'est une très bonne fic au final et j'ai hâte que tu nous en écrive de nouvelles :oui:

HelmutPriwin HelmutPriwin
MP
Niveau 9
17 juillet 2014 à 20:11:04

Je ne sais pas si j'en ferai d'autres et je ne pense pas écrire la deuxième fin en fait, mais sait-on jamais :hap:

OnchOnchPro OnchOnchPro
MP
Niveau 10
18 juillet 2014 à 20:18:37

Oh non :-(

antoinedel10 antoinedel10
MP
Niveau 8
19 juillet 2014 à 02:09:42

Super Fic j'ai presque une petite larme qui coule en pensant que c’était fini ! Un très bon dernier chapitre pour clore toute cette fic, merci encore à toi de l'avoir écrit

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